lundi 30 octobre 2023
L'énigme de la Stuga de Camilla Grebe
mardi 24 octobre 2023
Le commerce des allongés d'Alain Mabanckou [Livre audio]
Cet écrivain est un phénomène, et quand on l’entend parler d’un ton tonitruant, on se dit que ses textes doivent être tout aussi vivants.
J’ai enfin pu le vérifier grâce à l’écoute de ce roman très singulier.
Désorienté, il tente de se repérer et de comprendre pourquoi il est là mais il a du mal à tenir debout.
Heureusement, il n’est pas seul et le comité d’accueil va le guider et lui expliquer pourquoi il est là…
C’est pratique de choisir un personnage qui n’y connaît rien à l’endroit où il vient d’atterrir !
Un autre personnage plus avisé peut ainsi lui expliquer ce qu’il doit faire, et comment fonctionne son nouvel univers.
Après avoir pris conscience de son nouvel état, fait ses adieux à sa vie, il va raconter au lecteur pourquoi il est arrivé là.
Cette plongée dans les quelques jours qui précèdent est l’occasion de dévoiler le fonctionnement de cette société où les Riches sont très loin des Pauvres.
Liwa a mis le pied où il n’aurait pas dû et le retour de bâton a été terrible.
L’écriture d’Alain Mabanckou est vive, expressive, et comme l’auteur prend lui même en charge la lecture du livre audio, on a vraiment l’impression qu’il nous raconte cette histoire en direct.
Quand l’auteur est aussi emblématique, c’est vraiment un plaisir supplémentaire de l’écouter.
Je vous conseille donc cette lecture sans réserve et encore plus en version audio avec la voix d’Alain Mabanckou dans les oreilles !!
vendredi 6 octobre 2023
Les dames de Marlow enquêtent, tome 2 : Il suffira d'un cygne de Robert Thorogood
C’est un genre en pleine expansion, rempli de pâtisseries, de salons confortables, et de jolies histoires.
Comme le nombre de romans relevant de cette catégorie augmente chaque mois, quand l’un d’entre eux sort du lot, j’ai tout de suite envie de sauter dessus !
J’ai donc dévoré les deux premiers tomes des Dames de Marlow avec gourmandise.
Judith adore se baigner nue dans la Tamise tous les matins et boire un peu trop de whisky.
Il faut dire que le fleuve est au bout de son jardin !
Le reste du temps, cette septuagénaire célibataire conçoit des grilles de mots croisés, et se passionne pour les meurtres commis dans sa petite ville.
Elle réussit chaque fois à embarquer Suzie, un peu paumée dans la vie et en quête d’un soupçon de frisson, et la femme du vicaire Becks qui râle beaucoup mais se fait rarement prier pour participer.
Par un concours de circonstance dont elle a le secret, Judith se retrouve à la garden party du lord de la ville organisée pour son mariage, quand soudain, un cri retentit !
Une septuagénaire cruciverbiste, ça, il fallait quand même y penser !
Robert Thorogood… fait fort en choisissant une héroïne vraiment peu commune pour cette série de romans dont les 3 premiers tomes ont été traduits en français.
Judith est attachante, un peu excentrique, mais vraiment sympathique.
Elle fourre son nez partout avec une désinvolture touchante.
On pourrait parfois se demander si l’auteur ne prend pas un peu trop de liberté avec la réalité, mais il arrive toujours à trouver une pirouette.
Les 3 détectives amatrices sont ainsi promues auxiliaires de la police en un tour de main pour justifier leur présence sur certains lieux, et on y croit parce que le plaisir de cette histoire prend le dessus !
Dans ce tome 2, l’enquête piétine, les indices sont maigres, il y a des fausses pistes, beaucoup de suspects et plusieurs assassinats.
En quelques pages, on se prend d’affection pour certains suspects et on espère ardemment qu’ils ne sont pas coupables.
Tout le talent de l’auteur est effectivement là.
Il sait brosser un portrait rapide de ses personnages, leur donner une épaisseur tout en ne dévoilant pas tout de leur personnalité.
Il y a une histoire derrière l’histoire et ce n’est pas seulement le meurtre qui intéresse le lecteur, mais les relations entre les personnages, leur vie personnelle, leur passé.
Vous l’aurez compris, on passe un très bon moment dans ces pages so british avec un soupçon d’excentricité rafraichissante !
N’hésitez pas à plonger dans cette série comme Judith plonge dans la Tamise !
