mercredi 11 novembre 2015

Tokyo Sanpo de Florent Chavouet

Avant de vous parler de cet album, je dois d'abord confesser une petite honte personnelle qui vous fera peut-être rire.
Cet album me faisait envie depuis très très longtemps.
Quand je l'ai vu sur les rayonnages de la toute petite bibliothèque de mon village, j'ai sauté dessus immédiatement, avant qu'un autre lecteur ne me le pique !
Rendez-vous compte !
Un album comme celui-ci dans la bibliothèque d'un village (appartenant aux plus beaux de France, mais quand même) paumé au milieu des champs, cela relevait du miracle (il y a une abbaye à côté, d'où mon mysticisme).
Et en plus, il y avait aussi Manabe Shima dont je vous parlerai la semaine prochaine.

Je les ai donc mis dans mon panier et dûment empruntés... il y a deux ans !!
Je les avais emprunté en prévision de mon congé maternité, mon homme les a rangé pendant mon absence prolongée et au final, on les a oublié !
Mais bon, quand je m'en suis aperçue, je ne pouvais décemment pas les rendre sans les avoir lu !
Si ?

Enfin bref, j'ai honte quand même mais je ne me suis pas fait gronder :D
C'est quand même une toute petite bibliothèque et tout le monde s'en fiche un peu (mais pas moi, je suis tout de même affreusement gênée).

Mais bon, revenons à notre petite BD ! 
Je ne vais quand même pas vous raconter ma vie tout ce billet.

Alors Tokyo Sanpo, c'est une BD pas comme les autres.
Dans une BD, il y a une histoire, un personnage principal, un décor ou plusieurs...
Ici, il n'y a qu'un décor !
Pour le reste, il faut se laisser aller à suivre les divagations de Florent Chavouet.
Mais ces divagations sont superbes !

Lors de son premier grand séjour au Japon, l'auteur s'est mis à faire des petits dessins de tout ce qu'il voyait.
Il partait dans Tokyo avec son petit carnet et ses crayons et se postait à un endroit pour dessiner ce qui lui plaisait ce jour là.
Cela donne des pages très diversifiées qui alternent avec des vues pleine page d'un coin de rue ou d'une façade, et d'autres où de petits dessins rigolos sont juxtaposés.

La qualité de cet album réside d'ailleurs dans cet humour distillé un peu partout.
L'auteur joue sur le décalage culturel qu'il a ressenti pendant son séjour, sur les découvertes qu'il a faite ou sur le mode de vie des Japonais pour faire rire son lecteur et le surprendre.
Il faut être attentif et lire les petites lignes pour savourer ces petites phrases si rigolotes qui parsèment les pages.

Evidemment, ça donne envie d'aller visiter, et ce doit être tout à fait possible puisque le livre est construit sur un plan régulier : une double-page qui représente un quartier où sont placés tous les dessins des pages suivantes + un dessin du commissariat de quartier si vous vous perdez.
L'absence d'histoire n'est pas du tout un problème, et on se promène avec Florent Chavouet au fil de ses divagations avec le plaisir de la découverte et de la surprise.

C'est aussi très beau.
Le trait de Florent Chavouet est à la fois très réaliste sur certains dessins et naïfs sur d'autres.
Il y a de beaux portraits et des bonhommes humoristiques à gros nez (surtout quand il se représente lui-même).
L'utilisation du crayon de couleur est parfaitement maitrisé et je me dis souvent qu'il doit avoir une boite fabuleuse avec des dizaines de couleurs différentes !
On ne peut qu'admirer ses pleines pages de feuilles ou de toitures, surtout quand on dessine un peu soi-même.

Voilà pour ce billet plein de points d'exclamations !
Si vous voulez en prendre plein les yeux, n'hésitez pas à emprunter ce livre dans votre bibliothèque (mais moins longtemps que moi !) ou à l'acheter chez votre libraire, ce qui vous permettra de le conserver et de le regarder encore et encore.

La semaine prochaine, je vous parlerai de Manabe Shima, qui est encore plus sympa (et là, il y a une petite histoire).


(cliquez sur les images pour mieux les admirer :D)







lundi 9 novembre 2015

Sur la pointe...

Paris était un doux rêve...
© Romaric Cazaux

Mais j'y suis, me voilà.
Tel Rastignac, je regarde aujourd'hui les dorures de l'Opéra et j'y suis, c'est pour moi.
Je ne peux m'empêcher de penser qu'ils se sont trompés, qu'ils vont s'en apercevoir, qu'il vont m'annoncer que ce n'est pas moi qui ait eu la place.
La confiance en soi n'est pas mon fort, je le sais.

