mardi 18 septembre 2012

Souper mortel aux étuves de Michèle Barrière

J’ai tardé à écrire ce billet, et le temps passant, son souvenir s’efface.
Bon ou mauvais signe, je vous laisse juger.

Pourtant, j’ai passé un bon moment dans ces pages où la cuisine est au cœur du récit.
La plongée dans le Paris du Moyen âge a plutôt bien fonctionné et j’ai tourné les pages de ce roman avec plaisir.

En ce 6 janvier 1393, le mari de Constance vient d’être retrouver mort la gorge tranchée.
Les soupçons se portent sur une étuve mal famée comme il y en a tant, mais Constance est certaine que son époux ne fréquentait pas ce genre d’endroit.
Pour laver sa mémoire de l’infamie autant que pour s’assurer de ce qu’elle croit être vrai, elle décide de quitter son logis confortable et une vie qui ne lui donne plus aucune joie pour enquêter.
Elle se fait alors embaucher comme cuisinière par la tenancière de l’étuve, et avec l’aide de sa gouvernante, elle apprend à choisir les mets qu’elle prépare ensuite en suivant un ouvrage fort précieux que lui a légué son époux.
Par égard pour son jeune âge, il lui a rédigé un Ménagier, sorte de traité de cuisine et d’économat.
Muni de cet outil indispensable, elle rivalise avec le cuisinier attitré de l’étuve qui devient bien vite son ennemi…

Je ne vous le cache pas, le roman entier est une véritable invitation à se mettre les pieds sous la table.
On salive, on note les recettes, on découvre les ingrédients, on imagine les mariages de saveurs…
C’est extraordinaire.
Cette histoire permet ainsi à l’auteur de nous mener au cœur de la cuisine de cette époque.
De façon souvent très détaillée, les recettes nous sont livrées avec gourmandise, dévoilant la réalité d’une cuisine que l’on connaît finalement assez mal.
La légende veut que les épices aient caché le goût des viandes faisandées mais il n’en était rien.
Elles étaient au contraire savamment dosées, en grande quantité parfois, mais pas toujours.
J’imaginais également une cuisine assez limitée par l’absence de fruits et légumes qui seront découverts plus tard.
En réalité, de nombreux légumes ne sont plus consommés aujourd’hui, et les fruits étaient surtout confits.
J’ai donc fait de belles découvertes, et noté au moins une recette sucrée qu’il faudra que je tente.
J’ajouterais toutefois que cette accumulation de recettes et de tours de main se présente parfois de manière un peu trop didactique.
L’auteur explique à son lecteur. C’est une bonne chose, mais cela manque parfois de lien avec le reste et certains passages sont un peu longs et un peu trop didactiques.

Ceci mis à part, le roman est très rythmé et les aventures de cette jeune femme se succèdent vivement.
Elle se fait des amis et des ennemis à une vitesse record (un peu trop vite d’ailleurs quelques fois), et les personnages sont nombreux sans que l’on soit perdu.
La fin est un peu cousue de fil blanc, mais ça ne m’a pas gêné.

C’est donc un joli petit roman, gourmand, érudit et bien tourné.

Si vous avez envie d’une petite plongée gourmande dans le Moyen Age, de découvrir cette cuisine beaucoup plus variée que je ne le pensais, ce roman devrait vous plaire.



Un roman de plus pour les challenges polar historiqueABCParis je t'aime et le challenge Thriller et polar.






14 commentaires:

  1. Tout à fait ce que j'aime :)
    Bises

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    1. Et cela se lit très bien :)
      Bises à toi aussi (et à ton bidou)

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  2. Il me tente carrément celui ci ! Elle en a écrit plusieurs avec ce même concept : mélange policier et recettes de cuisine !

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    1. Oui, elle change d'époque à chaque fois, mais ce sont toujours des romans basés sur la cuisine.

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  3. l'estomac doit être mis à rude épreuve par cette lecture ;-)

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  4. Tu as mis longtemps à faire ton commentiare, je mets encore plus de temps à lire le second...

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    1. Il m'a semblé un peu longuet à certains moments, je te l'avoue, alors je comprends :D

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  5. Merci pour ta participation !
    Je ne pense pas que ce livre me plairait : je ne suis pas très cuisine.

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    1. De rien Sharon, c'est un plaisir :)
      Cela parle aussi de moyen age, d'étuve et de vie quotidienne, mais quand même aussi beaucoup de cuisine ;D

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  6. Les Parot sont aussi pas mal niveau culinaire...miam!

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