Quant à moi, je suis impatiente d’en découvrir davantage et le tome 3 est sur ma liste des romans à lire cet hiver !
mercredi 4 octobre 2023
Mon boss est nul, mais je le soigne de Gaël-Chatelain-Berry
vendredi 8 septembre 2023
Mythos de Stephen Fry
Pour ce billet, je vais vous demander de remonter loin dans le temps, lors de votre adolescence.
Stéphan Fry nous propose ainsi de reprendre les histoires qui peuplent la mythologie depuis le début.
Que s’est-il passé bien avant Zeus où les déboires d’Ulysse ? Quels sont les liens de filiation entre tous les dieux ? Comment passe-t-on des titans aux dieux ? Qui était marié avec qui ?
Ce sont tous ces récits qui sont narrés ici avec un texte fluide, précis et descriptif.
L’auteur raconte la haine des uns et l’amour des autres, les aventures, les complots, les amours et les rejets...
Cela pourrait être complexe (ça l’est assurément), mais le récit suit une chronologie précise, les dieux et les déesses apparaissent les uns après les autres et c’est finalement très clairs, comme une grande famille qui se dessine petit à petit.
Quand on a quelques notions de mythologie, certains mystères s’estompent et on comprend mieux l’enchaînement de certains événements.
Si ce n’est pas le cas, on découvre des dizaines de petites histoires qui forment la grande.
Les dieux sont humains, rarement grands, souvent pris dans la tourmente.
Certains s’en sortent mieux que d’autres, et on se prend à espérer, à trembler pour quelques uns.
La version audio sera parfaite pour découvrir ces histoires en douceur.
Pendant les 13h d’écoute, on s’installe dans ces histoires petites et grandes et on a envie de retrouver les personnages et la lecture de Frédéric Souterelle pour se replonger dans ces histoires.
lundi 12 juin 2023
L'homme qui aimait les plantes de S.Piatzszek et B.Blary
vendredi 9 juin 2023
L'eau du lac n'est jamais douce de Giulia Caminito 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
Oups ! Je crois que ce roman m’a inspiré un billet à rallonge !!
Sans doute ai-je essayé de comprendre ce qui m’a empêché de vraiment aimer mon écoute, car je dois avouer que je reste indécise.
L’histoire est forte et ne laisse pas indifférent, mais je n’ai pas réussi à avoir réellement de l’empathie pour la narratrice.
Antonia est une femme forte.
Elle fait des petits boulots pour maintenir sa famille à flot, nourrir ses quatre enfants et son mari handicapé.
La vie ne lui fait pas de cadeau et elle doit se battre sans cesse pour ne pas sombrer.
Sa fille raconte les combats, les victoires et ce qu’elle ressent face à cette mère autoritaire qui lui impose sa façon de voir les choses.
Elle raconte aussi sa vie, l’école, le lycée, ses amis, ses petites et grandes révoltes…
Giulia Caminito tente ici de croiser les portraits de plusieurs femmes.
Il y a d’abord sa mère, Antonia, une femme forte, énergique, volontaire qui se débrouille pour que sa famille survive avec très peu.
Antonia est sèche et dure mais elle doit faire vivre ses quatre enfants, son mari handicapé.
Elle ne tolère aucun écart et tente d’enseigner l’honnêteté et la valeur du travail à ses enfants.
Puis il y a elle-même enfant puis adolescente, jeune fille un peu paumée et en quête d’elle-même.
Et il y a les amies, Iris, Carlotta et les autres, chacune avec ses défauts et ses qualités, de passage ou pour longtemps.
Dans la postface, l’autrice indique qu’elle a voulu parler de sa mère, d’elle-même et d’Iris, sa grande amie.
J’avoue avoir été surprise car si Iris a une grande place, d’autres jeunes femmes sont également très présentes.
C’est aussi un roman à la première personne.
La narratrice n’est pas une copie conforme de l’autrice.
Elle lui emprunte apparemment beaucoup de traits et d’actions mais ce n’est pas une autobiographie.
De même, le portrait de sa mère est accompagné d’adaptations, notamment pour les lieux ou certains évènements.
Ce choix de focalisation nous plonge littéralement dans les pensée de cette jeune femme en pleine construction, à la recherche de repères et de certitudes.
Elle se débat avec une violence qu’elle sent sourdre en elle, tout en ne sachant pas comment la canaliser.
Ce qui m’a particulièrement frappé, ce sont les passages où elle explique comment elle se voit et comment elle ressent les situations, puis les commentaires des gens qui la côtoient et qui ont ressenti ou observé autre chose.
Rien n’est lisse et on peut parfois se tromper lourdement sur les pensées des gens qui vivent proches de nous.
L’autrice tente aussi le portrait d’une époque en évoquant le décalage de sa narratrice avec ce que vivent les autres jeunes.
