vendredi 23 décembre 2016

Mapuche de Caryl Ferey

Je vois passer les romans de Caryl Ferey depuis très longtemps mais je n'avais pas encore cédé à la tentation. 
Et puis je me suis laissée tenter par Mapuche, un peu à cause du sujet, un peu à cause de l'Argentine et de Buenos Aires. 
Dans ma liste des 50 trucs à faire avant de mourir, il y a "acheter des chaussures de tango à Buenos Aires" (à lire avec l'accent). 
J'ai donc toujours une affection particulière pour cette ville. 
Je ne m'attendais néanmoins pas à ce que j'ai lu. 

A 5h du matin, Miguel alias Paola appelle son amie Jana pour lui demander de l'aide. 
Miguel n'a plus aucune nouvelle de Luz avec qui il a l'habitude de faire le tapin. 
Cela ne fait que quelques heures, mais il sent que quelque chose ne tourne pas rond. 
Jana finit par accepter de chercher Luz, mais après plusieurs heures de recherche, ils tombent sur la police qui repêche un cadavre. 
Mais un transsexuel assassiné, tout le monde s'en fout et la police va vite classer l'affaire. 
Jana décide alors de contacter Ruben Calderon, détective privé spécialisé dans la recherche des disparus...

Ce roman, c'est un peu une grande claque toutes les 50 pages ! 
Au propre comme au figuré !! 
Le cadre historique est un personnage à lui tout seul et on ne peut passer outre. 
Ruben Calderon est un Portenio pure souche qui a connu les prisons de la dictature, la torture et la disparition de ses proches.
Sa mère fait d'ailleurs partie de ces grand-mères de la place de mai qui tournent en rond tous les jeudi pour réclamer le retour de leurs proches ou des enfants enlevés à leur famille dans les années 1970. 
Que l'on connaisse ou non ces évènements, on apprend énormément de choses dans ce roman. 
Dans le fil du récit, les informations sont distillées petit à petit et le lecteur découvre les enlèvements, les tortures, les disparitions, le gouvernement militaire. 

Evidemment, c'est aussi très violent. 
Les descriptions de coups, de tortures, sont très nombreuses même si l'auteur n'en abuse pas outre mesure (mais c'est un avis personnel). 
Mais l'histoire est cohérente et les personnages se construisent aussi dans cette violence. 
On pourra sans doute reprocher à Caryl Ferey de s'être un peu laissé aller dans l'horreur, mais je ne crois pas que les tortionnaires se retenaient et même si les images restent longtemps en mémoire, cela me paraît indispensable quand on traite une telle période. 
Je précise tout de même que je n'aime pas les romans trop violents et que je suis encore traumatisée de ma lecture de Tokyo de Mo Hayder. 
Il va falloir que je me remette aussi de celui-ci mais c'est assez différent et c'est bien aussi de pouvoir parler de ce qu'il s'est passé et de le faire connaitre (même si c'est à déconseiller aux âmes sensibles). 

Et puis la tension qui monte et qui est parfaitement maîtrisée par l'auteur empêche de lâcher le roman chaque fois qu'on l'ouvre ! 
Petit à petit, l'étau se resserre autour des personnages et on a forcément très envie de savoir ce qui va leur arriver.
Jusqu'à la dernière page on attend le dénouement. 

Et pour finir, comme je l'ai "lu" en livre audio, je ne peux m'empêcher de préciser que la lecture de Feodor Atkine est parfaite (comme d'habitude en fait). 
Sa voix chaude est toujours un régal et j'avoue foncer sans hésiter quand je vois qu'il lit un livre audio ! 

Si vous n'avez pas peur des scènes de torture, si vous voulez en savoir un peu plus sur la dictature en Argentine, si vous cherchez un bon roman un peu thriller pour les vacances, ce policier pourrait bien vous plaire. 





mercredi 21 décembre 2016

Les jours sucrés de Loïc Clément et Anne Montel

Je ne sais pas si c'est dû aux vacances qui arrivent, à l'euphorie des fêtes ou à la fin de l'année, mais ces derniers temps, j'ai eu la main heureuse dans mon choix de lectures et ça fait un bien fou. 
Quand j'ai pioché cette BD sur le présentoir de ma bibliothèque, je l'ai fait sans conviction. 
Il me semblait avoir lu un billet mitigé et comme je venais de lire Juliette qui m'a un peu déçu, je me suis demandé si j'avais raison d'insister avec ce genre de BD. 
Il y en a beaucoup ces temps-ci je trouve. 
Le héros ou l'héroïne revient aux sources familiales, retrouve un lieu, des membres de sa famille et paf ! Tout change dans sa vie. 
Le procédé est assez usé et il faut un peu de talent pour lui redonner un minimum d'intérêt. 

J'ai donc ouvert cette BD sans attente particulière, parce qu'il fallait que je la ramène à la bibliothèque rapidement quand même. 
Et paf ! 
J'ai été cueillie dès les premières pages. 
C'est frais, c'est joli, c'est bien trouvé et cela tombe juste. 

