dimanche 5 octobre 2014

Fin de semaine ou début de semaine ?

Le dimanche soir...

Moment haïs ou apprécié, souvent redouté, parfois aimé, cette soirée particulière se teinte différemment selon les semaines.
C'est aussi un moment hybride, pas encore le début de semaine, mais pas non plus la fin de semaine. 
Passé 18h, on a basculé doucement vers une nouvelle semaine, vers ce lundi promesse d'un nouveau départ. 
Le weekend est fini, les invités éventuels nous ont quitté, on a rangé les jeux de plage, les chaussures de randonnée...

Pour ma part, j'aime le dimanche soir.
J'aime quand il voit ma maison rangée, le linge propre dans les armoires, le lave vaisselle qui ronronne au rez-de-chaussée, le reste du gouter prêt pour le lundi.
J'aime quand j'ai passé un beau dimanche et qu'on se pose simplement avec une petite salade en été, une soupe en hiver. 
Le marché du dimanche est passé par là, la soupe est bonne et on peut sereinement envisager ce nouveau petit morceau de vie. 

Mais j'aime aussi grappiller un peu de ce dimanche, en profiter jusqu'au bout et repousser les préparatifs du lundi.
C'est ce que j'ai essayé de faire aujourd'hui, sous les derniers rayons de soleil dont il fallait profiter avec un peu de tricot, un livre audio dans les oreilles et quelques madeleines moches mais bonnes. 





Espérons que cela augure d'une semaine belle et (enfin) tranquille...




lundi 29 septembre 2014

L'écrivain national de Serge Joncour

Il y a deux ans, j'ai découvert Serge Joncour avec ravissement en lisant L'amour sans le faire.
Ce roman dont on avait peu entendu parler m'avait touché par sa simplicité et l'ambiance qui y régnait.
J'en ai d'ailleurs gardé un souvenir très fort.

Cette année, l'auteur revient avec un roman qui se déroule à nouveau à la campagne mais l'histoire est complètement différente.
Et là encore, j'ai beaucoup aimé.

Invité à Donzières dans le Morvan pour une résidence d'écrivain de plusieurs semaines, Serge, auteur de romans et parisien, se retrouve au coeur d'une petite société rurale. 
Il découvre un village et ses habitants, le libraire, l'hôtelière, le maire qui l'affuble du surnom "notre écrivain national.
Mais en feuilletant un journal, il découvre surtout Dora et une sombre histoire de disparition et de bataille écologique.
Un vieil octogénaire bravache a disparu et Dora et Aurelik, marginaux originaires des pays de l'Est, sont les coupables idéals.
Alors bien sûr, il serait préférable de passer ces quelques semaines tranquillement dans le village, mais l'attraction pour les ennuis est la plus forte...

A la fois tendre, drôle et parfois inquiétant, ce roman joue avec son lecteur et le balade d'un genre à l'autre au fil des pages.
Pour moi, c'est là que réside la plus grande réussite de ce roman.
Il oscille entre la chronique un peu comique du séjour de l'auteur, la description des relations parfois intrusives de la campagne et le thriller quand Serge commence à fouiner son nez partout.

Car oui, c'est aussi un thriller !
Le personnage se retrouve pris en plein milieu d'une histoire qui ne devrait pas le concerner.
Il est interrogé par la police, soupçonné de complicité de meurtre, molesté, accusé et se met à avoir peur de tout le monde, à suspecter tout ceux qu'il croise.
Fasciné et obsédé par Dora, il se laisse emporter par les évènements et ne sait plus comment s'en sortir.
Il est menacé, il à peur d'être trop impliqué et fait tout pour l'être.
Car Serge a le don de se mettre dans les ennuis.
Il fait tout pour ne pas passer inaperçu !