En disant qu’elle n’a pas de portable, elle peut dire que tous ses camarades en avaient, et décrire ces nouveaux rituels de communications que l’on connait tous aujourd’hui.
Elle décrit cette partie de la population qui n’a accès à rien au milieu de l’opulence d’autres familles qui ne semblent pas s’en rendre compte.
Elle évoque enfin comment sa mère la pousse pour qu’elle fasse des études, et l’échec qui menace car aucune des deux n’a les codes pour aller au bout de cette ambition.
Malheureusement, j’ai trouvé cela très long, très négatif et je n’ai pas bien vu ce que Giulia Caminito voulait nous montrer.
La narratrice ne supporte rien, ni sa mère qui tente de maintenir la famille à flot, ni une partie de ses amis.
Elle grandit en détestant tout et tout le monde.
Évidemment, sa vie n’est pas simple et on imagine très bien (voire on se souvient d’avoir vécu cela) que les économies permanentes, la récup, le peu de moyen, ce n’est pas agréable quand on est une adolescente qui ne demande qu’à vivre sa vie.
Mais elle évoque ses frères qui, eux, s’en accommodent très bien, comme deux idiots qui ne réfléchissent pas assez.
Cette vision négative de tout affaiblit le récit et donne envie de lui remettre les idées en place.
Et puis il y a ces listes, interminables, trop nombreuses.
C’est un choix littéraire qui peut se justifier mais elle fait des listes pour tout !
Je trouvais déjà le livre un peu long, mais chacune d’entre elles m’achevaient 😆.
La version audio vient heureusement sauver un peu le roman et permet de le terminer, même si ce ne sera clairement pas un coup de cœur (mais il faut bien qu’il y ait des romans à mettre dans le bas du classement du prix Audiolib !).
Florine Orphelin apporte de la douceur à ce récit un peu dur.
Elle lit le texte en gardant une retenue qui n’en rajoute pas lorsque la narratrice se fait très critique et c’est assez bienvenue.
Si mon avis est mitigé, c’est sans doute que j’apprécie peu ces romans pendant lesquels je me demande où l’auteur veut en venir.
Si vous aimez les portraits d’une époque, les récits de femmes, cela pourrait bien vous plaire.
lundi 5 juin 2023
Les rois maudits de Maurice Druon - Tome 1, Le roi de fer 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
C’est d’ailleurs très drôle de repenser à cela puisque je l’ai fait une dernière fois il y a quelques semaines, juste avant de lui dire au revoir…
Mais revenons à nos rois.
Il me semble qu’un vieux téléfilm était passé à la télé et que ma grand-mère qui a toujours beaucoup lu m’avait vanté les livres et le talent de Maurice Druon !
La série de romans était ensuite restée dans ma mémoire comme un Graal, le top des romans historiques qu’il fallait lire au moins une fois dans sa vie.
J’ai ensuite fait des études de lettres et j’ai retrouvé Maurice Druon cité aux côtés de Walter Scott, star absolu du genre.
La présence du tome 1 dans la sélection du Prix Audiolib était donc une très belle surprise !!
A Paris, les jeunes femmes se conduisent librement et ne semblent pas se soucier de l’honneur lié à leur rang.
Il n’en faut pas plus pour qu’Isabelle de France voit là un moyen d’obtenir ce qu’elle veut…
L’auteur indique volontiers qu’il est fan des Rois Maudits et qu’il s’en est inspiré pour son propre récit.
Je n’ai pas encore cédé à l’engouement pour cette série, mais si vous l’avez vu, ce serait dommage de ne pas aller lire directement ce récrit très connu des aficionados des romans historiques de la grande époque !
Et si vous ne l’avez pas lu, il y a de fortes chances pour que la tour de Nesle, ou la malédiction des Templiers vous disent quelque chose, ou que vous ayez croisé une des multiples adaptations télévisées.
Le récit de ce tome 1 s’articule autour de deux évènements majeurs, le procès des Templiers et les accusations d’adultères de trois belles-filles du roi Philippe le Bel.
Ce sont deux épisodes importants, notamment le procès puisque le chef des Templiers a maudit le roi, malédiction qui est restée dans les mémoires.
Evidemment, si vous êtes un(e) adepte pur et dur de la vérité historique, ce récit pourrait vous paraître bien loin des sources historiques mais les années ayant passé depuis ces évènements, autant se faire plaisir avec un bon roman ! (Et puis c’est toujours un peu le défaut des romans historiques, il faut l’accepter).
Une fois passées ces précautions, le texte est agréable, fluide.
Maurice Druon a une plume agile, qui nous plonge directement au cœur de l’action.
