vendredi 2 juin 2023
Blizzard de Marie Vingtras 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
lundi 29 mai 2023
Notre part de nuit de Mariana Enriquez 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
mercredi 24 mai 2023
Sherlock Holmes et les mystères de Londres, tome 1
La police suspecte une communauté Jamaïcaine d’avoir utilisé cette enfant pour des cérémonies vaudous mais L’inspecteur Lestrade n’est pas d’accord et fait appel à son vieil ami Sherlock Holmes.
Celui-ci accepte d’aider la police…
Il existe tellement d’adaptation des histoires de Sherlock Holmes, qu’il est toujours périlleux de se lancer dans une nouvelle version.
Michel Suro a choisi un style assez classique pour le dessin et dessine Sherlock sans référence aux acteurs les plus célèbres qui l’ont incarné.
Cela lui permet de proposer un personnage avec un peu d’originalité et bien identifiable.
Le choix des couleurs forme un ensemble de marrons, verts et jaunes dans les rues de Londres, ce qui lui permet de mettre en place une atmosphère urbaine tout en soulignant l’insalubrité de certains quartiers.
Les tâches de couleur vive donnent du rythme et du mouvement lorsqu’il y en a.
L’histoire nous fait voyager de Londres à Paris, où Sherlock va chercher un informateur.
Il en profite pour croiser Oscar Wilde avant son départ, et Toulouse-Lautrec une fois arrivé, avant de partir avec Félix Féneon qu’il ramène chez lui !
Cette incursion de personnages célèbres est amusante et sort de l’ordinaire mais il m’a manqué un peu de vraisemblance tout de même.
C’est aussi Fénéon qui apporte la plupart des informations qui font avancer l’enquête.
Le légendaire sens de l’observation et de la déduction de Sherlock passe un peu à la trappe, donc, au profit de l’action et des avancées de l’enquête.
Et de l’action, il y en a !
Le rythme est endiablé, les personnages sautent d’un train dans un fiacre, s’introduisent dans une maison sans sourciller.
On ne s’ennuie pas !
Comme il s’agit d’un tome 1, vous n’aurez pas le fin mot de l’histoire et il vous faudra attendre que le tome suivant paraisse.
Sherlock redeviendra alors sans doute Sherlock quand il lui faudra remettre toutes les pièces du puzzle ensemble.
Si vous aimez les BD où il y a de l’action et que vous trouver Holmes souvent trop cérébral, vous ne serez toutefois pas déçu ici !
lundi 22 mai 2023
Le carré des indigents d'Hugues Pagan 🎧 📘 [Prix audiolib 2023]
Attention, celui-ci nous emporte directement dans les années 1970, sous Pompidou, quand on fumait encore n’importe où et qu’il était de bon ton de cantonner les femmes au secrétariat !!
Une petite ville de province, 1973, Schneider revient pour prendre la tête du groupe de la crim.
Alors qu’il prend ses marques, une jeune fille est signalée disparue.
On la retrouve quelques heures plus tard, à une vingtaine de kilomètres de son scooter, assassinée.
L’enquête démarre sans indice flagrant, mais il en est sûre, il ne s’agit pas d’un rôdeur…
Schneider est un type grand, habillé avec soin, sec et détaché comme on en voyait dans ces films de flic qui repassaient encore et encore à la télé dans les années 80 et 90.
Ces yeux gris fascinent et semblent être la seule partie de son corps qui varie selon l’humeur et le temps.
Mais Schneider est un bon flic, un de ceux qui ne lâchent pas leur gibier et qui l’attrapent à tous les coups.
Et le lecteur se laisse aller à se fondre dans ces pages si visuelles, si imagées.
La version audio renforce peut-être cet effet car je n’ai pas eu l’impression de lire un texte.
J’ai visualisé chaque scène, et le souvenir qu’il me reste est composé d’images, de scènes, comme si je l’avais découvert en version filmée.
Hugues Pagan parvient ici à nous conduire dans son univers sans fioriture, mais avec un soin donné à l’atmosphère, à une ambiance qui m’a rappelé bien des souvenirs de soirée devant la télé.
L’histoire en elle-même est néanmoins assez classique.
Un meurtre, un enquêteur hors-pair, la ville et ses habitants qui semblent se liguer contre lui (mais pas trop quand même).
L’auteur s’amuse avec les codes du polar urbain, comme pour l’arrive à la gare, où Schneider a la sensation que la vile ne le laissera jamais partir vivant.