Mais ce roman est aussi une belle réflexion sur le métier d'auteur et sa complexité.
Est-ce un métier d'ailleurs et comment doit se comporter celui qui est invité tout frais payé pour faire l'écrivain ?
On découvre l'envers du décor, les pensées de celui qui doit assurer un atelier d'écriture mais n'a aucune idée, de celui qui se trouve face à un public qui ne sait pas écrire pour un atelier d'écriture, de celui qui se trouve dans un diner où il sert de faire-valoir.
Il faut être aimable et quoi qu'il arrive, il faut écouter la lectrice agressive ou celle qui croit tout savoir du roman.
C'est finalement un bel exercice de désacralisation de la figure sacrée de l'écrivain.

Et en toile de fond, la campagne est décrite avec une plume acerbe.
Je voudrais penser qu'il s'agit d'une caricature, hélas il existe de nombreux villages comme celui-ci, des lieux où chacun épie son voisin et davantage encore le nouvel arrivant, des lieux où on ne peut pas faire un pas sans que tous le sache.

Je ne saurais vous dire ce qui relève de la réalité et ce qui appartient à la fiction.
D'après les entretiens avec l'auteur, ce roman s'est écrit au fil du temps, en prenant des notes après chaque retour de voyages.
J'ai cherché au début de ma lecture si je trouvais l'auteur dans ces lignes et puis je l'ai écouté et j'ai finalement décidé de considérer qu'il n'y avait que de la fiction (avec un fond de vérité et peut-être un fond d'envie de la part de Serge Joncour ?).

Mais si vous faites un autre choix, je gage que votre lecture sera tout aussi bonne.




Un roman que je place dans mes pépites pour le non-challenge de Galéa











Merci à Decitre et l'opération Lecteurs Vip pour cette lecture. 




samedi 27 septembre 2014

Lily cherche son chat de Peggy Nille

Vous connaissez sans doute Charly et sa marinière qui se cache dans des double-pages surchargées en détails foisonnants (d'ailleurs en vrai, il ne s'appelle pas du tout Charly ^-^).
J'aime beaucoup le principe de ces livres qui imposent à leur lecteur de se poser et de regarder vraiment ce qu'il y a dans le livre.
Il n'y a pas d'histoire ou elle est très ténue, mais on est captivé par le challenge que représente l'énigme proposée.






Le livre dont je vous parle aujourd'hui fonctionne sur le même principe, en y ajoutant une petite histoire.
Lily a perdu son chat et le cherche sur tous les continents.
Ce chat est en effet un grand voyageur et se promène un peu partout.
On suit ainsi les personnages dans des paysages très divers, souvent luxuriants qui évoquent des ailleurs exotiques et fascinants.








Mais ce qui est vraiment sympa, c'est qu'à chaque double page, le texte invite à chercher huit lapins, deux animaux intrus, quatre noix de coco...
L'enfant est motivé par plusieurs objectifs et plusieurs personnages et suit le chat, Lily et ses amis.









Les dessins sont à la fois simples mais plein de surprises, ils sont très expressifs et très riches je trouve.






Certains sont surchargés, d'autres sont clairs et simples.
Les changements de continents permettent de voir des paysages très différents, mais il y a aussi cette belle page sombre qui vient trancher au milieu d'un album lumineux.









Un album au bel esprit de découverte, avec une vraie ambiance et l'envie contradictoire de scruter tout l'espace et de tourner les pages pour découvrir la suite.
La couverture m'avait tout de suite tapée dans l'oeil et je n'ai pas été déçue.

Je vous le recommande sans hésiter !






Merci aux éditions Nathan pour cet envoi. 


jeudi 25 septembre 2014

C'était hier...

Chaque matin, te laisser dans tes rêves avec le regret égoïste de ne pouvoir t'embrasser pour te laisser dormir.
Et puis partir un peu en vacances.
Voir le paysage défiler et se lisser en une ligne verte et bleue. 
Guetter le soleil qui se lèvera ou ne se lèvera pas.
Regarder le ciel qui rougeoie parfois et m'émerveille à chaque fois.
Et certains matins, retourner dans mes songes, finir ma nuit trop courte pour pouvoir affronter la journée. 
Ou se plonger dans les écrits d'un autre, un inconnu ou une belle tête que j'ai contribué à former avec fierté. Pester un peu mais m'émouvoir aussi de constater les progrès.