Églantine reçoit un appel d'un notaire. 
Son père est décédé et lui a légué sa boulangerie. 
Sautant dans un train, elle va régler ça rapidement et repartir le soir même.
Mais le notaire s'attarde, elle veut voir la boulangerie, elle retrouve sa tante et surtout elle a raté son train. 
Le lendemain matin, son réveil ne sonne pas, encore un train manqué. 
Elle n'a plus qu'à faire un tour dans le village de son enfance...

Comme je le disais plus haut, l'histoire est assez classique et vous vous en doutez, Églantine va rester plus longtemps que prévu. 
Mais les petits dessins sont douillets, fins et précis. 
Églantine est fine et réservée, Gaël son ami d'enfance est au contraire ouvert et plus rond, tandis que sa tante Marronde est justement toute ronde. 
Ce jeu avec les représentations traditionnelles des personnages est amusant et ajoute un peu de peps à l'ensemble. 

On pourra reprocher à l'histoire d'aller un peu vite. 
Églantine change d'avis très vite, sans qu'il y ait un évènement particulièrement brutal, et les évènements s'enchaînent rapidement, parfois un peu venus de nulle part. 
Mais c'est l'histoire dans son ensemble qui m'a plu. 
J'avais sans doute besoin d'une jolie histoire un peu piquante et ici, on ne s'ennuie pas. 

N'hésitez donc pas à mettre cette BD (ou ce roman graphique ?) au pied du sapin des midinettes que vous connaissez, de ceux qui ont besoin d'un petit rayon de soleil, d'une belle histoire bien servie par un dessin juste et frais (tout ces petits chats m'ont beaucoup fait rire).










lundi 19 décembre 2016

Sa dame

Face à Notre-Dame sur ce quai désert, elle avait la vie devant elle et des projets plein la tête. 
Elle avait installé son trépied, vissé son reflex et ajusté la luminosité et le temps d'exposition. 
Cette photo était le point d'orgue de sa série sur les SDF qui dormaient sur les quais. 
Elle en avait photographié des dizaines, de jour, de nuit, à leur insu, avec leur accord.
Elle voulait dénoncer leurs conditions de vie, ou plutôt de survie.
En contrepoint de ces vies minuscules et oubliés, de ceux qu'on ne veut pas voir, elle voulait que chacun visualise la vacuité de ces vues de carte postale qu'on affiche dans son salon pour montrer son bon goût.
Elle avait cadré la vue, en choisissant un point où les humains n'apparaissaient pas.
Les lignes, les lumières, le noir et blanc devraient faire leur effet.

La salle était réservée, elle avait commencé à penser l'installation des clichés et le sens de circulation des visiteurs. 
Tout n'était pas prêt et il lui restait aussi du travail pour l'exposition de son travail final aux beaux-arts. 
Un cycle s'achevait avec la fin de ses études. 
Elle était évidemment nostalgique de ces années d'euphorie qu'elle avait partagé avec ceux de sa promo. 
L'émulation du groupe, la créativité permanente, l'apprentissage de nouvelles techniques, c'était grisant et enthousiasmant. 
Mais elle avait confiance en elle (qui d'autre sinon ?), une grande carrière de photographe l'attendait et elle était impatiente de pouvoir se lancer réellement. 
Elle savait que cela ne serait pas simple mais elle connaissait du monde et puis Benoît l'aiderait. 
Cela semblait agréable d'avoir enfin quelqu'un sur qui compter. 
Elle l'avait rencontré il y a peu de temps mais il s'était déjà imposé dans sa vie. 
Il prenait les choses en main, il l'aidait, la maternait un peu, la protégeait surtout. 
Il s'était occupé de tout pour l'expo. 
Elle n'avait pas encore vu la salle mais il lui avait tracé un plan et lui avait donné toutes les informations nécessaires. 

Et puis elle s'était re concentrée sur cette photo.
Là, face à la vue superbe, elle défiait notre dame.
Pour une fois, la beauté du bâtiment ne prendrait pas.
Il fallait que chacun la voie comme elle, comme un bloc de pierre froid et vide. 
Elle avait ajusté son appareil photo par deux fois, comme si cette dernière photo ne voulait pas se prendre.
Elle avait recommencé une troisième fois, il restait une zone de flou qui ne lui plaisait pas.
Et puis finalement, au moment où ce bateau mouche entrait dans le champ, elle avait déclenché.


Comme c'était loin tout ça. 
Elle reposa la photo qui n'avait jamais été tiré à plus d'un exemplaire sur l'étagère après avoir essuyé la poussière qui s'y était déposé. 
Benoît allait rentrer, il fallait qu'elle s'y remette. 
La vaisselle l'attendait avant d'aller chercher les enfants à l'école et il y a bien longtemps que son reflex avait été revendu. 




