mardi 20 novembre 2012

L’amour sans le faire de Serge Joncour


Quel joli petit roman !
Un peu nostalgique, solaire, calme, le texte de Joncour n’est pas trash comme son titre pourrait le laisser penser, bien au contraire.

J’avais été très attirée par le synopsis très efficace diffusé par l’éditeur, et je n’ai pas été déçue.
On se doute rapidement que la part de mystère qu’il dévoile n’a rien de surnaturel, mais cela n’enlève rien au plaisir de lire.

Franck a un peu raté sa vie.
Sa copine l’a quitté, il va devoir trouver un nouvel appartement, son travail de cameraman n’a pas fait de lui la star qu’il aurait sans doute souhaité être.
Pendant que tout s’écroulait sans qu’il s’en aperçoive vraiment, il dormait, sans cesse fatigué, mais personne ne faisait attention à lui. Puis il y a eu l’hôpital, le traitement.
Alors qu’il commence à aller mieux, l’envie de revoir ses parents perdus de vue le pousse à leur téléphoner.
Mais c’est un petit garçon qui répond au téléphone.
Machinalement, Franck lui demande si c’est Alexandre, et naturellement, il répond oui.
Mais Alexandre est mort depuis plusieurs années…

Rassurez-vous, ce roman ne traite pas de maladie et Joncour ne dit pas de quoi il s’agit, même si on pense évidemment au cancer.
Il s’agit plutôt de réunir une série de facteurs qui vont amener Franck à revoir sa vie, à remettre en question les choix faits autrefois, et surtout à éprouver le besoin de retrouver ses racines.
Ce cheminement prend la forme d’un retour à la terre, d’un voyage en train semé d’embuches qui le ramène aux origines.
L’opposition ville / campagne est un peu éculée, surtout que Franck habite Paris, summum de l’urbanité, mais elle fonctionne assez bien dans le roman et n’est pas surexploitée.
Elle permet aussi de distiller des symboles et des éléments récurrents comme le sang ou le sanglier (dont je m’aperçois de l’inclusion de l’un dans l’autre en l’écrivant).
Le sanglier poursuit Franck dès son retour en train, resurgissant de son passé, tandis que le sang dont il est éclaboussé à plusieurs reprises le ramène dans un monde auquel il n’appartenait plus.
Le lien avec la maladie est alors d’autant plus fort que Frank semble aller de mieux en mieux (l’air de la campagne, sans doute ?).

Et c’est justement là que le roman pèche un tout petit peu.
Serge Joncour utilise plusieurs motifs éculés : la campagne plus saine face à la ville mortifère, le retour aux racines au sens propre et figuré, la belle sœur veuve et charmante, et surtout la fin que je m’abstiens de dévoiler, mais qui est tout de même très attendue.
J’ai trouvé cela dommage qu’il n’y ait pas de prise de recul par rapport à ces motifs un peu usés.
On passe un très bon moment, j’ai lu cette histoire avec un réel plaisir, mais je n’ai pas été surprise, détournée de ma route ou cueillie au détour d’une page par un raccourci ou un chemin de traverse.

Par contre, Serge Joncour développe des thématiques intéressantes, comme celle de la chaleur, ou du regard porté sur les choses.
Le jeu sur l’image et le double, notamment par le jeu avec l’œil de la caméra est très intéressant.
Il y a deux Alexandre, l’enfant et le disparu, il y a deux vies, le passé et le présent qui se déroule ailleurs, il y a des apparitions et des disparitions, des personnages qui surgissent et qui repartent aussi vite.
Et puis il y a la caméra apportée par Frank dont c’est le métier, qui finit dans les mains d’Alexandre.
C’est ensuite Alexandre qui va filmer, raconter le film à sa façon, faisant passer Frank de la position de spectateur à celle d’acteur, symbole de son évolution pendant ce séjour.
Attentiste, il se laisse beaucoup aller, jusqu’à l’irruption du sanglier qui va l’obliger à se prendre en main.

