Ce roman est le premier
du cru 2013 de la rentrée littéraire qui m'est tombé entre les mains, et c’est
vrai un coup de cœur !
Je l’ai choisi
parmi d’autres, il se déroule dans un pays qui me plait et le sujet me tentait
aussi.
Il partait donc
avec une longueur d’avance, ce qui fait que je vais tenter de détailler mon
billet, car je ne sais pas s’il peut plaire à tous et je ne voudrais pas vous
tromper sur la marchandise ^-^.
Mais parlons
d’abord de l’histoire.
Kaze quitte son domicile, sa femme, sa vie.
C’est ainsi qu’il se fera appeler à présent,
refaisant sa vie avec quelques cartons.
Il n’existe plus pour l’administration.
Sa vie s’est évaporée, c’est d’ailleurs ainsi
qu’on appelle les gens comme lui au Japon : les évaporés.
Richard B. vit sa vie comme il peut à San
Francisco.
Il est poète, mais pas seulement.
Il est aussi amoureux.
Yukiko habite aussi San Francisco. Elle a aimé
Richard B. mais ce n’est plus le cas.
Quand son père disparaît, elle obtient sans délai
le soutien de son ami pour l’aider à le retrouver.
Et les voilà tous deux dans un avion à destination
de Kyoto…
Le début du roman
se lit sans déplaisir.
On apprend à
connaître ces personnages en quelques mots bien choisis, et ils acquièrent une
psychologie et une épaisseur très rapidement.
Je me suis vite
trouvée prise dans cette histoire et j’ai eu envie d’en savoir plus, de les
suivre, de les découvrir.
Plus question de
les lâcher au bout de quelques pages !
Je me suis
ensuite demandée ce qui m’avait séduite à ce point.
La structure du
roman, tout d’abord, permet de suivre chacun des personnages principaux. D’un
chapitre à l’autre, on change de focalisation et de personnage et on peut se
consacrer à l’un d’entre eux pendant quelques pages avant d’en retrouver un
autre.
Les chapitres
sont aussi assez courts, créant un rythme assez rapide.
Il se passe
toujours quelque chose sans qu’il n’y ait de suspense malvenu.
Les chapitres
s’allongent ensuite, quand on entre dans le vif du récit.
Le style de
l’auteur est aussi parfois très travaillé.
Il serait trop
long de vous citer le passage ici, mais à un moment du récit, la narration
passe du point de vue d’un personnage à un autre de manière imperceptible, en
passant par le paysage, ce qui est juste magnifique.
L’écriture est
belle, expressive, les décors sont retranscris par le ressenti des personnages,
ce qui les humanise.
J’ai eu
l’impression que l’auteur exprimait sa préférence pour une vision intime des
paysages.
Il évoque
d’ailleurs la vision sublimée que chacun conserve de son pays natale, même si
on ne l’a pas quitté.
Le Japon est
également très présent dans ce roman qui n’aurait pas pu se passer ailleurs.
J’ai eu un peu
peur quand j’ai vu qu’il était question de Fukushima.
J’ai crains un
roman catastrophiste, ce qui n’est pas du tout le cas.
On découvre avec
un peu d’horreur ce que la zone contaminée est devenue aujourd’hui, et si je
m’interroge encore un peu sur la théorie développée par l’auteur (la tentation
du complot est toujours tellement forte), elle ne m’est pas indifférente.
J’ai eu un peu de
mal à finir ma lecture, comme je vous le disais ici, parce que je ne voulais
pas quitter cette histoire.
Je pressentais la
fin, sans savoir dans quelle direction elle allait partir, tout en espérant
qu’elle serait soignée, et c’est le cas.
Vous lirez que ce
roman se lit comme un roman policier.
Certes, il est
question de détective privée et d’enquête, mais cela va bien au delà.
Si vous aimez le
Japon, si vous avez envie de lire une belle histoire bien ficelée tout en
n’étant pas simpliste, si vous cherchez un roman fort qui vous fera voyager, vous pourriez bien
être séduit.
Courrez chez votre libraire, il sort aujourd'hui !
Courrez chez votre libraire, il sort aujourd'hui !
Je remercie la librairie Dialogues pour cette lecture.
Une 2e lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire édition 2013