Un roman un peu particulier aujourd'hui sur ce blog, ou plus exactement un roman lu dans des conditions particulières.
Évidemment, cela va sans doute influencer mon avis.
D'ailleurs, les conditions de lecture influencent peut-être toujours plus ou moins nos impressions.
J'ai promené ce roman longtemps, dans mon sac, dans ma valise, au Pays Basque, à Paris.
J'avais très envie de lire P.D. James, et pourtant je ne me décidais jamais, préférant d'autres romans mis aussi dans ma valise.
Je ne sais pas si c'est l'histoire ou les billets mitigés sur le dernier roman de cette auteure, mais quelque chose me freinait.
En mars, alors que je patientais dans ma chambre d'hôpital en attendant la naissance de ma fille, je me suis finalement décidée et j'ai ouvert ce roman.
Et puis mademoiselle a décidée de prendre l'air et le roman a patienté longuement avant que je retrouve l'envie de le terminer.
Alors que je tournais la dernière page de cette histoire, c'est P.D. James qui s'éteignait à 94 ans.
Drôle de coïncidence.
Sur l'île de Combes, de riches hommes d'affaire et des hommes politiques de premier plan trouvent un endroit propice pour prendre un peu de repos discrètement.
Le personnel et les visiteurs signent une clause de confidentialité lorsqu'ils arrivent, et ne doivent pas parler de Combe.
L'île est cernée de rochers, les visiteurs logent dans de petits cottages isolés.
C'est donc l'endroit idéal.
Mais Nathan Oliver, auteur à succès acariâtre, est retrouvé pendu en haut du phare.
Comme l'endroit est un lieu sensible, c'est Adam Dalgliesh qui est envoyé sur place avec ses deux adjoints pour démêler les circonstances de cette mort suspecte...
Une île !
Comment pourrait-on pousser le huis clos plus loin ?
Le choix de l'auteure garantit au lecteur de pouvoir trouver le coupable parmi les personnages.
Pas moyen de sortir un visiteur surprise ou un étranger caché dans l'auberge du coin.
C'est déjà un très bon point, car je dois avouer que les coupables sortis du chapeau, c'est agaçant.
Et d'ailleurs, l'histoire est elle-même bien ficelée.
Toutes les informations sont à la disposition du lecteur, ce que je trouve toujours d'une grande politesse de la part des auteurs.
Troisième point positif, les personnages sont très attachants.
Adam Dalgliesh est un être torturé, qui hésite beaucoup dans sa vie privée tout en étant très efficace dans son métier.
Il m'a rappelé l'inspecteur Chen de Qiu Xiaolong car tous les deux sont poètes.
On s'y attache très vite, comme à son inspectrice Kate dont on découvre la vie en quelques pages.
Benton-Smith est plus mystérieux mais il vient d'arriver.
Du coup, un point négatif apparait inévitablement.
Le Phare est le 9e tome d'une série qui en compte 13.
On découvre alors des personnages que le lecteur devrait déjà connaitre depuis longtemps.
J'ai néanmoins lu le roman sans que cela ne me pose trop de problème, mais j'imagine qu'en lisant la série complète, cela doit aider.
Un dernier point négatif concerne la lenteur du milieu du roman.
500 pages, c'est long, et vers la page 200, l'histoire ralentit et il ne se passe pas grand chose pendant une cinquantaine de page.
C'est là que je m'étais arrêtée, un peu après le milieu du roman.
Et c'était dommage puisque l'histoire repart ensuite de plus belle, et les 200 dernières pages sont beaucoup plus rythmées.
C'est donc un roman qui invite à la persévérance, qui vous plaira si vous aimez les énigmes, les huis clos venteux, les paysages de landes et la mer houleuse.