C’est donc une belle lecture, un petit roman bien tourné, même si on peut noter quelques motifs un peu bruts.
L’auteur développe des fils intéressants, c’est très bien écrit et on passe un vrai bon moment.
Je vous le conseille pour un voyage en train, sur la plage en été ou devant la cheminée en hiver (il y fait chaud) mais également dans toute situation qui vous conviendra ^-^.


Je remercie Oliver de PriceMinister et Flammarion pour cet envoi.
Dans le cadre des matchsde la Rentrée littéraire, je dois aussi mettre une note.
Pour moi, ce sera 15/20 car c’est un roman dont on peut faire une analyse stylistique, ce qui n’est tout de même pas si fréquent de nos jours. 


Pour le challenge 1% rentrée littéraire, c'est un 9e roman lu pendant le S.T.A.R. 5e édition




Je ne sais pas utiliser les huiles essentielles de Danièle Festy


Lors de l’opération Masse Critique de Babelio du mois dernier, j’ai fait des demandes d’ordre très différent, et j’ai finalement reçu ce livre pratique sur les huiles essentielles.

Je dois d’abord vous préciser que je suis une adepte des médecines alternatives.
Dans ma pharmacie, il y a de l’homéopathie, des fleurs de Bach (que je vous recommande vivement, surtout pour les moments de stress comme les examens par exemple), et des huiles essentielles.
Évidemment, il y a aussi de l’aspirine et des médicaments, et cela ne m’empêche pas d’aller chez le médecin s’il me faut des antibiotiques. Mais j’essaie de ne pas en abuser.

Je sais aussi que ces huiles essentielles doivent être utilisées avec précaution, certaines pouvant bruler la peau ou provoquer des réactions indésirables.
Un livre comme celui-ci me semblait donc pouvoir répondre à une bonne partie de mes questions et me permettre de les utiliser de la meilleure façon qui soit.

Mais qu’y a-t-il dans ce livre ?

J’ai d’abord consulté la table des matières, et j’ai été agréablement surprise quand j’ai constaté qu’elle comprenait 15 pages très détaillées.
Vous y trouverez les différentes parties de l’ouvrage, et surtout la liste des huiles essentielles dont l’auteur parle.
Cette liste n’est forcément pas exhaustive, mais on y trouve la plupart des huiles essentielles vendues en pharmacie, même les plus spécifiques comme le ravintsara.
On y trouve aussi une liste des affections qui peuvent être soulagées par l’usage des huiles essentielles, classées par âge.
A titre personnel, j'achète mes HE à l'abbaye

Il ne s’agit pas pour l’auteur de convaincre tout le monde des bienfaits des médecines traditionnelles face aux médecines modernes, mais de proposer des méthodes alternatives qui permettent d’ingurgiter moins de substances chimiques.
Il y a également de grandes chances que les lecteurs de ce genre de livre ne soient plus à convaincre. Après tout, si vous l’avez acheté, c’est que vous étiez déjà un peu séduit par les huiles essentielles.
Il s’agit donc de les utiliser correctement, en prenant certaines précautions et surtout en comprenant ce que l’on fait.

La première partie très instructive du livre est effectivement destinée aux débutants.
Elle explique qui peut se servir des huiles essentielles, qu’est-ce que c’est exactement, pourquoi s’en servir, et surtout comment les utiliser pour soigner, cuisiner, se parfumer…
Les illustrations en noir et blanc viennent compléter les explications, et une série de pictogramme permet d’avoir une vue d’ensemble rapide dans les pages regroupant les fiches par huile essentielle.

Pour ma part, j’ai particulièrement apprécié les parties portant sur les anti insectes, la cuisine, le kit de base, et les huiles essentielles à emporter en voyage.
Je pense que la liste des huiles et de leur utilisation me servira souvent également.
Par contre, je trouve que le discours de l’auteur est parfois sans nuance, affirmant que les huiles essentielles peuvent tout remplacer, ce qui m’effraie toujours un peu (mais ce n’est pas présent dans tout le livre).

