vendredi 25 janvier 2013

Charlotte Delbo


Cette année, il y aura 100 ans qu'est née Charlotte Delbo.
Un 10 août, comme moi.
Peut-être est-ce pour cela que je l'ai croisé tant de fois pendant mon adolescence.

Aucun de nous ne reviendra était dans la bibliothèque familiale.
Je suivais l'option théâtre au lycée et Louis Jouvet n'avait aucun de secret pour nous.
Shoah a été diffusé plusieurs fois à cette époque, en intégralité, de même que le procès de Nuremberg.

Si vous ne connaissez pas Charlotte Delbo (ce qui se comprend, elle n'est pas très connue), vous vous demandez sans doute pourquoi je parle de Nuremberg, de Shoah et de Jouvet au sujet de la même personne.
C'est que Delbo était la secrétaire de Jouvet.
Une secrétaire au caractère bien trempée, avec de la gouaille et qui a laissé de nombreux témoignages avant et après la guerre.

Mais Charlotte Delbo est surtout l'auteur d'un témoignage magnifique (si l'on peut dire), celui de sa déportation à Auschwitz en tant que déporté politique.
Le 24 janvier 1943, il y a 70 ans, après avoir été arrêtée pour fait de résistance, après avoir été emprisonnée un an à Compiègne et avoir perdu son mari fusillé par les Allemands, elle fait parti d'un convoi de 230 femmes dont 49 seulement reviendront.

Pour survivre, elle récite les pièces de théâtre dont elle se souvient, la poésie qu'elle avait appris autrefois.
Après avoir été transféré dans un camp annexe de Birkenau puis à Ravensbruck, elle organise une représentation théatrale du Malade imaginaire, pour ne pas oublier, pour ne pas se perdre, pour survivre.



Et puis en rentrant, elle raconte.
Elle dit sans fard les travaux dans les champs, la terre gelée, le froid, les camarades qui tombent, la maladie, la vie qui s'en va.
Elle évoque les moments de doute, les petites joies, les douleurs.
Elle parle des transferts, des convois à la fin de la guerre, des marches interminables poussés par les nazis qui savent que tout est perdu.

Lire ce livre, c'est vivre avec elle ces jours terribles.
Lire ce livre, c'est refuser d'oublier.

Bien entendu, cela ne laisse pas indifférent.
Il y a presque 20 ans que j'ai lu ce livre, et pourtant il continue de m'habiter.
Il s'est déposé en moi et ne me quittera jamais.


 Sur France Inter, plusieurs émissions sont consacrées à Charlotte Delbo ces jours-ci. 
Profitez-en ! 

La marche de l'histoire : la vie de Charlotte Delbo en 30 minutes



jeudi 24 janvier 2013

Livres impatients de vous rencontrer...

Suite au billet de valou sur Héritage de Nicholas Shakespeare, je me suis souvenu que j'avais évoqué la possibilité de faire voyager mon exemplaire sans toutefois donner suite.

Je profite donc d'un petit temps de calme avant la tempête de la semaine prochaine (c'est la rentrée universitaire) pour vous proposer DEUX livres voyageurs, deux excellents romans dont l'un a connu plus de succès que l'autre.

Si vous voulez lire ou relire mes billets, ils sont par ici :

Pour que l'un de ces livres passe par chez vous (ou les deux), rien de plus simple.
Il suffit que vous ayez déjà commenté par ici, ou que vous ayez un blog de lecture ayant quelques mois d'existence.
Ensuite, vous laissez un commentaire et vous m'envoyez un mail avec vos coordonnées (estelle.calim(at)gmail.com) et je fais une liste.
Quand votre tour arrive, je vous envoie un petit mail de confirmation.








mercredi 23 janvier 2013

De briques et de sang de Hautière & François


Une petite bande dessinée du mercredi, ça vous dit ?
J’en ai quelques unes en réserve et je me suis dit que j’allais vous en parler, même succinctement, même dans un billet assez court, histoire de ne pas les oublier et de (peut-être) vous donner envie d’aller les découvrir.

Les billets trop courts me laissent parfois un peu sur ma faim, mais pas de billet du tout me frustre encore davantage alors allons-y pour cette nouvelle version de billets BD.

Et je commence avec ce livre un peu noir, sombre mais pas inintéressant.

Un meurtre a eu lieu au Familistère de Guise.
Ce lieu emblématique d’une organisation sociale non hiérarchisée est pourtant réputé pour la paix social qui y règne.
Dans cette ambiance si particulière où la discussion doit primer sur la violence, comment un assassinat a-t-il put se produire ?
Évidemment, les habitants songent plutôt à un rodeur, mais quand un second meurtre survient, il faut se rendre à l’évidence.
Il y a un assassin au Familistère !

Je dois d’abord confesser une fascination personnelle pour ce lieu tellement avant-gardiste et si moderne pour l’époque.
Le familistère témoignait d’une confiance en la nature humaine de la part de son concepteur qui me semble excessive mais vraiment belle (d’ailleurs, l’expérience n’a pas su perdurer).
J’avais donc repéré cette BD depuis longtemps et j’ai été ravie de la trouver dans ma bibliothèque, car elle me semblait assez atypique et originale.

Comme vous pouvez le voir sur les quelques images qui sont dans ce billet, l’atmosphère est très sombre.
Les tonalités sont toujours sépia ou bleue nuit, les aplats de noir sont nombreux et bien qu’il ne fasse pas toujours nuit, le lecteur se trouve enfermé dans un environnement obscur.
C’est très bien fait et assez esthétique, de même que le trait du dessinateur qui s’attache à rendre un peu de ce lieu si étonnant.

