mercredi 11 décembre 2024

Comme un oiseau dans un bocal : Portraits de surdoués, de Lou lubie

Ces derniers temps, j’ai lu plusieurs BD vraiment chouettes dont celle-ci, écrite et dessinée par Lou Lubie.
 J’ai découvert cette autrice il y a quelques temps et j’adore tout ce qu’elle fait.
Elle ne se cantonne pas à un genre précis mais se promène un peu partout et cela tombe souvent juste. 

 
 

 
Birdo rencontre Raya dans une soirée où il s’ennuie copieusement.
C’est le coup de foudre !
Mais Raya n’est pas libre, et finalement, ce n’est peut-être pas le plus important.
Car Birdo et Raya se retrouvent l’un dans l’autre, il sentent qu’ils ont un énorme point commun.
Ils ont très probablement un cerveau qui fonctionne un peu différemment… 
 
Je ne suis pas fan en général des livres un peu trop didactiques.
Le souci de transmettre une ou plusieurs informations fait parfois oublier le coté esthétique mais je me suis dit qu’avec Lou Lubie, il y avait de grandes chances pour que ce ne soit pas le cas.
Et j’ai eu raison.

Cette BD est vraiment chouette si le sujet vous intéresse (si cela ne vous intéresse pas, vous pourriez être surpris d’aimer tout de même, parce que c’est très bien fait !).
La situation de départ est assez simple, mais la rencontre décrite ici est plus complexe qu’il n’y parait et va permettre de montrer pas mal de facettes de ce que signifie « haut potentiel ».
On a un peu tous notre propre idée à ce sujet, qu’on y soit confronté ou non, mais finalement, on ne sait pas toujours ce que cela signifie réellement.

Lou Lubie entreprend donc de nous donner un ensemble de connaissances précises, appuyées sur des sources qu’elle cite dans des notes de bas de page et qu’elle met en scène dans des illustrations souvent libérées de tout cadre.
C’est didactique, c’est le propre de ce genre, mais cela reste léger et facile à lire. 

Et puis l’histoire de Birdo et Raya est aussi intéressante, même si elle constitue un arrière plan.
Les deux personnages se tournent autour, tout en étant surtout en train de tenter de comprendre qui ils sont.
Il y a ici davantage une quête d’identité, d’informations, ce qui permet de les donner aussi au lecteur.  
On visualise beaucoup avec des pages ludiques, des schémas qui n’en sont pas vraiment mais visent à mieux comprendre et, peut-être, enregistrer les informations.
Les choix graphiques sont d’ailleurs assez originaux, avec cette omniprésence du bleu et du jaune. 
Les personnages ont des têtes d’animaux, peut-être pour la référence à la dénomination de J. Siaud-Facchin qui désigne les HPI comme des « zèbres ».

C’est donc une BD vraiment intéressante, originale et instructive.
Et si vous croisez un autre livre de Lou Lubie, n’hésitez pas ! 
 
 
 
 
 
 


mercredi 13 novembre 2024

Les DIY de Maélie : Des papillons dans le ventre de Marilou Addison

Il y a longtemps que ce roman était dans ma liseuse.
Ma fille grandit et nous pouvons désormais partager nos lectures, ce que nous avons fait ici avec plaisir. 



Maélie, orpheline, a dû déménager pour aller vivre avec un ami de sa mère.
Elle se retrouve dans un village qu’elle ne connaît pas, et doit s’intégrer dans son nouveau lycée.
Mais Maélie est aussi youtubeuse et a bien envie de reprendre ses vidéos de DIY qu’elle avait dû mettre en pause après une campagne de harcèlement menée par quelques camarades de classe…

Voilà un roman facile à lire qui vous permettra d’aborder plusieurs thèmes avec vos enfants.
Le déménagement de Maélie donne l’occasion à l’autrice de décrire en détail les personnages et le cadre de cette série qui compte déjà plusieurs tomes.
Maélie se fait de nouveaux amis, mais tout n’est pas rose, et certains personnages restent mystérieux.
Il est aussi question de harcèlement, de l’obligation de partir quand on est harcelé, des émotions que l’on doit gérer et de l’effet sur sa vie.
La jeune fille gère malgré tout et reprend sa chaîne YouTube malgré tout, avec courage et sans se laisser abattre.
Ce premier tome permet donc de mettre le cadre en place, ce qui donne envie de lire la suite pour en découvrir davantage.
On pourra regretter que Maélie ne soit pas mieux encadrer par ses parents qui la laissent apparemment se débrouiller sur les réseaux, mais c’est souvent le cas malheureusement.