C’est aussi un retour aux sources, puisqu’il revient dans la ville de sa jeunesse, ce qui lui permet de connaître déjà les notables de la ville, ce qui est quand même bien pratique et également intrigant pour le lecteur qui se demande quels secrets il a à cacher.
Rien de novateur, donc, mais un hommage très bien fait, un style bien maitrisé et une histoire qui laisse beaucoup d’images et d’impressions.
La lecture de Cyril Romoli est juste, avec une voix parfaitement adaptée pour ce style de roman.
Il n’en fait pas trop, on le suit avec plaisir et il sait maintenir l’attention du lecteur.
J’ai aimé qu’il me laisse le champ libre pour décider moi-même de l’intensité des différentes scènes crées par l’auteur.
En bref, si vous aimez les polars, celui-ci pourrait bien vous plaire !
Par contre, vous pourrez vous dispenser de l’introduction sans problème.
L’auteur a demandé à Michel Embareck de préfacer son roman, ce qui donne un petit chapitre bizarre, voire même un peu effrayant notamment parce qu’il utilise des mots rares pour décrire certains éléments.
Je suis d’ordinaire plutôt favorable à l’utilisation de ces mots qui risquent de finir dans l’oubli, mais là, dans une préface, on a peur que tout le roman soit incompréhensible et cela donne envie d’aller lire autre chose.
Mais passé ces premières pages, rassurez-vous, tout ira bien !
vendredi 19 mai 2023
Le cerf-volant de Laetitia Colombani
C’est plutôt rare mais à chaque fois, j’ai eu l’occasion d’écouter ou de lire ses publications en audio ou en numérique.
Le cerf-volant n’a pas fait exception et j’ai pu plonger dans ses pages avec enthousiasme.
Elle espère que ce voyage lui permettra de se reposer, de voir autre chose et de revenir en ayant enfin fait son deuil.
Mais les choses ne vont pas se dérouler comme elle l’imaginait…
Si vous connaissez les écrits de L. Colombani, vous êtes habitué au croisement des récits, à l’alternance des histoires selon les chapitres.
Ici, elle fait un choix différent et raconte uniquement l’histoire de Léna.
Au fil du récit, elle va croiser plusieurs personnages féminins qui auront également beaucoup d’importance mais c’est sur elle que le roman se concentre.
En revanche, l’autrice poursuit son plaidoyer pour l’éducation des filles, pour que les femmes sortent de la pauvreté et ne soient plus des laissées pour compte.
Léna est enseignante et se retrouve confrontée à la fois au système des castes et aux difficultés, pour les filles, d’aller à l’école ou de recevoir une quelconque éducation.
Elle va utiliser les moyens à sa disposition pour tenter d’agir à sa petite échelle.
C’est un peu manichéen, sans doute un peu trop joli aussi, mais on la suit avec curiosité et on espère qu’elle réussisse à mener ses projets à terme.
Les personnages sont également très attachantes.
On est aussi tenu par les révélations au sujet du mari de Léna.
On se demande forcément comment elle l’a perdu, ce qu’il s’est passé pour qu’elle soit seule et quelle tragédie s’est déroulée dans sa vie.
C’est donc un roman de femmes, de résilience, de (re)construction au sens propre et figuré.
J’ai aimé suivre l’histoire de Léna, mais je crois que la pluralité des récits m’a manqué.
La narration verse parfois dans les poncifs sur l’Inde, dans la dénonciation occidentale d’un système qui nous est très lointain et qui n’est pas vraiment étudié ici.
Certes, les castes, c’est pas bien, mais nous avons nous aussi de nombreuses choses à faire évoluer dans notre société.
Il m’a aussi manqué un peu plus de décor.
Ce n’est jamais très détaillé dans les romans de L. Colombani mais il aurait pu y avoir davantage d'odeurs, des couleurs, une atmosphère qui m’aurait vraiment indiqué qu’on est en Inde.
Elle mentionne quelques noms de plats, le tchaï bu à certains moments du récit, mais de Mahabalipuram, je n’ai rien retrouvé si ce n’est une vague image de plage.
Si vous avez aimé la Tresse ou les Victorieuses, il y a de grandes chances que vous aimiez ce roman.
Si vous avez envie de lire un texte un peu critique, féministe avec une belle histoire qui tient le lecteur, n’hésitez pas !
Quant à moi, je lirai le suivant malgré mes petits bémols.