mardi 13 novembre 2012

Moi et toi de Niccolò Ammaniti


Voilà un petit roman vite lu à la rentrée, dont le billet de lecture a trainé un peu, mais le voici.
C’est aussi le troisième livre lu sur ma tablette, mais il restera surtout dans ma mémoire pour cela.

Lorenzo est un petit garçon qui a bien du mal à se faire des amis.
Tout petit déjà, dès qu’un de ses camarades le contrariait, il réagissait violemment.
Forcément, il fallait ensuite qu’il change d’école.
Comme il se sent plutôt bien dans son nouveau collège, il décide de faire un effort et de passer pour un gars cool.
Ce n’est pas facile tous les jours, et il a parfois l’impression qu’il n’y arrivera jamais.
Il aimerait aussi correspondre à l’image d’un enfant qu’a sa mère qui rêve d’avoir un petit garçon « normal ».
Mais comment faire ?
C’est là qu’il surprend une conversation de quelques uns de ses camarades et prend la décision de faire plaisir à sa mère…

Il n’est pas facile de parler de ce petit roman et je n’ai pas un avis tranché sur ma lecture.
Comme je l’ai reçu sous forme numérique, je n’avais pas vu qu’il n’y avait que 84 pages, et j’ai été assez surprise en l’ouvrant sur ma liseuse.
L’histoire est ambitieuse, et en si peu de pages, j’ai d’abord pensé que cela allait être très rapide.
Je me suis dit ensuite qu’il serait aussi difficile d’en parler sur ce blog sans trop en dire.
Je vais essayer d’être entre les deux, mais si ce roman est sur votre PAL, lisez mon billet en diagonale ^-^.

L’histoire, d’abord, est originale.

Ce petit garçon a clairement un problème psychologique.
Ses relations avec les autres sont compliquées, il se tient en retrait et a toujours l’impression qu’il n’est pas à sa place.
Beaucoup d’enfants peuvent avoir ce sentiment, mais chez Lorenzo, cela atteint un degré pathologique.
Malgré cela, il arrive à se débrouiller et finit par aller normalement à l’école, jusqu’au jour où il décide de passer une semaine tranquille.

Très franchement, pour moi, c’est là que tout se corse, et c’est pourtant le début du livre.
La décision de Lorenzo est apparemment mûrement réfléchie, il a tout organisé, mais il me semble que certaines choses auraient pu être plus explicites ou développées.
Certes, il va rencontrer quelques difficultés et devra résoudre certains problèmes, mais rien de bien méchant, alors qu’on se demande quand même comment ses parents peuvent le laisser partir en vacances sans se poser plus de questions.
Mais c’est surtout le retour qui m’a manqué.
Comment justifier que sa valise n’ait pas bougé en une semaine, qu’il ne soit pas bronzé au retour d’un séjour au ski et comment se passe la suite pour son visiteur imprévu ?
Le thème du masque et du dévoilement est également esquissé (très présent dans l’histoire de la littérature italienne) sans être développé. C’est vraiment dommage.


Un film est déjà tourné

Bref, j’aurais aimé un peu plus de matière dans ce petit roman.
Le caractère de Lorenzo est à peine brossé, ses soucis psychologiques, sa vision du monde sont abordés mais sans s’y attarder.
Il change d’avis bien vite, on ne le comprend pas toujours.
Et une question m’est venu : pourquoi aller aussi vite ? Pourquoi sacrifier une partie de cette semaine de vacances ?
Certes, le romancier pense son texte avec un certain équilibre.
Toutefois, quand un écrivain me sollicite, quand il publie un livre et qu’il l’offre à d’éventuels lecteurs, la moindre des choses serait de leur offrir un texte qui ne soit pas trop rapide.
Or, ici, c’est l’impression que j’ai eue.
À peine plongée dans l’histoire, qu’elle était déjà achevée.
J’avais fait tous ces efforts pour rien !
Évidemment, après cela, je ne peux avoir qu’un avis mitigé.

Si vous voulez vous faire votre propre idée, ou lire un roman rapide, sympathique tout en proposant une petite réflexion sur l’inadaptation de certains enfants dans la société, ce livre pourrait néanmoins vous plaire.
Mon avis n’est que le mien J


Une 8e lecture pour le challenge 1 % de la rentrée littéraire qui me permet d'entamer les 2%. 







samedi 10 novembre 2012

Une playlist pour la semaine


Je partage avec vous des retrouvailles récentes.

Il y a plusieurs années, jeune étudiante, j'aimais les concerts, les pièces de théâtre et autres spectacles.
Avec des amis, nous étions allés voir un concert d'Ar Re Yaouank que nous avions enregistré clandestinement.
La cassette du concert a eu une belle et longue vie, mais pour l'écouter, il me faut à présent sortir un magnéto à cassette, ce qui complique un peu les choses.
Oubliée dans un coin, elle s'est transformée en objet de collection.

