mercredi 28 février 2024

Portrait de femme : Lady Diana [Manga]

Une fois n'est pas coutume, voici un petit manga en un seul volume en ce mercredi ! 

Les manga qui n'appartiennent pas à une série sont plutôt rares et j'ai déjà tellement de séries en cours que je préférais éviter d'en commencer une nouvelle. 

Aucun souci avec ce titre donc, puisqu'il n'y a qu'un tome qui concerne Lady Diana. 

 



J'imagine que vous connaissez comme moi Diana, princesse de Galles qui eut le mauvais goût de ne pas attacher sa ceinture et mourut dans un tunnel parisien une fin de mois d'août il y a plus de 25 ans. 
Sa vie est un roman et toutes les caméras du monde se sont attachés à la suivre. 
Elle a elle-même beaucoup raconté et il ne reste sans doute plus grand chose à dire. 
Et pourtant, dans ce manga, j'ai appris quelques petites choses. 
Le récit s'attache à montrer les tenants et les aboutissants. 
On apprend ainsi que Diana a toujours été généreuse et a pris soin des autres mais un évènement particulier va l'inciter à s'engager encore plus dans cette voie alors qu'elle est princesse de Galles. 
De sa jeunesse à ses dernières années, l'histoire reprend ainsi les moments importants de sa vie et rappelle qu'elle avait trouvé son chemin dans l'ouverture aux autres, emmenant volontiers ses fils avec elle, au grand dam de la famille royale. 

Véritable récit hagiographique, les pages se succèdent pour chanter la gloire de cette princesse malheureuse en passant un peu sous silence la partie un peu plus sombre de sa vie. 
Il est surtout question ici de générosité, de partage. 
C'est très rapide, mais quelques pages de texte en fin de volume donnent davantage d'informations. 
 
Le dessin est assez sobre, les personnages sont tous dessinés avec de grands yeux et des visages doux. 

C'est donc une lecture toute douce, parfaite pour découvrir Diana, notamment pour les jeunes filles. 





lundi 26 février 2024

Les cookies du dimanche... 🍪☕️🫖📚

Hello, comment allez-vous ? 

Je ne suis pas venue par ici depuis quelques temps et j'ai l'impression que cette année, il y aura des hauts et des bas, des périodes d'activité et d'autres où je ferai des pauses pour le travail, les enfants, le chantier de ma nouvelle maison, le déménagement, le jardin... 

Pas facile de tout concilier mais je m'autorise à sélectionner. 

On ne peut pas tout faire, il faut bien l'avouer. 

Il y a beaucoup de travail dans ma to do list et je m'étais fixé la fin du mois de février pour finir  tout ce qui y est inscrit. 
Pas sure d'y arriver... mais il y a certaines tâches qui ne supporteront pas le retard alors je priorise. 
L'avantage, c'est que le temps ne nous encourage pas à sortir, donc aucun remords si l'on reste à la maison avec un chocolat chaud !

 

 

 

Mais quand je ne peux pas venir par ici, je suis parfois sur mon autre blog que je vais alimenter un peu plus cette année, et surtout, je lis ! 
J'ai beaucoup réduit mon temps d'écran, ce qui me permet d'avoir gagné en temps de lecture. 
Je bricole aussi pas mal avec ma fille en ce moment, alors j'écoute des livres. 
Il faudra que je vous parle de toutes ces lectures mais je réfléchis à une formule plus légère que les billets pour garder une trace tout en gardant un format qui rentre dans mon organisation. 

 

 

Et puis je crois que cette année 2024 sera sous le signe des cookies ! 

Le dimanche, je demande souvent à ma petite famille ce qu'ils veulent pour le goûter et l'an dernier, ils demandaient des crêpes. 
L'année précédente, ils demandaient des gaufres, mais depuis janvier, ils réclament inlassablement des cookies ! 
Je n'ai pas encore trouvé la recette parfaite alors cela me convient, je continue mes expérimentations.



 
Et puis les cookies, c'est moins long que les crêpes et en ce moment, c'est pas mal de gagner du temps. 
Nous avons des journées vraiment très remplies, et gagner quelques minutes, c'est toujours intéressant. 


 Pour la recette, si cela vous tente, il y en a beaucoup par ici mais je prends généralement celle-ci : One pan cookie
Cette forme change, et c'est amusant. 

Je vous souhaite une bonne semaine...
 
 





jeudi 15 février 2024

Vous ne connaissez rien de moi de Julie Héraclès [Livre audio]

Je lis peu de roman de la rentrée littéraire.
J’attends souvent la version audio de ceux qui me tentent un peu, ou, au moins, que l’euphorie soit retombée.
Parfois, le temps ne fait pas bien son travail, mais souvent, cela fonctionne plutôt bien quand même.
Et puis quelques fois, un livre me reste en mémoire, et je craque.  
Quand j’ai vu passer celui-ci en audio, je n’ai pas su résister !!  
 