La mise en page du texte est originale, avec un format « écran de téléphone » qui a bien plu à ma jeune lectrice.
Le roman est rapide à lire, il y a évidemment beaucoup de dialogue dans ce genre de présentation, avec peu de texte sur chaque page.
Les DIY de Maélie sont aussi proposés dans le roman puisque le texte de ces vidéos alterne avec les messages.
Il y a des choses assez variées et cela change un peu des romans plus classiques.

C’est donc une série que nous vous recommandons, qui sera parfaite pour apprendre à distinguer les différents types de discours qui peuvent être présents dans un roman.
Le texte simple devrait permettre de lire ce roman dès 7 ans, mais les thèmes abordés intéresseront sans doute plus les enfants à partir de 9 ans.
 

 







 

 


 

 


 

lundi 11 novembre 2024

Sunday mood automnal ☕️🧶🍰🍁

Il y a quelques temps que je ne suis pas venue papoter par ici... 
J'ai toujours l'espoir que je vais pouvoir ralentir, revenir par ici, mais je crois que la vraie vie a toujours trop de surprises pour moi 😆. 
En attendant, j'essaie de garder des moments plus cools, des petites périodes où je prend le temps de ralentir avant de repartir de plus belle dans une folle semaine.  
Et le temps m'y aide avec ce ciel tout gris et le froid qui arrive.

 
 
Sur ma to do list du moment, il y a les plantes à rentrer cette semaine, quelques unes à déplacer dans mon nouveau jardin, des tas d'en-cours à terminer comme ces petits fantômes qui ne seront pas prêt pour Halloween  🫣. 
Un truc me chiffonnait, j'ai démonté, ça va mieux ! 
J'ai aussi plein de billets de lecture à publier. 




En attendant, on prend le temps. 
Ma fille s'essaye à la cuisine et nous prépare le goûter.
Je devrais la laisser faire plus souvent mais j'ai toujours peur qu'elle se brule ou je trouve que cela va plus vite. 
Pour une fois, je l'ai laissé expérimenter, trouver ses solutions. 
Ce n'était pas facile mais le résultat était pas mal. 


 
 On a repris cette petite recette qui avait beaucoup tourné sur les réseaux l'an dernier. 
Il suffit de couper des pommes en rondelles, de les tremper dans la cassonade et la cannelle. 
On entoure ensuite de lanières de pâte feuilletée, puis on saupoudre de cassonade et on badigeonne de beurre fondu. 
Et hop ! Au four à 180°. 
 
C'est plutôt très sucré, caramélisé, ça rappelle la tarte tatin et un peu chaud, c'est top ! 

On s'est aussi amusées à faire des bidules pour Halloween. 
Nos oeufs de dragon n'étaient pas très marbrés mais cela impressionne toujours les enfants de voir de la couleur apparaitre. 




Et pendant ce temps-là, j'écoute le dernier Mona Chollet.
C'est très instructif, je vous en reparlerai. 


 
 
Je vous souhaite une belle semaine. 
Elle sera plus courte, pour mieux se lancer dans la période qui s'annonce encore bien remplie jusqu'à la trêve de Noël qui se rapproche très vite  😆😱.




 


samedi 26 octobre 2024

Katie de Michael Mc Dowell

Qui n’a pas vu cette couverture aguicheuse dans les vitrines des librairies ?
Avec ses dorures, ses promesses et ce personnage si droit sur l’illustration, on est forcément intrigué par cette histoire qui annonce du gothique, du sombre, des meurtres, du sang…
Et je me suis laissée tenter ! 
 
 
 

 
 
Alors qu’elle se demande comment payer le loyer du logement qu’elle occupe avec sa mère à New Egypt, Philo Drake reçoit un courrier de son grand-père qui lui demande son aide.
Il a renié sa mère lors de son mariage, mais il est désormais seul et à la merci d’une famille de truands qu’il soupçonne de vouloir le tuer.
Philo voit là un bon moyen de sortir de la misère où elle se trouve, tout en faisant une bonne action pour un homme qu’elle ne connaît pas encore, mais qu’elle veut bien découvrir.
Hélas, rien ne se passe comme prévu…


Après la folie Blackwater, voilà la dernière sortie des traductions de Mc Dowell en audio ! (Mais on espère que ce ne sera pas la dernière).
Si vous aimez la plume de cet auteur si singulier, vous serez ravi·e de le retrouver en embarquant dans cette histoire qui va à 100 à l’heure.
Les aventures de Philo Drake ne connaissent pas de pause, il se passe toujours quelque chose !

On la suit en frissonnant, en ayant peur pour elle, en étant déçu, enthousiaste, ou écœuré.
Rien n’est tiède dans ce récit où les coups de marteau pleuvent et les morts se succèdent à un rythme effréné.
Philo doit sans cesse faire face à Katie, l’une aussi maléfique que l’autre est douce et candide.

