mercredi 8 juillet 2015

Tir aux pigeons de Nancy Mittford

La semaine dernière, je vous ai parlé de ce roman et de son influence sur mon mois anglais. (c'est par ici)
Mais il faut tout de même que je vous parle du roman lui-même pour que vous puissiez le lire ou au contraire l'oublier et le laisser dans les limbes des rayonnages de votre libraire préféré. 

Nancy Mittford a écrit d'autres romans qui sont apparemment plus agréables à lire, et je précise en insistant beaucoup que cet avis ne concerne que ce roman et qu'il s'agit surtout de mon avis personnel. 
Il n'engage donc que moi et n'hésitez donc pas à vous faire votre propre avis et à venir en discuter. 
(Enfin bon, il y a tellement d'autres livres à lire que vous n'êtes pas obligé non plus de vous infliger ça). 

Sophia, jeune lady frivole, ne sait pas trop quoi faire de son temps au moment où la seconde guerre mondiale est officiellement déclarée. 
Elle aurait bien aimé pouvoir jouer le rôle de l'épouse inquiète qui se répand en société en confiant sa peine mais son mari est là, et d'ailleurs, il l'ennuie au plus haut point. 
C'est son amant Rudolf qui s'enrôle et doit s'absenter pour séjourner dans une caserne militaire. 
Désoeuvrée, elle tient le secrétariat d'un poste de secours d'urgence dans Londres et attend avec impatience la chute des premières bombes pour pouvoir mettre en pratique le peu de choses qu'elle sait faire. 
Et puis soudain, son parrain Sir Ivor King, chanteur à perruque blonde à la voix magistrale, est retrouvé la figure écrabouillée dans un parc, sa perruque un peu plus loin. 
Le grand chanteur devait mener une campagne de contre propagande pour l'Angleterre et tout le système de défense s'en trouve fragilisé. 
Mais est-il vraiment mort ?...
J'avais choisi ce roman après avoir lu sa quatrième de couverture qui annonce une histoire assez différente. 

Je peste de temps en temps sur les 4e de couverture, mais là, je ne sais pas ce qui est arrivé à la personne qui l'a rédigé pour qu'elle propose une 4e aussi éloignée de l'histoire, fausse en grande partie, tout en dévoilant une partie de la fin ! 
J'attendais donc l'invasion de la maison de Sophia par les officiers allemands qui n'est jamais arrivée !! 
A la place, pendant les 60 premières pages, on voit Sophia s'ennuyer, voir ses innombrables amis, aller au Ritz, au parc, manger, s'ennuyer... et moi aussi je me suis ennuyé ! 
Je le suis aussi perdue parmi les personnages et jusqu'au bout du roman, je n'ai pas su qui était Lady Beech, j'ai identifié Olga par défaut, sans oublier Fred et Ned, Florence, Winthrop, Heatherly... 
Le mari de Sophia semble être l'amant de Florence qui vit chez Sophia qui elle-même reçoit Rudolph son amant !

Et puis le roman prend un tournant bizarre à partir des pages 60-70. 
Sir Ivor King apparait et est décrit comme un homme à la voix exceptionnelle mais adepte des perruques, fantasque et à la retraite dans une maison ouverte aux amis de sa filleule lady Sophia sans qu'on comprenne bien les liens entre tous ces gens. 
Mais bon, des chanteurs excentriques, ça existe (il m'a fait penser à Dave, que Nancy Mittford ne connaissait évidemment pas), mais il lui arrive des trucs invraisemblables et il finit par avoir un discours complètement incompréhensible où les Anglais seraient " victimes d'esclavagisme libéral", où il leur faudrait se libérer d'un joug ancestral en renversant leur gouvernement et en rejoignant les nazis. 
Et voilà l'autre bizarrerie du roman : tout ces personnages qui fleurtent avec le nazisme. 
Le mari de Sophia est un nazi convaincu, sa femme de chambre est allemande (elle disparait d'ailleurs sans que cela n'émeuve personne), elle fréquente de nombreuses personnes qui vantent le régime allemand ! 
Le paysage et le discours s'éclaircissement franchement dans les 40 dernières pages, mais une des soeurs de Mittford était une fasciste convaincue il me semble, et cela transparait peut-être ici. 

N'oublions pas également les phrases incompréhensibles sur lesquelles j'ai accroché, me demandant si c'était moi qui ne comprenais rien, si l'auteur avait vraiment écrit ça ou si le traducteur avait bu. 
Et à la fin du roman, Sophia s'appelle Sophie !!


Bon, en bref, je vous conseille quand même de passer votre chemin. 
Il y a trop de bons livres dans les librairies, les bibliothèques et nos PAL pour perdre du temps avec les mauvais ! 
(et je me demande quand même pourquoi 10-18 a édité ce roman)


A la poubelle ! 