 
 
Simone attend dans la cuisine.
Elle sait qu’ils peuvent arriver d’un moment à l’autre.
Elle a mis une jolie robe pour rester forte dans l’épreuve qui l’attend.
D’ailleurs, elle ne sait pas vraiment ce qui l’attend.
Tout ce qu’elle sait, c’est que ce qu’on lui reproche était beau et qu’elle le gardera toujours comme un trésor…


Je vous l’avoue tout de suite, il aurait été bien dommage de résister !
J’ai adoré écouter ce roman !
L’autrice s’est inspirée de cette photo de Capa prise à la fin de la guerre à Chartres.
L’histoire est celle d’une jeune fille qui entre dans la vie adulte à une période où rien n’était simple et qui rappelle celle de la photo.
Elle compose avec ses frustrations d’adolescente, ses rêves et ses envies, dans une société où sa place est complexe.
La succession de déceptions, de désillusions va la pousser dans des extrêmes que cette époque rend tragique et c’est finalement une vie bien ordinaire qui nous est racontée ici.
Simone appartient à une classe sociale populaire.
Sa mère a tenté d’en sortir mais sans succès car elle n’a pas les codes, et dans l’école où elle va, on lui fait bien sentir qu’elle devrait être ailleurs.
Alors Simone garde sa révolte, elle couve en elle et quand les Allemands arrivent, elle a un terrain tout trouvé pour laisser libre court à ce qui la hante.
Mais elle est aussi très jeune, en construction, un peu maladroite, elle aime, elle vit, elle choisit mal ses amis.


Nulle pitié cependant dans ces pages.
Le récit est habile et si l’autrice a dû subir les attaques de critiques trouvant que le roman vantait la collaboration, ce n’est pas l’impression que j’ai eu.
Simone est dépeinte avec ses vices et ses défauts.
Elle est volontiers vaniteuse, elle se préoccupe peu de son prochain, elle n’a pas de compassion, si ce n’est pour elle-même.
Elle se fait avoir, mais elle n’en tire que peu de leçon.
Il n’y a rien qui l’excuse si ce n’est la jeunesse (mais cela n’en est pas vraiment une).
Et puis il s’agit d’un roman, le nom de famille de Simone est modifié et rien ne dit que la vraie Simone ait vécu tout cela.

Le texte à la première personne rend l’histoire plus vivante, plus crue.
Les images sont fortes, Simone est humaine, et on le sent bien.

La version audio est à l’image du texte, vivante et forte.
La lecture d’Amélie Belohradsky est fluide, elle permet de bien identifier les personnages et les temps de l’histoire.
A la fin de l’enregistrement, l’entretien avec l’auteur est également une belle idée car cela permet de comprendre plein de choses.
Ces entretiens sont d’ailleurs souvent très riches !


C’est donc un vrai coup de coeur pour ce premier roman dont il faut espérer qu’il ne soit pas le dernier ! 
 
 

 
 

 



mardi 30 janvier 2024

Le silence de Dennis Lehane

Fan de roman noir, ce livre est pour toi !
Roman social, il décrypte la société et ses dérives en entrant dans la tête de ceux qui la subissent.
Et c’est une réussite !

En cet été 1974, Mary Pat cherche sa fille.
Mère célibataire du quartier de South Boston, elle connaît les dangers de sa ville quand on est une jeune fille de 17 ans.
Mais Jules n’est pas rentrée ce weekend et personne ne semble l’avoir vu.
Dans une station de métro, un jeune noir a été retrouvé mort.
Autant dire que le cas de Jules n’intéresse personne.
Mary Pat décide alors de chercher sa fille elle-même… 
 
 


Pour les fans de littérature américaine, ce roman est parfait.
On y retrouve des thèmes forts, symboliques de certains problèmes sociaux actuels dans ce pays.
Les banlieux violentes, les gangs, le trafic de drogue ou la main mise des petits chefs de quartier, l’enrôlement des jeunes, le racisme… tout y est !
Mary Pat essaie de tenir ses enfants loin des mauvais plans mais comme pour beaucoup de mères, c’est tellement difficile. 
 
Parallèlement à cette histoire particulière, l’auteur a choisit un évènement historique qui vient percuter la petite histoire.
En 1974, à Boston, les autorités ont décidé de mélanger les élèves blancs et noirs de deux lycées de quartier (évidemment, les blancs du centre ville, eux, n’étaient pas vraiment concernés).

Des manifestations ont eu lieu, des tentatives de stopper ce processus, attisant les tensions entre les quartiers.  
Le récit de ce roman s’inscrit dans ce moment suspendu où chacun attendait de voir la suite des évènements.

Je ne vous dirai rien de la quête de Mary Pat car c’est tout l’intérêt de ce roman.
On la suit dans ses recherches, on a peur pour elle, on espère ou on est écœuré du fonctionnement de cette micro société.
Un soupçon d’humour noir permet de souffler un peu avant de replonger dans la noirceur de son quartier.
Petit à petit, elle retrace le fil des évènements et atteint la vérité mais le prix à payer est toujours élevé.
 
