lundi 22 août 2016

Romanesque de Tonino Benacquista [Rentrée littéraire 2016]

Il y a bien longtemps, Benacquista était un de mes auteurs fétiches.
J'étais étudiante, il commençait à être reconnu pour ses "romans romans", mais c'est par le roman policier que je l'ai découvert.
Et puis j'ai lu Quelqu'un d'autre et Saga, deux romans qui m'ont vraiment marqués !
Le passage d'un genre à l'autre n'est pas toujours simple et plusieurs auteurs s'y sont essayé sans succès.
Benacquista, au contraire, y réussit fort bien et son passage dans la "blanche" de Gallimard est un emblème de l'évolution qui est en cours.

Quand Babelio m'a proposé de lire le dernier roman de Benacquista, je n'ai pas hésité.
J'ai tout misé sur le nom et le souvenir que j'avais de ces textes aux constructions soignées dont les mots s'agençaient si bien.
Mais le souvenir allait-il être à la hauteur de cette nouvelle lecture ?

Alors qu'ils fuient et essaient d'atteindre la frontière canadienne, un couple de Français est attiré par une affiche de théâtre. 
"Les mariés malgré eux" promet un spectacle sans prétention, dans une petite ville et un petit théâtre, mais le sujet leur plait et le Canada peut bien attendre quelques heures. 
Sur la scène se déroule un récit tragique, où un couple d'amants se retrouve pris dans la tourmente d'une foule agacée par leur bonheur tranquille. 
Comment supporter en effet que cette femme et cet homme vivent hors du monde, qu'ils se soient soustraits à la société, qu'ils parviennent à vivre sans ployer sous le joug des puissants ? 
Il faut faire quelque chose et agir pour rétablir l'ordre dans le village... 

Bon, je cesse le suspens, j'ai adoré !
L'écriture de Benacquista est forte et belle.
Il nous emmène dans son histoire par petits pas et puis se lance dans un texte lyrique et magnifiquement écrit.
Les premières pages sur la cavale de ce couple m'ont laissé un peu de marbre, je l'avoue, et puis il passe à l'évocation d'un Moyen Age noir et tragique où ce second couple est balloté par ceux qui ne supportent pas la vue de leur mode de vie si différent.
Les récits se brouillent, on se prend à vouloir rester au Moyen Age, mais le présent fait des incursions et nous rappellent que le tragique est partout.
Un peu de suspense savamment distillé nous rappelle les origines noires des premiers romans de Benacquista sans en faire trop.
Une réussite !

Et puis ce qui est drôle (ou juste pathétique), c'est que cette histoire me semble vraiment dans l'air du temps.
Ces dernières semaines, dans des discussions diverses et variées, j'ai eu plusieurs fois l'occasion d'entendre ou de dire moi-même que ce serait tellement bien si on fichait la paix aux gens, si on nous laissait vivre en paix, quelque soit nos choix de vie tant que cela n'affecte pas les autres.
Or dans ce roman, l'histoire contée dans la pièce de théâtre (qui est en réalité racontée par le

narrateur, ne vous attendez pas à lire du théâtre) parle justement de cela.
Les deux amoureux vivent en autarcie, sans sortir ou presque, se nourrissant de la chasse et la cueillette, comme aux premiers temps.
Mais cela dérange, c'est étonnant ces gens qui ne vivent pas comme les autres, qui ne se soumettent pas à la société.
C'est alors que tout bascule.
Cette situation semble insupportable à ceux qui payent des impôts, vont à la messe, saluent leur seigneur, meurent de faim et de froid, subissent la terreur des puissants.
Comment supporter en effet de voir des gens heureux qui ne demandent rien à personne (et qu'on ne voit pas beaucoup en plus !) ?
Rien ne change.
Plaignez-vous quand vous voyez vos voisins, n'oubliez pas de sortir pour qu'on vous voit et qu'on suppose que vous aussi vous vous soumettez à la routine quotidienne.
Ne choisissez pas les chemins de traverse où vous risquez la vindicte populaire.

Les romans éternels, ceux qui nous parlent toujours 200 ans après avoir été écrits sont ceux que l'on dit "classiques".
Je ne sais pas si celui-ci le deviendra, mais en tout cas, il est tellement intemporel tout en étant inscrit dans notre temps que vous serez sûrement happé par ce récit et cette écriture si belle.

C'est pour moi une magnifique plongée dans la rentrée littéraire version 2016 et je ne peux que vous le conseiller à mon tour !!

Bonne lecture !!



tous les livres sur Babelio.com









vendredi 19 août 2016

Oups !!


Il semblerait que je soit tombée dans une faille spatio-temporelle cette semaine... 

Bon, ce n'est pas grave hein, 
on dira que c'est la faute du soleil qui était de passage, 
des romans que j'ai fini, 
des vacances un peu aussi, 

et puis sur l'autre blog, il y a eu un billet... 

