jeudi 24 mai 2012

Shim Chong, fille vendue de Hwang Sok-Yong


Voilà un roman sur lequel mon avis reste très mitigé, bien que je l'ai laissé reposé quelques jours.
Le résumé de quatrième de couverture partait bien, j'avais très envie de le lire, mais il y a de nombreux éléments qui m'ont un peu dérangé.
J'ai aussi mis du temps à le lire (il me semble qu'il y a 3 mois que je l'ai commencé).
Pourtant, il s'y passe plein de chose, c'est trépidant, mais ces 500 pages me sont souvent tombées des mains.

Shim Chong, jeune fille pauvre de Corée, est vendue par sa marâtre à un riche marchand chinois.
Pendant le voyage en bateau, elle est jetée à la mer, pour mieux renaitre en tant que Lenwa, abandonnant sa vie précédente, et une part de son identité.
En Chine, elle est d'abord la concubine d'un vieillard qui espère se nourrir de sa jeunesse pour gagner quelques années de vie, mais cela ne dure pas. Reléguée dans une cour au fond du jardin au décès de cet homme, elle est dès lors dévolue à la vénération de ses cendres et doit s'occuper de l'autel funéraire.
Mais cette vie n'est pas pour elle. En séduisant le fils cadet de ce marchand, elle espère sortir de cette arrière cour et trouver une place auprès de lui. Fasciné par cette jeune femme, il l'installe dans son « logement de fonction », une maison située à l'arrière de son lupanar, et de sa fumerie d'opium.
Lenwa y apprend la vie dans un lieu de plaisir, elle se forme et devient l'une des femmes les plus recherchées par les riches clients, notamment parce qu'elle en reçoit très très peu.
Mais l'un des musiciens du lupanar lui plait beaucoup, et quand les anglais attaquent la ville, elle vient de se marier en secret. Profitant de la confusion, les jeunes époux s'échappent, espérant pouvoir refaire leur vie un peu plus loin...

Je m'arrête là pour le résumé, pour ne pas tout dévoiler, mais Lenwa va encore changer de vie six ou sept fois.
Il lui arrive sans cesse de nouveaux malheurs, ou des rencontres qui pourraient lui permettre de s'installer et de vivre confortablement, mais elle refuse chaque fois de rester.
Alors qu'elle a épousé un prince, elle préfère partir et rouvrir un lupanar dans un endroit inconnu, plutôt que de rester dans son palais. Quand un anglais installé à Singapour lui demande de l'épouser, elle refuse et repart vers son ancienne vie.
Cette bougeotte pourrait se concevoir, mais je ne suis franchement pas certaine que la vie dans un lupanar soit un idéal à atteindre pour toute femme !

L'auteur développe effectivement une image qui m'a semblé assez masculine de ce que peut être la vie d'une femme dans ce genre d'établissement.
Dans la première vie de Lenwa, lorsqu'elle est initiée par ce vieillard chinois qui l'a acheté, Hwang Sok-Yong dépeint des scènes qui sont tout de même proches du fantasme.
Il nous demande d'imaginer cette toute jeune fille, arrachée à son père, à son village, déracinée violemment, dans un lieu inconnu, qui s'ouvre à la sexualité et y prend plaisir immédiatement, réclamant même plus que ce que cet homme faible peut lui donner.
Les scènes sont décrites avec force détail, et sans connaître l'auteur, j'ai deviné très rapidement qu'il s'agissait d'un homme.
De la même façon, jetée dans un lupanar de Formose, soumise aux paysans rustre et en manque de femme, elle vit cela très calmement et enchaine les passes de façon très naturelle.
D'ailleurs, quand elle réussit à sortir de ce milieu, elle y retourne chaque fois, et même si elle ne reçoit plus de client, cela ne la gêne en rien d'y soumettre d'autres jeunes femmes.

J'ai donc trouvé cette jeune femme bien insensible, et cet auteur bien complaisant, sans parler de cette succession de péripéties qui a finit par me fatiguer.
Certes, il faut qu'il se passe quelque chose dans un roman, mais comme le rappelle l'auteur à la fin du livre, la légende de Shim Chong était beaucoup plus simple, et c'est sans doute ce qui faisait tout son intérêt.
D'un autre côté, j'ai appris plein de choses sur la géographie de la région, vu tous les voyages de Lenwa !

Après ce commentaire qui, évidemment, n'engage que moi (je sais que beaucoup de lecteurs ont beaucoup apprécié ce livre), je ne peux que vous conseiller de vous faire un avis personnel et de le lire vous même ^-^


Merci à Libfly et aux éditions Points pour l'envoi de ce roman.




Avec cette lecture, je valide deux participations à des challenges : le challengeDragon et le challenge tour du monde.  






6 commentaires:

  1. Au fur et à mesure de ma lecture de ce résumé...je me demandais comment ce personnage pouvait vivre encore en subissant tout ça ... je ne suis pas sûre d'être réceptive à ce type de roman...autant les voyages livresques dans le monde oriental sont un plaisir, que celui-ci ne me tape pas du tout dans l'oeil...bref, je passe !

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    1. Je me demande aussi comment elle y survit et de façon aussi détachée, même après la lecture ! Tu imagines ! Je ne peux donc pas te détromper :)

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  2. Je pense que je me ferais les mêmes réflexions que toi. Pas très inspirée par ce livre.

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    1. Le sujet paraissait intéressant, mais tout ceci n'est pas très vraisemblable malheureusement.

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  3. Je l'avais noté à sa parution, mais je note tant de livres que je ne lis pas... Merci pour cette note de lecture dans le challenge. Bon WE !

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    1. Moi aussi, je note des tas de livres qui restent dans mon carnet ;)

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