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lundi 30 octobre 2023

L'énigme de la Stuga de Camilla Grebe

 Je poursuis mon exploration des romans de Camilla Grebe avec cet énigme de la Stuga qui n'appartient à aucune série. 
Vous pourrez donc l'écouter sans inquiétude, pas besoin de regarder s'il y en a un autre avant, vous n'avez qu'à mettre vos écouteurs et à vous laisser porter. 
 
 

 
Lykke est heureuse. 
Éditrice connue et reconnue, elle est mère de deux grands ados et mariée à un homme aimant et qu'elle aime, de surcroit auteur à succès. 
Pour la fête de l'écrevisse, plusieurs amis sont venus dans leur ferme au bord de l'eau pour passer une bonne soirée. 
Malheureusement, au matin, Lykke fait une découverte qui va faire basculer sa vie dans un cauchemar sans fin... 

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas lu d'histoire de chambre close. 
C'est un motif récurrent dans la littérature policière qu'on ne voit plus beaucoup, comme s'il était usé. 
Pourtant, lorsqu'il est bien manié, c'est un vrai plaisir d'essayer de décortiquer le vrai du faux et de le percer à jour. 
Et ici, c'est le cas. 
J'ai cherché longtemps la clé de l'énigme et même si je l'avais trouvé avant la fin, le récit est fin et permet au lecteur de rester en alerte pour découvrir le fin mot de cette histoire. 
C'est vraiment bien construit et on prend plaisir à essayer de jouer contre l'autrice. 

Les personnages sont aussi de ceux qu'on n'oublie pas, avec de fortes personnalités. 
Ce sont des personnages forts qu'on identifie rapidement, tout en étant aussi des "types" : l'écrivain mondain, la femme forte mais qui ne sait pas tout sur ses enfants et son mari, le et la meilleures amies... 
Ça fonctionne parfaitement et on reste suspendu à la résolution finale. 

La version audio est lu par François Hatt et Lola Naymark. 
L'un et l'autre alternent pour donner le point de vue de Lykke, et celui de l'inspecteur chargé de l'enquête. 
Cela donne vraiment une belle ambiance à ce roman car il ne s'agit pas seulement de voir les scènes de deux points de vue différents mais aussi de remonter dans le temps de l'enquête pour comprendre comment elle s'est déroulée.

Si vous cherchez une lecture policière pas trop violente, plutôt psychologique mais qui vous tienne en haleine, cela pourrait bien vous plaire !!








 

mardi 24 octobre 2023

Le commerce des allongés d'Alain Mabanckou [Livre audio]

Il y a très longtemps que j’avais envie de découvrir Alain Mabanckou.
Cet écrivain est un phénomène, et quand on l’entend parler d’un ton tonitruant, on se dit que ses textes doivent être tout aussi vivants.
J’ai enfin pu le vérifier grâce à l’écoute de ce roman très singulier. 




Liwa se réveille au cimetière du Frère-Lachaise à Pointe-Noire.
Désorienté, il tente de se repérer et de comprendre pourquoi il est là mais il a du mal à tenir debout.
Heureusement, il n’est pas seul et le comité d’accueil va le guider et lui expliquer pourquoi il est là…


C’est pratique de choisir un personnage qui n’y connaît rien à l’endroit où il vient d’atterrir !
Un autre personnage plus avisé peut ainsi lui expliquer ce qu’il doit faire, et comment fonctionne son nouvel univers.
Liwa est effectivement mort, ce n’est pas un secret dans ce texte où l’intérêt consiste justement à découvrir pourquoi.
Après avoir pris conscience de son nouvel état, fait ses adieux à sa vie, il va raconter au lecteur pourquoi il est arrivé là.  
Cette plongée dans les quelques jours qui précèdent est l’occasion de dévoiler le fonctionnement de cette société où les Riches sont très loin des Pauvres.
Liwa a mis le pied où il n’aurait pas dû et le retour de bâton a été terrible.

L’écriture d’Alain Mabanckou est vive, expressive, et comme l’auteur prend lui même en charge la lecture du livre audio, on a vraiment l’impression qu’il nous raconte cette histoire en direct.
Quand l’auteur est aussi emblématique, c’est vraiment un plaisir supplémentaire de l’écouter.