L’auteur s’est inspiré des romans à un penny du 19e siècle, les Penny dreadfulls mais on y retrouve aussi nos romans feuilletons à quelques sous, avec une jeune fille qui sait rester pure malgré les difficultés, qui subit le sort tout en ayant parfois un peu de chance, et qui doit faire face à une situation de misère qu’elle affronte avec courage et dignité.
Ce qui m’a semblé intéressant néanmoins, c’est que les personnages masculins sont tous absents ou défaillants.
Ils sont simples d’esprit, limités dans leurs réflexion, ou carrément absent ou inconscient.
Philo se retrouve au centre du récit, bien que ce soit Katie qui ait le privilège du titre du roman.

La lecture d’Ariane… est très claire, avec une variation des voix pour marquer les personnages.
On retrouve ainsi le côté très visuel du style de cet auteur, et on suit parfaitement le récit.
On peut aussi varier la vitesse pour aller plus ou moins vite, et cela reste clair.


C’est donc un roman que je vous conseille sans hésiter si vous aimez les histoires bien remplies, qui vont à 100 à l’heure, où on a (vraiment) peur pour l’héroïne tout en sachant qu’il y a de grandes chances que cela finisse bien (c’est quand même un roman feuilleton, il faut que le bien triomphe à la fin). 
 

 






mardi 15 octobre 2024

Le choix de Viola Ardone 💕

La littérature italienne regorge de pépites et d’autrices incroyables.
Viola Ardone en fait partie et je l’ai découverte avec un immense plaisir avec ce roman vraiment très beau ! 
 
 
Le choix viola ardone

 
Dans la campagne sicilienne, Oliva grandit comme elle peut, entre les courses pieds nus dans la campagne, la chasse avec son père et l’école.
Mais quand on est une fille, cette vie ne peut pas durer longtemps et sa mère s’inquiète de la voir si libre.
Et puis Viola est belle, elle est sauvage et les années ne font que confirmer ce qui ne peut que lui porter préjudice…

Quel éblouissement !
Ce roman est absolument incroyable !
Je l’ai commencé tranquillement, sans vraiment savoir à quoi m’attendre et en craignant un nouveau roman sur un thème assez courant ces temps-ci, celui d’une jeune fille italienne prise dans le carcan des traditions.
C’est évidemment un thème intéressant, qui peut donner de beaux romans, mais c’est un peu répétitif.
Oui, mais voilà !
Viola Ardone ne se laisse pas aller à suivre le chemin tout tracé et va plutôt dans des sentiers caillouteux, rugueux, qui font mal mais qui promettent la lumière.
Elle aborde sans faillir le thème si difficile de l’éducation des filles et de ce qu’il leur reste une fois leurs études terminées dans ce moment si complexe où les temps changent.
Oliva a croisé le chemin d’une institutrice qui lui a donné envie d’aller plus loin que les petites classes auxquelles sont habitués les enfants de son village.
Que faire alors face à son enfant qui pourrait s’élever au dessus de la condition de ses parents mais qui se trouvera dans une situation de danger permanent et d’instabilité ?
Car les hommes rodent !
Le village est un microcosme où tout le monde a quelque chose à dire, où les ragots fleurissent vite et où le malheur peut s’abattre tellement vite.
Le personnage de la mère, dans ce genre d’histoire, a souvent le mauvais rôle mais c’est elle qui sait, qui devine ce qu’il peut se passer.
Toute l’ambivalence de ce personnage apparaît dans ce roman où l’amour de cette mère bourrue transparaît dans chacune de ses décisions.
Les personnages secondaires sont d’ailleurs très soignés et donnent une épaisseur à cette narration si riche.
Le père d’Oliva est lui aussi un homme bon, taciturne, effacé parfois, mais présent pour sa fille.

C’est donc un roman superbe sur la société patriarcale, l’enfermement des femmes dans les traditions et surtout, sur l’émancipation. 

La version audio est lue par Marie du Bled et Jean-Marc Delhausse. 
Marie du Bled donne une profondeur et une tension à ce texte, sans en faire trop.
On la suit sans difficulté et on se plonge dans l’histoire en oubliant la voix pour ne plus entendre que les mots qui s’enchaînent. 
Jean-Marc Delhausse lit la partie qui change de narrateur et où la tonalité est différente, plus distanciée. 
Cette alternance permet une respiration au lecteur.

Vous l’aurez compris, c’est un gros coup de cœur pour moi et j’écouterai d’autres romans de Viola Ardone sans hésitation !






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