Au mois de mai, j'ai fait plusieurs billets sur les livres audio sélectionnés pour le prix Audiolib que j'ai pu écouter.
Mais je n'avais pas tout publié (et pas tout écrit) et il me reste trois livres dont je dois vous parler.
Comme ils sont plutôt bons, je vais le faire avec enthousiasme, rassurez-vous.
Le premier est celui qui m'a pris le plus de temps à l'écoute
J'ai l'impression que les livres audio font partie de deux catégories : les courts qui durent 4-5 heures et les (très) longs qui durent plus de 15 heures.
Celui-ci fait partie de la seconde catégorie avec 18 heures d'écoute.
Et je dois tout de même dire que c'était long, très long.
Le sergent Bowman attend le combat de pied ferme à bord du bateau de la compagnie où il observe les côtes birmanes depuis plusieurs semaines.
Les hommes s'échauffent, le temps s'étire.
Au milieu du calme, Bowman est convoqué par ses supérieurs.
Il doit choisir 10 soldats pour mener une mission secrète sur le fleuve Irrawady et préparer l'assaut...
Pas facile de résumer ce roman !
Les quelques lignes qui précèdent représentent le tout début de ce roman de plus 500 pages et trois parties.
De la Birmanie à l'Amérique en passant par Londres, Antonin Varenne nous entraine dans le récit de la vie de Bowman, une vie bien remplie et pleine de rebondissements.
Soldat en Birmanie, il y est fait prisonnier puis revient à Londres où sa vie n'est pas très réjouissante, jusqu'au jour où un évènement la fait basculer.
Je ne vous en dit pas plus sur l'histoire, je ne voudrais pas trop en dire sur ce récit qui se dévoile petit à petit.
Il commence comme un récit d'aventure, se poursuit comme un roman policier pour passer ensuite au western qui occupe la deuxième moitié du roman.
Trois romans en un dans un récit fleuve qui emporte son lecteur de la Birmanie aux grandes plaines de l'Amérique de la conquête de l'ouest.
J'ai beaucoup aimé cette histoire où on a vraiment le temps de bien connaitre les personnages (c'est le moins qu'on puisse dire).
Bowman est un homme complexe, guidé par une quête qui lui impose de toujours avancer.
Il tente de se trouver lui-même, de comprendre qui il est.
Il essaie de supporter les séquelles de ce qu'il a vécu en Birmanie, pris dans un syndrome post-traumatique qui ne disait pas son nom.
J'ai passé du temps dans ce roman, mais je ne voulais vraiment pas l'abandonner, et je ne regrette pas de m'être accroché.
Et pourtant, c'est long, c'est très long !!
Il y a énormément de détails dans l'écriture d'Antonin Varenne.
Chaque geste des personnages est décrit, chaque scène se dessine très visuellement sous l'oeil (ou l'oreille ici) du lecteur.
J'ai parfois (souvent) eu envie que cela aille un peu plus vite, qu'il y ait moins de détail, mais paradoxalement, l'histoire est vive et pleine d'actions, sans ralentissement.
C'est là tout le talent de cet auteur je suppose, mais c'est sans doute aussi ce qui entraine une fin un peu rapide.
Etant donné la longueur de ce livre, je l'avoue, je pense que la lecture audio m'a permis d'aller jusqu'au bout.
J'aurais sans doute abandonné un pavé en papier dès les 50 premières pages.
Le lecteur Philippe Allard est vraiment très bon, il donne du rythme, distingue les différentes voix sans en faire trop.
C'est un vrai plus quand il faut "tenir" plus de 18h.
Il attire l'attention, son timbre permet de l'écouter sans fatigue et de ne pas décrocher.
L'entretien avec l'auteur à la fin du roman permet d'en apprendre un peu plus sur le projet et sur la nature du roman.
Il revendique la référence au western, ce qui est vraiment visible dans le roman.
Et puis surtout, il annonce une suite autour de deux personnages qui apparaissent à la fin.
Je ne sais pas si je la lirai (ou plutôt si je l'écouterai) si c'est aussi long, car c'est vraiment quelque chose qui m'a gêné, mais je suis quand même bien tentée.
En bref, c'est un roman très (trop) détaillé, mais passionnant et qui emporte son lecteur.
Je comprends tout à fait qu'il ait reçu le Goncourt des lycéens (même si je suis impressionnée par le fait qu'il ait été lu jusqu'au bout).