Certains de ces livres sont pourtant encore fortement ancrés en moi et j'en garde une image
précise.
C'est le cas pour Kinderzimmer dont la lecture a forcément resurgi pendant que je
lisais Si c'est un homme de Primo Levi.
Ce ne sont pas les mêmes
livres, j'y reviendrai, mais ils sont là
tous les deux pour maintenir vivante la mémoire
de ces lieux, de ceux qui y sont passé
et de ce qui s'y est déroulé.
Et puis hier, c’était la journée du souvenir des héros
et des victimes de la déportation, alors c’est le bon moment.
Encore une fois, Suzanne s’assoit face à
un groupe d’adolescents dans un
lycée pour raconter ce qui lui est arrivé en 1944, la déportation,
la vie à Ravensbruck.
Mais cette fois, c’est différent.
L’émotion
du souvenir la submerge et son récit
ne sort pas.
Alors tout lui revient en
mémoire, l’arrestation
sous le nom de Mila, le train, l’arrivée dans le camp, la découverte de la vie quotidienne là-bas et la nécessité de cacher qu’elle
est enceinte…
Valentine Goby est une conteuse hors-paire.
Son texte est ciselé,
très beau et magnifiquement
évocateur.
Elle a écrit
un roman sensible, qui laisse toute sa place à
la fois à l'Histoire
des camps et a l'histoire de cette femme qu'elle raconte.
Basé sur une
histoire vraie, ce récit
est romancé mais s'appuie
sur des faits historiques qui méritent
qu'on ne les oublie pas.
J'avais peur de me lancer dans cette histoire, je craignais d'être vraiment trop touché, surtout que j'étais moi-même enceinte, peut-être un peu plus émotive.
Et ce fut le cas, mais dans un cocon de douceur et de tendresse
qui permet de supporter le reste, car pour ceux qui en sont revenus, les camps étaient aussi des lieux où ils ont pu trouver un peu
d'entraide et d'humanité.
Aucune comparaison ne me semble néanmoins
possible entre Kinderzimmer et Si c'est un homme car ils sont complémentaires.
Cela ne me parait pas faisable ni souhaitable car leur force est
différente.
Alors que le premier est un roman appuyé sur le récit
d'une personne qui n'est pas l'auteur, le second est l'expression de ce qu'a vécu l'auteur lui-même.
Si c'est un homme me parait contenir une nécessité vitale qui en fait un récit factuel, plutôt
destiné à la réflexion du lecteur.
Ici, au contraire, l'émotion
a toute sa place et c'est elle qui va conduire la narratrice à raconter ce qu'elle a vécu en la submergeant alors
qu'elle parle à de jeunes
collégiens de ce qu'elle a
vécu.
Les évènements sont moins pensés philosophiquement pour être plus ressentis, et j'ai
l'impression que ces deux types de récits
sont complémentaires.
Ils sont tout deux nécessaires
à la mémoire collective et il est bon
de ne pas oublier ces événements.
Marie-José Chombart de Lauwe dont la vie a inspiré ce roman |
C'est un roman qui ne peut laisser indifférent et qui reste longtemps en mémoire de façon sensible et profonde il me
semble.
On y apprend beaucoup de choses et on découvre une réalité parallèle en se demandant encore une fois comment elle a
pu avoir lieu sans que personne ne réagisse.
C'est aussi un très
beau roman qui se lit en apnée
malgré le sujet.
J’avais
oublié que la femme qui raconte l’histoire s’appelle
Suzanne…
Et un grand merci à Argali qui m'avait envoyé ce roman en livre voyageur ^-^
Une lecture dont on ne ressort pas indemne... Inoubliable !
RépondreEffaceroui, c'est clair. Tu vois, j'ai écris mon billet deux ans et demi après ma lecture et je n'ai eu aucun mal à le rédiger !
EffacerLu il y a deux ans, je n'ai jamais écrit de billet sur ce beau roman...
RépondreEffacerC'est difficile. Je crois qu'il faut le digérer, c'est un roman très particulier. J'ai mis deux ans et demi à écrire mon billet ;^)
EffacerUn livre qui m'a fait très mal au ventre. Un livre dont no ne ressort pas indemne. Un livre que l'on doit connaitre et lire absolument.
RépondreEffacerJe relirai aussi "au nom de tous les miens" puisque Martin Gray est décédé hier.
Bonne journée
Je ne connaissais pas Martin Grey avant que l'on parle de lui à l'occasion de son décès. J'ai lu Charlotte Delbo qui a aussi publié des livres saisissants. Il faut choisir la bonne période pour les lire.
EffacerUne lecture marquante à plus d'un titre.
RépondreEffacerOui, c'est clair !
EffacerUn de mes plus gros coups de cœur de ces dernières années.
RépondreEffacerJe te comprends. Je n'en ai pas fait un coup de coeur parce que je sens que c'est plus profond chez moi. C'est un roman qui s'est déposé et qui continue à vivre, pas un livre dans lequel j'aurais aimé resté plus longtemps.
EffacerJ'ai un titre de cette auteur en prévision. Sur cette thématique là, je suis très timide...petite nature je suis ! :D
RépondreEffacerTu sais, j'hésite toujours aussi à lire des romans ou des récits sur la Shoah. Là, c'était un livre voyageur et je devais le renvoyer pour qu'il continue à voyager. Sinon, je crois bien que j'aurais passé mon tour, comme pour Si c'est un homme qui faisait partie d'un prix et qu'il me fallait donc lire dans le délai imparti ;^)
EffacerSi c'est un homme, je le lirai un jour...j'en ai envie depuis longtemps...ça viendra.
RépondreEffacerIl faut choisir le bon moment, c'est clair !
EffacerJe l'ai lu moi aussi l'an dernier et il m'a énormément marquée, comme Jérôme, un gros coup de coeur, un livre auquel je pense encore de temps en temps...
RépondreEffacerOui, moi aussi j'y pense parfois. C'est un roman qui reste en nous, mais je trouve cela étonnant qu'on en entende plus parler.
EffacerJe suis d'accord avec toi, c'est aussi un beau roman, pour moi c'est un roman de solidarité féminine et il m'a beaucoup marquée. Lu en audio, j'avais l'impression de le lire avec quelqu'un qui me serrait le coeur!
RépondreEffacerC'est vrai qu'en audio, on doit avoir encore plus cette impression de récit. Et tu as raison, la solidarité entre ces femmes est déterminante dans cette histoire !
Effacer