jeudi 7 mars 2013

Encres de Chine de Qiu Xiaolong



Quant on part en vacances, il est essentiel de ne pas se tromper lorsqu’on choisit les livres qui vont alourdir sa valise.
Le meilleur moyen de le faire, c’est de choisir une valeur sure (ou de remplir sa liseuse, chose que je ferai sûrement la prochaine fois ^-^), un auteur dont on est quasiment certain d’aimer le prochain livre.
Si vous avez misé sur le bon numéro, vos siestes (indispensables dans un pays chaud) ou vos soirées (longues sans télé) seront nettement plus agréables, et vous conserverez un souvenir impérissable du roman en question, lu dans un cadre souvent enchanteur.

Avec Qiu Xiaolong, il y avait de grandes chances que je ne me sois pas trompé, mais on ne sait jamais avec les séries.
L’auteur peut avoir été moins bon pour le tome choisi, il peut y avoir une petite baisse de qualité que l’on ne peut pas prévoir.
Bon, je vous l’annonce tout de suite, la baisse de régime a eu lieu dans le tome 2.
Celui-ci est excellent !

L’inspecteur Chen a enfin pris des vacances !
Cela fait des mois qu’il ne l’a pas fait, et pour une fois, il a osé. Il faut dire qu’on lui a confié une traduction commerciale qui monopolise son temps, et ces vacances l’attendaient depuis longtemps. Cette traduction est aussi grassement payée, ce qui n’est pas négligeable.
Mais une affaire de meurtre vient perturber cette petite organisation.
L’écrivain dissidente Yue Lige a été assassinée chez elle dans des circonstances inconnues.
Le gouvernement souhaite contrôler cette affaire, et l’inspecteur Chen est sommé de revenir au travail.
Il refuse pourtant et laisse son adjoint Yu régler cette affaire.
Flatté, Yu et sa femme Peiqin vont mener l’enquête…

Il n’est jamais facile d’enchaîner les tomes, et comme je l’ai dit plus haut, le deuxième était un peu laborieux même si sa lecture restait agréable.
Mais ce troisième tome est juste parfait !
Cela tient peut-être au changement de traducteur, je ne sais pas.
Cela tient sans doute aussi au choix de l’auteur qui place Chen, son personnage principal, dans une position secondaire.
On l’a découvert pendant le premier tome, on commence à le connaître, mais ici c’est Yu qui est au cœur de l’enquête.
Ses relations avec sa femme, ses pensées, sa façon de voir la vie nous sont beaucoup plus accessibles.
Si vous êtes fan de Chen, pas de souci, il n’est jamais bien loin.
Il donne des coups de pouce à Yu, mais c’est ce dernier qui mène l’enquête, c’est sur lui que se focalise l’action.
La série s’étoffe ainsi et dispose d’un vrai panel de personnages intéressants.

Quant à l’enquête, elle fait intervenir la poésie, l’écriture, les écrivains dissidents, la rééducation après Mao, et si l’on en apprend un peu moins sur l’histoire de la Chine que dans les tomes précédents, cela reste tout de même passionnant.
Qiu Xiaolong aborde l’histoire de l’architecture de Shanghai et la vie au temps des concessions étrangères.
Il explique ce que sont les Shikumens, des habitations aujourd’hui partagées qui étaient autrefois organisées pour une seule famille. Cela lui permet d’aborder la vie actuelle, les oubliés de l’évolution politique et l’héritage de la révolution culturel.
Comme d’habitude, c’est sans concession, clair et très instructif pour l’enquête comme pour la culture générale du lecteur.

L’enquête est aussi bien tournée, le meurtrier est « trouvable » même s’il est bien caché.
On suit les pensées de l’inspecteur Yu qui a bien du mal à y voir clair, celles de Chen qui divaguent, et les pages sont avalées en un rien de temps.
La cuisine chinoise n’est pas oubliée, et encore une fois, on découvre des spécialités plus ou moins appétissantes, mais toujours typiques.

Vous l’aurez deviné, je conseille évidemment cette série, et tout particulièrement ce 3e tome (même s’il me semble plus intéressant de commencer par le premier).
Le tome suivant est d’ailleurs déjà dans ma PAL et ne devrait pas y passer trop de temps.



Les tomes présents sur ce blog :
2.     Visa pour Shanghai
3.     Encres de Chine

2 commentaires:

  1. je ne connais pas cet auteur, pour al simple et bonne raison que je n'ai pas encore pris le temps de me pencher sur la littérature asiatique...chose à faire un de ces quatre, quand même, je ne connais même pas Murakami !

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    1. Je t'avoue que je n'ai pas lu Murakami moi non plus :/ J'ai le dernier dans ma PAL mais je ne me suis toujours pas laissé tenter. Mais Xiaolong a tout pour plaire :D Je ne savais pas trop à quoi m'attendre au début, et j'avais un peu peur d'un truc très asiatique, un peu bizarre pour nous (et autres préjugés) mais en fait, l'auteur vit aux Etats-Unis et connait parfaitement les codes des policiers occidentaux. Un régal donc !

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