Et puis Paris arrive.
Sortir du cocon chaud qui s'est créé sans qu'on s'en aperçoive. 
Affronter le bruit, le mouvement perpétuel, se frayer un chemin, avancer. 
Toujours en mouvement.
Observer le trajet qui défile par les vitres d'un autre véhicule.
S'émerveiller encore de la vue sur l'Opera, du soleil qui brille sur les bras de l'ange.
Regarder les pieds qui s'activent vers un ailleurs de plus en plus proche.
Et puis le Louvre, la pyramide, la Seine, les tours de Notre-Dame...
Il faut bientôt descendre.



Quelques pas et un nouveau cocon est là.
Un fauteuil confortable, une tasse de thé, un écran sur le monde, une fenêtre lumineuse bien que moins qu'avant.
Des bonjours échangés, des gestes chaleureux, des sourires qu'on a plaisir à voir.
Il faut se préparer, réunir quelques feuilles, se chauffer un peu la voix, ne pas oublier les craies.

A l'orée d'un nouvel espace, avant d'être sous le feu de dizaines d'yeux, inspirer un grand coup, mettre la main sur la poignée, et entrer d'un pas assuré.
Se poser, lever les yeux, les découvrir et prononcer un sonore "bonjour".

L'année peut commencer.




lundi 22 septembre 2014

Une vie d'emprunt de Boris Fishman

J'abandonne rarement les romans que je commence.
C'est sans doute un défaut car je ne peux me débarrasser de ces livres qui encombrent ma table de nuit et ma mémoire.
Mais c'est comme ça.

Et pourtant, j'ai eu bien souvent la tentation de laisser tomber celui-ci.
J'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser à cette histoire et son personnage principal m'a laissé de glace.

Dans son appartement minimaliste new-yorkais, Slava décroche le téléphone.
Sa mère qui a interdiction de l'appeler a transgressé cet interdit pour lui annoncer le décès de sa grand-mère.
Voilà un an qu'il ne l'a pas vu mais le souvenir de cette grand-mère adorée va le hanter pour les heures qui vont suivre.
Mais Slava est aussi dans l'attente d'une confirmation.
Il a proposé un article à la rédaction du journal pour lequel il travaille et attend la décision de publication...

Je me suis ennuyée.
Je n'ai pas su déceler ce que l'auteur veut exprimer, je n'ai pas vu où il voulait en venir.
Il lance des pistes, des débuts d'histoire mais ne se focalise sur rien.
Du coup, on ne sait pas où regarder, on attend un chemin tout en sautant sans arrêt d'un fil narratif à un autre.
Il y a l'histoire de la grand-mère et du grand-père de Slava, un peu vite expédiée, l'histoire de Slava, jeune journaliste qui ne se trouve pas, sa vie amoureuse également mais cela manque de saveur.
J'ai l'impression d'avoir lu ce genre d'histoire souvent et mieux écrit.

Slava est issu d'une communauté juive immigrée et fait tout pour s'en détacher.
Il interdit à ses parents de le contacter, change de quartier, mais regrette finalement de s'être éloigné.
Il couche avec sa collègue la plus proche dans un moment de tristesse, après être passé dans une boîte de nuit à la mode.
C'est assez cliché et je n'ai pas vu où était l'originalité de ce roman.

Pas de trouvaille stylistique, pas d'originalité thématique, pas de passion dans ce roman.
Ce n'est pas mal écrit, rassurez-vous, mais c'est bien lisse.

Bref, je n'ai pas accroché.






3/6





Merci à Decitre et l'opération Lecteurs Vip pour cette lecture. 

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