Je vous conseille donc cette lecture sans réserve et encore plus en version audio avec la voix d’Alain Mabanckou dans les oreilles !!


 
 
  

#netgalley 

vendredi 6 octobre 2023

Les dames de Marlow enquêtent, tome 2 : Il suffira d'un cygne de Robert Thorogood

Ah les cosy mystery !
C’est un genre en pleine expansion, rempli de pâtisseries, de salons confortables, et de jolies histoires.
Comme le nombre de romans relevant de cette catégorie augmente chaque mois, quand l’un d’entre eux sort du lot, j’ai tout de suite envie de sauter dessus !
J’ai donc dévoré les deux premiers tomes des Dames de Marlow avec gourmandise.
 
 
 



Judith adore se baigner nue dans la Tamise tous les matins et boire un peu trop de whisky.
Il faut dire que le fleuve est au bout de son jardin !
Le reste du temps, cette septuagénaire célibataire conçoit des grilles de mots croisés, et se passionne pour les meurtres commis dans sa petite ville.
Elle réussit chaque fois à embarquer Suzie, un peu paumée dans la vie et en quête d’un soupçon de frisson, et la femme du vicaire Becks qui râle beaucoup mais se fait rarement prier pour participer.
Par un concours de circonstance dont elle a le secret, Judith se retrouve à la garden party du lord de la ville organisée pour son mariage, quand soudain, un cri retentit !


Une septuagénaire cruciverbiste, ça, il fallait quand même y penser !
Robert Thorogood… fait fort en choisissant une héroïne vraiment peu commune pour cette série de romans dont les 3 premiers tomes ont été traduits en français.
Judith est attachante, un peu excentrique, mais vraiment sympathique.
Elle fourre son nez partout avec une désinvolture touchante.
On pourrait parfois se demander si l’auteur ne prend pas un peu trop de liberté avec la réalité, mais il arrive toujours à trouver une pirouette.

Les 3 détectives amatrices sont ainsi promues auxiliaires de la police en un tour de main pour justifier leur présence sur certains lieux, et on y croit parce que le plaisir de cette histoire prend le dessus !

Dans ce tome 2, l’enquête piétine, les indices sont maigres, il y a des fausses pistes, beaucoup de suspects et plusieurs assassinats.
En quelques pages, on se prend d’affection pour certains suspects et on espère ardemment qu’ils ne sont pas coupables.

Tout le talent de l’auteur est effectivement là.
Il sait brosser un portrait rapide de ses personnages, leur donner une épaisseur tout en ne dévoilant pas tout de leur personnalité.
Il y a une histoire derrière l’histoire et ce n’est pas seulement le meurtre qui intéresse le lecteur, mais les relations entre les personnages, leur vie personnelle, leur passé.

Vous l’aurez compris, on passe un très bon moment dans ces pages so british avec un soupçon d’excentricité rafraichissante !
N’hésitez pas à plonger dans cette série comme Judith plonge dans la Tamise !
Quant à moi, je suis impatiente d’en découvrir davantage et le tome 3 est sur ma liste des romans à lire cet hiver !






 



mercredi 4 octobre 2023

Mon boss est nul, mais je le soigne de Gaël-Chatelain-Berry

Et si on essayait de mieux vivre au travail ? 
C'est ce que propose ce livre en réfléchissant à un point crucial du travail en équipe : le management !
 
 
 

 
 
Vous avez un boss pénible ? Vous managez une équipe et vous voulez le faire le mieux possible ? 
Ce livre peut être fait pour vous ! 
 
Gaël Chatelain nous propose de considérer "Bob", le manager absolu, celui qui compile tous les défauts des managers et est tellement insupportable qu'il ne pourrait pas exister (on l'espère en tout cas !). 
Le projet est simple : transformer Bob en un manager bienveillant ! 
C'est simple, mais pas évident, vous en conviendrez sans doute avec moi !
 
