Il y a des romans dont on ne sait pas quoi dire quand on les a refermé.
(et qui finalement donnent lieu à des billets interminables)
Il y a aussi des romans qui rendent difficile toute lecture ensuite tellement ils sont marquants.
Celui-ci rentre dans ces deux catégories et je vais essayer de vous en parler sans trop m'égarer.
Aimé marche, un rouleau de cuir serré contre lui.
Il ne sait pas combien de temps durera la marche, mais il sait que cela va finir, enfin.
Magda sait que la fin est proche.
Dans Berlin assiégé et bombardé, elle s'est réfugiée avec ses enfants dans le bunker d'Hitler où elle attend que quelque chose se passe.
Toute sa vie, elle a tenté de monter plus haut, de devenir quelqu'un.
Et elle y est parvenue...
Les premiers romans, je me méfie toujours.
C'est comme ça, c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher.
Et là, en plus, le sujet est franchement plombant, avouons-le.
Je ne suis pas fan de cette période historique, et si je lis de temps en temps un roman sur la guerre de 39-45 ou sur la fin de celle-ci, il faut vraiment que l'histoire me tente.
Mais alors pourquoi l'ai-je lu ?
Avec toutes ces réticences, c'était quand même la catastrophe assurée !
Quand le roman est arrivé chez moi, demandé par monsieur pour les matchs de la Rentrée Littéraire Price Minister, j'étais dans une grosse panne de lecture.
J'avais plein de livres en court mais rien de vraiment enthousiasmant.
J'avoue, un peu fascinée par la figure de Magda Goebbels (qui a tué 6 de ses enfants !), j'ai ouvert ce roman.
Et j'ai accroché immédiatement.
Le récit entrelace les vies de Magda Goebbels, de déportés, d'une petite fille rescapée, et les lettres du père adoptif de Magda.
Chaque chapitre change de point de vue dans un procédé très classique, mais parfaitement maitrisé.
C'est à la fois froid et beau, il n'y a pas de superflu, pas de sentimentalisme incongru.
Les évènements sont racontés froidement mais dans un texte d'une beauté à couper le souffle.
Certains passages sont d'une poésie qui m'a soufflé.
Ils disent l'horreur avec une économie de mots et un assemblage des phrases qui démontre un talent certain chez Spitzer !!
Mais le titre est déjà un morceau de poésie à lui tout seul !
Et pour une fois, il me semble qu'il faut aussi dire un mot de l'éditeur Les éditions de l'Observatoire car la couverture est superbe.
La photo est parfaitement choisie, le titre se détache en lettres brillantes, c'est un bel objet qui donne envie de l'ouvrir.
Les pages sont aussi épaisses et aucune coquille ne m'a accroché les yeux dans le texte (ce qui devient assez rare).
En bref, c'est un livre incontournable en cette rentrée littéraire.
Rien que pour le texte si beau, ne passez pas à côté et si vous avez aimé Kinderzimmer de Goby, vous retrouverez certains thèmes communs.
"L'image de la chute pour finir en beauté. Les rêves s'effondrent quand ils deviennent passionnants. Quand ils nous crochent, nous happent, sans prévenir."
"Reste la nuit. Epaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences."
"Dans le réduit de béton, il règne un silence de messe dite. Des murmures, des voix etouffées, la peur épaisse. Ses talons sondent les lieux. Une preuve de vie. Les réfugiés du bunker se cachent. Le bruit est leur premier ennemi."
(et qui finalement donnent lieu à des billets interminables)
Il y a aussi des romans qui rendent difficile toute lecture ensuite tellement ils sont marquants.
Celui-ci rentre dans ces deux catégories et je vais essayer de vous en parler sans trop m'égarer.
Aimé marche, un rouleau de cuir serré contre lui.
Il ne sait pas combien de temps durera la marche, mais il sait que cela va finir, enfin.
Magda sait que la fin est proche.
Dans Berlin assiégé et bombardé, elle s'est réfugiée avec ses enfants dans le bunker d'Hitler où elle attend que quelque chose se passe.
Toute sa vie, elle a tenté de monter plus haut, de devenir quelqu'un.
Et elle y est parvenue...
Les premiers romans, je me méfie toujours.
C'est comme ça, c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher.
Et là, en plus, le sujet est franchement plombant, avouons-le.
Je ne suis pas fan de cette période historique, et si je lis de temps en temps un roman sur la guerre de 39-45 ou sur la fin de celle-ci, il faut vraiment que l'histoire me tente.
Mais alors pourquoi l'ai-je lu ?
Avec toutes ces réticences, c'était quand même la catastrophe assurée !
Quand le roman est arrivé chez moi, demandé par monsieur pour les matchs de la Rentrée Littéraire Price Minister, j'étais dans une grosse panne de lecture.
J'avais plein de livres en court mais rien de vraiment enthousiasmant.
J'avoue, un peu fascinée par la figure de Magda Goebbels (qui a tué 6 de ses enfants !), j'ai ouvert ce roman.
Et j'ai accroché immédiatement.
Le récit entrelace les vies de Magda Goebbels, de déportés, d'une petite fille rescapée, et les lettres du père adoptif de Magda.
Chaque chapitre change de point de vue dans un procédé très classique, mais parfaitement maitrisé.
C'est à la fois froid et beau, il n'y a pas de superflu, pas de sentimentalisme incongru.
Les évènements sont racontés froidement mais dans un texte d'une beauté à couper le souffle.
Certains passages sont d'une poésie qui m'a soufflé.
Ils disent l'horreur avec une économie de mots et un assemblage des phrases qui démontre un talent certain chez Spitzer !!
Mais le titre est déjà un morceau de poésie à lui tout seul !
Et pour une fois, il me semble qu'il faut aussi dire un mot de l'éditeur Les éditions de l'Observatoire car la couverture est superbe.
La photo est parfaitement choisie, le titre se détache en lettres brillantes, c'est un bel objet qui donne envie de l'ouvrir.
Les pages sont aussi épaisses et aucune coquille ne m'a accroché les yeux dans le texte (ce qui devient assez rare).
En bref, c'est un livre incontournable en cette rentrée littéraire.
Rien que pour le texte si beau, ne passez pas à côté et si vous avez aimé Kinderzimmer de Goby, vous retrouverez certains thèmes communs.
"L'image de la chute pour finir en beauté. Les rêves s'effondrent quand ils deviennent passionnants. Quand ils nous crochent, nous happent, sans prévenir."
"Reste la nuit. Epaisse. Lourde. Vide à tous ceux qui ont peur, à ceux qui désespèrent, se trompent. Cette nuit est aussi pleine que les autres. Féconde. Mystérieuse. Imprévisible. Elle s'est insinuée de l'autre côté des murs. L'heure des souffles de vie. L'heure des silences."
"Dans le réduit de béton, il règne un silence de messe dite. Des murmures, des voix etouffées, la peur épaisse. Ses talons sondent les lieux. Une preuve de vie. Les réfugiés du bunker se cachent. Le bruit est leur premier ennemi."
3/6 romans lus