vendredi 24 mars 2023

Entre fauves de Colin Niel 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Voila ma deuxième lecture audio pour le prix Audiolib avec un livre très particulier. 

Il y a parfois des romans dont le sujet n’est pas celui qu’on croyait en lisant le résumé de l’éditeur, et n’est pas non plus vraiment celui qui semblait se dessiner lors de la lecture.
C’est le cas pour ce roman qui semble parler de la chasse, mais qui, à mon avis, parle finalement de la nature animale de l’homme.



 
Martin, garde-forestier un peu bourru, a des idées bien arrêtées sur la gestion de la nature et de la nature dans le parc national où il travaille.
Dès qu’il peut embêter les chasseurs, il répond présent.
Il a d’ailleurs repéré sur les réseaux sociaux la photo d’une jeune femme posant fièrement avec son arc devant le cadavre d’un lion.
Avec les membres de son groupe d’anti-chasses, il la piste sur Internet pour lui faire passer l’envie de recommencer, mais la traque est plus difficile que prévu…


J’avais lu des avis de lectrices outrées par ce livre qui prônerait la chasse, ce qui les aurait empêcher de dépasser les premières pages.
Grossière erreur !
Dans ce roman, l’extrémiste n’est pas où on le pense, le chasseur non plus et c’est tant mieux.
Il y a l’histoire racontée, pleine de suspense, terriblement efficace, où les évènements arrivent au moment où on ne les attend plus, et puis il y a le propos qui se dévoile lorsque tout est fini.

C’est également un roman très étrange, parce qu’il traite de sujets d’actualité avec une apparente neutralité.
Martin est garde-forestier et s’inquiète du réchauffement climatique, de la mort de l’ours Cannelle, de l’impunité de tous ceux qui fréquentent son parc et peuvent transgresser la loi sans en subir les conséquences.
Celle qui se présente sous le nom de Legolas est étudiante mais chasse depuis son enfance, y compris du gibier sauvage lors de chasses en Afrique.
Kondjima est un Himba qui vit dans son village, fidèle aux traditions, contrairement à son ami qui travaille dans un camp de chasse.

Chacun explique son point de vue, ses choix, avec des faits, des chiffres, des informations et des arguments qu’on ne peut pas contester.
On apprend combien coûte un lion, une antilope, combien cela rapporte pour les réserves, et on prend conscience de l’utilité occasionnelle des « prélèvements ».
Bon, ok, c’est ce point, j’imagine qui fait réagir et hurler contre cette histoire mais elle est racontée du point de vue de plusieurs personnages : Legolas, Martin, Kondjima, et le lion.
Cet intrusion du lion dans la narration est d’abord très surprenante.
Et puis il devient un personnage comme les autres, ce qui, justement, peut amener le lecteur à se poser des questions.
Le lion est-il considéré comme un humain, et faut-il le traiter aussi dignement que nos semblables ?
Ou est-ce une façon de nous montrer la sauvagerie des hommes et de les placer au niveau de cet animal ?
Cela peut finalement fonctionner dans les deux sens et il m’a semblé que le propos du livre était plutôt là et sur la question des extrêmes.
La fin du roman est ainsi particulièrement bien trouvée, elle amène le lecteur à réfléchir et ce n’est pas si fréquent.

La version audio est lue par 4 comédiens pour rendre la pluralité des chapitres : Thierry Blanc, Charlotte Campana, Alexandre Nguyen, Cyril Romoli.
l’alternance des voix permet de bien suivre les passages entre les différents personnages.
Le livre dure plusieurs heures mais le récit est condensé, ce qui permet de bien suivre, même si vous faites une pause (mais comment faire une pause ??).


C’est donc un roman très particulier par son sujet, mais vraiment réussi.
Que vous soyez anti ou pro chasse, ou sans avis sur la question, cela pourrait bien vous plaire.

C'est aussi ma deuxième lecture pour le prix Audiolib avec un livre audio qui se place d'emblée très haut dans mon classement personnel !!

