Depuis que ma liseuse a
rejoint mon équipement de geek, je m’intéresse un peu plus aux livres publiés
uniquement sous format numérique.
Sans équipement, sur
l’écran d’ordinateur, ce n’est pas très confortable et je préférais passer mon
tour quand je voyais un éventuel partenariat dont l’ouvrage était numérique.
Mais depuis quelques
semaines, mon addiction à ma petite liseuse a grandi, et il me faut désormais
des doses régulières pour l’abreuver et me sustenter.
J’ai donc sauté sur
l’occasion quand j’ai vu que Numeriklivre proposait un partenariat par
le biais de ce blog, et j’ai exprimé mon souhait de
lire La mémoire froissée, roman qui
avait été annoncé sur Twitter et avait éveillé ma curiosité.
À l’école de l’abbaye, elle appris à lire et
écrire, et sa vie s’écoule paisiblement entre le logis propret et l’atelier de
son père.
Mais l’année de ses 7 ans, sa mère est arrêtée
pour sorcellerie et son père s’enferme dans son chagrin avant de disparaître
quelques mois plus tard.
Anne, désormais seule, choisit de se battre et dès
qu’elle atteint l’âge d’être indépendante, elle fait que sa mère lui a appris
et devient herboriste.
Prudente, elle s’emploie a ne pas faire d’ombre à
l’apothicaire local et ne s’occupe que de la basse ville.
Son commerce prospère doucement mais sûrement et
l’amène finalement à ouvrir une boutique et prendre une apprentie.
Elle se consacre alors à la fabrication de baumes,
de décoctions et surtout à poursuivre ses cueillettes et récoltes de plantes.
C’est d’ailleurs ce qui va lui permettre de faire
une rencontre bouleversante à plus d’un titre…
Je dois d’abord vous
avouer que j’attendais de lire ce roman en entier pour faire mon billet.
En pleine lecture du
troisième tome, je voyais la fin du volume arriver sans que cela ne corresponde
à la fin de l’histoire.
Et là, je l’avoue, j’ai
été à la fois réjouie et déçue.
J’ai été ravie qu’il me
reste encore au moins 300 pages de lecture pendant lesquelles je pourrai voir
Anne vieillir, et j’ai été déçue parce que sur le site de l’éditeur, rien ne
m’avait annoncé qu’il y aurait 5 tomes. Le coût du volume n’est vraiment pas élevé (2,99
€), sauf s’il faut le multiplier par 5.
Bon, passons sur ce petit inconvénient pécuniaire (qui serait
facile à régler par une petite annonce sur le site) qui n’est en rien dû à
l’auteur pour aborder le roman lui-même à présent.
Si vous avez bien suivi, je ne vous parlerai pas de la fin,
puisque les tomes 4 et 5 sortent dans 15 jours. Vous pouvez donc me lire sans
crainte ^-.
Je vais commencer par ce qui m’a vraiment plu dans ce pavé
numérique (750 pages prévues !).
Je chipoterai ensuite, comme à mon habitude.
Elle est attachante, avide de tout connaître, tout en étant
désintéressée.
Il n’est pas question pour elle de s’enrichir en aidant son
prochain.
Tout ce que fait Anne, c’est soigner et tout ce qu’elle apprend
doit servir à guérir davantage et soulager ceux qui la sollicite.
Cette volonté de fer va l’amener à quitter une situation qui
promettait d’être confortable pour se lancer sur les routes et aller à la
rencontre de son destin.
Son chemin sera semé d’embuches, mais elle finit par
trouver celui qui lui est destiné et ce qui faisait son moteur passe au second
plan.
Cette jolie histoire m’a
encouragée à tourner les pages et je me suis retrouvée bien vite à la fin de
chaque tome.
Chipotons à présent.
J’ai relevé quelques
erreurs de conjugaison dans le roman, mais surtout, une erreur de date car la
peste est localisé en 1300 dans le premier tome, avant d’être replacée au 15e
siècle.
J’ai également été très
énervée par la présentation des personnages reprise au début de chaque volume.
Je vous en conjure, NE LA
LISEZ PAS avant d’avoir lu le roman !!!
Une bonne partie de
l’histoire est dévoilée sans vergogne dans la description des personnages, ne
laissant aucune chance au suspens !
Après avoir lu cette
présentation, je savais déjà qui Anne allait épouser, m’interdisant toute
spéculation quant à ses prétendants. C’est vraiment dommage.
Si on ne lit pas cette
présentation, Christine Machureau nous emporte dans sa vision du Moyen Age et
cela fonctionne tout de même assez bien.
J’aurais néanmoins apprécié
des descriptions plus travaillées qui mettent en place de réels décors.
Au fil des pages, les
descriptions s’étoffent, mais il m’a manqué une vision du quartier parisien où
la famille passe plusieurs mois, ou la campagne où elle passe sa grossesse par
exemple.
Il y a également quelques
répétitions, des insistances inutiles qui interrompent l’illusion et m’ont
sorti du récit. L’éveil amoureux d’Anne, notamment, se répète d’une façon
vraiment similaire de l’un à l’autre de ses prétendants, alors que cela semble
être plus profond dans le second cas.
Le choix du narrateur
impose aussi des contraintes auxquelles l’auteur n’a pas voulu se plier.
Anne raconte sa vie,
c’est une femme du 15e siècle, instruite, mais qui a peu voyagé. Or
elle manie parfois des termes qui ne devraient pas lui être connus, comme
lorsqu’elle voit une mézouza tout en avouant qu’elle n’a pas rencontré beaucoup
de juifs dans sa vie.
Certains épisodes de sa
vie ne peuvent également être raconté puisqu’elle n’est pas présente. L’auteur
change alors de narrateur, et sans prévenir, au milieu du récit d’Anne censé
être consigné dans un cahier, un autre prend le relai pour compléter son récit.
C’est incohérent et il y
aurait sans doute moyen d’utiliser un autre personnage pour raconter cela à
Anne qui l’aurait ensuite noté elle-même.
Vous me connaissez, je
trouve toujours quelque chose pour râler.
Je le fais ici en me
disant que l’éditeur pourra sans doute corriger l’erreur de date dans une
prochaine édition, et que l’auteure, si elle me lit un jour, aura ainsi un
retour sur son travail.
Je ne le fais évidemment
pas pour vous décourager, moi qui ai regretté amèrement de ne pas avoir de wifi
sur ma liseuse le matin où j’ai terminé le tome 1 dans le train.
N’hésitez donc pas à
aller lire
un extrait du roman si celui-ci vous tente, et si vous aimez les
romans d’aventure, les héroïnes fortes et volontaires, Anne pourrait bien vous
plaire.