vendredi 14 septembre 2012

Casino Royale de Ian Fleming


Je suis fan de James Bond, et surtout de Daniel Craig.
C’est un peu inavouable, n’est-ce pas ?
J’aimais bien aussi Roger Moore, mais je le préférais dans Amicalement Votre

Lorsque j’ai vu la nouvelle version de James Bond dans Casino Royale, j’ai tout de suite adoré son côté mauvais garçon plein de failles, apparemment lisse mais plein de blessures.
Pour ce film, le réalisateur a fait le choix de revenir aux origines de la série, au premier tome des romans de Fleming, pour proposer une trilogie mettant en valeur la construction du personnage de Bond.
Le deuxième volet, Quantum of Solace, n’est pas tout à fait à la hauteur, mais le troisième qui arrive bientôt promet de nous en mettre plein les mirettes.

Bien sûr, en tant que féministe, en tant qu’universitaire, c’est un peu une hérésie d’écrire cela.
Et pourtant, je regarde toujours ces monuments de machisme avec plaisir.
Généralement, l’histoire assez pauvre ne me laisse aucun souvenir, ce qui me permet de les regarder encore et encore, surtout quand ils repassent à 22h ou 23h.

Pour Casino Royale, c’est différent.
Il n’est plus possible aujourd’hui (du moins je l’espère) de produire un gros film international aussi machiste qu’autrefois, et Eva Green (superbe) est tout de même mieux traitée que Carole Bouquet en son temps.
L’histoire a aussi été très travaillée, et un certain nombre de personnages qui reviendront souvent sont présentés avec soin.

Évidemment, comme le réalisateur affirmait être plus prêt du roman, j’ai eu envie de revenir à la source, et de voir ce qu’il en était vraiment du machisme, du martini, de l’instabilité de Bond dans le roman de Ian Fleming.
Je peux vous dire que je n’ai pas été déçu

James Bond vient d’obtenir son double zéro et appartient désormais au cercle fermé des agents ayant un permis de tuer.
Mais ce statut lui semble bien lourd à porter, quand il est envoyé en France pour une mission.
Comme il est le meilleur joueur du service secret britannique, il a été choisi pour participer à une grosse partie de carte où un escroc nommé le Chiffre va tenter de se refaire.
Son banquier qui a pris la forme d’une jeune femme énigmatique doit lui assurer les fonds pour mener la partie, et ses formes avantageuses doivent détourner l’attention.
Bond doit donc tout faire pour gagner la partie, ce qui fera disparaître le Chiffre du circuit criminel.

Que dire de ce petit roman ? 

D’abord, que sa lecture est très agréable.
Il ne s’agit pas d’un roman destiné à un public exclusivement masculin, comme peut l’être SAS par exemple.
Évidemment, c’est une des cibles, mais il n’y a quasiment pas de scène de sexe.
James est chaste, voyez-vous. C’est un petit cœur fragile qui se préserve pour le grand amour !
Vous ne l’auriez pas cru, n’est-ce pas ?
C’est aussi un bon mangeur qui dévore des repas largement commentés par Fleming.
Il goûte tous les plats, parfois très exotiques (on est en Picardie quand même) et si quelques mets lui semblent étonnant, il ne résiste jamais à une belle assiette.
Il a aussi une bien jolie voiture, une Aston Martin qu’il bichonne lui-même.
Il loue un garage pour sa voiture et tient à ce qu’elle soit toujours impeccable.
Un vieux gars en somme !

Mais voilà !
Le vieux gars va rencontrer une belle jeune femme qui ne le laissera pas de marbre.
Il se déconcentre un peu, manque de se faire assassiner au moins trois fois en 150 pages, et finalement repart avec la fille, comme dans les films.
Sauf que ce n’est pas si simple, et c’est là que Fleming est malin.
Comment inciter le lecteur à lire le deuxième tome ?
Par une fin malheureuse qui appelle la vengeance de 007 !

Alors bien sûr, le roman est aussi un peu daté.
Il y a une réflexion antisémite notamment (signalée dans l’introduction) qui cadrent avec l’époque, quelques réflexions de l’agent qui sont aujourd’hui difficiles à lire, et surtout les méchants du KGB ^-^.
Mais le plus drôle n’est pas là !
Ce qui m’a le plus amusé, c’est le décor de la fin du roman.
Bond passe quelques jours avec son amoureuse dans une crique non loin de Casino Royale, au milieu des plages et des pins. C’est beau, la mer est bleue, ils sont heureux.
Vous avez déjà vu des pins et des criques en Picardie, vous ? J
A la décharge de Ian Fleming, il faut rappeler qu’il écrivait en Jamaïque, d’où la Picardie est si exotique…

Si vous voulez revenir à la source du mythe, si vous êtes curieux de connaître le Bond des origines, si un petit roman amusant vous tente, n’hésitez pas.


Un roman de moins dans ma PAL lu pour le challenge PAL express de juin, un ajout au challenge Je vide ma biblio du forum Livraddict, et une destination de plus pour le challenge Tour du monde car Fleming écrivait en Jamaique.


Un aperçu du prochain épisode ^-^





8 commentaires:

  1. J'avais bien aimé le film ! Pourtant, je n'aime pas trop l'acteur mais je l'ai trouvé bien réalisé !

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    1. C'est vrai qu'il y a les pour et les contre Daniel Craig. Il tranche un peu par rapport aux anciens James Bond :)

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  2. En grande fan de James Bond, il faudrait vraiment que je revienne à la source en lisant les livres... Merci de m'en avoir donné envie !

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    1. C'est intéressant, cela permet de voir d'où viennent certains éléments des films :)

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  3. J'ai un très net penchant pour James Bond, en particulier pour le travail de Ian Fleming. J'avais lu "Casino Royale" avant de voir l'adaptation avec Daniel Craig, et j'ai été très positivement surprise car l'esprit du roman est préservé (je me demandais s'ils oseraient laisser la séance de torture, notamment) tout en modernisant le contexte de l'intrigue. J'ai hâte de découvrir "Skyfall". Et pourquoi pas de me remettre aux lectures bondiennes...

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    1. Je vois que je ne suis pas la seule ;)
      Il faudrait que je lise la suite maintenant...

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  4. Rah Daniel Craig !ah je plane, cet acteur est ..;bref je m'égare !
    ça me tenterait bien de découvre cet ouvrage de Fleming, et voir la différence entre le texte et les films, j'en ai vu beaucoup de James Bond en + !

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    1. Tu ne pourras pas t'empêcher de voir Daniel Craig en lisant ce roman alors ;)

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