Pour raconter tout cela, le texte est descriptif, brut, il ne s’attarde pas exagérément sur les sentiments, comme l’héroïne d'ailleurs.
Il faut avancer quoi qu’il arrive et affronter les silences car dans ce roman, tout le monde répète « vous savez bien ».
On se tait, on ne dit pas, et le silence tue.

La version audio est lue par Marie Bouvier.
Son interprétation est forte, vive et suit le récit en ajoutant une touche de tension qui vient appuyer l’ambiance particulière qu’instille l’auteur.
On la suit avec facilité et sa voix se confond avec celle de Mary Pat.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman et sa version audio qui m'a paru apporter vraiment un plus. 
On se sent réellement impliqué dans la quête de Mary Pat, et je pense que la version "papier" ne m'aurait pas fait autant d'effet ! 





#lesilence #dennislehane #netgalleyfrance

samedi 27 janvier 2024

Paloma [Atelier d'écriture]

Alexandra a relancé son atelier d'écriture, la belle nouvelle 🤗. 

Je dois néanmoins avouer que mon texte concerne la photo de la semaine dernière... Je l'avais écrit dans ma tête mais pas par ici 😂. 

C'est réparé et le voici !  

Pour voir les autres textes, c'est chez Alexandra... 

Et pour lire mes textes précédents, c'est par ici... 


 

Elle regarda au loin, là-bas vers le large.
Elle n’aurait pas pensé pouvoir revenir ici un jour.
Ce restaurant symbolisait pour elle ses années de faste, de fêtes incessantes, de luxe, où elle se grisait de quelques paillettes pour ne pas penser à ce qui importait.
Ce n’était pourtant pas un endroit clinquant mais le luxe réside parfois justement où on ne le voit pas.

La vue était toujours aussi incroyable et après ces derniers mois où elle n’avait fait que courir, se cacher, fuir, c’était une bulle d’air qui lui faisait du bien.
Tout avait changé un an et demi plus tôt.
Ils l’avaient contacté dans un parc où elle avait l’habitude de s’arrêter pour manger un morceau l’après-midi.
Tellement classique.
Elle n’y avait pas vraiment cru au départ et pensait plutôt qu’on lui tendait un piège pour tester sa fiabilité.
Elle avait donc dit non, fermement.
Ils étaient revenus, encore et encore, à intervalles irréguliers, surgissant dans un magasin, un bus, une ruelle.
Et puis un jour de lassitude, elle avait dit oui.
Passer ses journées dans les chiffres d’une famille au commerce pas très honnête, c’est fatigant.
Quand le chef est, en supplément, peu respectueux de ses employés, c’est usant.
Une énième insulte, un café envoyé en pleine figure, c’était trop.
Elle avait ramassé son sac et quitté l’immeuble, trop heureuse de percuter l’un des hommes qu’elle avait déjà vu en sortant.
Il avait discrètement échangé leurs téléphones tombés à terre et était reparti en s’excusant.

Tout s’était enchainé ensuite à une vitesse folle : témoignage, protection de témoin, procès, planques, hôtels, surveillances…
Deux gardes du corps veillaient sur elle en permanence.
Un soir, dans un hôtel pas plus sordide qu’un autre, elle avait invité l’un d’entre eux à entrer.
Nino avait gardé ses distances… un temps.
Et puis le procès touchait à sa fin et avant de prendre le large pour sa nouvelle vie, elle avait demandé à réaliser une dernière chose chez elle, dans son pays.
La tension retombait et elle avait pris conscience de la vacuité des mois qui s’annonçaient.
Toute sa vie, elle avait senti ce petit frémissement de la peur sur sa colonne vertébrale.
Il y avait toujours eu une arme à proximité, la possibilité d’une fusillade, d’une arrestation.
Et d’un coup, c’était terminé.
Qu’allait-elle faire de ses journées ?
Un petit job de bureau sous-payé ?
Comment se supporter dans ces conditions ?

Elle avait alors pris sa décision et demandé un déjeuner sur cette terrasse avec Nino.
Il n’avait pas encore décidé de l’accompagner dans sa fuite.
C’était un adieu digne de ce nom.
Toutes les précautions avaient été prises.
Le déjeuner avait lieu plus tôt, le restaurant était vide et on verrait un jet ski arriver à des kilomètres.
Elle guettait néanmoins et scrutait la mer.
Et le petit frisson était là.

Soudain, une succession de bruits la prirent au dépourvu.
Elle se jeta par terre.
Non !
Finalement, elle ne voulait pas mourir !
Elle s’était fait des illusions !
Le frisson, elle le trouverait ailleurs !
Et elle aimait Nino.
Elle voulait qu’il l’accompagne !
Il se jeta sur elle pour la relever en lui prenant la tête entre les mains :
« Paloma, ce n’est rien ! Le serveur a fait tomber des casseroles, tout va bien ».
Elle se mit à rire, heureuse d’être là, dans ses bras et soudain pressée de partir.
Elle se releva.

La balle l’atteignit juste au-dessus de l’oreille et ressorti de l’autre côté dans un souffle.


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