mercredi 17 décembre 2014

Le phare de P.D. James

Un roman un peu particulier aujourd'hui sur ce blog, ou plus exactement un roman lu dans des conditions particulières. 
Évidemment, cela va sans doute influencer mon avis. 
D'ailleurs, les conditions de lecture influencent peut-être toujours plus ou moins nos impressions. 

J'ai promené ce roman longtemps, dans mon sac, dans ma valise, au Pays Basque, à Paris. 
J'avais très envie de lire P.D. James, et pourtant je ne me décidais jamais, préférant d'autres romans mis aussi dans ma valise. 
Je ne sais pas si c'est l'histoire ou les billets mitigés sur le dernier roman de cette auteure, mais quelque chose me freinait. 

En mars, alors que je patientais dans ma chambre d'hôpital en attendant la naissance de ma fille, je me suis finalement décidée et j'ai ouvert ce roman. 
Et puis mademoiselle a décidée de prendre l'air et le roman a patienté longuement avant que je retrouve l'envie de le terminer. 
Alors que je tournais la dernière page de cette histoire, c'est P.D. James qui s'éteignait à 94 ans. 
Drôle de coïncidence. 

Sur l'île de Combes, de riches hommes d'affaire et des hommes politiques de premier plan trouvent un endroit propice pour prendre un peu de repos discrètement. 
Le personnel et les visiteurs signent une clause de confidentialité lorsqu'ils arrivent, et ne doivent pas parler de Combe. 
L'île est cernée de rochers, les visiteurs logent dans de petits cottages isolés. 
C'est donc l'endroit idéal. 
Mais Nathan Oliver, auteur à succès acariâtre, est retrouvé pendu en haut du phare. 
Comme l'endroit est un lieu sensible, c'est Adam Dalgliesh qui est envoyé sur place avec ses deux adjoints pour démêler les circonstances de cette mort suspecte... 

Une île ! 
Comment pourrait-on pousser le huis clos plus loin ? 
Le choix de l'auteure garantit au lecteur de pouvoir trouver le coupable parmi les personnages. 
Pas moyen de sortir un visiteur surprise ou un étranger caché dans l'auberge du coin. 
C'est déjà un très bon point, car je dois avouer que les coupables sortis du chapeau, c'est agaçant. 

Et d'ailleurs, l'histoire est elle-même bien ficelée. 
Toutes les informations sont à la disposition du lecteur, ce que je trouve toujours d'une grande politesse de la part des auteurs. 
On peut ainsi essayer de trouver soi-même et si on ne voit rien, c'est encore mieux. 

Troisième point positif, les personnages sont très attachants. 
Adam Dalgliesh est un être torturé, qui hésite beaucoup dans sa vie privée tout en étant très efficace dans son métier. 
Il m'a rappelé l'inspecteur Chen de Qiu Xiaolong car tous les deux sont poètes. 
On s'y attache très vite, comme à son inspectrice Kate dont on découvre la vie en quelques pages. 
Benton-Smith est plus mystérieux mais il vient d'arriver. 

Du coup, un point négatif apparait inévitablement. 
Le Phare est le 9e tome d'une série qui en compte 13. 
On découvre alors des personnages que le lecteur devrait déjà connaitre depuis longtemps. 
J'ai néanmoins lu le roman sans que cela ne me pose trop de problème, mais j'imagine qu'en lisant la série complète, cela doit aider. 

Un dernier point négatif concerne la lenteur du milieu du roman. 
500 pages, c'est long, et vers la page 200, l'histoire ralentit et il ne se passe pas grand chose pendant une cinquantaine de page. 
C'est là que je m'étais arrêtée, un peu après le milieu du roman. 
Et c'était dommage puisque l'histoire repart ensuite de plus belle, et les 200 dernières pages sont beaucoup plus rythmées. 

C'est donc un roman qui invite à la persévérance, qui vous plaira si vous aimez les énigmes, les huis clos venteux, les paysages de landes et la mer houleuse.




10 commentaires:

  1. J'ai beaucoup lu PD James il y a longtemps, en même temps que Ruth Rendell et je les appréciais beaucoup toutes les deux. Mais il y a longtemps que je ne suis pas retrournée à ce genre de roman policier britannique traditionnel.

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    1. Je dois t'avouer que je ne savais pas qu'elle écrivait des romans si traditionnels. Mais ça me plait de revenir de temps en temps à la simplicité des bonnes vieilles recettes.

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  2. Ouch, s'arrêter en milieu de roman c'est mauvais signe... :/

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    1. J'avais des circonstances particulières tout de même. Je ne crois pas que ce soit un critère objectif car un bébé qui vient de naitre est tout de même une occupation à plein temps ;)

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  3. Pas très envie d'être persévérant en ce moment, surtout pour un polar !

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    1. Il ne faut peut-être pas se fier à ma "pause" au milieu du roman. Ma fille venait d'arriver et j'avais autre chose à penser. Mais si c'est un roman sympa, ce n'est pas non plus un indispensable des bibliothèques il me semble.

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  4. Alors ton avis me donne à la fois envie de le tenter, et àla fois me confirme dans mon avis général sur cette auteure : J'aime ses ambiances et ses propos souvent, mais je trouve TOUJOURS un ralentissement dans le livre, souvent dû à des répétitions inutiles ou autre. J'en ai lu que 3 mais à chaque fois ce fut le cas ! Allez, je lui laisse encore sa chance pour cette fois ;-)

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    1. J'ai bien peur effectivement que ce soit un trait de l'écriture de cette auteure. On voit bien que la structure du roman est construite autour de ce ralentissement avant de repartir de plus belle ensuite. Moi j'ai acheté les trois premiers chez un bouquiniste. Il faudra que je m'habitue ;)

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  5. J'avais oublié qu'elle était décédée cette année, en effet.

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