Mais par ici, désolée, je n'ai pas eu envie. 
Ça arrive parfois. 
J'ai raccroché ! 
😁




On dira que c'était ma semaine de vacances, 
vous aurez un billet méditation la semaine prochaine ET un billet roman !! 
Ça vaut le coup, non ? 

Allez, en attendant, je file rejoindre mon roman... 

Bonne rentrée littéraire ! 
Ou pas ! 





Une petite chanson pour me faire pardonner. 








lundi 15 août 2016

La photo du mois #23 : Les touristes


Ce mois-ci, la photo du mois planchait sur un thème de circonstance proposé par BigBugs :

Les touristes !! 
c'est l'époque, et ils sont partout. sortez vos appareils photos et surprenez-moi encore une fois. pas de consigne particulière, choisissez même une vieille photo, si ça vous fait plaisir.

Ce thème m'a posé un vrai problème parce que voyez-vous, les touristes, j'essaie justement soigneusement de les éviter.
Du coup, sur mes photos, il n'y en a pas, ou peu.
Parfois, c'est difficile, parce qu'il y en a beaucoup sur un site au mètre carré, parce qu'on est arrivé après tout le monde et qu'il est compliqué de passer devant pour faire une belle photo "vide", parce que c'est un "spot" à photo et que tout le monde a envie d'être pris en photo à cet endroit.
Mais en général, je les évite.

Quand je passe devant le Louvre en rentrant le soir, je vois les touristes qui montent sur les plots et font semblant de tenir la pyramide.
C'est drôle et parfois, ils sont vraiment ridicules mais je prends rarement des photos.

Alors j'ai cherché un peu dans mes archives à quel endroit j'avais pris une photo avec et sans touristes.
Je le fais de temps en temps pour me souvenir qu'il y avait énormément de monde à un endroit et parce qu'on me demande parfois si nous étions seuls pendant la visite.
En Inde, je me suis aperçue que je l'avais fait beaucoup, mais on voit beaucoup trop les gens sur les photos et ils n'ont pas demandé à voir leur tête sur Internet.

J'ai donc abandonné certaines photos pour celle-ci prise à Cochin.
Cette dame indienne visitait elle aussi et était touriste dans son pays.
On la distingue un peu mais pas totalement.
Et puis ce coucher de soleil était si beau...







D'autres touristes par ici :

Josette, Brindille, CécileP, Sinuaisons, Cricriyom from Paris, Pilisi, Philisine Cave, Dom-Aufildesvues, Laurent Nicolas, Chiffons and Co, Aude, Alexinparis, Estelle, Rythme Indigo, Renepaulhenry, Alban, Woocares, El Padawan, AF News, Wolverine, Lyonelk, Pat, Champagne, Blogoth67, Cocazzz, Noz & 'Lo, Morgane Byloos Photography, The Beauty is in the Walking, Gilsoub, Giselle 43, magda627, Christophe, Guillaume, Lavandine83, J'habite à Waterford, Lilou Soleillant, Frédéric, La Tribu de Chacha, DelphineF, Mirovinben, Akaieric, Xoliv', Sous mon arbre, Luckasetmoi, Lau* des montagnes, Autour de Cia, Céline in Paris, Paul Marguerite, Tambour Major, Angélique, Claire's Blog, Pixeline, Carole en Australie, Lair_co, Mamysoren, Cécile, Danièle.B, KK-huète En Bretannie, écri'turbulente, Tuxana, Calamonique, Eva INside-EXpat, BiGBuGS, Nicky, Kenza, Chat bleu, François le Niçois, Gine, Eurydice, La Fille de l'Air, Carolyne, Krn, Lavandine, Nanouk, Mireille.





dimanche 14 août 2016

Des profiteroles pour MOI !!

Parfois, j'ai des lubies, des envies de manger des trucs (sans aucune raison physiologique...).
Mais certaines de ces envies sont difficilement assouvies quand on ne se met pas aux fourneaux.
Acheter des profiteroles au supermarché est une hérésie, vous en conviendrez.
Les choux sont tout mous, le chocolat n'a pas de goût.
Et puis les choux, c'est un truc qui est censé être facile à faire... quand on n'a pas d'enfant qui ouvre le four...




Enfin bref !
La semaine dernière, alors que je passais devant le rayon glace, un pot de glace à la vanille a soudain accroché mon regard.
Et là, l'envie de profiterole m'est revenue en tête.
Je n'en avais jamais fait, mais je maitrise les gougères, alors cela ne devait pas être beaucoup plus difficile.
Et pas ! Le pot a sauté dans mon panier !




Il ne me restait plus qu'à sortir mon énoooooorme Larousse de la cuisine pour y trouver la recette des choux !

Pour une vingtaine de choux : 

  • 25 cl d'eau
  • 100 g de beurre
  • 1 pincée de sel fin
  • 125 g de farine tamisée
  • 4 oeufs 
  • glace à la vanille
  • chocolat à fondre
  • un peu de lait


Préchauffer le four à 210°.
Mettre dans une casserole l'eau, le beurre en petits morceaux et le sel.
Porter à ébullition et attendre que le beurre soit fondu.
Ajouter la farine en une fois et remuer pour obtenir une pâte qui se décolle des bords de la casserole.
Hors du feu, ajouter les oeufs un par un et bien mélanger.
Avec une cuillère, mettre des tas de pâte sur une plaque à pâtisserie en les espaçant.
Cuire 20 minutes et si les choux sont cuits, arrêter le four mais les laisser refroidir dedans (j'entrouvre le four en général).