18 commentaires:

  1. Deux soeurs de Nancy étaient proches du parti nazi, une autre a lutté contre Franco, visiblement la famille avait des convictions politiques très opposées puisque Nancy était plutôt à gauche ! Tout ce que tu dis de ce roman ne me tente guère. J'ai lu "la poursuite de l'amour" que j'avais bien aimé, je préfère donc rester sur l'impression de ce roman !

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    1. Oui, j'avais lu des choses sur les soeurs Mittford. elles ont fini fâchées d'ailleurs. Bon, mais cela ne donne pas beaucoup de clé de compréhension pour ce roman. La première moitié est vraiment pénible et même si on suppose que l'auteur a voulu faire du second degré, c'est long et on meurt d'ennui !

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  2. George a parfaitement répondu à une de tes questions.
    Il me semble avoir abandonné ce roman, en revanche, je me suis régalée avec quatre autres, par exemple L'amour dans un climat froid, Pas à mot à l'ambassadeur,... très british et plus autobiographiques.

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    1. On sent à la fin de celui-ci qu'elle peut écrire de très bons romans, mais là, la première moitié est imbuvable. C'est long, inintéressant, futile, embrouillé, bref, je comprend que tu ai abandonné !

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  3. Il faut dire que le pitch est vraiment très tentant, moi c'est tout ce que j'aime (sauf que je n'ai pas compris si ça se passait en France ou en Angleterre), mais bon si c'est raté, c'est raté.

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    1. Oui, tu vois, la 4e de couverture est bien fichue, accrocheuse comme il faut, mais quand tu lis le roman, patatra ! Et comme tu le dis, on ne sait pas où ça se passe, ce qui est le comble ! En France, ce serait logique avec l'occupation, mais non, c'est en Angleterre, à Londres ! Alors tu imagines bien qu'il n'y a pas d'officiers allemands qui logent chez Lady Sophia !!

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  4. Je n'ai jamais lu cette auteure, j'ai toujours eu l'impression que ce n'était pas mon genre de lecture, et ce n'est pas ton avis qui va me faire changer ! ;-)

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    1. C'est possible. C'est un peu second degré, très british, un peu léger mais faussement. Mais bon, clairement, si tu veux tester, choisis un autre titre parce que celui-ci n'est pas fait pour aimer l'auteur !

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  5. Une famille très politisée en effet. Je note la performance chez l'éditeur qui arrive sur la 4ème à être à la fois partiellement à côté de la plaque tout en arrivant à dévoiler une partie de la fin... chapeau!

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    1. Ah mais c'est tout à fait ça !! Cette 4e est un modèle de ce qu'il ne faut pas faire X^D

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  6. Bon bon bon...cela ne donne pas très envie de découvrir cette auteure dis donc! Je pense que je vais faire l'impasse pour le moment...merci en tout cas!

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    1. Ah oui, tu peux passer ton chemin ! Il y a tant à lire de bien meilleure qualité ;^)

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  7. J'ai été très déçue par les deux romans de Nancy Mitford que j'ai lus...ses soeurs nazies étaient Diana (qui épousa Mosley,le leader de l'extrème-droite anglaise) et Unity qui était folle amoureuse de Hitler...Par contre sa soeur Jessica était d'extrême-gauche. Il y avait 6 soeurs au total, très différentes les unes des autres
    Je te conseille le livre d'Annick Le Floc'hmoan "Ces extravagantes soeurs Mitford", il est passionnant.

    Pour ce que tu dis du roman en lui-même c'est affligeant tant sur le contenu, que sur la traduction, la 4e de couverture (moi aussi je peste souvent quand je vois les écarts entre la 4e et le contenu réel du livre, c'est hallucinant), les coquilles... surtout pour une maison d'édition aussi réputée que 10/18!!






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    1. C'est marrant comme on peut obtenir des gens aux pensées si différentes dans une même fratrie ! J'avais vu passer cette bio au moment de sa sortie qui me faisait bien envie. Je vais attendre un peu, je suis fachée avec Nancy, mais si je la croise, je me laisserai sûrement tentée.
      Quant au roman, je suis très surprise en effet que 10/18 ait laissé passer tout ça. C'est vraiment n'importe quoi !

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  8. N'y aurait-il pas un gros problème de traduction ? Par ce que tout ce que tu dis me surprend. En général, Nancy Mitford est facilement lisible et j'ai jusque là passé de bons moments en sa compagnie. Après, il n'est pas exclu qu'elle ait raté son livre mais j'avais le souvenir de bonnes critiques à la sortie du livre chez Bourgois.

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    1. Je pense qu'il y en a un parce que le nom de Sophia qui devient Sophie dans les 5 dernières pages aurait dû être corrigé il me semble et parfois, les phrases sont simplement incompréhensibles ! Il y avait peut-être des jeux de mots difficiles à traduire, mais bon, c'est quand même un peu n'importe quoi.

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  9. Ton billet m'a fait rire... mais je vais évidemment passer mon chemin. ;)

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    1. Si tu veux voir à quoi ça ressemble, n'hésite pas, mais il y a beaucoup d'autres livres bien meilleurs à lire avant ;^)

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