Ces derniers temps, j'ai lu et puis j'ai oublié de vous en parler.
Peut-être même ai-je oublié les romans que j'ai lu en fait.
Ce n'est pas très
bon signe, mais cela ne veut pas dire que ces romans étaient mauvais.
D'ailleurs, quand je me suis aperçue
que j'avais oublié d'écrire plusieurs billets, ce
roman m'est revenu tout de suite.
Il aurait donc été dommage de ne pas vous en
parler.
Pour l'enterrement de sa grand-mère,
Iris revient dans le village où elle a passé
de nombreuses vacances dans son enfance.
Le souvenir des pommiers en fleurs, sa cousine Rosemarie et
son amie Mira semblent hanter les lieux et elle ne souhaite pas s'attarder.
Mais à l'ouverture du testament, elle
apprend que sa grand-mère lui a légué
la maison de la famille.
Un peu déboussolée, Iris reste
quelques jours pour prendre une décision.
Garder ou non la maison n'est pas un choix facile et ses
souvenirs vont en profiter pour remonter un à un...
Je dois avouer que j'ai passé
un bon moment dans ce roman.
Quand je voyage, j'aime bien que ma lecture "colle" à ma destination.
Comme j'allais à Berlin
en septembre dernier, j'ai extrait Le Goût des pépins
de pommes parmi les quelques romans allemands qui y séjournent.
C'était une
bonne occasion, parce que j'ai lu des billets mitigés sur ce livre et j'hésitais
à le lire.
Et puis finalement, c'était
plutôt sympa.
Ce livre est à classer
dans les petits romans feel good.
Avec une structure simple, il raconte comment Iris remonte le
fil de ses souvenirs pour accepter ceux qu'elle a refoulé et découvre
en même temps de petites
informations sur sa famille.
Elle se remémore
sa grand-mère et les mois
d'été passés
dans la grande maison de la campagne allemande, les sorties en vélo, les bêtises de gamines et les moments doux.
Le secret de famille annoncé
sur la quatrième de
couverture n'est pas là où on croit et n'est sans doute
pas vraiment un secret, mais ce n'est pas le plus important.
C'est un roman des petites choses, des petits détails, des ressentis.
L'auteur dit parfois des choses très
dures avec des mots doux qui passent presque inaperçus pour le lecteur.
Roman des petites choses, des petits détails, un rien est signifiant et évoque un souvenir.
Les images sont faites de ces petits détails qui composent un tableau très visuel du souvenir d'Iris.
Le résultat
est très doux et bien qu'il
y ait parfois des scènes très particulières (Bertha la grand-mère boit de l'alcool avec ses
petites filles de 12 et 13 ans !), on y retrouve un parfum d'enfance enfuie et de
vacances d'été.
Le défaut de
cette structure simple, c'est tout de même
aussi de ne pas donner beaucoup d'informations sur les personnages secondaires
dont beaucoup sont simplement effleurés.
C'est sans doute ce qui donne cette impression de douceur mais
rend aussi le roman un peu superficiel, et on a du mal à voir vraiment les personnages évoluer ou les sentiments se
former.
C'est donc plutôt
une histoire du dévoilement
qui fait apparaitre ce qu'il y a au fond de chacun depuis toujours plutôt que l'arrivé de quelque chose de nouveau.
Cela reste néanmoins
un roman très sympa à lire.
Il vous permettra de passer un bon moment, de faire une pause au
calme de ses pages et de vous plonger dans la campagne chaude de l'été.
Parfait pour un voyage en Allemagne, il sera très bien aussi sous un plaid en
hiver ou sous un pommier en été !
Et une petite citation pour finir :
"Les histoires que l'on me racontait étaient-elles plus vraies que
celles que je fabriquais moi-même
à partir de souvenirs épars, de suppositions et de
choses apprises en écoutant
aux portes ? Les histoires inventées
devenaient parfois vraies au fur et à
mesure, et nombre d'histoires inventaient la vérité."