Voilà encore un billet
qui a trainé, trainé, ne se laissant pas attraper.
Pourquoi ? Comme
d’habitude, je ne saurais pas vraiment vous le dire.
L’essentiel est que je
l’écrive enfin, surtout que je n’ai jamais vu cette bande dessinée sur les
blogs que je suis régulièrement.
Frédéric Cypian est, comme beaucoup de jeunes
peintres, un peintre insatisfait.
Il attend le motif qui lui apportera la
consécration, le tableau qui fera de lui un peintre reconnu et fière de son
travail.
En attendant, il se bat aussi beaucoup en duel,
invectivant la terre entière (et surtout d’autres peintres qu’il juge moins
bons que lui) et ne connaissant pas la peur.
Et pourtant, un soir, il rencontre celle dont
l’image ne le quittera plus.
Comment entrer chez le peintre ? Comment
séduire Eliza ? Comment vivre dans cette ville où les révolutionnaires
sont traqués, emprisonnés et torturés ?
Je ne vous le cache pas,
l’histoire centrale est un peu cousue de fil blanc et ce qui doit arriver entre
les personnages a de grande chance d’arriver.
Néanmoins, ce qui pousse
le lecteur à tourner les pages tient plutôt du « comment ».
L’histoire rebondit sans
cesse, éliminant puis rappelant les personnages secondaires.
Le scénariste joue avec
le cadre historique (qui ne m’était pas familier, je l’avoue) pour développer
son histoire et lui imprimer une dimension plus politique que sentimentale.
La dénonciation d’un
régime autoritaire est permanente, mais il s’agit d’un travail de mémoire.
Les années ont passé, ce
qui permet sans doute aux auteurs de pouvoir fournir au lecteur l’ensemble des
informations qui lui permettent de comprendre la situation politique.
Dans cette bande
dessinée, il se passe donc toujours quelque chose, tout en conservant une
cohérence qui permet de suivre.
Frédéric est un
personnage tourmenté (comme tous les peintres de fiction, non ?), son
mentor aussi, et tout ce petit monde est soutenu par Eliza dont la beauté les
fascine tous deux.
Mais ce que j’ai
particulièrement apprécié, c’est que Eliza n’est pas lisse.
Elle n’ouvre pas les bras
au petit jeune qui surgit dans sa vie.
Pour une fois, c’est
appréciable.
Du côté du dessin, c’est
très classique, peut-être même un peu trop mais cela correspond au genre et c’est
tout de même parfaitement maitrisé.
Les couleurs sont parfois
traitées dans des gammes de sépia qui atténuent l’ambiance et donne l’illusion
d’un monde gris et terne.
L’atmosphère de cette
époque est ainsi plus présente, tout en étant bien nuancée.
Une bande dessinée à
découvrir si vous cherchez une bonne petite BD pour un dimanche après-midi, si
vous aimez les artistes tourmentés, l’histoire de la Pologne et les histoires
d’amour compliquées.
BD du mercredi de Mango