(Et j’ai tenté plusieurs choses pour les photos sans parvenir à me décider, alors je mets les 2  😂)

 












 
Et hop ! une participation supplémentaire pour le  challenge Petit Bac d'Enna avec un gros mot si elle l'accepte 😅


 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 22 mars 2023

Je suis métisse de Sayra Begum

 C'est mercredi, c'est le jour des bandes dessinées ! 
Ou des "romans graphiques" ? 🤔
Je ne sais pas trop comment les distinguer mais voici un volume au nombre de pages conséquent, ce qui doit le placer dans la catégorie des romans graphiques. 

 
 
 
Shuna va se marier avec l'homme qu'elle aime. 
Mais rien n'est simple dans ce mariage car Shuna est musulmane, fille d'une mère bangladaise très religieuse et d'un père anglais converti. 
Alors qu'elle doit répondre à quelques questions, elle se replonge dans son enfance et son adolescence tiraillée entre deux cultures... 

Voilà un roman graphique très particulier ! 
Le format est carré et les pages se dessinent avec un trait noir et sombre vraiment original. 
Sayra Begum a choisi un parti pris graphique qui vient renforcer l'atmosphère pesante, dramatique. 
Les visages ont une importance particulière, notamment celui de Shuna, jamais souriant, fermé, reflétant ses difficultés et ses peines. 
Certaines double pages sont illustrées avec des chimères, des images mentales qui font divaguer l'imagination et mettent le lecteur au coeur des pensées de Shuna. 
J'avoue avoir eu un peu du mal au début de ma lecture avec ce trait très aride et un peu froid mais on entre petit à petit dans les pensées de la narratrice et on partage ses difficultés. 
 
Car le récit est d'abord celui d'un tiraillement. 
Shuna est sans cesse enfermée par sa double culture. 
Alors qu'elle souhaite simplement vivre sa vie, les injonctions de la religion relayées par sa mère la ramènent à son identité bangladaise dans laquelle elle ne se reconnait pas vraiment. 
Les séjours au Bangladesh ne sont pas plus simples que sa vie en Angleterre et les relations familiales mettent en valeur ses difficultés. 
Lorsqu'elle choisit de se marier, il lui faut aussi choisir entre sa vie d'avant, sa famille, et une vie qui s'ouvre avec un mari qu'elle s'est choisi. 

C'est donc un récit dans lequel il faut accepter d'entrer, mais lorsque les premières pages sont passées, on ne peut qu'avoir de l'empathie pour cette jeune femme qui se débat avec son identité. 
Et je vous encourage évidemment à ouvrir ce livre pour découvrir Shuna !!









lundi 20 mars 2023

Le journal de ma disparition de Camilla Grebe

J'aime beaucoup les romans de Camilla Grebe. 
J'en ai d'ailleurs écouté plusieurs : l'horizon d'une nuit et L'archipel des larmes
Le journal de ma disparition s'inscrit dans la série des enquêtes de Hanne Lagerlind-Schön qui comportent 4 tomes. 
 
 
 
 
Malin a mis de côté le corps qu'elle avait retrouvé dans une forêt il y a 8 ans, alors qu'elle n'était qu'une adolescente. 
Mais elle est désormais inspectrice de police et lorsqu'on découvre un nouveau corps, elle doit aller prêter main forte à l'équipe déjà sur place où elle retrouve Hanne, une célèbre profileuse. 
Malheureusement, Hanne perd petit à petit la mémoire, ce qu'elle essaie de cacher pour ne pas être envoyé en retraite anticipée. 
Quand son coéquipier disparait dans la forêt et qu'elle est retrouvée sans connaissance, les choses se compliquent...