Il y a bien longtemps que j'ai chaussé les pointes.
Je me souviens de ce mercredi où ma mère m'a emmené pour la première fois dans cette petite salle si lumineuse où officiait cette femme fine et longue qui nous tirait sur les bras quand ils n'étaient pas assez tendus.
J'ai changé trois fois d'enseignante depuis.
J'ai tout appris : les pointes, les figures, la grâce.
J'ai aussi appris à me coiffer, à me tenir droite, à panser mes pieds meurtris.
L'apprentissage a été fait de bonheur et de souffrance.
Mais c'est un peu la vie, non ?

Ma première fois sur scène me l'a appris très tôt.
Le trac avant de monter sur scène, le peur de mal faire, l'envie de faire demi-tour, et puis le bonheur d'être là, de maitriser la situation, d'enchaîner les pas appris sans erreur.
Et surtout, la joie des applaudissements, la fierté d'y être parvenue, le besoin de retrouver ce moment si particulier aussi.
Je crois bien que c'est après cela que je cours.
Le goût de l'adulation, de la gloire sans doute.

Mais j'aime aussi l'ambiance, la vie de danseuse.
Et à l'Opéra, je sens que je vais être bien.
La compétition, les horaires, les représentations... c'est ce qui fait ma vie.
J'ai senti ce décalage avec les autres quand j'ai pris le métro ce matin.
Je les ai observé aller au bureau, je les ai imaginé enlevant leur manteau, puis s'installant derrière leur ordinateur pour y passer la journée.
J'ai alors pris conscience que ma journée sera beaucoup plus longue, mais tellement plus belle.

Nos vies ne sont pas les vôtres.
Moi, j'ai choisi cette vie il y a longtemps.
D'autres subissent la leur, j'ai décidé de prendre la mienne à bras le corps, d'être maitre de mon destin.
Mais je ne suis pas seule.
Ma mère m'a toujours soutenue.
Elle me regarde avec admiration, un sentiment qui remplace souvent l'amour sans faille qu'elle me portait auparavant.
Cela me blesse parfois.
J'aimerais retrouver dans ses yeux ce qu'elle y mettait il y a trop longtemps.
Mais le peut-elle, elle qui a tant rêvée en son temps de rejoindre la troupe dans laquelle je m'apprête à entrer ?

Est-ce bien mon rêve finalement ?



Voilà mon petit texte du lundi matin pour l’atelier d’écriturede Leiloona, comme souvent écrit d'un jet, en laissant l'histoire se construire elle-même. 
Je n'étais pas forcément partie sur cette idée, mais ça me plait. 
Et sur le blog de Leiloona, vous trouverez les liens vers les autres textes... 








samedi 7 novembre 2015

Une devinette...

Une semaine sans billet de blog, c'est comme... Un diabolo sans paille... Un assortiment de chocolats sans chocolat blanc... Un thé sans petits biscuits... Une douche chaude sans eau chaude...
C'est aussi un mois italien sans bilan, des livres qui attendent que je vous en parle...

Mais c'est surtout une énorme semaine pleine de boulot avec plein de jolis moments et plein de soirées qui se finissent très tard devant l'ordinateur. 
C'est aussi plein de compliments pour le boulot accompli.
Et ça, ça fait toujours plaisir quand même.




Et du coup, c'est également une semaine avec seulement 60 pages de lus ! 
Mais quelles 60 pages ! 
Le livre que je lis en ce moment est juste ce qu'il me fallait. 
Un roman magnifique, flamboyant, avec des descriptions courtes mais efficaces où l'on voit le soleil filtrer à travers les persiennes. 

Et puisque ma semaine est enfin fini, j'y retourne... 
Tancredi vient de succomber à Angelica... 
Pauvre Concetta... 


Alors ? Je lis quoi ? 😊 

(réponse demain si vous ne trouvez pas ;) )


samedi 31 octobre 2015

Un giro in... Sicilia

Pour cette dernière balade de ce mois italien, je vais enfin pouvoir illustrer mon billet avec mes propres photos !
Il faut dire que je vais vous parler d'une destination que j'ai découverte il y a 3 ou 4 ans, à une époque où le numérique avait déjà remplacé l'argentique (oserais-je vous dire que depuis, je me suis racheté un appareil photo argentique ?).
Il y a d'ailleurs un autre billet ici. 

L'arrivé à l'aéroport de Catania

 En ce samedi, je vous emmène donc en Sicile, du coté de Raguse et Modica !
Le plus simple pour se rendre dans ce coin de l'île, c'est de prendre un avion pour Catania.
En sortant de l'aéroport, vous serez tout de suite dans l'ambiance avec les prêtres en soutane qui viennent chercher des confrères et surtout...