En bref, c’est donc un livre très bien conçu, complet et clair pour tout ceux qui souhaitent en savoir plus sur les huiles essentielles ou posséder à la maison un aide-mémoire simple et facile à utiliser quand ils en ont besoin.


Je remercie les éditions Leduc.s et l'opération Masse critique de Babelio pour cet envoi. 

Vous trouverez plus d'informations sur ce livre par ici



samedi 17 novembre 2012

L'art du rangement...


En ce samedi après-midi, une montagne de linge à ranger m'attend, ainsi qu'un bon roman qui viendra s'ajouter à mon petit score du S.T.A.R.

Mais j'ai aussi pris le temps de me promener sur les blogs et Facebook, et j'y ai découvert un artiste qui a choisi de mettre à profit un de ses troubles obsessionnels du comportement, celui du rangement obsessionnel justement !

Il s'agit de Ursus Wehrli 

Pas mal, non ?














Bon samedi !


Si cela vous plait, il existe deux livres (merci Marie) : 
L'art en bazar 
L'art toujours en bazar



mercredi 14 novembre 2012

Quoi ! Pas de Monumenta ????


Hier soir, dans le train, je m'apprêtais à passer un bon moment à la lecture d'Arts Magazine, quand la découverte d'une nouvelle TERRIBLE dès l'édito a plombé ma soirée (voire plus).


Monumenta 2013 n'aura pas lieu !! 

Et probablement pas non plus 2014, 2015... 


Pour faire des économies, le ministère de la culture dont le budget a été ratiboisé (malgré les promesses du candidat) a préféré sacrifier cette manifestation pourtant internationalement reconnue comme un puissant vecteur de lien entre le commun des mortels et l'art contemporain.

Il a également suspendu les travaux de mise en sécurité de certaines partie du château de Versailles, diminué la dotation des musées qui vont devoir choisir au moins une expo à sacrifier pour l'an prochain.

Je vous l'avoue, une expo dont je ne connais pas le sujet, je me dis qu'elle ne me manquera pas.
Mais Monumenta, là, c'est autre chose !

Je me souviens avec émotion de l'installation d'Anish Kapoor.




Je me souviens aussi avec amusement de celle de Buren.




Et que dire de ce qu'exprimait celle de Boltanski sur son passé, sur l'homme, sur les camps.




Eh bien tout ceci est fini ! 
La possibilité d'envahir un espace si singulier, la carte blanche laissée à un artiste, la rencontre avec le public... balayé !! 


Tant de mépris pour la culture me laisse sans voix ! 



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Mis à part cette terrible nouvelle, le Arts Mag du mois est absolument parfait (comme d'habitude), plein d'infos sur les expos, sur Raphaël, sur l'art contemporain, sur le mouvement Bohème, bref, vous pouvez vous jeter dessus lors de votre prochain passage au kiosque !




Et évidemment, je ne fais pas de politique (ici comme dans les commentaires) et ceci n'est que mon avis personnel. La crise économique est passée par là et de droite ou de gauche, le gouvernement fait sans doute ce qu'il peut. 
J'aurais aussi pu parler des librairies, des budgets dévolus à l'action culturelle dans les établissements scolaires... mais ça suffira pour aujourd'hui. 


mardi 13 novembre 2012

Moi et toi de Niccolò Ammaniti


Voilà un petit roman vite lu à la rentrée, dont le billet de lecture a trainé un peu, mais le voici.
C’est aussi le troisième livre lu sur ma tablette, mais il restera surtout dans ma mémoire pour cela.