Après une description du comportement de Bob, vous pourrez faire un quizz pour savoir quel type de boss vous pourriez être. 
Le livre fourmille également de trucs et astuces, de bons conseils pour valoriser la créativité, créer une bonne ambiance et faire en sorte que le travail d'équipe fonctionne le mieux possible. 
C'est clair, simple mais pas simpliste et ça fonctionne plutôt bien. 
Évidemment, révolutionner son management en un clin d’œil n'est pas possible mais adopter de nouveaux modes de fonctionnement se fait progressivement; 
 Si vous êtes du côté des managés, c'est aussi l'occasion de mettre en place quelques petites choses qui vous permettront de mieux vivre quelque soit le comportement du "boss".
 
L'auteur lit lui-même son livre et c'est une bonne idée. 
Le texte étant plein de petites piques humoristiques, cela lui permet de les mettre en valeur et on se surprend à sourire, ce qui rend la lecture plus agréable. 
On a également l'impression qu'il est en train de nous parler.
 
C'est donc un ouvrage pratique et spécialisé, mais qui s'écoute très bien et peut correspondre à beaucoup de lecteurs qui veulent faire évoluer un peu leur environnement de travail.








vendredi 8 septembre 2023

Mythos de Stephen Fry

Pour ce billet, je vais vous demander de remonter loin dans le temps, lors de votre adolescence.

Étiez-vous fan de mythologie greco-romaine ? 
Avez-vous lu toutes les histoires de mythologie qui vous tombaient dans les mains ? 
Connaissez-vous par coeur les relations entre Achille, Médée, Ariane ou Ulysse ? 
 
Si la réponse est oui, ce livre est fait pour vous !!
Et si la réponse est non 😂, il peut aussi être fait pour vous car on se laisse vite prendre à ces histoires ! 
 
 

Stéphan Fry nous propose ainsi de reprendre les histoires qui peuplent la mythologie depuis le début.
Que s’est-il passé bien avant Zeus où les déboires d’Ulysse ? Quels sont les liens de filiation entre tous les dieux ? Comment passe-t-on des titans aux dieux ? Qui était marié avec qui ?

Ce sont tous ces récits qui sont narrés ici avec un texte fluide, précis et descriptif.
L’auteur raconte la haine des uns et l’amour des autres, les aventures, les complots, les amours et les rejets...
Cela pourrait être complexe (ça l’est assurément), mais le récit suit une chronologie précise, les dieux et les déesses apparaissent les uns après les autres et c’est finalement très clairs, comme une grande famille qui se dessine petit à petit.

Quand on a quelques notions de mythologie, certains mystères s’estompent et on comprend mieux l’enchaînement de certains événements.
Si ce n’est pas le cas, on découvre des dizaines de petites histoires qui forment la grande.
Les dieux sont humains, rarement grands, souvent pris dans la tourmente.
Certains s’en sortent mieux que d’autres, et on se prend à espérer, à trembler pour quelques uns.

La version audio sera parfaite pour découvrir ces histoires en douceur.
Pendant les 13h d’écoute, on s’installe dans ces histoires petites et grandes et on a envie de retrouver les personnages et la lecture de Frédéric Souterelle pour se replonger dans ces histoires.


Cela pourra être une lecture de rentrée parfaite pour penser à autre chose, ou une distraction très agréable pour plus tard.  
C'est aussi un livre audio parfait pour nos ados passionnés car il s'écoute sans problème mais il y a quelques scènes où les hommes ne sont pas tendres avec les femmes. 








lundi 12 juin 2023

L'homme qui aimait les plantes de S.Piatzszek et B.Blary

Je commence une petite semaine "BD" avec ce très joli titre "L'homme qui aimait les plantes". 
Ce livre est assez particulier. 
Publié dans la collection Quadrants du groupe Delcourt Soleil, il comporte un petit bandeau "la médecine autrement". 
Il y avait là de quoi m'attirer fortement !
 
 
 

 
L'histoire racontée ici est celle de Jacques Fleurentin, ethnopharmacologue qui a consacré son existence aux plantes qui soignent. 
Il a parcouru le monde pour dégotter les plantes les plus lointaines et pour documenter l'utilisation que les populations locales en font. 
Cela lui a permis de participer grandement à la constitution d'un répertoire de plantes et surtout, d'un répertoire d'usages qui permettent de garder une trace très utile quand on veut revenir à des soins plus naturels, ou en tout cas, moins de synthèse.
 
