samedi 16 octobre 2010

Vintage America de Patricia de Gorostarzu

On est samedi, c’est le weekend, alors je vous parle d’un livre de photo, pour changer.

J’ai eu la chance d’être sélectionnée chez BOB pour lire Vintage America, l’album de la photographe Patricia de Gorostarzu. Je dis la chance, parce qu’on était que deux !

 J’aime beaucoup les photos noires et blancs et celles-ci ont été prises à la chambre photographique, une petite boite noire qui demande une plus grande précision et donne une atmosphère particulière aux photos.
Une bande peut apparaitre autour de celles-ci correspondant, je crois, au cadre qui soutient le papier photo pendant la prise de vue. Cela évoque dans mon esprit un espace intermédiaire entre la photo, ce qui y est cadré et ce qui lui est extérieur.
L’utilisation de ce type d’appareil demande aussi au photographe une posture différente et une technique avancée.

Dans ce livre, la photographe a fait le choix de faire apparaître ces bordures autour des photos et précise qu’elle a utilisé une chambre photographique datant de l’époque qu’elle souhaitait évoquer.
Il serait d’ailleurs plus juste d’écrire qu’elle recherchait cette époque, car elle a sillonné les États-Unis pour y traquer les vestiges des années 1950 à 1970.
De photos en photos, le lecteur découvre des enseignes vintages, des images de motels ou d’usines tels qu’on peut se les imaginer.
On songe immédiatement à la Fureur de vivre, ou aux Misfits.
Les lieux sont déserts, emprunts de nostalgie et l’on se demande parfois si la photographe ne dispose pas d’une machine à remonter le temps.
Qu’il reste autant de lieux abandonnés aux États-Unis est d’ailleurs fascinant.
A croire qu’ils cultivent cette nostalgie.


Ce livre serait déjà intéressant s’il ne comportait que des photos, mais il présente aussi cinq nouvelles, écrites par Scott Wolven, Benjamin Percy, Dan Chaon, Richard Lange et Brady Udall.
Assez noires, prolongeant la nostalgie des photos, ces nouvelles présentent toutes des personnages désabusés, alcooliques, dépressifs.
Elles sont le pendant humain du désert présent sur les photos.
Désœuvrés et nostalgiques, les personnages sont accrochés à un lieu ou, au contraire, en déplacement.
Ils traversent des paysages immenses sans trouver de refuge.

Complémentaires, les nouvelles et les photos expriment cette Amérique révolue mais toujours présente.
Il ne s’agit pas seulement de mémoires, mais de lieux et de vestiges qui parlent à chacun différemment et éveille des souvenirs enfouis.

Je l’ai déjà écrit, ce n’est pas mon continent de prédilection, mais c’est un très beau travail qui éveille pour moi des souvenirs de cinéma et Marylin Monroe.
C’est un peu stéréotypé, je l’avoue, mais que voulez-vous, c’est mieux que rien 

Je remercie BOB pour cette lecture en partenariat et Albin Michel. 


2 commentaires:

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