Heureusement, le numérique n'oublie pas les chanteurs ou les groupes peu médiatisés.
J'ai donc pu retrouver les chanson présentes sur ma K7 et faire ma petite playlist contenant mes chansons préférées.

ça vous plait ? 







vendredi 9 novembre 2012

C'est la journée du thé !

Vous allez me dire qu'il s'agit encore d'une journée commerciale, et vous aurez sans doute raison, car la journée internationale du thé est organisée par une maison de thé.

Mais j'avais tout de même envie de la fêter ! 

Pour cela, j'ai sorti un thé précieux, reçu dans une box de thé dont je vous parlerai la semaine prochaine.
Ce thé se nomme "Milky Oolong".

Je ne connaissais absolument pas, mais Mademoiselle thé est passée par là et a justement fait un billet sur ce thé en présentant une façon de le déguster... avec des châtaignes.
Je suis souvent un peu réticente avec les thés que je ne connais pas et qui ne sont pas parfumés.
J'ai souvent peur qu'ils soient trop amers pour moi.
Pour celui-ci, en plus, il est réputé pour avoir un goût de lait ! Bizarre, bizarre ! Oo

J'ai donc ouvert mon sachet avec réticence, et j'ai découvert des morceaux assez grands de feuille roulés. Bon point.
J'y ai mis mon nez qui s'est immédiatement retroussé.
C'était vert, très vert.

Une fois le sachet ouvert, il fallait bien y aller.
Et là, après avoir infusé, ce thé s'est révélé !
Il y a effectivement un petit goût de lait, mais c'est très léger et le parfum est vraiment délicat.
C'est juste parfait ! J'adore ! 



Evidemment, j'ai testé les châtaignes. 




Un thé psychédélique


Je vous mets une tasse de côté ? 




jeudi 8 novembre 2012

Le chant des sorcières de Mireille Calmel (3 tomes)


Je me décide enfin à écrire un billet de lecture sur les trois tomes de ce roman lu il y a déjà au moins 5 mois.
Il n’y a pas de raison particulière à ce délai, rassurez-vous ^-^.
Je crois juste que je ne savais pas trop quoi en dire.
Pourtant, c’était une lecture agréable, qui a précédé celle des 2 tomes de Reine de lumière dont je parlerai dans quelques jours.

Algonde a tout pour être heureuse. Au château de Sassenage, sa mère intendante veille sur le domaine et son amoureux Mathieu veille sur elle.
La vie s’écoule paisible, mais lors d’une promenade en forêt, Algonde tombe dans la rivière et disparaît sous la montagne.
C’est là qu’elle rencontre Mélusine pour la première fois, la fée lui annonçant que son destin est de sauver sa famille.
Mais Algonde refuse qu’on lui dicte sa vie et pour protéger les siens, elle s’éloigne de Mathieu et se rapproche de la jeune Baronne Hélène de Sassenage dont elle va devenir la confidente et l’âme sœur…

Certains romanciers s’inscrivent dans un genre spécifique.
Par choix, le plus souvent, ils s’adressent à un ensemble de lecteurs potentiellement intéressés par ces genres, sans exclure des « égarés » qui viendraient les découvrir, mais en n’hésitant pas à exploiter les codes du genre en question et parfois à en jouer.
Deux groupes d’auteurs se trouvent alors distingués, ceux qui se conforment quasi pieusement au genre, et ceux qui en jouent pour se mettre à distance.
Mireille Calmel est entre les deux.
Elle reste parfois très sage et la sorcellerie n’est pas présente dans ses livres, quand d’autres fois, elle est partout et le roman repose sur une histoire de malédiction et de fées des bois.

C’est le cas ici, comme l’indique le titre, d’ailleurs.
Ce roman développe une histoire complexe de sorcières et de fées qui s’entrecroise avec une histoire d’amour elle aussi bien complexe.
Les vies d’Algonde, d’Hélène, et de Mathieu sont pleines de rebondissement, d’ennemis et de faux amis.
C’est parfois un peu trop, d’ailleurs, mais cela fonctionne si l’on apprécie ce genre de littérature.
L’histoire est foisonnante, les personnages se multiplient (parfois, je m’y suis un peu perdue, mais chacun est bien typé et on finit par s’y retrouver) et on ne s’ennuie pas.