Mais dans cette bande dessinée, c'est la couverture aquarellée qui m'a tout de suite attirée !! 
La promesse d'un album aux couleurs douces est parfaitement tenue !
Le dessin est vif, descriptif (c'est une BD documentaire, ça correspond bien), et certaines pages qui se déploie sur tout l'espace promettent de belles vues de paysages, de plantes ou de voyages ! 
 
Et d'ailleurs, parlons-en des plantes. 
Plusieurs d'entre elles sont illustrées dans le livre, à la manière des planches de botanique du 19e siècle. 
On en apprend ainsi davantage sur la plante et ses usages, même s'il n'est pas du tout question ici de faire un traité d'herboristerie. 
 
Le sujet est traité avec soin, en 88 pages qui vont vite (c'est la vie d'un homme, il y a beaucoup à dire) mais qui permettent aussi de bien comprendre son parcours, ce qui l'a motivé dans la vie. 
On croise quelques personnes connues, mais ce n'est pas le plus important. 
Les inconnus, les nomades, les guérisseurs de village sont finalement ceux qui détiennent le savoir et méritent l'écoute et le respect. 

C'est donc une très jolie découverte que je vous conseille sans hésiter !
 











vendredi 9 juin 2023

L'eau du lac n'est jamais douce de Giulia Caminito 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Oups ! Je crois que ce roman m’a inspiré un billet à rallonge !!
Sans doute ai-je essayé de comprendre ce qui m’a empêché de vraiment aimer mon écoute, car je dois avouer que je reste indécise.
L’histoire est forte et ne laisse pas indifférent, mais je n’ai pas réussi à avoir réellement de l’empathie pour la narratrice.  



Antonia est une femme forte.
Elle fait des petits boulots pour maintenir sa famille à flot, nourrir ses quatre enfants et son mari handicapé.
La vie ne lui fait pas de cadeau et elle doit se battre sans cesse pour ne pas sombrer.
Sa fille raconte les combats, les victoires et ce qu’elle ressent face à cette mère autoritaire qui lui impose sa façon de voir les choses.
Elle raconte aussi sa vie, l’école, le lycée, ses amis, ses petites et grandes révoltes…

Giulia Caminito tente ici de croiser les portraits de plusieurs femmes.
Il y a d’abord sa mère, Antonia, une femme forte, énergique, volontaire qui se débrouille pour que sa famille survive avec très peu.
Antonia est sèche et dure mais elle doit faire vivre ses quatre enfants, son mari handicapé.
Elle ne tolère aucun écart et tente d’enseigner l’honnêteté et la valeur du travail à ses enfants.
Puis il y a elle-même enfant puis adolescente, jeune fille un peu paumée et en quête d’elle-même.
Et il y a les amies, Iris, Carlotta et les autres, chacune avec ses défauts et ses qualités, de passage ou pour longtemps.
Dans la postface, l’autrice indique qu’elle a voulu parler de sa mère, d’elle-même et d’Iris, sa grande amie.
J’avoue avoir été surprise car si Iris a une grande place, d’autres jeunes femmes sont également très présentes.


C’est aussi un roman à la première personne.
La narratrice n’est pas une copie conforme de l’autrice.
Elle lui emprunte apparemment beaucoup de traits et d’actions mais ce n’est pas une autobiographie.
De même, le portrait de sa mère est accompagné d’adaptations, notamment pour les lieux ou certains évènements.
Ce choix de focalisation nous plonge littéralement dans les pensée de cette jeune femme en pleine construction, à la recherche de repères et de certitudes.
Elle se débat avec une violence qu’elle sent sourdre en elle, tout en ne sachant pas comment la canaliser.
Ce qui m’a particulièrement frappé, ce sont les passages où elle explique comment elle se voit et comment elle ressent les situations, puis les commentaires des gens qui la côtoient et qui ont ressenti ou observé autre chose.
Rien n’est lisse et on peut parfois se tromper lourdement sur les pensées des gens qui vivent proches de nous.