Lorenzo est un petit garçon qui a bien du mal à se faire des amis.
Tout petit déjà, dès qu’un de ses camarades le contrariait, il réagissait violemment.
Forcément, il fallait ensuite qu’il change d’école.
Comme il se sent plutôt bien dans son nouveau collège, il décide de faire un effort et de passer pour un gars cool.
Ce n’est pas facile tous les jours, et il a parfois l’impression qu’il n’y arrivera jamais.
Il aimerait aussi correspondre à l’image d’un enfant qu’a sa mère qui rêve d’avoir un petit garçon « normal ».
Mais comment faire ?
C’est là qu’il surprend une conversation de quelques uns de ses camarades et prend la décision de faire plaisir à sa mère…

Il n’est pas facile de parler de ce petit roman et je n’ai pas un avis tranché sur ma lecture.
Comme je l’ai reçu sous forme numérique, je n’avais pas vu qu’il n’y avait que 84 pages, et j’ai été assez surprise en l’ouvrant sur ma liseuse.
L’histoire est ambitieuse, et en si peu de pages, j’ai d’abord pensé que cela allait être très rapide.
Je me suis dit ensuite qu’il serait aussi difficile d’en parler sur ce blog sans trop en dire.
Je vais essayer d’être entre les deux, mais si ce roman est sur votre PAL, lisez mon billet en diagonale ^-^.

L’histoire, d’abord, est originale.

Ce petit garçon a clairement un problème psychologique.
Ses relations avec les autres sont compliquées, il se tient en retrait et a toujours l’impression qu’il n’est pas à sa place.
Beaucoup d’enfants peuvent avoir ce sentiment, mais chez Lorenzo, cela atteint un degré pathologique.
Malgré cela, il arrive à se débrouiller et finit par aller normalement à l’école, jusqu’au jour où il décide de passer une semaine tranquille.

Très franchement, pour moi, c’est là que tout se corse, et c’est pourtant le début du livre.
La décision de Lorenzo est apparemment mûrement réfléchie, il a tout organisé, mais il me semble que certaines choses auraient pu être plus explicites ou développées.
Certes, il va rencontrer quelques difficultés et devra résoudre certains problèmes, mais rien de bien méchant, alors qu’on se demande quand même comment ses parents peuvent le laisser partir en vacances sans se poser plus de questions.
Mais c’est surtout le retour qui m’a manqué.
Comment justifier que sa valise n’ait pas bougé en une semaine, qu’il ne soit pas bronzé au retour d’un séjour au ski et comment se passe la suite pour son visiteur imprévu ?
Le thème du masque et du dévoilement est également esquissé (très présent dans l’histoire de la littérature italienne) sans être développé. C’est vraiment dommage.


Un film est déjà tourné

Bref, j’aurais aimé un peu plus de matière dans ce petit roman.
Le caractère de Lorenzo est à peine brossé, ses soucis psychologiques, sa vision du monde sont abordés mais sans s’y attarder.
Il change d’avis bien vite, on ne le comprend pas toujours.
Et une question m’est venu : pourquoi aller aussi vite ? Pourquoi sacrifier une partie de cette semaine de vacances ?
Certes, le romancier pense son texte avec un certain équilibre.
Toutefois, quand un écrivain me sollicite, quand il publie un livre et qu’il l’offre à d’éventuels lecteurs, la moindre des choses serait de leur offrir un texte qui ne soit pas trop rapide.
Or, ici, c’est l’impression que j’ai eue.
À peine plongée dans l’histoire, qu’elle était déjà achevée.
J’avais fait tous ces efforts pour rien !
Évidemment, après cela, je ne peux avoir qu’un avis mitigé.

Si vous voulez vous faire votre propre idée, ou lire un roman rapide, sympathique tout en proposant une petite réflexion sur l’inadaptation de certains enfants dans la société, ce livre pourrait néanmoins vous plaire.
Mon avis n’est que le mien J


Une 8e lecture pour le challenge 1 % de la rentrée littéraire qui me permet d'entamer les 2%. 







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