Au moment de servir et quand les choux sont refroidis :
Dans un bol, mettre des carrés de chocolat et un fond de lait (une cuillère à soupe pour 3 carrés de chocolat chez moi).
Mettre 30 secondes (ou plus si plus de chocolat) au micro onde.
Remuer pour obtenir une sauce homogène.
Couper les choux en deux et mettre une boule de glace à la vanille à l'intérieur.
Recouvrir de chocolat fondu.

On peut aussi faire une ganache avec du beurre mais c'est plus écoeurant je trouve (et c'est déjà pas mal avec cette version là :^D).




Bon, une fois les choux faits, mon homme m'a dit qu'il n'aimait pas ça, ma fille a goûté mais peu aimé les choux, et comme elle a eu la bonne idée d'ouvrir la porte du four pendant la cuisson (Oo), il a fallut que je les cuise en deux fois pour qu'ils soient à peu près gonflés.
Mais ces péripéties m'ont permis de voir que si vos choux sont tout raplapla, il suffit de les remettre à cuire, ils n'étaient sans doute pas assez cuits.

J'ai donc tout mangé !
Mais pas en une fois hein !


Bon dimanche !!








samedi 13 août 2016

L'art de la méditation de Matthieu Ricard

Voilà un livre qui est dans ma bibliothèque depuis très très très longtemps et que j'ai commencé au début de l'existence de ce blog, il y a... 6 ans !
Mais c'est un livre qui suit le cheminement de celui qui le lit et qui n'est pas nécessairement destiné à être lu d'un trait.
C'est aussi un livre moins facile d'accès que celui dont je vous parlais la semaine dernière, plutôt destiné à ceux qui connaissent un peu déjà.
Les débutants complets n'y trouveront pas de conseils de base, mais pourront tout de même être intéressés par les explications données au début du livre.

Dans la première partie de son livre, Matthieu Ricard nous explique les fondements et les bienfaits de la méditation.
Il parle de son expérience personnelle en tant que moine, des maîtres qu'il a rencontré, des textes sacrés.
Mais il s'attache aussi beaucoup à démontrer que la méditation peut trouver sa place dans notre société et dans nos vies, sans pour autant devenir religieux.
Il explique que ce volet sacré et spirituel est un plus, mais qu'il viendra plus tard ou ne viendra pas.
En attendant, vous aurez appris l'empathie, la compassion, vous aurez développé des qualités humaines essentielles pour les autres et surtout pour vous.

Les chapitres sont thématiques, font quelques pages à chaque fois et se terminent par une méditation et un extrait de texte sacré auquel l'auteur se réfère.
Les thèmes des chapitres sont progressifs, tout comme la difficulté des méditations proposées.
Le premier s'intitule "pourquoi méditer ?", puis "sur quoi méditer ?".
Le troisième chapitre "comment méditer ?" comporte une série d'explications puis des méditations sur des sujets différents.
C'est très varié et on trouve toujours un sujet qui correspond à la situation qu'on vit.

Le texte est écrit simplement, et on entendrait presque Matthieu Ricard nous parler quand on le lit.
Les sujets des différentes parties ne sont pas forcément simples et j'ai parfois relu plusieurs fois, mais c'est aussi ce qui permet de laisser "reposer" le texte et de mieux le comprendre.
En somme, c'est un livre un peu difficile mais éclairant.
Je l'ai lu il y a deux ans quand j'étais "coincée" à la maternité et qu'il fallait absolument que je sois calme et c'était parfait.

L'auteur est évidemment aussi un "personnage", qu'on aime ou pas, qu'on voit beaucoup dans les médias.
Je l'ai vu lors de la venue du Dalai Lama il y a quelques années puisqu'il est son traducteur officiel.
J'ai aussi visité le monastère auquel il appartient et j'ai marché dans la montagne où il se retire plusieurs mois dans l'année (le billet est là).
Forcément, j'ai une affection particulière pour l'homme et ses idées.
Mais si le livre était mauvais, je n'aurais pas publié de billet ;^)

Vous trouverez ce livre en version papier ou audio.
Ce n'est pas l'auteur qui lit, mais ce doit être une belle expérience tout de même.
Il existe aussi en poche, mais j'avoue ne pas aimer du tout cette nouvelle couverture et le volume des éditions Nil est beau, avec des pages épaisses dont le grain glisse sous les doigts.
Mais on fait ce qu'on veut ;^)


Le site de Matthieu Ricard est par ici.
Il est plein de belles photos !




Bonne méditation !! 

Le monastère de Shechen, dont dépend Mathieu Ricard.



 et voici sa boite à lettre  :^)









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