L’autrice tente aussi le portrait d’une époque en évoquant le décalage de sa narratrice avec ce que vivent les autres jeunes.
En disant qu’elle n’a pas de portable, elle peut dire que tous ses camarades en avaient, et décrire ces nouveaux rituels de communications que l’on connait tous aujourd’hui.
Elle décrit cette partie de la population qui n’a accès à rien au milieu de l’opulence d’autres familles qui ne semblent pas s’en rendre compte.
Elle évoque enfin comment sa mère la pousse pour qu’elle fasse des études, et l’échec qui menace car aucune des deux n’a les codes pour aller au bout de cette ambition.

Malheureusement, j’ai trouvé cela très long, très négatif et je n’ai pas bien vu ce que Giulia Caminito voulait nous montrer.
La narratrice ne supporte rien, ni sa mère qui tente de maintenir la famille à flot, ni une partie de ses amis.
Elle grandit en détestant tout et tout le monde.
Évidemment, sa vie n’est pas simple et on imagine très bien (voire on se souvient d’avoir vécu cela) que les économies permanentes, la récup, le peu de moyen, ce n’est pas agréable quand on est une adolescente qui ne demande qu’à vivre sa vie.
Mais elle évoque ses frères qui, eux, s’en accommodent très bien, comme deux idiots qui ne réfléchissent pas assez.
Cette vision négative de tout affaiblit le récit et donne envie de lui remettre les idées en place.
Et puis il y a ces listes, interminables, trop nombreuses.
C’est un choix littéraire qui peut se justifier mais elle fait des listes pour tout !
Je trouvais déjà le livre un peu long, mais chacune d’entre elles m’achevaient 😆.

La version audio vient heureusement sauver un peu le roman et permet de le terminer, même si ce ne sera clairement pas un coup de cœur (mais il faut bien qu’il y ait des romans à mettre dans le bas du classement du prix Audiolib !).
Florine Orphelin apporte de la douceur à ce récit un peu dur.
Elle lit le texte en gardant une retenue qui n’en rajoute pas lorsque la narratrice se fait très critique et c’est assez bienvenue.


Si mon avis est mitigé, c’est sans doute que j’apprécie peu ces romans pendant lesquels je me demande où l’auteur veut en venir.
Si vous aimez les portraits d’une époque, les récits de femmes, cela pourrait bien vous plaire.

 


 
 





 

 

lundi 5 juin 2023

Les rois maudits de Maurice Druon - Tome 1, Le roi de fer 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Quand j’étais petite, le mardi soir, je dormais chez ma mamie. 
C’est d’ailleurs très drôle de repenser à cela puisque je l’ai fait une dernière fois il y a quelques semaines, juste avant de lui dire au revoir… 
Mais revenons à nos rois. 
Il me semble qu’un vieux téléfilm était passé à la télé et que ma grand-mère qui a toujours beaucoup lu m’avait vanté les livres et le talent de Maurice Druon ! 
La série de romans était ensuite restée dans ma mémoire comme un Graal, le top des romans historiques qu’il fallait lire au moins une fois dans sa vie. 
J’ai ensuite fait des études de lettres et j’ai retrouvé Maurice Druon cité aux côtés de Walter Scott, star absolu du genre. 
La présence du tome 1 dans la sélection du Prix Audiolib était donc une très belle surprise !! 

 


 

 En visite auprès de la reine d’Angleterre, fille du roi de France Philippe le Bel, Robert d’Artois lui rapporte les agissements de ses belles-sœurs qu’elle apprécie fort peu. 
A Paris, les jeunes femmes se conduisent librement et ne semblent pas se soucier de l’honneur lié à leur rang. 
Il n’en faut pas plus pour qu’Isabelle de France voit là un moyen d’obtenir ce qu’elle veut…


Avez-vous vu le Trône de fer ?
L’auteur indique volontiers qu’il est fan des Rois Maudits et qu’il s’en est inspiré pour son propre récit. 
Je n’ai pas encore cédé à l’engouement pour cette série, mais si vous l’avez vu, ce serait dommage de ne pas aller lire directement ce récrit très connu des aficionados des romans historiques de la grande époque ! 
Et si vous ne l’avez pas lu, il y a de fortes chances pour que la tour de Nesle, ou la malédiction des Templiers vous disent quelque chose, ou que vous ayez croisé une des multiples adaptations télévisées. 

