Ça fait du bien de lire de bons livres !
Je vais très très rarement au cinéma (voire jamais), mais
quand le film tiré de ce livre est sorti, j’ai eu envie de faire une exception
et d’aller le voir. Ce que je n’ai pas fait.
Quand j’ai vu passer une LC sur ce livre, je me suis dit que
ce serait une bonne occasion de découvrir cette histoire et cet auteur, et je
l’ai noté dans mon petit carnet.
Je crois que les vacances ont fait des victimes, et si nous
étions beaucoup au départ, il n’y a plus grand monde à l’arrivée. Moi-même,
j’ai deux jours de retard puisqu’elle était prévue pour dimanche.
Pas grave, l’essentiel est d’avoir lu un bon livre.
Benjamin Bradford est
ce qu’on appelle un jeune cadre dynamique. Avocat dans un grand cabinet de Wall
Street, la trentaine, marié à Beth, deux enfants. Il est rapidement monté en
grade et fait partie des associés dans son cabinet où chacun le respecte. Il a
une secrétaire personnelle, une fenêtre et touche un salaire très confortable.
Mais Benjamin Bradford
est fatigué. Son petit dernier ne dort pas la nuit, sa femme ne lui adresse
plus la parole et ce n’est pas la vie dont il rêvait.
Lui, il voulait être
photographe ! Il a bien essayé, mais son père l’a menacé de lui couper les
vivres et il a finalement fait le choix de devenir avocat pour pouvoir
s’adonner à la photo en toute sérénité. Ce qu’il ne fait pas, bien sûr. Quant à
sa femme, elle rêve d’être écrivain, mais n’a jamais été édité.
Les choses se
délitent, jusqu’au jour où il finit saoul lors d’une soirée chez des voisins.
Beth part avec les enfants, Ben découvre qu’elle a un amant, le type qu’il
déteste le plus et tout s’enchaîne…
Je ne vais pas plus loin car tout réside dans la succession
d’événements imaginée par l’auteur.
Je suis généralement assez sensible au suspens et je déteste
quand j’ai deviné avant d’avoir tourné la page.
Dans ce livre, cela m’est arrivé, mais j’ai plus souvent été
complètement surprise. Le récit est très bien mené, les actes de Ben
s’enchaînent logiquement, mais pas de façon évidente. Il a souvent plusieurs options
et va opter pour celle qui ne m’était pas venue à l’esprit.
Jusqu’au dernier moment, les réactions des personnages sont
cohérentes mais inattendues.
Qu’il s’agisse de Beth, de Ben ou plus tard de Gary, chacun
a sa vie propre et ne se laisse pas enfermer dans un schéma prédéterminé.
Je dois néanmoins préciser que j’ai été un peu impatiente
pendant les 150 premières pages.
Douglas Kennedy prend tout son temps pour nous présenter ses
personnages. Ben est le narrateur et raconte à la première personne. Il décrit
d’abord la situation présente puis remonte dans le temps pour comprendre
comment ils en sont arrivés là.
Je pensais que les choses se feraient plus rapidement, alors
j’attendais, j’attendais…
Mais finalement, ce temps est nécessaire, car il permet de
bien connaître chacun et de comprendre comment il en arrive à de telles
extrémités. Il donne de l’épaisseur aux personnages et laisse de la place aux
évènements.
Ce qui m’a plut aussi, c’est la passion de Ben pour la
photographie.
Il y a plusieurs questions qui sont posées et peuvent être
transposées à d’autres pratiques artistiques / de loisirs. Qu’est-ce qu’une
belle photo ? Qu’est-ce qui fait qu’on est un grand photographe ou qu’on
rate sa vie ?
Mais pus largement, la question a se poser porte quand même
sur cette vie que nous vivons et sur ce que nous en faisons. Elle ne nous
manque jamais autant que lorsque nous en sommes privés.
En bref, vous l’aurez compris, c’est un vrai coup de cœur.
J’ai lu que ce n’était pas le meilleur de cet auteur, ce qui
me laisse plein de belles surprises à découvrir.
Il faut maintenant que je trouve le film pour pouvoir voir
la fin différente qui y est proposée.
Et pour finir, comme d’habitude, à qui conseiller ce
livre ? A tout le monde, à ceux qui veulent se laisser emporter par une
histoire bien ficelée, à ceux qui veulent passer un bon moment en lisant un bon
livre, aux artistes du dimanche qui se disent que cela aurait dû être ça leur
vie, pour se réconcilier avec eux-mêmes.
C'était une lecture commune organisée par
George