jeudi 16 mai 2013

Le maitre de thé de Yasushi Inoué


Voici encore un petit roman emporté dans mon sac à dos pendant mes dernières vacances au Laos.
Je précise « petit » parce qu’il ne fait que 150 pages, tout en étant assez dense.
Mais c’est surtout un roman très particulier, qui ne ressemble à aucun autre.
D’ailleurs, je ne l’ai pas acheté dans une librairie, mais dans la boutique du musée Guimet après la visite de l’exposition sur le thé.
Il y avait d’autres romans, certains que j’ai noté pour les lire plus tard, quelques uns qui ne m’intéressaient pas, mais celui-ci me paraissait potentiellement intéressant.

Le moine Honkakubo est seul depuis plusieurs années.
Après avoir suivi son maitre Rikyu pendant plusieurs années, il a choisi la solitude et la pauvreté.
Mais une visite le pousse à se remémorer son maître et à écrire ses mémoires pour conserver une trace de l’enseignement de son maitre.
La voie du thé choisit par Rikyu était celle de la simplicité et du dépouillement.
Cela déplaisait à certain, mais il connaissait aussi un grand succès jusqu’au jour où le shogun a exigé qu’il se donne la mort.
Mais pourquoi l’a-t-il fait ? Rien ne l’y obligeait, l’exil aurait été acceptable et le shogun pouvait changer d’avis.
Il est tout de même allé jusqu’au bout, suscitant l’admiration et l’interrogation de ses amis.

Encore une fois, la quatrième de couverture de ce roman est bien mal faite.
Elle laisse supposer qu’il s’agit d’un roman policier, alors qu’il n’en est rien, et on en est même très loin !
Néanmoins, c’est tout de même une meilleure pioche que Soie de Barrico dont je vous parlais mardi.

Clairement, c’est un livre pour passionnés de thé et du Japon.
Il y a énormément de noms, de termes techniques, de références historiques qui me sont passés à côté, je dois bien l’avouer.
Les notes de bas de page sont utiles et bien faites, elles permettent de se repérer, mais il m’a tout de même manqué une partie des informations.
D’ordinaire, cela n’a pas beaucoup d’importance, et l’histoire principale suffit à mon bonheur de lectrice.
Cette fois, cependant, c’est un peu dommageable car ce livre présente la philosophie de maitre Rikyu et le style simple et sain qu’il a développé pour la cérémonie du thé.
En refermant ce livre, je n’ai toujours pas compris ce qui faisait de cette voie le summum de la dégustation du thé, et je le regrette.
Certes, ce roman présente une méditation, une réflexion qui peut sans doute amener le lecteur à réfléchir par lui-même, mais je n’ai pas trouvé le chemin.

Le style de l’auteur est également très particulier.
Je ne crois pas avoir déjà lu un livre d’un écrivain japonais. Je ne peux donc pas comparer.
Yasushi Inoué semble tout de même suivre également le style simple et sain dans son écriture.
Honkakubo écrit ses mémoires pendant 20 ans, ce qui lui permet de voir évoluer ses pensées et d’atteindre un degré plus élevé de compréhension du message de son maitre.
Pour le lecteur, certaines choses restent tout de même obscures.

Finalement, je dirais que ce livre était en parfait accord avec l’exposition du musée Guimet.
Cette plongée dans le 17e siècle japonais donne un cadre physique aux théières isolées vues dans les vitrines. Il donne aussi envie d’aller voir à quoi ressemblent ces ustensiles de thé dont le livre parle sans cesse.
Mais sans l’exposition, ce livre est destiné à une toute petite cible fana de thé.
Honkakubo est émouvant, il a raté sa vie mais pas tant que cela finalement et il parvient à transmettre le message de son maitre au lecteur.
A condition que ce lecteur soit un peu connaisseur.

Si votre culture « thé » est conséquente, si votre vie est zen, ce livre pourrait vous plaire. 



6 commentaires:

  1. Il est dans ma PAL depuis un moment, mais ton billet donne envie de l'en sortir dans les plus brefs délais.

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    1. Il faut avoir du temps à lui consacrer, mais j'ai passé un bon moment :)

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  2. Un roman pour les passionnés du thé, et encore. Il n'en est finalement, que peu question.

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    1. C'est diffus. J'ai eu l'impression que la vie même du maître disait quelque chose de la voie du thé qu'il avait choisi. Et puis il y a cette collection d'objets cités qui permet de mieux connaître les principes de la cérémonie du thé.

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  3. A priori ça m'intéresserait mais ton avis me rend dubitative.

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    1. Je crois qu'il faut vraiment aimer le thé :D mais le roman n'est pas bien long, on n'a pas le temps de s'ennuyer.

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