Le récit de ce tome 1 s’articule autour de deux évènements majeurs, le procès des Templiers et les accusations d’adultères de trois belles-filles du roi Philippe le Bel. 
Ce sont deux épisodes importants, notamment le procès puisque le chef des Templiers a maudit le roi, malédiction qui est restée dans les mémoires. 
Evidemment, si vous êtes un(e) adepte pur et dur de la vérité historique, ce récit pourrait vous paraître bien loin des sources historiques mais les années ayant passé depuis ces évènements, autant se faire plaisir avec un bon roman ! (Et puis c’est toujours un peu le défaut des romans historiques, il faut l’accepter). 
Une fois passées ces précautions, le texte est agréable, fluide. 
Maurice Druon a une plume agile, qui nous plonge directement au cœur de l’action.
Le texte est moins suranné que je ne le pensais et ce fut une belle surprise. 
C’est un roman qui se lit d’une traite, sans temps mort bien que l’action suive des rythmes différents. 
Il y a des complots, des alliances, des trahisons, des rivalités, des perfidies. 
J’ai parfois regretté que les personnages ne soient pas plus travaillés mais les tomes suivants permettent sans doute de développer leur personnalité. 
L’auteur répond parfaitement aux codes du genre en suivant plusieurs fils narratifs, avec de nombreux personnages aux noms connus. 
La trame s’appuie sur les sources historiques et brode autour, avec une volonté évidente de créer des scènes visuelles, de planter un décor et créer une atmosphère. 
C’est finalement un roman assez visuel, où il y a beaucoup d’actions en peu de mots, ce qui est sans doute la force de Maurice Druon. 
Le livre audio sert bien le roman avec une version qui m’a paru correspondre à l’atmosphère du roman et à un style tout de même un peu ancré dans une époque, même si cela reste très léger. 
La lecture de Jérémie Covillault est calme, mais grave, il n’y a pas d’emphase inutile, c’est parfait. 

Si vous aimez les romans historiques, je vous conseille donc ce premier tome d’une série que je poursuivrai très probablement pour savoir ce qui est arrivé ensuite à tous ces personnages ! 





 

 

 
 





 

vendredi 2 juin 2023

Blizzard de Marie Vingtras 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Il y a parfois des romans dont le résumé de présentation fait fuir le lecteur.
Et quel dommage !
Si celui-ci n’avait pas fait partie du Prix Audiolib, j’aurais manqué un très bon récit ! 
 
 

 
Alors que le blizzard se déchaine à l’extérieur, Benedict s’aperçoit que Bess est sorti avec le petit Thomas.
Aidé par Cole, ils se lancent à leur recherche dans un paysage où tout repère a disparu, avec un espoir qui diminue de minute en minute.
Le blizzard avale tout et on ne peut savoir ce qui parviendra à en sortir… 
 
J’ai abordé ce récit avec une peur profonde liée à cette disparition d’enfant annoncée dès le début.
Difficile de rester indifférent face à ces personnages qui se lancent dans une situation si dangereuse à cause d’une jeune femme écervelée qui est sortie en plein blizzard !
Mais le récit bifurque et nous emporte dans les vies des quatre personnages dont chaque chapitre retrace les pensées et la vie passée.
Il y a Benedict qui a grandit là et ne pourrait pas vivre ailleurs, Cole qui est venu chercher la tranquilité, Freeman qui semble incongru dans ces grands espaces, et Bess qui a suivi Benedict mais n’est pas vraiment à sa place non plus.
Chacun se cherche, semble en suspens, et leur quête dans la neige, dans cet univers où tout est blanc et rien ne se distingue, va leur permettre de dévoiler ce qu’il y a au fond d’eux.
Chaque histoire est vraiment singulière.
Il y a un ancien soldat noir qui a fait la guerre du Vietnam, un vieux trappeur bourru, un jeune trappeur qui tente de reconstruire sa vie, une femme pas vraiment adapté à la situation dans laquelle elle se trouve et au passé lourd à porter.
On a très envie que le récit avance pour savoir où est le jeune garçon, s’ils vont le retrouver, mais on se retrouve pris aussi par les histoires singulières et les tensions multiples finissent par se conjuguer !
Et je pense que c’est là la grande qualité de Marie Vingtras.
Elle parvient à nous donner envie de poursuivre pour plusieurs raisons en mêlant les fils de l’histoire.
C’est très cohérent, bien ficelé, et on termine le roman en reprenant notre souffle ! 
 