Comme souvent, je crois que la fin de ce petit texte est un peu trop évasive, mais c'est aussi ce qui fait le charme de cet atelier il me semble :) 
Vous trouverez d'autres textes chez Leiloona.









dimanche 18 décembre 2016

Sunday mood et cakes aux fruits rouges 👿 ☁🍰

J'en ai marre, je craque, je sature, je suis à bout, je n'en peux plus !!!! 👺👿😡
Ce n'est que le deuxième jour de mes vacances, mais je ne suis pas sûre de tenir pendant trois semaines !
Je vais assassiner quelqu'un ou trucider le premier qui passera dans le coin.
J'AI MAL AUX DENTS !!!!




Non mais sérieux !
Si les enfants ont aussi mal que ça quand leurs dents poussent, je conçois aisément qu'ils chouinent pendant des heures.
Et d'ailleurs, en parlant d'enfant, la mienne en a rajouté une couche aujourd'hui.
Elle ne veut plus faire la sieste mais n'a pas voulu non plus faire une pause, un temps calme ou quoi que ce soit qui m'aurait donné un petit répit.
(devinez qui a soufflé sur les bougies pendant que je faisais des photos...)
Pourtant, malgré le brouillard épais qui stagne depuis deux jours, elle sort et prend l'air.




Et sinon, ces nouvelles que vous attendez avec impatience : j'ai enfin réussi à faire un goûter à peu près digne de ce nom.
(non mais je sais bien, tout le monde s'en fiche 😉)
J'ai utilisé la recette du cake aux myrtilles façon crumble du livre "Un goûter à Londres" que vous trouverez sur le blog de Syl.
J'ai fait la moitié des quantités indiquées et cela m'a donné une dizaine de muffins avec plein de fruits rouges et de myrtilles mélangés.
C'est plutôt bon, même si le dessus n'a pas levé aussi bien que prévu.
Mais bon, je pense que ma petite famille va continuer à piocher dans les biscuits tout prêts.
La boite est jolie, peut-être que je peux mettre mes gâteaux dedans pour les faire passer pour du manufacturé.




Bon, allez, je vous laisse.
Je vais me goinfrer de cake aux fruits rouges en sirotant un thé, je crois que ma minette s'est endormi (argh non, pas si sûr).
Ou alors un chocolat chaud avec de gros marshmallows dedans.
Enfin un truc chaud et réconfortant.
Et puis un Doliprane aussi, même si l'effet est très très passager.




Je vous souhaite quand même une bonne semaine, moi je vais chez le dentiste mardi et je suis impatiente (enfin, avec un peu d'appréhension quand même, j'en ai marre de voir mes dents charcutées les unes après les autres).










jeudi 15 décembre 2016

La photo du mois #27 : Mains au travail

Ce mois-ci, c'est Lavandine83 qui dirige nos regards vers un endroit qui s'agit souvent quand on fait des photos dans la rue :

Les mains au travail

Et là, j'ai un gros problème !!
Depuis mon voyage en Inde, c'est un peu une passion.
Je photographie des pieds depuis très très longtemps, et des mains en action depuis ce voyage.
J'ai pu mesurer à quel point c'est parfois techniquement difficile parce que justement, si les mains travaillent, elles bougent et elles sont floues !

Mais mon problème est surtout que j'ai une quantité énorme de photos de mains !!!!
Du coup, le choix a été plutôt compliqué et je n'ai pas pu m'empêcher de poster un autre billet avec d'autres mains au travail par ici.
Comme Lavandine83 a pris soin de restreindre un peu le sujet, cela m'a permis quand même de faire un choix parce qu'il fallait montrer uniquement les mains et pas de corps.

Voilà mon choix à contre-jour mais plein de couleurs, de diagonales fortes et de niveaux successifs 😆 (et le salon des refusés par ici).







Et plein d'autres mains par ici :


A chaque jour sa photo, Akaieric, Alban, Alexinparis, Angélique, Aude, Autour de Cia, BiGBuGS, Blogoth67, Brindille, Calamonique, Carole en Australie, Chat bleu, Chiffons and Co, Chloé, Christophe, Cricriyom from Paris, Cécile, CécileP, Céline in Paris, Danièle.B, DelphineF, Dr. CaSo, E, El Padawan, Escribouillages, Estelle, Eurydice, Evasion Conseil, François le Niçois, Frédéric, Gilsoub, Gine, Giselle 43, J'habite à Waterford, Je suis partie voyager, Jess_TravelPicsAndTips, Josette, Josiane, Julie, KK-huète En Bretannie, Koalisa, Krn, La Fille de l'Air, La Tribu de Chacha, Lair_co, Lau* des montagnes, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, Lilousoleil, Luckasetmoi, Lyonelk, magda627, Mamounette et ses aiguilles, Mamysoren, MauriceMonAmour, Milla la galerie, Mirovinben, Morgane Byloos Photography, Nanouk, Nicky, Noz & 'Lo, Pat, Paul Marguerite, Philae, Philisine Cave, Pilisi, Renepaulhenry, Sense Away, Sinuaisons, Sous mon arbre, Sweets Mix, Tambour Major, Testinaute, The Beauty is in the Walking, Tuxana, Who cares?, Xoliv', écri'turbulente, ÔBD.


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