Néanmoins pourquoi tant d’obscurité ?
C’est peut-être le caractère industriel du lieu qui est mis en valeur ainsi.
On a souvent l’impression que les usines étaient forcément entourées de lieux noircis, que chacun devait être malheureux d’y travailler et que l’atmosphère ne pouvait pas y être gaie.
Ou le climat de suspicion lié au meurtre se doit d’être accompagné de cette ambiance.
Soit, mais le familistère n’est pas réputé pour avoir été un lieu triste ou obscur.
Cela ne correspond donc pas à cette atmosphère.
D’ailleurs, j’ai trouvé qu’il n’y avait pas assez d’information sur ce lieu, sur la vie que les habitants y mènent.
L’histoire est un peu accessoire, le coupable n’est pas identifiable par le lecteur et le familistère semble être un décor pas vraiment investi.

C’est dommage. Cela aurait pu faire un très beau livre pour le découvrir.
Mais ne fuyez pas ! C'est une BD qui se lit aussi très bien et qui permet de connaître un pan de cette histoire si particulière qu'est celle du familistère ;)


Je reprends ma participation à la BD du mercredi de MangJ















mardi 22 janvier 2013

Adieu 2012... Bonjour 2013


Je suis un peu en retard pour ce bilan, mais après tout, si l'on peut souhaiter la bonne année toute le mois de janvier, on doit pouvoir faire le bilan de l'année précédente tout le mois également, non ?
Et puis cela me plait de savoir combien de livres j'ai lu pendant une année.

En 2012, donc, j'ai dévoré 49 romans et 10 bandes dessinées et mangas. 

C'est moins que l'an dernier, signe sans doute d'une année emplie de tâches professionnelles diverses et de ma première année complète à temps plein.
J'ai aussi lu moins de livres marquants, même s'il y a eu quelques réussites.




Si je devais retenir les meilleures lectures, je noterais :


ça ne fait pas beaucoup et c'est bien dommage.

Pour 2013, je vais essayer de faire mieux.
On verra, mais je pense revenir aux classiques, m'éloigner des partenariats et reprendre le siphonage de ma PAL.

Pour le moment, en ce début de mois de janvier, j'essaie de terminer les trois livres en cours, et d'écrire tous les billets à l'abandon depuis trop longtemps.
Ce sera déjà pas mal.

Et pour aérer un peu le blog, je fais du ménage, du rangement et je prépare une petite bannière pour les prochains jours (si mon PC veut bien se stabiliser). 



dimanche 20 janvier 2013

Me revoilà !

Noi Bai airport- Hanoi (l'ennui mortel pendant 9h)
Après plus d'un mois d'abandon de ma maison, j'ai réintégré mes pénates (glaciales d'ailleurs) jeudi dernier, juste avant que les pistes de Roissy ne soient à moitié fermées.

Et là, je vois déjà certains d'entre vous me dire "mais pourquoi rentrer alors qu'il faisait 35° ?"
Eh bien je vous réponds tout net : je m'ennuyais de mon lit, de ma maison, de mon ordinateur (oui, je sais, ce n'est pas bien, mais j'aime ma pomme), de mon train train quotidien !
J'en avais marre de vivre à l'hôtel, d'entendre les voisins claquer les portes, de manger épicé, de boire du mauvais thé, je ne savais plus quoi choisir au resto, je voulais du fromage, du saucisson, des yaourts !
Et surtout, surtout, je n'avais PLUS RIEN A LIRE !

Floating market - Bangkok
Evidemment, je ne me doutais tout de même pas qu'il allait faire aussi froid, et les vacances, c'était très bien quand même ce petit périple laotien.
Mais je vous en reparlerai...

En attendant, la vie a continué par ici, et j'ai pu lire vos commentaires avec grand plaisir chaque fois que j'ai croisé une borne wifi, sans pouvoir vous répondre malheureusement.
J'ai souvent essayé, mais blogger ne semble pas trop apprécier les tablettes. Il faudra que je tire ça au clair.

Quant à ces vacances, si je les résume en quelques chiffres, cela donne ce petit bilan :
  • 39 jours de vacances
  • 6 livres lus
  • 1 livre gratuit sur la méditation de plus dans ma PAL
  • 4 livres échangés chez les bookshops
  • 2926 actualités chez Hellocoton
  • 1790 nouveaux billets dans mon reader
  • 5 kilos perdus (qui seront vite repris)
  • 24 kilos de bagages
  • Shrimp fried rice le long du Mekong
  • 4° dans ma maison quand j'y suis rentrée
Je retiens évidemment ce chiffre incroyable de 6 LIVRES LUS car je n'ai jamais lu autant pendant un mois de vacances.
D'ailleurs, j'étais partie avec 4 livres, en laissant finalement un ici, et je l'ai bien regretté quand j'ai vu arriver la fin de mon stock dès la troisième semaine !
Heureusement, nous étions à Luang Prabang où les Bookshops sont légions et j'ai pu échanger.
Mais mon stock est à nouveau arrivé à un seuil critique une semaine plus tard et là, le libraire francophone de Vientiane est venu à mon secours, avant d'avoir recours au bouquiniste de Bangkok à la fin du séjour.

Verdict : n'hésitez surtout pas à revendre / échanger / déposer vos livres en cours de voyage.
Cela servira toujours à un lecteur imprévoyant comme moi ^-^


Mon hamac adoré - Don Kone/Mekong

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