...L'Etna  !!
Ce volcan est d'ailleurs aussi appelé Monte di Catania et comme vous le voyez sur la photo, il y a en permanence une petit filet de fumée qui s'en échappe.
A dire vrai, c'est un peu flippant quand on prend conscience de la réalité de ce truc !





Mais bon, il ne faut pas s'y attarder et je me suis empressée de monter dans le bus qui m'attendait pour filer plus au sud chez le commissaire Montalbano !!

Si vous suivez un peu la série, vous savez qu'elle ne se passe pas à Raguse qui est éloigné de la mer d'environ 30 km.
Mais c'est là que les scènes urbaines sont tournées !
Les scènes avec la maison de Montalbano sont tournées à Marina di Ragusa.
Hélas, lors de ma visite, je ne regardais pas encore Montalbano.
Or, justement, il y avait un tournage que j'ai lamentablement raté et je n'ai pas demandé d'autographe à l'acteur principal !!




Vous le voyez là Montalbano ?
Il est sous le parasol à gauche tout au fond de la ruelle.
Bah oui, je vous ai dit que je n'avais pas tilté hein, d'où cette photo de l'église, pas de Montalbano.
Mais j'ai quand même fait une photo du tournage :




Je me souviens encore d'avoir vu l'actrice qui joue Livia, les caravanes des acteurs, une poursuite sur le côté de l'église entre Montalbano et je ne sais qui et même une poursuite en voiture !
Mais hélas, je ne me suis pas attardée.
Vous ne pouvez pas savoir à quel point je regrette !!!!!


C'est pas la voiture de Montalbano, ça ? 

Bon, bref, passons.
A Raguse, il y a aussi un très beau jardin botanique où vous pourrez trouver un peu d'ombre et de fraicheur.
Vous pourrez aussi y admirer les alentours.






Vous pourrez également admirer cette place ronde du temps de Mussolini (et ça se voit dans l'architecture) :




Ou de petites ruelles comme ici de nuit :




Ragusa est une très jolie petite ville en hauteur, nichée sur un pic et faite de petites ruelles tortueuses qui montent et qui descendent.
Il y a beaucoup d'églises baroques et rococos, beaucoup de ruelles cachées et surtout beaucoup de points de vue magnifiques sur la campagne et la ville.
ça ne paye pas de mine mais c'est à la fois calme et charmant.
C'est un endroit parfait pour loger et passer deux jours à apprivoiser les Siciliens ou pour aller visiter les environs ensuite.









On était logés dans un hotel vraiment pas cher avec un buffet du petit déjeuner à tomber par terre !
Il y a aussi de fabuleux restaurants où vous pourrez manger de l'espadon au citron et à l'huile, un plat que je vous recommande tellement c'est bon, surtout quand il faut chaud !




Nous sommes aussi allé visiter Modica pendant mon séjour.
Je n'avais pas trop le choix, j'étais à un colloque (oui, parfois c'est dans des endroits vraiment difficile), mais c'est également une très jolie ville !




Le long de la rue principale, on découvre une succession de petites églises, une rue qui se couvre de fleurs une fois par an et là encore un panorama sur la campagne à couper le souffle.








Il n'y a pas de musée exceptionnel ou de lieu important, mais ce sont deux villes qui me semblent symboliser cette région de la Sicile, à la fois calme et pittoresque, où vous découvrirez les figues de Barbarie, les champs d'agrumes et les paysages de petites collines.

Et si vous avez le temps, il y a aussi Palerme et la mer dans ce petit coin !







Il y aura sûrement un petit bilan de ce mois italien 
demain ou lundi. 

Mais si le mois italien s'arrête aujourd'hui, 
le challenge Il viaggio continue toute l'année... 





vendredi 30 octobre 2015

Des livres avec... des monstres !

Demain c'est Halloween et comme l'an dernier, je vous ai concocté une petite sélection de livres pour enfants avec des monstres !
Ce ne sont pas des livres qui font très peur, mais plutôt des livres pour avoir un tout petit peur et surtout pour beaucoup rigoler.
Il y en a pour tous les âges, et j'ai même ajouté un petit livre jeu.

Evidemment, vous pourrez me dire qu'Halloween est une fête commerciale, que c'est un truc d'Américains, qu'on ne devrait pas le fêter comme ça...
mais les monstres, ça plait tout le temps aux enfants, non ?




Alors on va commencer avec mon livre préféré et on continue ensuite avec des livres pour tous les âges.


