Un avis bien difficile à exprimer, aujourd’hui.
Ayant beaucoup entendu parler du dernier Jean d’Ormesson, notamment en le voyant à la télé, j’ai postulé à un partenariat, me disant que ce serait une bonne occasion de découvrir cet auteur que je n’avais jamais lu.
Son dernier opus semblait intéressant, les avis multiples étaient dithyrambiques, et la réflexion philosophique m’a toujours motivée.
Vous voyez que je partais dans les meilleures dispositions.
Et pourtant, cette lecture a fait un gros flop !
Ce livre est composé d’un prologue et de trois parties. Dans la première, intitulée Que la lumière soit, les chapitres « le rêve du Vieux » et « le fil du labyrinthe » alternent. Dans les premiers, Dieu s’interroge sur le monde qu’il a créé, dans les seconds, le narrateur défile l’histoire de la philosophie.
La deuxième partie, Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien, présente les réflexions du narrateur sur sa vie, et la troisième partie La mort : un commencement ? m’a semblée être une longue médiation sur la mort et ce qu’il y a après.
A la lecture de la première partie, j’ai eu l’impression d’être dans un résumé de l’histoire de la philosophie destiné à égayer les foules. Le narrateur fait défiler les personnalités, les concepts et les grandes idées sans s’y attarder et en nous fournissant des informations qui m’ont parues franchement superflues, comme celle-ci :
« D’une beauté physique remarquable, Platon sort d’une famille aristocratique et illustre. Il met en scène son maître Socrate, d’origine modeste, qui était lourd et laid » (p.65)
Bien entendu, d’Ormesson dispose de témoignages fiables pour écrire cela, il a vu des portraits d’époque et est sûr de ce qu’il affirme ! Vous me direz que nous disposons peut-être de textes, mais ne trouvez-vous pas cela étrange qu’un noble soit justement très beau, tandis qu’un manant est laid ? Et ce qui me dérange le plus, c’est que les lecteurs (comme ma maman, mon cobaye J ) qui lisent ce livre comme un traité vont croire ce genre d’affirmation rapide. Un peu de sens critique ne ferait sans doute aucun mal.
De même, les longues énumérations de Dieux ou de scientifiques m’ont laissées perplexe. A quoi sert de lister la généalogie des dieux de la vallée du Tigre et de l’Euphrate, puis des dieux égyptiens si aucun commentaire ne les accompagne ?
Et que dire du raccourci anglais – gens du nord – vikings fait à la page 52 ? Non, les Vikings qui ont conquis la Normandie n’étaient pas des anglais, pas plus qu’ils n’étaient des « Vikings ».
Malgré ce début peu engageant, j’ai poursuivi la lecture, et j’ai tenu à terminer ce livre. Comment vous en parler, si je ne l’avais pas fait ?
(Bon, je suis aussi punie de partenariat sur le forum, pour cause de retard, merci M. d’Ormesson)
Arrivée à la page 110, je me suis dit que cela s’arrangeait. Darwin « est un homme attachant et modeste », mais le discours est plus complet et l’auteur explique davantage les notions qu’il manipule. Je me suis donc intéressée aux explications données, jusqu’à ce que les considérations métaphysiques reparaissent.
Les 100 dernières pages m’ont semblées une longue réflexion de d’Ormesson sur sa vie en général, sur son sentiment face à ce qu’il en a fait et sur la mort qu’il sent proche.
Serait-ce son testament littéraire ?
En tous cas, je suis restée de marbre.
N’hésitez pas à aller lire d’autres avis, car je crois que nous ne sommes pas beaucoup à ne pas avoir aimé. Et qui sait, vous aimerez peut-être ce livre ?
Je remercie les éditions Robert Laffont pour m’avoir permis de lire un d’Ormesson, et le forum Livraddict pour l’organisation de ce partenariat.