Voilà
encore un roman de la rentrée littéraire 2013 et encore un roman qui me laisse
une impression très mitigée.
Après
avoir tourné sa dernière page, j'avoue ne pas pouvoir me décider quant à mon
sentiment.
Ce
ne sera pas pour moi un grand moment de lecture, ce n'est pas non plus une
grande déception.
Il
m'est également difficile de dire précisément pourquoi je n'ai pas un avis plus
tranché.
Il
s'agit davantage d'un sentiment diffus ou d'une déception peut-être.
Lisandra entre dans le cabinet
de Vittorio Puig, psychanalyste, et dès ce moment, il sait qu'il l'aime et
qu'il lui faudra la revoir.
Sans doute inconsciemment, il la
pousse à quitter brusquement son cabinet.
N'ayant pas entamé formellement
la thérapie de la jeune femme et poussé par son désir, il s'autorise à tenter
de la retrouver sur la base d'un indice, ses chaussures de tango.
Rapidement, il la retrouve et
l'épouse peu de temps après.
Mais sept ans plus tard, alors
que Vittorio rentre du cinéma, il retrouve son appartement retourné et voit sa
femme morte sur le trottoir cinq étages plus bas.
Immédiatement, les soupçons
s'orientent vers lui et la police l'arrête pour le meurtre de Lisandra.
Mais une de ses patientes, Eva Maria,
ne croit pas à cette version et va tout faire pour le sortir de prison...
C'est
le résumé de ce roman qui m'a poussé à le lire.
Une
telle histoire ne pouvait que me tenter : un meurtre, un accusé à tort, de la
psychanalyse, mais surtout Buenos Aires, l'Argentine et le tango !
J'ai
une fascination pour les chaussures de tango, je dois le préciser (non, je ne
suis pas fétichiste, je vous rassure), alors quand j'ai lu qu'il était question
de tango, je n'ai pas hésité.
Oui,
mais voilà, ce n'est vraiment pas le cœur du sujet.
Ce
n’était pas une déception, je me doutais que cela ne parlait pas que de tango,
mais du coup, je me suis demandée de quoi cela parlait.
Et
là, je l’avoue, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de thèmes abordés (beaucoup
trop ?).
Au
cours de ses séances de psychanalyse, Vittorio a suivi des gens très
différents.
Il
a entendu à la fois les victimes et les bourreaux de la junte argentine, il a entendu
des histoires d’amour, de perte et d’abandon.
L’histoire
de l’Argentine est sous-jacente à ces histoires individuelles et les traverse.
On
apprend ainsi que les nazis allemands et français se cachaient là-bas peu après
la guerre sous le couvert de la CIA.
Le
pays a ainsi pu « bénéficier » de leur science de la torture.
Mais
il m’a paru difficile de voir où l’auteure voulait nous amener.
Mais
un autre aspect m’a un peu gênée.
Le
roman parle régulièrement de sexe, ce qui peut se comprendre vu qu’on est dans
le domaine de la psychanalyse, Freud et tout ça.
Néanmoins,
j’ai parfois été un peu lassée par les précisions données.
Là
encore, comme je ne voyais pas l’intérêt de ces détails et la direction que
prenait le roman, j’ai eu bien du mal à me sentir concernée.
Mis
à part ces critiques, le style est agréable et on apprend pas mal de choses sur
l’Argentine.
La
figure du bourreau traverse le roman et l’histoire permet de montrer que les
juntes ne sont pas les seules à engendrer des monstres.
Toutes
les sociétés en hébergent et le bourreau de Lisandra comme celui de Miguel sont
condamnables.
Les
figures d’Alicia, d’Eva Marie ou de Lisandra sont toutes en souffrance et leur
salut semble lier à la perte de leur bourreau.
Mais
les choses ne se passent jamais comme prévu et beaucoup de fils tirés par l’auteure
ne sont pas tissés jusqu’au bout.
Je
suis donc un peu restée sur ma faim je crois.
Comme
d’habitude, je tiens à préciser qu’il s’agit là d’un avis très personnel.
D’autres
avis sont plus positifs sur certains blogs, alors n’hésitez pas à le lire tout
de même si vous aimez l’Argentine et la psychanalyse.
Merci à Oliver et Price Minister pour cette lecture.