Je reprends ma
série de billets sur la rentrée littéraire avec un roman qui restera pour moi
un peu spécial.
Il s’agit en
effet du premier roman que j’ai lu sur ma liseuse, mais je vous en reparlerai
sans doute bientôt, quand j’aurais « digéré » les avantages et les
inconvénients de son utilisation.
Pour en revenir à
ce roman, il s’est trouvé dans le lot envoyé par le forum Entrée livre pour
l’opération lecteurs VIP en format pdf.
Je l’ai donc lu
en août, à la suite de quatre autres romans lus sans enthousiasme.
Après la déprime
de la quarantaine, la déprime de la cinquantaine, la déprime de l’inévitable
chute de toutes choses et l’originalité extrême du roman de Claro, lire un
roman « traditionnel », avec une histoire, des personnages
« traditionnels », j’avoue que cela m’a fait du bien.
Filippo et Anna forment un couple atypique.
Jeune starlette de séries B, Anna est capricieuse,
trop gâtée par son père millionnaire tandis que Filippo végète et se traine
toute la journée.
Ancien médecin humanitaire, ancien militaire, il
se cherche sans vouloir se trouver.
Mais il dessine aussi et l’impresario de son
épouse trouve qu’il a assez de talent pour aller jusqu’à la réalisation d’un
long métrage qui va rencontrer un grand succès.
Il se rend donc à Cannes et se laisse happer par
le festival, les honneurs, les conférences où on l’invite ensuite, les fans et
ceux qui le dénigrent… bref, il devient une star avec plaisir.
Mais son nouveau monde vacille quand un groupe
d’intégristes religieux voient dans son film une attaque contre leur religion
et lance un appel au meurtre sur Internet.
Pendant ce temps, son frère Samuel, négociant en
laine très à l’aise financièrement, se retrouve acculé par une escroquerie et
risque de perdre son emploi et de finir ruiné, perdant alors sa femme et sa
situation…
Je lis peu de
littérature contemporaine italienne, et Alessandro Piperno ne fait pas partie
des écrivains que je connais.
Je ne pourrais donc
pas dire si les thématiques qu’il a choisi d’aborder sont fréquentes
actuellement dans la littérature italienne, ou s’il fait preuve d’originalité.
En 2010, Piperno
a publié Persécution, un roman qui
raconte la descente aux enfers du père de Filippo et Samuel, histoire qui est
au cœur des Inséparables et a reçu le
prix du roman étranger.
Les relations
entre les deux frères sont effectivement assez explosives, tapissées de non
dits et de souvenirs qui remontent à cette histoire de famille et qui vont
finir par éclater.
Le roman est à la
fois tendu par ce qui se passe « en direct » et par ce qu’il s’est
passé 25 ans plus tôt.
Les personnages
se croisent sans vraiment s’expliquer et ce chassé-croisé tient le lecteur en
haleine pendant une bonne partie du roman.
Ce n’est pas si fréquent,
mais qu’il s’agisse des personnages secondaires ou des principaux, le lecteur
dispose d’informations suffisantes pour pouvoir les imaginer et l’auteur
s’intéresse autant à leurs actes qu’à leurs pensées.
C’est un vrai
plaisir qui rend ce roman pluriel et donne envie d’en savoir plus.
Le roman est
aussi pluriel par ses thématiques.
Il parle aussi
bien de la communauté juive romaine, que des relations familiales ou de la
solitude.
La fraternité n’est
pas toujours facile à vivre, la figure de la mère juive n’est pas aisée à
évincer et l’héritage familial est un lourd fardeau !
Mais une lecture
sympa ne fait pas un coup de cœur.
En effet, si les
personnages sont solides, ils sont aussi très superficiels.
Il arrive
beaucoup de chose à Filippo et Samuel, leurs vies sont bouleversés, leur
quotidien ne ressemble plus à rien, et pourtant, ils ne semblent pas en
souffrir tant que cela.
Je n’ai pas eu d’empathie
réelle pour ces deux hommes qui prennent la vie en dilettante et semblent
mettre une distance avec tout.
L’auteur utilise
aussi des procédés un peu gros, comme la menace terroriste qui m’a paru un peu
facile, surtout que les services secrets prennent cela très très au sérieux.
Les illustrations m'ont également semblé superflu, même si je vois bien quel est leur rôle dans le livre.
Du coup, j’ai
parfois trouvé le roman long et ennuyeux. Certains détours auraient pu être
évités et le lecteur s’en serait mieux porté.
Pour autant, la
lecture est agréable, et si je trouve le roman à la bibliothèque, il est fort
possible que je lise aussi Persécution.
Une sixième lecture pour le challenge 1% Rentrée littéraire 2012 et un 23e pays pour le challenge tour du monde.