  • Mon livre pop-up : Le manoir hanté




Ce livre est juste parfait pour Halloween !!
Mais il est aussi parfait tout le temps pour des enfants de 5 à 10 ans (voire même avant d'ailleurs).
Quand on aime les monstres, il y a là tout ce qu'il faut pour se rassasier et en plus, le livre est superbe.




Vous pourrez y découvrir deux types de pages.
Il y a celles où vous pourrez ouvrir plein de petites fenêtres, soulever les volets et regarder derrière les portes.
Et puis il y a les vraies pages pop-up, celles qui vous réservent de belles surprises et vous sauteront dessus.




Evidemment, pour les tout-petits, ce livre est juste à regarder.
Mais dès que les enfants commencent à soulever les flaps avec douceur, ils s'amuseront à se faire peur en découvrant tous les détails des illustrations (et il y en a beaucoup).
L'histoire n'est pas mémorable, mais qu'importe, ce n'est pas pour ça qu'on lit ce genre de livre.





  • Au secours ! Un dragon scrogneugneu




Celui-ci est aussi un album avec des volets à soulever, mais plus rigolo.
Le petit garçon de cette histoire doit retrouver son pistolet anti-dragon.
Il faut donc le chercher un peu partout dans la maison, dans la grotte du dragon...




Les illustrations sont très colorées, c'est vif, amusant, et le dragon fait peueueueueueueurrrrr !!
Il y a parfois tellement de trucs à soulever qu'on en oublie, mais ce n'est pas très grave, cela permet de lire et relire le livre plusieurs fois.




C'est le deuxième livre de cette série qu'on reçoit à la maison et on a beaucoup ri face à ce petit garçon qui trouve toujours une bonne idée pour contourner les problèmes.
C'est vif, parfait pour la saison.





  • Max et les maximonstres




Voilà un classique de chez classique !
Je lisais ce livre quand j'étais petite en l'empruntant à la bibliothèque.
Du coup, c'est un des premiers livres que j'ai acheté pour ma fille.




Et pourtant, je l'ai laissé sur l'étagère sans le lire, je le trouvais trop difficile.
Pour ce billet, je l'ai ressorti et finalement, on va le lire très prochainement, parce qu'il correspond tout à fait à la période du moment : celle des premières bêtises !




L'histoire est très simple mais tellement efficace.
Max est un petit garçon qui fait des bêtises.
Ce jour là, il a mis son costume de loup, et il en a fait plein.
Sa maman l'a puni dans sa chambre sans manger.
Mais là, une forêt a poussé dans sa chambre, puis la mer, et il a pris un bateau pour aller loin, très loin...




C'est un peu triste cette histoire, mais c'est aussi très beau à la fin.
Je me souvenais un peu des images et j'ai retrouvé la douceur et la précision du trait de Sendak.
C'était vraiment un grand monsieur !

Et que ce soit Halloween ou pas, je vous conseille cet album tellement beau !!!





  • Des monstres au camping 



On continue avec un petit roman pour jeune public très rigolo.
La famille Mortadel est un peu particulière mais décide de partir en vacances au camping.
Carniflore, la fille de la famille, en rêvait.
Mais quand on a un frère alligator, une famille vampire, un corbillard pour voiture, rien ne se passe comme prévu au milieu des humains.




Ce petit roman original pourra plaire à vos enfants qui lisent des textes longs, sans doute à partir de 8 ans.
Le texte alterne le récit et le journal de l'un des personnages, ce qui permet de découvrir deux modes de narration.
Le style est simple mais il y a de temps en temps des phrases bien tournées avec du vocabulaire recherché qui permet d'apprendre de nouveaux mots.
Les illustrations sont drôles et allègent la lecture.
On en a lu une bonne partie avec ma nièce qui ne lit pas encore et on s'est beaucoup amusé.





  • Monstres farfelus, 2000 gommettes




On finit avec un petit livre jeu bien sympathique pour les petits et les moyens grands.
Ce livre est constitué de feuilles de gommettes et d'un livret avec des grilles numérotées à compléter.
Les numéros renvoient aux couleurs en suivant la grille indiquée et il y a 20 monstres différents.




L'avantage de ce livre, c'est de proposer quelque chose de modulable.
Pour des petits, on n'est pas obligé de suivre les couleurs imposées, mais la précision du geste sera forcément nécessaire pour remplir les grilles.
Pour les plus grands, reconstituer le monstre peut-être un objectif atteignable avec un peu de patience et d'habileté.





Voilà ma sélection Halloween 2015 ! 
C'est un peu éclectique, mais cela permet de varier les histoires du soir et les publics. 

Bon Halloween 
ou bon weekend ! 




Merci Nathan et Usborne. 
 








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