Mireille Calmel fait aussi le choix ici de s’ancrer réellement dans le surnaturel.
Dans Le Lit d’Aliénor, les personnages utilisaient des potions et des plantes médicinales.
Le lecteur se doutait que les filtres étaient accompagnés d’incantations, mais rien ne venait explicitement le confirmer.
Dans ce roman-ci, les fées et les malédictions sont bien présentes, Mélusine remplit parfaitement sa fonction de fée et bien que l’histoire générale s’ancre dans le réel, les malédictions planent toujours sur l’histoire.

Si je devais ajouter un bémol, je dirais que Mireille Calmel n’évite malheureusement pas certains poncifs, comme l’amour contrarié, le fils caché, la servante providentielle, la maitresse qui aime celui qu’il ne faut pas.
Il me semble néanmoins que les amateurs de ce genre ne lui en tiendront pas rigueur.

Si vous cherchez un roman qui vous emporte dans un Moyen Âge fantasmé, empli de fées et de chevaliers, celui-ci pourrait bien vous plaire.
Si vous n’avez pas encore lu Mireille Calmel, commencez plutôt par Le Lit d’Aliénor.

Avec ce roman, je valide la catégorie Sport/Loisir du challenge Petit Bac, la lettre C du challenge ABC qui se complète doucement, et j’enlève un roman de ma PAL qui ne maigrit pas beaucoup en ce moment.





mercredi 7 novembre 2012

La Parenthèse d’Elodie Durand


Avant les grandes vacances, j’avais eu la possibilité de faire provision de BD en raison de la fermeture provisoire d’une des bibliothèques de Paris.
Je ne m’étais pas privé, mais l’avalanche de romans de la rentrée littéraire des vacances m’avait empêché de les lire toutes.
Comme la date de retour approche dangereusement, il fallait bien finir la pile et pour se faire, j’ai pioché cette BD la semaine dernière.

Elodie a enfin son appartement à elle. À 25 ans.
Quand elle croise une amie, Elodie ne sait pas quoi lui dire.
Que s’est-il passé pendant les deux ou trois années écoulées ? Pourquoi n’a-t-elle pas terminé son mémoire de master ? Pourquoi n’a-t-elle pas travaillé ? Que raconter ?
Elodie n’a pas de souvenir de ces dernières années. Pendant plusieurs mois, elle a dormi, longtemps, profondément. Pendant plusieurs mois, elle a souffert, silencieusement.
Pendant plusieurs mois, Elodie a lutté contre une petite tumeur qui l’étouffait, qui l’épuisait et qui ne la laissait pas en paix…

Il m’est difficile d’exprimer un avis très tranché sur cette bande dessinée, parce qu’elle m’a touché plus qu’elle n’aurait dû.
On lit parfois des livres dont on sait que le sujet sera troublant, voire même douloureux.

On le fait quand même, allez savoir pourquoi ?
Ai-je eu besoin d’exorciser un vieux souvenir, de voir de l’intérieur ce que j’ai vu de l’extérieur ?
Je ne sais pas, mais l’issue de ce livre est heureusement meilleure, puisque l’auteure raconte ce qu’elle a vécu, ce qui l’a touché dans sa chair, et surtout ce dont elle est aujourd’hui sortie.

Elodie Durand revient en effet sur une période de sa vie dont elle a dû reconstruire le déroulement.
La maladie ne lui a pas laissé de souvenirs, elle n’a pas eu de durée mais l’a plongé dans une léthargie ouatée qui l’a enfermé pendant plusieurs mois.
Pour comprendre ce qui lui est arrivé, elle pose des questions, reprend ses carnets de note tenus pendant cette « parenthèse », demande à ses parents de lui décrire ce qu’elle faisait, comment elle vivait.
Mais chacun a sa vision des choses, et pour la reconstruction de cette famille, la version de la malade elle-même devient indispensable.
C’est donc ce qu’elle fait ici, partageant ses maigres souvenirs et sa quête de reconstruction.
Et pour la lectrice que je suis, ces moments de reconstruction ont été salvateurs. Sans eux, j’aurais abandonné cette lecture qui me touchait de trop près.

Techniquement, c’est aussi un livre très troublant, car l’auteure a choisi de placer plusieurs dessins qu’elle a réalisés pendant sa maladie.
On se retrouve soudain plongé dans sa tête, face à ses visions et à l’expression d’une douleur indicible, à la fois physique et morale.
Elle se sent enfermée, absorbée, mangée par la tumeur qui prend possession d’elle-même, et les dessins nous confrontent à cela.
Le choix du noir et blanc est aussi bienvenu parce que cette période de sa vie n’appelle pas une vision polychrome du monde.

C’est donc une bande dessinée très sensible, très touchante et belle dans sa simplicité.
Je vous conseille néanmoins de la lire à un moment où vous allez bien.



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