vendredi 23 août 2013

Les évaporés de Thomas B. Reverdy

Ce roman est le premier du cru 2013 de la rentrée littéraire qui m'est tombé entre les mains, et c’est vrai un coup de cœur !
Je l’ai choisi parmi d’autres, il se déroule dans un pays qui me plait et le sujet me tentait aussi.
Il partait donc avec une longueur d’avance, ce qui fait que je vais tenter de détailler mon billet, car je ne sais pas s’il peut plaire à tous et je ne voudrais pas vous tromper sur la marchandise ^-^.

Mais parlons d’abord de l’histoire.

Kaze quitte son domicile, sa femme, sa vie.
C’est ainsi qu’il se fera appeler à présent, refaisant sa vie avec quelques cartons.
Il n’existe plus pour l’administration.
Sa vie s’est évaporée, c’est d’ailleurs ainsi qu’on appelle les gens comme lui au Japon : les évaporés.
Richard B. vit sa vie comme il peut à San Francisco.
Il est poète, mais pas seulement.
Il est aussi amoureux.
Yukiko habite aussi San Francisco. Elle a aimé Richard B. mais ce n’est plus le cas.
Quand son père disparaît, elle obtient sans délai le soutien de son ami pour l’aider à le retrouver.
Et les voilà tous deux dans un avion à destination de Kyoto…

Le début du roman se lit sans déplaisir.
On apprend à connaître ces personnages en quelques mots bien choisis, et ils acquièrent une psychologie et une épaisseur très rapidement.
Je me suis vite trouvée prise dans cette histoire et j’ai eu envie d’en savoir plus, de les suivre, de les découvrir.
Plus question de les lâcher au bout de quelques pages !


Je me suis ensuite demandée ce qui m’avait séduite à ce point.
La structure du roman, tout d’abord, permet de suivre chacun des personnages principaux. D’un chapitre à l’autre, on change de focalisation et de personnage et on peut se consacrer à l’un d’entre eux pendant quelques pages avant d’en retrouver un autre.
Les chapitres sont aussi assez courts, créant un rythme assez rapide.
Il se passe toujours quelque chose sans qu’il n’y ait de suspense malvenu.
Les chapitres s’allongent ensuite, quand on entre dans le vif du récit.

Le style de l’auteur est aussi parfois très travaillé.
Il serait trop long de vous citer le passage ici, mais à un moment du récit, la narration passe du point de vue d’un personnage à un autre de manière imperceptible, en passant par le paysage, ce qui est juste magnifique.
L’écriture est belle, expressive, les décors sont retranscris par le ressenti des personnages, ce qui les humanise.
J’ai eu l’impression que l’auteur exprimait sa préférence pour une vision intime des paysages.
Il évoque d’ailleurs la vision sublimée que chacun conserve de son pays natale, même si on ne l’a pas quitté.

Le Japon est également très présent dans ce roman qui n’aurait pas pu se passer ailleurs.
J’ai eu un peu peur quand j’ai vu qu’il était question de Fukushima.
J’ai crains un roman catastrophiste, ce qui n’est pas du tout le cas.
On découvre avec un peu d’horreur ce que la zone contaminée est devenue aujourd’hui, et si je m’interroge encore un peu sur la théorie développée par l’auteur (la tentation du complot est toujours tellement forte), elle ne m’est pas indifférente.

J’ai eu un peu de mal à finir ma lecture, comme je vous le disais ici, parce que je ne voulais pas quitter cette histoire.
Je pressentais la fin, sans savoir dans quelle direction elle allait partir, tout en espérant qu’elle serait soignée, et c’est le cas.

Vous lirez que ce roman se lit comme un roman policier.
Certes, il est question de détective privée et d’enquête, mais cela va bien au delà.

Si vous aimez le Japon, si vous avez envie de lire une belle histoire bien ficelée tout en n’étant pas simpliste, si vous cherchez un roman fort qui vous fera voyager, vous pourriez bien être séduit.


Courrez chez votre libraire, il sort aujourd'hui ! 





Je remercie la librairie Dialogues pour cette lecture. 








8 commentaires:

  1. Ce sera une de mes prochaines lectures de la rentrée littéraire! Et ta présentation m'incite encore plus à le faire passer en début de liste des livres à lire bientôt.

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  2. Un coup de coeur pour moi aussi. Je pense faire paraître ma chronique la semaine prochaine. Je crois qu' Akainu est pour beaucoup dans l'émotion ressentie mais aussi les superbes descriptions même quand il s'agit d'un territoire dévasté.

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    1. C'est vrai que les descriptions sont magnifiques ! J'espère que ce roman saura trouver son public.

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  3. Comme toi, j'aurais crains un certain pessimisme de la part de l'auteur. Apparemment, ce n'est pas le cas.

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    1. Non, pas vraiment, il s'agit plutôt de parler de l'après, de la reconstruction, de la reconquête de l'estime de soi et des choix personnels. C'est vraiment plein de fils différents et on tire le fil qui nous intéresse le plus.

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  4. Je n’ai pas du tout aimé cette lecture :( Je mets un lien vers ton billet ! J’ai l’impression d’être la seule à avoir un avis négatif !!

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    1. ça m'arrive aussi d'avoir l'impression d'être la seule à ne pas avoir aimé. Mais ne t'inquiètes pas, après tout, c'est normal d'avoir son propre avis et parfois on n'accroche pas. Il y a tant d'autres livres qui attendent ;)

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