Il est drôle ce mot.
"Vrac"
J'ai toujours cette impression de grand fracas en le prononçant, de lâcher quelque chose ou de tout laisser tomber d'un coup.
C'est d'ailleurs ce qu'il me faudrait aujourd'hui.
J'ai besoin de légèreté, de prendre du recul, de lâcher des poids.
J'ai besoin d'oublier les mesquineries de certains collègues, le travail en retard, la petite mine et la grosse fatigue.
En attendant, il faut remettre son sourire en place, admirer le lever de soleil si rose ce matin, se dire que la vie est belle.
Il faut oublier qu'il y a un an, ma vie suspendait son cours pour trois mois, trois longs mois oú il a fallut patienter encore et encore dans une petite chambre.
Oublier que cela fait deux ans que je n'ai pas fait les trois cours qui m'attendent et que je ne les ai pas si bien revu que ça.
Oublier que mes photocopies pour ces cours ont été oubliées justement.
Oublier qu'il faut aussi aller bosser vendredi cette semaine.
Oublier que j'ai laissé pleurer ma fille ce matin parce qu'il fallait que je parte 5 minutes plus tard (elle s'est rendormie).
Je vais plutôt essayer de me dire que j'ai bien de la chance d'avoir un boulot aussi cool (même si en ce moment il ne l'est pas).
Je vais regarder les étudiants que je vais découvrir aujourd'hui et demain avec bienveillance.
Je ne vais voir en eux que le positif et leurs qualités.
Je vais me dire que les collègues désagréables ont peut-être des problèmes personnels qui les empêchent d'être moins crétin.
Je vais admirer Paris en sortant du train (et encore plus ce soir en rentrant).
Je vais essayer de me pardonner de n'avoir pas su garder mon bébé au chaud pendant 9 mois comme le font la plupart des mères.