vendredi 15 novembre 2013

Rue des dames d'Isabelle Marsay

Quel étrange roman que voilà !

Je connaissais cette auteure pour son ouvrage intitulé Le fils de Jean-Jacques que j'avais beaucoup aimé et qui mêlait la fiction et l'histoire de Rousseau d'une manière très originale.
Elle nous propose ici un livre plus facile à identifier puisqu'il s'agit clairement d'un roman.
Cela n'éclaircit pas pour autant la situation et le lecteur s'interroge sur l'attitude qu'il doit adopter face à cette histoire.
Faut-il se laisser aller à suivre les personnages comme une midinette qui lit une belle histoire ou doit-on attendre la péripétie tragique qui fera basculer cet univers ?

Même après avoir fermé le livre, je me pose encore un peu la question.
Une série de personnages nous est effectivement présentée, puis on va suivre leurs aventures.
Mais c'est là que les choses se compliquent.
Ces aventures partent dans une direction inattendue et Isabelle Marsay ne nous laisse que peu d'indices sur ce chemin qu'elle va suivre.
A chacun de suivre ce chemin ou non.

Juliettea perdu récemment ses parents, et se retrouve avec une grosse somme d'argent qu'elle a du mal à assumer.
Son métier d'agent immobilier l'amène à découvrir une immense maison du 19é siècle qui lui inspire une idée.
Pourquoi vivre seule et ne pas faire profiter ses amies de son argent ?
Elle propose ainsi à l'une de ses copines d'emménager avec ses enfants dans une des ailes de la maison alors qu'elle occupera elle-même une autre aile.
Très vite, elles sont rejointes par Florence et son fils.
Il n'est pas question d'argent, et si chacun s'occupe de ses courses et dispose d'un appartement autonome, il n'y a pas de loyer à payer.
En échange, Juliette souhaite que la vie s'organise autour du salon commun et que la maison se transforme en lieu de culture, le plus grand salon étant dévolu au théâtre, à la musique et à la poésie...

Le style d'Isabelle Marsay est léger et agréable, et l'on suit ses personnages avec grand plaisir.
Elle sait intriguer son lecteur pour l'amener à adhérer à son récit.
Ce même lecteur est néanmoins assez rapidement perdu et c'est dommage.
Ne pas savoir dans quoi l'on s'engage est toujours un peu déstabilisant.
Vous me direz qu'il s'agit là d'un procédé qui met le lecteur dans la même situation que le personnage.
Juliette s'engage dans cette aventure sans savoir où elle va, il n'y a donc aucune raison que le lecteur en sache plus.
Mais c'est gênant et on finit par s'interroger davantage sur ce chemin que prend l'auteur plutôt que sur l'histoire elle-même.

Une fois passée cette première impression, la lecture se poursuit sans encombre.
Les personnages sont un peu excessifs et typologiques mais bien trempés.
Il y a la syndicaliste féministe, la timide délicate et la névrosée orpheline, chacune ayant des amis correspondant a sa personnalité.
On se demande parfois comment elles peuvent vivre ensemble, mais elles semblent y trouver leur compte.

Jusqu'au jour où, évidemment, survient l'élément perturbateur !
Un peu stéréotypé lui aussi, il agit comme on attend qu'il le fasse.
Les événements vont ensuite s'enchaîner sans qu'il soit apparemment possible de les arrêter.
Je ne vous en dis pas plus, il n'y aurait plus de surprise.

Voilà donc un petit roman qui se lit facilement, qui permet de passer un bon moment.
L'idée est originale et si les personnages sont peu originaux, ce qui leur arrive est plus surprenant.
La fin m'a aussi surprise et je me demande si l'auteur n'a pas envisagé une suite car elle pose des jalons sans réellement les exploiter.

En bref, si vous cherchez un bon petit roman pour un dimanche après-midi, celui-ci pourrait vous plaire.




Merci à Libfly pour cette lecture et aux éditions Ginko.

Une 4e lecture pour le challenge 1% de la rentrée littéraire édition 2013









samedi 9 novembre 2013

Cette semaine...

J'inaugure ce samedi une petite série de billets J'aime/j'aime pas.
Le concept n'est évidemment pas de moi, il tourne sur les blogs depuis longtemps, mais vous le savez, le samedi c'est un peu au feeling et aujourd'hui j'avais envie de tenter cette formule en ajoutant des photos instagrammées.
Vous me direz si vous aimez ou pas (^-^).