Les forêts suédoises sont denses et dangereuses semble-t-il. 
Camilla Grebe y trouve sans cesse de la place pour quelques petits meurtres où son équipe d'enquêteurs de choc se retrouvent pour trouver l'assassin. 
Ce n'est, hélas, jamais de tout repos et je ne sais pas si c'est le froid, mais ce sont des meurtriers bien agressifs qui n'hésitent pas à s'en prendre directement aux policiers. 
La tension monte ainsi inévitablement pour le plus grand bonheur du lecteur qui frissonne sans bouger de son fauteuil. 
 
Dans ce roman, comme à son habitude, l'autrice nous emmène sur plusieurs chemins différents. 
Il y a l'enquête actuelle de Malin, les pertes de mémoire de Hanne, l'enquête du premier meurtre, les souvenirs enfouis, les réminiscences du passé... 
Heureusement, tous ces fils tissent une histoire plausible et sont résolus à la fin du récit et la seconde moitié du roman est diablement efficace avec une montée en tension que le lecteur ne peut pas éviter. 
 
Mais ce roman, c'est aussi une description de la Suède rurale, des villages reculés où tout le monde se connait.
La solidarité est indispensable pendant les saisons froides, mais cette proximité est également plombante lorsqu'elle se fait inquisitrice. 
Chacun observe son voisin, le scrute, cherche ce qui cloche. 
Lorsque des migrants arrivent dans cette communauté, les regards vont pouvoir se détourner de leurs cibles habituels, et la haine va se montrer au grand jour.
 
La lecture d'Audrey Sourdive est toujours aussi agréable et fluide. 
Le style de l'autrice est simple et va droit au but, et elle y apporte une pointe de vie et d'intentions, tout en laissant au lecteur la possibilité d’interpréter.
Le livre dure 11h31, une durée moyenne parfaite pour s'immerger dans le récit ! 

C'est donc une lecture sympathique pour un dimanche au coin du feu, un roman où vous ne pourrez qu'aimer les personnages et avoir envie de les retrouver dans un autre volume qui vous permettra une nouvelle fois d'avoir peur pour eux !

 


dimanche 19 mars 2023

Gateau au citron et chaussette tricotée... ☕🍰🧶🧦

Hello, comment allez-vous ? 
Par ici, je vous donne quelques mots-clés pour vous faire une idée : laryngite, nuits pas tops, bonnes lectures, trains à l'heure 😅. 
Il y a donc eu un peu de tout cette semaine, du bon et du moins bon, des hauts et des bas, comme souvent mais j'avoue être un peu déprimée d'avoir encore une laryngite alors que cela fait à peine un mois que je me suis débarrassée de la précédente... 
 
 
 
 
Pour me remettre plus vite d'aplomb, j'ai eu envie d'un gâteau à la ricotta et au citron
 
Ma fille a râlé quand j'ai acheté mes citrons hier, parce qu'elle voulait des gaufres (il y en a un peu marre des gaufres et des crêpes qui ont représenté quasiment tous nos gouters du dimanche depuis 3 ans 😅). 
Et finalement, elle a mangé la moitié du gâteau !!!  
 

Comme à l'accoutumé, c'est un gâteau léger, bien parfumé (je ne lésine pas sur le citron), et surtout, sucré juste comme il faut, c'est-à-dire pas trop ! 
Il n'en reste qu'une toute petite part qui va disparaitre dès ce soir. 
Durée de vie : 5 h !!
 
 
 
 
Comme j'avais besoin de repos, j'ai profité de ce dimanche pour me lancer aussi dans le tricot de chaussettes. 
Je ne suis pas une grande tricoteuse mais naïvement, je pensais que cela ne poserait pas vraiment de problème... 
Grosse erreur 😂 ! 
D'abord, il m'a fallut m'équiper en aiguilles circulaires avec un tout petit cable (le magic loop, ça me semble compliqué). 
Ensuite, il fallait de la laine fine et puis enfin, il faut comprendre toutes les instructions un peu compliquées du livre que j'ai acheté 🤨. 
J'ai monté 3 fois mes mailles ce matin avant d'y arriver, et j'ai tricoté 5 rangs cet après midi dont la moitié est mal tricotée, parce que j'ai regardé une série en même temps et je me suis emmêlée les pinceaux dans mes mailles envers et endroit !




