Voilà un livre très présent sur les blogs en ce moment.
Il faut dire que l'auteure Laura Kaschichke n'en est pas
à son premier roman et d'autres avant celui-ci ont déjà fait parler d'eux.
J'ai beaucoup vu Les revenants par
exemple depuis qu'il est sorti en poche, et je l'ai moi-même ajouté à ma PAL.
Comment résister alors lorsque Price Minister a proposé
d'envoyer ce livre aux blogueurs contre une critique ?
Holly est mal réveillée.
En ce matin de Noël, le réveil n'a pas sonné et il
est déjà 10h quand elle sort de son lit.
Tandis que son mari file en vitesse à l'aéroport
chercher ses parents, elle se lève sans trop savoir par quoi commencer.
Il lui faut préparer le déjeuner avant l'arrivée
des invités, mettre la table, s'habiller et apparemment, il lui faut aussi
réveiller sa fille qu'elle n'entend pas s'agiter dans la maison.
Mais une pensée l'obsède depuis le réveil, une
pensée qu'il lui faut noter avant qu'elle ne disparaisse, une pensée qui s'est
manifestée juste avant le réveil et qui risque de disparaître si Holly ne la
fixe pas, une pensée inquiétante, une menace qui pèse sur sa famille...
Ce roman démarrait bien avec un début pareil.
Le résumé était alléchant et je m'attendais à lire un bon
thriller bien conçu, avec des fausses pistes, des menaces et une résolution
finale qui explique tout.
Oui, mais voilà, ce ne fut pas le cas.
Je crois que la raison principale réside dans ce
brouillage des genres.
Il me semble que ce roman souffre d'un mélange des genres
un peu déstabilisant pour la lectrice que je suis.
Je croyais lire un thriller, et je me suis retrouvée dans
un roman psychologique, un huis clos entre deux personnages (ou trois ?).
Ce changement de direction m'a déstabilisé et je ne
savais plus ce que je devais attendre du roman.
Mes attentes était déçues, et dès la page 80 j'ai attendu
qu'il se passe quelque chose, que la fin arrive.
Malgré cela, les pages de ce roman se sont tournées sans
difficulté.
Je ne me suis pas forcée pour le finir et j'avais tout de
même hâte de connaître la fin.
Du coup, j'aurais aimé que l'histoire s'accélère dans la
dernière partie, mais là encore, je crois que j'étais restée sur mon idée de
thriller.
Comme ce roman n'en est pas un, il fonctionne
nécessairement autrement.
Mais parlons un peu de la fin (sans la dévoiler
évidemment).
Je ne sais pas si je lis trop de polar et de thriller
mais je l'avais deviné.
Il y a donc eu peu de surprise à découvrir ce que Laura
Kasischke avait imaginé.
Les reprises incessantes que fait l'auteur finissent par
être agaçante et sont trop visibles dans le fil du récit.
Les grands yeux de Tatiana, l'insistance sur la
description de sa fille bébé, la blancheur bleutée de sa peau, son odeur de
shampoing, tout cela obsède Holly, je le conçois, mais ce sont également des
panneaux affichés trop souvent à mon goût.
Je n'insisterai pas non plus sur l'obsession de Kasischke
pour le shampoing L'Occitane mais j'espère qu'elle en a reçu un plein carton
pour leur faire une telle publicité.
Finissons tout de même sur une note positive.
Le récit de Holly en ce jour de Noël alterne avec des
moments de réminiscence où elle se souvient de ces deux voyages au cours
desquels elle a découvert la Sibérie et les orphelinats russes.
Le choc culturel est logiquement brutal entre ce couple
d'Américains moyens et une réalité froide et distante où les enfants sont une
marchandise comptable qui doit arriver sans défaut auprès de ceux qui l'ont
payé.
Mais Holly se souvient également de l'origine de cette
adoption.
Les femmes de sa famille ayant toutes souffert de la même
maladie, elle a opté pour un choix radical, ce qui l'a obligé à se tourner vers
l'adoption.
Ce choix médical me semble pour l'instant assez
américain, mais il fait tout de même réfléchir et l'on ne peut que s'interroger
sur ce que l'on choisirait dans une situation analogue.
En bref, je dirais que si vous connaissez déjà Laura
Kasischke, si vous aimez les romans psychologiques, les huis clos un peu
angoissant, ce roman pourrait vous plaire.
Ce billet contient beaucoup de « je »
car il présente mon point de vue ultra personnel.
Il y a évidemment des blogueurs et beaucoup de
lecteurs qui ont aimé alors n'hésitez pas à vous faire votre propre idée.
Une 5e lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire édition 2013