Le texte est moins suranné que je ne le pensais et ce fut une belle surprise.
C’est un roman qui se lit d’une traite, sans temps mort bien que l’action suive des rythmes différents.
Il y a des complots, des alliances, des trahisons, des rivalités, des perfidies.
J’ai parfois regretté que les personnages ne soient pas plus travaillés mais les tomes suivants permettent sans doute de développer leur personnalité.
L’auteur répond parfaitement aux codes du genre en suivant plusieurs fils narratifs, avec de nombreux personnages aux noms connus.
La trame s’appuie sur les sources historiques et brode autour, avec une volonté évidente de créer des scènes visuelles, de planter un décor et créer une atmosphère.
C’est finalement un roman assez visuel, où il y a beaucoup d’actions en peu de mots, ce qui est sans doute la force de Maurice Druon.
Le livre audio sert bien le roman avec une version qui m’a paru correspondre à l’atmosphère du roman et à un style tout de même un peu ancré dans une époque, même si cela reste très léger.
La lecture de Jérémie Covillault est calme, mais grave, il n’y a pas d’emphase inutile, c’est parfait.
vendredi 2 juin 2023
Blizzard de Marie Vingtras 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
lundi 29 mai 2023
Notre part de nuit de Mariana Enriquez 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
lundi 22 mai 2023
Le carré des indigents d'Hugues Pagan 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
Attention, celui-ci nous emporte directement dans les années 1970, sous Pompidou, quand on fumait encore n’importe où et qu’il était de bon ton de cantonner les femmes au secrétariat !!
Une petite ville de province, 1973, Schneider revient pour prendre la tête du groupe de la crim.
Alors qu’il prend ses marques, une jeune fille est signalée disparue.
On la retrouve quelques heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres de son scooter, assassinée.
L’enquête démarre sans indice flagrant, mais il en est sûre, il ne s’agit pas d’un rôdeur…
Schneider est un type grand, habillé avec soin, sec et détaché comme on en voyait dans ces films de flic qui repassaient encore et encore à la télé dans les années 80 et 90.
Ces yeux gris fascinent et semblent être la seule partie de son corps qui varie selon l’humeur et le temps.
Mais Schneider est un bon flic, un de ceux qui ne lâchent pas leur gibier et qui l’attrapent à tous les coups.
Et le lecteur se laisse aller à se fondre dans ces pages si visuelles, si imagées.
La version audio renforce peut-être cet effet car je n’ai pas eu l’impression de lire un texte.
J’ai visualisé chaque scène, et le souvenir qu’il me reste est composé d’images, de scènes, comme si je l’avais découvert en version filmée.
Hugues Pagan parvient ici à nous conduire dans son univers sans fioriture, mais avec un soin donné à l’atmosphère, à une ambiance qui m’a rappelé bien des souvenirs de soirée devant la télé.
L’histoire en elle-même est néanmoins assez classique.
Un meurtre, un enquêteur hors-pair, la ville et ses habitants qui semblent se liguer contre lui (mais pas trop quand même).
L’auteur s’amuse avec les codes du polar urbain, comme pour l’arrive à la gare, où Schneider a la sensation que la vile ne le laissera jamais partir vivant.
C’est aussi un retour aux sources, puisqu’il revient dans la ville de sa jeunesse, ce qui lui permet de connaître déjà les notables de la ville, ce qui est quand même bien pratique et également intrigant pour le lecteur qui se demande quels secrets il a à cacher.
Rien de novateur, donc, mais un hommage très bien fait, un style bien maitrisé et une histoire qui laisse beaucoup d’images et d’impressions.
La lecture de Cyril Romoli est juste, avec une voix parfaitement adaptée pour ce style de roman.
Il n’en fait pas trop, on le suit avec plaisir et il sait maintenir l’attention du lecteur.
J’ai aimé qu’il me laisse le champ libre pour décider moi-même de l’intensité des différentes scènes crées par l’auteur.
En bref, si vous aimez les polars, celui-ci pourrait bien vous plaire !
Par contre, vous pourrez vous dispenser de l’introduction sans problème.
L’auteur a demandé à Michel Embareck de préfacer son roman, ce qui donne un petit chapitre bizarre, voire même un peu effrayant notamment parce qu’il utilise des mots rares pour décrire certains éléments.
Je suis d’ordinaire plutôt favorable à l’utilisation de ces mots qui risquent de finir dans l’oubli, mais là, dans une préface, on a peur que tout le roman soit incompréhensible et cela donne envie d’aller lire autre chose.
Mais passé ces premières pages, rassurez-vous, tout ira bien !