Jeudi
après-midi, j’avais un peu de temps libre et sur ma liste de trucs à faire
avant les vacances, il y avait une petite expo que je voulais visiter depuis très
longtemps.
C’est
effectivement une exposition itinérante qui est passé par plusieurs lieux,
comme les Rencontres photographiques d’Arles, et qui tourne depuis environ trois ans.
J’ai
découvert cette valise peu de temps après avoir lu En
attendant Robert Capa, un roman qui m’avait vraiment marqué.
Pendant la
guerre d’Espagne, Capa, Taro et Chim, trois photographes présents sur place,
ont réunis un ensemble de négatif dans une valise, comme ils le faisaient
régulièrement.
Les boîtes
étaient ensuite mises à l’abri à Paris.
Quand Paris
a été occupée en 1940, un ami de Robert Capa s’est occupé de sauver les
négatifs de Capa en les confiant au consulat chilien.
C’est ainsi
que cette valise s’est perdue, qu’elle a voyagé longtemps, pour réapparaître en
2007 au Mexique (d’où son nom).
Des trois
photographes, Capa est le plus connu.
Ses photos
ont régulièrement fait la une des grands magazines, il a couvert de nombreuses
guerres et a monté une agence qui restera dans l’histoire de la photographie.
Mais c’est
Taro qui m’intéressait particulièrement !
La lecture
du roman
de Susana Fortes montre une femme forte qui crée le personnage de Capa.
C’est elle
qui invente leurs noms, qui prend les décisions et qui semble avoir la tête sur
les épaules.
Elle trouve
des clients, elle crée l’attente des magazines et suscite l’intérêt du public.
Ses photos
sont aussi très différentes, plus humaines.
Elle
s’intéresse aux gens, à leur expression et à ce qu’ils vivent.
Là où Capa
photographie des scènes, elle photographie des gens et ce qu’ils vivent.
Évidemment,
l’exposition présente peu de photos de Gerda Taro par rapport à l’ensemble,
mais elles sont magnifiques.
Elles sont
disposées par regroupement géographique, comme dans la valise.
On y
assiste à des meetings politiques, comme celui de la passionaria, à des
batailles, ou au contraire à des scènes de désolation dans Madrid bombardées.
C’est à la
fois émouvant et tragique (surtout les derniers rouleaux pris juste avant le décès
de Gerda Taro).
Taro endormie |
En bref,
une magnifique expo !
Toutes les infos
pratiques sont ici, mais dépêchez-vous, il ne reste qu’une semaine.
On vous donnera tout un attirail à l'entrée, dont une loupe pour les photos (mais on les voit très bien sans ) |