Fin décembre,
il fait gris, la fatigue de fin d'année
se fait sentir, les soucis sont omniprésents,
il me faut une lecture légère.
Ça tombe bien, j'ai du choix dans ma PAL !
Et ce sera finalement Le
Voisin qui sortira de cette pile qui ne demande qu'à maigrir.
Ensoleillé, spacieux, avec du parquet et des
moulures, il pourrait accueillir ses deux garçons et son mari, et
lui offrir un bel espace pour installer son bureau.
Et contre toute attente, malgré le nombre
impressionnant de candidats, le propriétaire la choisit.
Colombe s'installe, soigne le petit coin où
elle met son bureau et se voit déjà écrire là le roman dont elle
rêve
depuis des années.
Ecrire pour les autres la lasse.
Colombe est nègre pour une grande maison d’édition,
et ce n'est pas très enrichissant.
Mais pendant sa première nuit dans cet appartement, un problème
de taille survient : le voisin est fan des Rolling Stones qu'il écoute
à
2h du matin juste au-dessus de sa chambre.
Son mari est en déplacement, Colombe laisse couler, il
rentre demain.
Et comme elle le pensait, Mick Jagger n'est pas là
la nuit suivante.
Mais dès que son mari repart, la musique résonne
à
nouveau...
Voilà un
petit roman bien troussé.
L’histoire est à la fois originale et tout à
fait plausible.
Qui n’a jamais eu des voisins bruyants, puis qui vous narguent dès
que vous dites quoi que ce soit ?
On imagine assez bien ce monsieur qui essaye d’intimider
sa voisine dès qu’elle emménage pour être tranquille par
la suite.
Mais on devine aussi le psychopathe qui peut se cacher derrière
ce voisin, tout en se demandant s’il est réellement fou, si tout ceci est calculé
et s’il
cherche vraiment à rendre Colombe folle ou si elle est un tantinet fragile et
ne souffre pas d’un délire de persécution.
Il y a quelques fausses pistes, quelques moments où
on a vraiment pitié de Colombe et où on se demande jusqu’à
quel moment elle va supporter tout cela.
La structure de l’histoire est bien maitrisée,
on sent la tension qui monte au fur et à mesure, et la plume de Tatiana de
Rosnay est agréable, comme toujours.
Colombe se laisse faire d’abord, c’est une femme soumise depuis des années.
Elle s’occupe de ses enfants, elle écrit pour les autres, elle passe
inaperçue.
Il va donc lui falloir une sacrée dose d’énervement pour basculer du côté
des gens qui agissent.
A partir de ce moment, tout va très vite et elle remet tout en question.
J’aurais tout de même un petit bémol concernant la
fin du roman qui part un peu en vrille.
Après toutes ces pages très psychologiques, le roman devient
violent et j’ai été moins convaincue.
J’aurais aimé un peu plus de finesse.
Néanmoins, ne demandons pas à ce roman plus qu'il n'offre, car c’est
déjà
pas mal.
Si vous cherchez un petit roman vif et prenant, une histoire qui
vous tiendra éveillé, ce roman pourrait bien vous convenir.
1 roman de moins dans ma PAL !