Chaque chapitre est classiquement titré du nom du personnage qui va parler, et la version audio est lu par plusieurs comédiens, ce qui facilite le repérage. 
Stéphane Boucher, Alice de Lencquesaing, Patrick Mille et Sébastien Pouderoux s’associent pour proposer une version audio bien équilibrée, où les quatre lecteurs adoptent un rythme et un ton qui se marient bien entre eux.
On distingue qui parle tout en n’étant pas gêné par le changement de lecteur.
Je vous conseille la version audio, notamment si vous voulez tester ce format ! 
 
En bref, c’est donc un roman très étonnant mais vraiment pas mal !
Je me suis demandé au début de mon écoute si j’allais aimé, mais une fois terminé, la réponse était clairement oui.
Ne soyez pas arrêté par le résumé, ce serait dommage !! 
 
 
 
 

 
 
 







lundi 29 mai 2023

Notre part de nuit de Mariana Enriquez 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Cette année, dans la sélection du Prix audiolib, il y avait un pavé ! 
Mais c'est bien aussi les pavés. 
Cela permet de s'immerger dans une histoire, de bien connaitre les personnages. 
Et quelle histoire ici !!  
 
 

 
Juan et Gaspard traversent l’Argentine en voiture pour se rendre à une réunion familiale. Gaspard a perdu sa mère récemment et avec son père, Juan, ils doivent trouver un nouvel équilibre.
La route défile mais Juan est malade et c’est parfois difficile.
D’étapes en étapes, leur vie se dévoile, révélant d’étranges pouvoirs qui leur permettraient de manipuler une force étrange et maléfique…
 
27 h d’écoute !
Pour le prix Audiolib, je classe généralement les livres par temps d’écoute quand je les reçois.
J’essaie d’écouter les plus longs en dernier pour pouvoir rester dans les temps.
J’avais donc placé Notre part de nuit en dernier parce que… quand même… 27 heures quoi !
Et même 27h43 !
Et vous savez quoi ?
Il aurait duré plus longtemps, j’aurais tout écouté !
J’avais tellement envie de rester encore avec Gaspard, de savoir ce qu’il se passe ensuite, comment tout cela évolue.
Mais bon, le roman est terminé, il faut passer à d’autres pages (tâche ô combien difficile après ce pavé !).
 
Et pourtant, il y avait une autre raison pour que je sois frileuse au début de mon écoute.
L’aspect fantastique est très très marqué dans ce récit.
Il est question de démons, de magie, de tarot, il y a des passages vraiment durs où l’autrice évoque des tortures et des mutilations (heureusement pas si souvent).
On suit les personnages à différentes époques de leur vie, et cela pourrait paraitre suffisant mais cet aspect fantastique s’y mêle et prend une vraie place.
Et puis finalement, on accepte ce que Mariana Enriquez nous raconte comme une possibilité.
On y croit et on cherche les petites manifestations obscures qui sont dispatchées dans le roman. 
 
Vous l’aurez compris, Notre part de nuit est un roman assez inclassable, très étonnant et vraiment original par son sujet. 
C’est un roman indéfinissable, fantastique mais crédible, très sombre et rempli de rebondissements tragiques. 

C’est aussi un roman polyphonique, qui prend son temps et ses aises et on aime se plonger dans cet histoire, attiré par le récit comme les personnages sont attirés par l’obscurité.
Mariana Enriquez n’oublie pas pour autant de donner un cadre à son histoire et on y croise Bowie, dans l’Angleterre des années 70, la dictature argentine des années 80, le sida dans les années 90. 
 
La version audio est lue par Féodor Atkine, Clara Brajtman et Françoise Cadol.
Ces trois voix correspondent à trois temps du récit où la narration est prise en charge par des personnages différents.
Elles s’accordent bien, donnent un rythme au roman et permettent d’éviter la lassitude au bout de plusieurs heures d’écoute.
Ce sont aussi des voix qui s’écoutent avec plaisir, sans emphase mais avec un ton bien adapté au récit. 
Et comme toujours Feodor Atkine restera pour moi la voix de ce roman que j'entends encore quand je me remémore certains passages ! 
 