Eh oui ! Moi, faire une seule chose à la fois, ça m'ennuie ! 
Alors ça donne un début de chaussette martyr où je tente des trucs, je constate que ma laine feutre hyper vite, que j'ai bien du mal à tenir le cercle, que je ne vois pas mes côtes... 
Bref, je m'entraine et je ne suis pas prête de porter mes propres chaussettes 🤣. 
Mais j'ai découvert une petite série un peu féministe sur Netflix que je vais regarder bien vite parce qu'elle m'amuse !! 
J'ai aussi commencé l'écoute des Rois Maudits, et c'est pas mal pour le moment. 

Et nous avons fini l'après-midi en prenant le premier goûter dans le jardin, au soleil en admirant les petites plantes qui sortent, les jonquilles, les muscaris (que j'ai planté l'an dernier et je suis tellement contente de les voir pousser), les tulipes qui font des feuilles... 

Je vous souhaite une bonne semaine !! 




 


 

 

samedi 18 mars 2023

Tant que le café est encore chaud de Tochikazu Kawaguchi 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Lorsque j'ai découvert la sélection du Prix Audiolib version 2023, j'ai été ravie de voir que ce roman en faisait partie.

Je l'ai écouté il y a quelques mois et j'ai adoré ! 

C'est donc avec grand plaisir que je commence cette série de billets sur les livres du prix avec ce titre qui ravira vos oreilles tel un petit bonbon sucré mais pas trop, réconfortant et apaisant.

 
 

 
Fumiko a rendez-vous avec son petit ami.
Malheureusement, il n’est pas là pour la demander en mariage comme elle l’espérait mais pour lui annoncer qu’il part.
Paralysée par la surprise, elle ne parvient pas à lui demander de rester.
Quelques jours plus tard, elle se souvient que le café dans lequel ils se sont vus à une réputation étrange.
Il serait possible d’y retourner dans le passé…

Un roman japonais fantastique… ou un petit roman feel good ?
Un peu de tout ça !
J’ai commencé l’écoute de ce titre en étant un peu circonspecte.
Je m’attendais à un texte léger, rapide, qui permet de passer un bon moment mais qui s’oublie très vite une fois terminé.
Et finalement, ce texte est plus profond que cela.

Il ne s’agit pas seulement d’un roman « feel Good », un de ces romans qui font du bien en rassurant sur le sens de la vie.
Il y a aussi une réflexion plus profonde sur ces actes que nous avons accompli et que nous regrettons parfois.
Et si nous pouvions revenir en arrière ? Si nous pouvions retourner dire cette phrase qui tourne en nous mais qui n’est pas sorti quand il l’aurait fallut ?
Le récit fait ainsi une belle place à une réflexion sur la façon d’envisager la vie, de considérer le passé, de vivre avec les autres et de les respecter.

Mais c’est aussi un roman avec une jolie histoire, ou plutôt des histoires qui se succèdent.
La structure du texte évoque les chapitres des mangas où chaque partie peut parfois constituer un récit autonome.
Il y a l’histoire de Fumiko, puis celle de Kei... quatre femmes en tout qui vivent des évènements complexes et ont besoin de boire cette fameuse tasse de café qui permet de revivre un moment particulier de leur vie. 
Les relations entre les personnages sont aussi pleines de délicatesse et d’émotion.  

La lecture de Philippe Spiteri est elle-aussi délicate et sereine, comme le texte de ce roman.
Elle permet de suivre le fil de l’histoire sans effort et est parfaite pour découvrir les livres audios si ce n’est pas déjà fait.

C’est donc un petit roman très joli, un peu triste mais émouvant, qui donne aussi à penser et est bien plus profond qu’il n’y parait. 
 
Une suite est sortie, je guette sa sortie en audio...
 
 
 
 
 
 




 

 

 

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