Pendant l’été, il y a souvent des petits
challenges rigolos qui apparaissent. J’ai participé aux Harlequinades l’an
dernier et ça m’a bien fait rire, et cette année je me suis laissée tentée par
le challenge Le club des 5 de George.
Je dois vous avouer que quand j’étais petite, je
ne lisais pas le Club des 5. J’ai lu les comtesse de Ségur (pas tous,
d’ailleurs), quelques publications plus récentes à la bibliothèque rose comme les Jumelles de San Valley et en faisant
des recherches, j’ai même retrouvé des livres lus dont je n’avais aucun
souvenir, comme les TKKG, une bande de copains du même type que le club des 5,
mais qui correspondait plus à mon époque.
Chez ma grand-mère, dans la bibliothèque où se
trouvaient les bibliothèques roses (de ma maman), il y avait aussi des
bibliothèques vertes qui ne m’ont pas tous attirés.
Je retiens néanmoins les Patins d’argent, un roman que j’avais adoré, mais allez savoir
pourquoi, j’étais passée complètement à côté des Alice. Ma maman les gardait
sans doute jalousement, ou l’étagère du dessus m’avait déjà fait de l’œil,
puisque j’ai enchainé ensuite avec tous les Agatha Christie qu’elle contenait,
puis le Comte de Monte-Cristo et les Trois Mousquetaires.
Cette bibliothèque n’était pas très grande, mais
elle contenait des trésors !
Pour le challenge de George, j’ai d’abord cru
que je n’aurai pas le temps d’aller piocher dans ce stock familial, et j’ai
acheté un volume des sœurs Parker chez le bouquiniste que je vous ai montré ici.
Et puis finalement, j’ai pu récupérer quelques
Alice. Je trouvais quand même cela plus amusant de lire ces livres que j’avais
à peine regardé quand j’étais plus jeune.
Je suis donc repartie avec Alice dans l’île au trésor, et Alice
et la maison hantée.
Ce que je n’avais pas prévu, c’est que je me
préparais là à un rude choix ! Entre une maison hantée et une île au trésor,
difficile de choisir ;)
Finalement, j’ai choisi le premier, où il est
aussi question de maison hantée.
Sur les
conseils de Sarah, Ellen vient demander son avis à Alice car elle se voit
proposer un emploi qui l’inquiète un peu.
Étudiante
dans une école de chant, Ellen ne peut payer sa scolarité. Son père est
handicapé suite à un accident, et la famille a du mal à subvenir à ses besoins.
Elle souhaite donc travailler et a trouvé un emploi de professeur de chant et
de pianos chez Mme Chatham. La fille de celle-ci, Trixie, est plutôt dissipée
et mal-élevée, mais c’est surtout la maison et son atmosphère qui inquiète
Ellen. Alice décide donc de l’accompagner pour son premier entretien.
Alors qu’elle
visite le parc avec la petite Trixie, elle aperçoit un pavillon de musique dans
lequel la petite fille refuse d’entrer, prétextant qu’il est hanté. Alice,
téméraire, entre tout de même et se retrouve face à un individu étrange qui la
menace.
L’individu
ayant disparu, elle retrouve Ellen qui l’invite chez elle pour la remercier
d’être venue. Là, le père d’Ellen raconte sa vie à Alice et lui parle d’une
carte au trésor dont il possèderait une moitié, la seconde étant en possession
de son frère jumeau, disparu quand ils étaient enfant…
J’ai été agréablement surprise par ce livre.
L’histoire se tient, les évènements s’enchainent
à un rythme parfois un peu trop soutenu (Trixie disparaît trois fois de suite),
mais cela reste vraisemblable. Alice est présentée comme une détective qui a
déjà plusieurs mystères résolus à son actif, et une réputation régionale qui
justifie que l’on vienne lui demander conseil.
Il faut dire qu’Alice n’est plus une enfant,
elle conduit et même si son âge n’est pas précisé, je pense qu’elle a environ
18 ans. Elle a un petit ami (cela reste non-dit), et deux amies dont les rôles
m’ont semblé secondaires. Il semble que Bess et Marion soit toujours là mais
leur importance dans l’action dépend des romans.
Elle est aussi indépendante, prend l’avion,
voyage, se déplace sans demander de permission. Son père l’aide beaucoup tout
en lui laissant une grande liberté. Elle est aussi volontaire et ne se laisse
pas faire. D’ailleurs, elle n’a jamais besoin de personne.
Alice découvre une pièce secrète... |
J’ai beaucoup apprécié les illustrations
également.
Elles sont bien placées, pas envahissantes mais
agréables et illustrent bien le récit.
Certaines choses m’ont quand même fait sourire.
La traduction des prénoms et des noms d’abord. Celui
de l’auteur est Carolyn Keene à l’origine, tandis que celui d’Alice Roy est
Nancy drew. Je trouve ce patronyme plus piquant, mais sans doute était-ce
nécessaire de franciser tout cela à l’époque de la publication.
Il y a aussi quelques petites phrases que j’ai notées.
Au milieu du roman, l’auteur écrit :
« Alice était très riche ». Bah oui, d’ailleurs elle a un yacht, une
belle maison et une belle voiture. Ce qui met plutôt mal à l’aise face à Ellen
qui doit travailler pour étudier… En revanche, c’est un atout pour l’auteur qui
ne se soucie pas de trouver un bateau ou de l’argent pour payer un voyage à New
York. C’est donc très pratique.
Mais parlons-en de l’auteur. J’ai découvert que
sous le pseudonyme de Caroline Quine se cache un consortium d’auteurs qui
travaillent depuis 1930 à ses aventures. Une jeune femme aussi indépendante,
c’est surprenant pour l’époque, surtout que le roman que j’ai lu est seulement
le 15e à avoir été publié.
Qui dit consortium dit inégalité. Je pense qu’il
faut donc veiller à la qualité du roman choisi, mais celui-ci est passionnant.
J’ai été bien bavarde sur ce roman et vous aurez
compris qu’il m’a plu, tout en sachant qu’il s’agit d’un roman pour ado d’un
autre temps.
Néanmoins, il me semble qu’il a très bien
vieilli et qu’il pourrait encore facilement plaire à une lectrice de 10-12 ans.
Il montre l’image d’une jeune femme positive, volontaire mais respectueuse et à
l’écoute des autres. Rien n’est daté ou démodé, c’est assez intemporel.
Pour ceux qui souhaitent se replonger dans leurs
jeunes années, c’est pas mal aussi ;)
et voilà un challenge rondement mené, pour lequel j'atteins le niveau Annie sur le fil du dernier jour (merci d'ailleurs pour le délai ;) )