Cette semaine de reprise a été un peu speed, mais il y a tout de même eu des bons moments et j'ai aimé :

  • aller chez Ikea pour faire une liste d'achat et revenir avec un loup qui mange (vraiment) mère grand en pensant à l'avenir...
  • finir les pochettes surprises d'anniversaire pour mon neveu et ma nièce qui grandissent,
  • faire les courses au drive, ça va tellement plus vite,
  • mettre du miel dans mon thé et le siroter en cours pour me redonner le moral et me permettre de garder ma voix,
  • recommencer à manger un peu après deux mois difficiles mais c'est encore fragile,
  • voir un financement accepté pour un gros projet de recherche auquel je participe (et me dire que je vais avoir un bel ordinateur, mais je viens de découvrir qu'Apple ne vend plus que des 15 pouces :/). 




Mais c'était justement aussi une semaine de reprise et il y a finalement beaucoup de choses que je n'ai pas aimé : 

  • reprendre le travail lundi dernier (d'ailleurs, j'ai acheté des chaussures pour la peine, et même un sac à main sur Internet),
  • guetter le facteur trois jours de suite pour rien,
  • me faire bousculer et insulter dans le bus par un type mal embouché,
  • supporter mon homme malade qui dort mais râle aussi beaucoup (c'est pénible un homme vraiment malade, non ? ),
  • avancer dans ma lecture d'Esprit d'hiver et ne plus savoir si j'aime ou pas,
  • recevoir une amende des impôts pour dépôt de document au format papier et pas sur Internet (devenu apparemment obligatoire pour les sociétés Oo),
  • recevoir un recommandé de la part de l'étudiant qui s'acharne sur moi depuis 5 mois,
  • laisser mon tricot et mon crochet de côté depuis une semaine, 
  • ne pas avoir le temps pour publier les deux billets de lecture que je vous avais promis,
  • n'avoir le temps de rien d'ailleurs...




Je suis finalement contente que cette semaine se termine, surtout qu'elle se finira sur une fête de famille dominicale.
On espère que la prochaine sera meilleure,

Bon weekend à vous ! 



lundi 4 novembre 2013

Nouvelles du lundi !

La rentrée, c'est déprimant ! 

Surtout par ce temps, et pourtant je suis chez moi près de ma cheminée.
Mais c'est psychologique (enfin, la montagne de boulot qu'il y a devant moi n'est pas psychologique, je vous assure).

Vous me direz qu'il y a plein de salariés dans ce pays qui n'ont pas eu de vacances, mais désolé, je suis de mauvaise foi et cela ne me console pas d'avoir déjà clos cette petite semaine de tranquillité.
Et vous allez voir que je suis vraiment de mauvaise foi puisque dans 6 semaines, je serai à nouveau en vacances pour 4 semaines.

Oui, je sais, mon boulot est top.
Il n'est pas super bien payé (rapport au nombre d'années d'études), il est parfois pénible (comme tous les boulots), il faut de l'obstination pour l'obtenir (et des nuits de boulots), on culpabilise souvent parce qu'il y a un article à finir, un colloque à préparer...  mais il permet de bosser souvent chez soi et de se gérer tout seul !

Il permet aussi de faire autre chose de sa vie, comme lire le dernier Laura Kasischke (pas facile à écrire comme nom).
Je reprends le train cette semaine, il devrait donc être terminé très prochainement, avant d'enchainer avec Kinderzimmer dont j'ai repoussé la lecture ou La Garçonnière qui vient d'arriver dans ma boite à lettre.
On verra...




Mais il faut que je reprenne le rythme d'un livre par semaine, parce que je crois que cela me lasse de passer plus d'une semaine sur un roman de 300 pages et parce que j'ai été sélectionnée pour être Lectrice Charleston 2014 !! 
Moi qui m'étais promis de freiner les partenariats, de ne plus m'engager à lire des livres que je n'aurais pas choisi, me voilà partie à lire 1 à 2 livres par mois pour cet éditeur !
Enfin là encore, je suis de mauvaise foi vu que cela me ravit de découvrir leurs romans.
Je suis un peu midinette sur les bords et cela me fera du bien je pense.





Je vous laisse, 
un paquet de copies m'attend encore sur mon bureau et il me reste deux cours à préparer.

Rendez-vous cette semaine 
pour au moins deux billets de lecture !!

(oui, je sais, je m'avance un peu mais c'est pour me motiver ^-^)



samedi 2 novembre 2013

Regardons les feuilles tomber...

En ce samedi après-midi tranquille et gris, je profite des derniers moments de vacances avant la reprise lundi.
J'ai mis de côté beaucoup de tâches plus ou moins urgentes, mais le repos est prioritaire pour pouvoir tout faire quand je me serai décidée.

On verra donc lundi, dans l'esprit de cette petite image trouvée par Annie.


Je suis d'ailleurs plongé dans un excellent livre de la rentrée littéraire.
Espérons que la bonne impression de départ va se prolonger.