Je vous conseille donc sans réserve ce roman pavé mais néanmoins très digeste.
Pour l’été sur la plage, l’hiver au coin du feu, l’automne à la fenêtre ou le printemps au jardin, il vous ravira en toutes saisons !
Quant à moi, je m’en vais réécouter la dernière heure du roman pour retrouver Gaspard et mettre tous les morceaux du puzzle à leur place !
 
 
 
 

 
 
 





  
 
 
 
Et ce sera ma 4e participation au challenge Petit Bac d'Enna avec un moment de la journée :)


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


lundi 22 mai 2023

Le carré des indigents d'Hugues Pagan 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]

Un petit polar, ça vous dit ?
Attention, celui-ci nous emporte directement dans les années 1970, sous Pompidou, quand on fumait encore n’importe où et qu’il était de bon ton de cantonner les femmes au secrétariat !!
 
 



Une petite ville de province, 1973, Schneider revient pour prendre la tête du groupe de la crim.
Alors qu’il prend ses marques, une jeune fille est signalée disparue.
On la retrouve quelques heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres de son scooter, assassinée.
L’enquête démarre sans indice flagrant, mais il en est sûre, il ne s’agit pas d’un rôdeur…


Schneider est un type grand, habillé avec soin, sec et détaché comme on en voyait dans ces films de flic qui repassaient encore et encore à la télé dans les années 80 et 90.
Ces yeux gris fascinent et semblent être la seule partie de son corps qui varie selon l’humeur et le temps.
Mais Schneider est un bon flic, un de ceux qui ne lâchent pas leur gibier et qui l’attrapent à tous les coups.
Et le lecteur se laisse aller à se fondre dans ces pages si visuelles, si imagées.
La version audio renforce peut-être cet effet car je n’ai pas eu l’impression de lire un texte.
J’ai visualisé chaque scène, et le souvenir qu’il me reste est composé d’images, de scènes, comme si je l’avais découvert en version filmée.
Hugues Pagan parvient ici à nous conduire dans son univers sans fioriture, mais avec un soin donné à l’atmosphère, à une ambiance qui m’a rappelé bien des souvenirs de soirée devant la télé.

L’histoire en elle-même est néanmoins assez classique.
Un meurtre, un enquêteur hors-pair, la ville et ses habitants qui semblent se liguer contre lui (mais pas trop quand même).
L’auteur s’amuse avec les codes du polar urbain, comme pour l’arrive à la gare, où Schneider a la sensation que la vile ne le laissera jamais partir vivant.
C’est aussi un retour aux sources, puisqu’il revient dans la ville de sa jeunesse, ce qui lui permet de connaître déjà les notables de la ville, ce qui est quand même bien pratique et également intrigant pour le lecteur qui se demande quels secrets il a à cacher.
Rien de novateur, donc, mais un hommage très bien fait, un style bien maitrisé et une histoire qui laisse beaucoup d’images et d’impressions.

La lecture de Cyril Romoli est juste, avec une voix parfaitement adaptée pour ce style de roman.
Il n’en fait pas trop, on le suit avec plaisir et il sait maintenir l’attention du lecteur.
J’ai aimé qu’il me laisse le champ libre pour décider moi-même de l’intensité des différentes scènes crées par l’auteur.

En bref, si vous aimez les polars, celui-ci pourrait bien vous plaire !
Par contre, vous pourrez vous dispenser de l’introduction sans problème.
L’auteur a demandé à Michel Embareck de préfacer son roman, ce qui donne un petit chapitre bizarre, voire même un peu effrayant notamment parce qu’il utilise des mots rares pour décrire certains éléments.
Je suis d’ordinaire plutôt favorable à l’utilisation de ces mots qui risquent de finir dans l’oubli, mais là, dans une préface, on a peur que tout le roman soit incompréhensible et cela donne envie d’aller lire autre chose.
Mais passé ces premières pages, rassurez-vous, tout ira bien ! 





 
 
 





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