Je ne suis pas une fidèle de la
littérature d’anticipation ou de science fiction, mais de temps en temps,
j’aime lire un livre qui me dépayse.
J’ai aussi souvenir de ma lecture de Dune
que j’ai littéralement dévoré.
Quand j’ai vu cette proposition de
partenariat, je me suis dit que c’était une bonne idée de lecture pour les
vacances.
Je dois d’abord dire quelques mots du
livre lui-même.
Ne connaissant pas cet éditeur, je ne
m’attendais à rien de particulier. Et j’ai été agréablement surprise. Les pages
sont épaisses, le papier est doux, et j’ai eu la même impression qu’au toucher
du papier Clairefontaine à la rentrée.
C’est peut-être bête, mais cela m’a fait
bonne impression et j’ai abordé ce livre avec bienveillance.
Je dois dire ensuite qu’il s’agit de
trois nouvelles qui se suivent et mettent en scène des personnages récurrents.
Axel
Rathénius est un peintre célèbre dans tout le pays, très réputé pour son
travail et un peu fantasque. Il refuse par exemple de se rendre sur le
continent pour les expositions qui lui sont consacrées et n’a pas quitté son
île depuis plus de 20 ans.
C’est
une véritable curiosité sur cette île où la population est majoritairement
composée d’artistes.
D’ailleurs,
lorsque son rival Claudius Jaseph se rend sur cette île pour la saison
estivale, il se doit de le rencontrer. On raconte aussi que Claudius Jaseph serait
à l’origine du suicide de l’une de ses modèles, qui a aussi posé pour
Rathénius. Ses tableaux voleraient l’âme du modèle.
Ce recueil est très bien construit.
Les nouvelles sont de taille inégale,
mais j’ai beaucoup apprécié de pouvoir retrouver les personnages principaux
d’une nouvelle à l’autre.
Le fantastique rode toujours, bien que
tout s’explique généralement et si le lecteur accepte de se plier aux
différentes croyances que lui impose l’auteur, tout fonctionne.
Ainsi, dans chaque nouvelle il est
question de muses, de machine à rêve, mais j’ai trouvé que tout ceci
s’intégrait bien au récit.
Le résumé ne porte que sur la première
nouvelle, la plus courte. Il faut donc que je vous parle aussi des deux
suivantes.
Dans la deuxième, un musicien est
amoureux d’une harpiste sans retour de sa part. Il compose donc une pièce
magnifique pour elle, mais comme elle se refuse aux hommes, il se fait passer
pour mort pour la faire succomber.
La troisième nouvelle est plus ample, et
c’est une amie proche de Rathénius qui voit revenir son ancien compagnon, ce
qui fait resurgir en elle de nombreux souvenirs désagréables. Deux morts
surgissent pendant la nuit, accentuant encore l’ambiance sombre de cette
nouvelle.
L’originalité principale de ces histoires
tient aussi à leur cadre. L’île en question appartient à un empire où César
n’est pas mort assassiné et où la vie romaine s’est poursuivi. J’ai imaginé les
personnages en toges et en sandales, et cet univers s’est construit de façon
parfaitement cohérente.
Je me suis donc laissé emporter par ces
petites histoires, avec une préférence marquée pour la première qui m’a
vraiment touché.
Si vous cherchez le dépaysement, c’est
parfait et quand on n’est pas familier du genre, c’est idéal pour s’y plonger !
Je remercie Bibliofolie et les éditions Rivière blanche pour
cette lecture.