Cela ne m'empêche toutefois pas de suivre l'actualité.

Le temps n'est pas au beau fixe pour nos célébrités culturelles et l'automne est assassin.
Après Chéreau, puis Descrières, voilà Gérard de Villiers qui nous quitte. 


Parmi le lectorat de ce blog, je doute qu'il y en ait qui ait jamais lu un SAS (mais si c'est la cas, signalez-vous en commentaire, qu'on discute ^-^).
On peut discuter du style de l'auteur, de sa productivité et de la qualité de ses écrits, mais on ne peut pas nier qu'il fait partie du paysage du livre français.
Je vous avoue moi-même n'avoir jamais lu sa prose intégralement, et pourtant je possède un exemplaire.
Ma thèse portait en partie sur la paralittérature, cette partie de la littérature qui souffre d'un manque de légitimité institutionnel.
J'ai donc lu des Harlequin, un Ian Fleming, et je me suis procuré un SAS.

Saviez-vous qu'on ne les trouve pas dans les librairies ? 
Il faut aller dans les relais H des gares pour s'en procurer, ou chez les bouquinistes, comme pour les Harlequin et comme au 19e siècle lorsque les bibliothèques de gare fleurissaient.
Mais je n'ai pas trouvé le temps de le lire.
Je le laissais plutôt sur mon bureau avec un Harlequin pour choquer mes collègues... et cela marchait à chaque fois, suscitant des réactions variées, gênées ou amusées.

Il faut dire que la couverture est expressive...

Bon vent l'agent secret !


Bon weekend !



mercredi 30 octobre 2013

Yêu Yêu Saïgon de Eco

Je reprends les billets BD avec cette très jolie petite bande dessinée trop peu connue.
Éditée dans une petite maison d’édition, Les Enfants Rouges, cette bande dessinée noire et blanc m’a agréablement surprise.

J’ai été attirée sur le rayonnage de la bibliothèque par la couverture colorée et surtout la mention de Saïgon.
Quand on a visité le Vietnam, on sait que l’utilisation de ce nom est un peu signifiante pour celui qui le fait.
Saïgon est la ville coloniale, un peu chimérique, orientale et sulfureuse.
Ho Chi Minh Ville est la ville moderne, technologique, tournée vers l’avenir.
Visiter Saïgon, c’est se perdre dans les petites ruelles, visiter Ho Chi Minh Ville c’est flâner dans les centres commerciaux. 
J’espérais donc trouver ici un peu du vieux Saïgon et des décors qui m’ont plu lors de mon voyage.

En juillet 2007, Eco arrive à Saïgon.
Il compte y retrouver son amie An et passer le temps en attendant d’être fixé sur certains projets professionnels qu’il a engagé.
Le temps s’étire et pour économiser un peu d’argent (et surtout se faciliter la vie, une femme vietnamienne ne pouvant pas aller dans un hôtel pour occidental), il emménage chez An, ou plutôt chez ses parents.
Leur quartier, Thu Duc, est traditionnel et le pays est communiste.
Les voisins guettent donc et il faut se cacher pour ne pas être dénoncé, mais chacun le prend bien et ce chassé-croisé avec la voisine devient un jeu.
Il faut aussi trouver un peu d’argent, et An et Eco démarchent les éditeurs. Ils veulent publier un manga ou des dessins humoristiques à la vietnamienne, ce qui n’est pas de tout repos…

J’ai beaucoup aimé retrouver Saïgon dans les pages de ce livre.
L’auteur a un style peu détaillé, mais en quelques traits, il évoque avec précision un lieu, une atmosphère, un sentiment, et c’est bluffant pour le lecteur. 
Sa vision des choses est aussi intelligemment complétée par les explications ou les éclaircissements de An.
On navigue ainsi entre les descriptions et le ressenti du personnage qui essaie de comprendre cette société au contact de ses habitants.

Il faut dire également que le fait de travailler à destination du public vietnamien l’oblige à bien comprendre cette société et à adapter son travail habituel.
Il doit mesurer les différences, envisager ses histoires en fonction des attentes d’un lectorat complétement différent et l’évolution du manga qu’il écrit est amusante à observer.
J’ai d’ailleurs beaucoup apprécié l’insertion des pages du Super-Héros Rouge qui permettent de bien voir de quoi l’on parle.

Vous l’aurez compris si vous me lisez depuis quelques temps, les carnets de voyage me plaisent beaucoup.
Celui-ci avait donc toutes les chances de me convenir, mais l’aspect « travail sur place » est plutôt rare et l’alternance de différents types de récits est vraiment une belle trouvaille.


Je vous conseille donc cette lecture sans hésiter, même si vous n’êtes pas allé au Vietnam !








Emprunt bibliothèque









LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...