lundi 20 avril 2015

Joseph de Marie-Hélène Lafon { Prix Audiolib }

Voilà un petit roman complètement inhabituel pour moi. 
Le thème et le ton ne me sont pas familiers et je préfère d'ordinaire les histoires où il se passe quelque chose. 
Ce n'est pas du tout le cas ici où l'auteur fait plutôt le portrait de ce Joseph qui donne son nom au roman.

A 59 ans, Joseph est ouvrier agricole. 
Il loue ses bras et il est très doué pour s'occuper des bêtes. 
Les vaches l'écoutent, il est soigneux, discret. 
Mais il n'en a pas toujours été ainsi. 
Après le départ de sa mère à Croisset pour aider son frère, Joseph a fait n'importe quoi. 
Il y a eu Sylvie, il y a eu les cures, il y a eu moins de travail. 
Aujourd'hui il va mieux...

Ce roman est une ode à la campagne et à la ruralité. 
Les descriptions sont soignées, l'écriture est ciselée et l'auteur manie la plume avec soin. 
La campagne est vue ici comme un lieu un peu bourru, opposé à la ville. 
On est de la campagne ou de la ville et les caractères y sont bien différents. 
La campagne ne bénéficie pas de cette opposition et passe tout de même un peu pour un lieu arriéré. 

Pas de nostalgie pour autant. 
Joseph voit passer les propriétaires de fermes, il constate qu'elles deviennent parfois des maisons secondaires sans pour autant le regretter. 
La roue tourne. 
Il égraine les vivants et les morts, ceux qui sont partis et ceux qui sont encore là en constatant que la vie passe. 

Joseph a l'air un peu simple, il n'est pas très futée.
C'est sans doute ce qui lui permet de se contenter de peu et d'accepter ces places d'ouvrier agricole. 
Il a peu de besoins, il ne demande rien et attend la fin. 
Là encore, les oppositions ne lui profitent pas. 
Son frère a réussi, il a des enfants, une famille et vit ailleurs, dans un lieu qui semble plus urbanisé et surtout plus agréable. 

C'est finalement le portrait d'un homme et d'un paysage qui s'offre au lecteur. 
Ce n'est pas mon genre de livre mais j'ai été sensible à l'écriture et aux allusions à Flaubert qui émaillent le récit. 
Les oppositions sont peut-être un peu trop tranchées pour moi mais dans le fil du livre, elles s'intègrent à la trame. 


Ce livre audio est très agréable à écouter. 
Marie-Christine Barrault est une lectrice expressive, avec une voix douce mais vive. 
C'est un peu délicat de dire cela ou pas très galant, mais son âge correspond parfaitement au roman. 
Joseph a 59 ans et j'ai eu l'impression qu'une femme du village me racontait cette histoire. 
C'est donc un très bon choix de l'éditeur pour un petit roman ciselé qui sonne bien à l'oreille. 
L'entretien avec l'auteur à la fin du livre audio apporte des informations sur le processus d'écriture et les références qu'elle revendique. 
La lecture d'un passage, par contre, ne m'a pas paru indispensable. 
L'auteur est moins expressive que Marie-Christine Barrault et cela n'apporte pas grand chose à l'ensemble. 
Sa durée (3 heures) vous permettra de le réserver pour un trajet en voiture ou en train. 



 Livre lu/écouté dans le cadre du Prix Audiolib 2015. 


vendredi 17 avril 2015

La piscine et la météo pour les petits

Deux petits livres pour les 2/5 ans, ça vous dit ? 
Ou deux petits livres très bien fichus ? 
Ou deux petits livres très intelligents ? 
Ou tout ça à la fois ! 





J'ai reçu Quel temps fait-il et Tous à la piscine ! il y a quelques jours, et ça tombait super bien, parce que samedi dernier, on est allé à la piscine pour la première fois et cette semaine, il a fait très beau pour la première fois depuis que ma crêpe Suzette est un peu plus grande et peut un peu comprendre. 

Elle a une préférence pour la piscine, mais moi je sais que ces deux livres vont lui plaire car ils sont à la fois beau et plein de surprises.




Voilà le premier, sur la piscine. 
J'ai l'impression que la piscine est toujours une sortie un peu exceptionnelle pour les enfants. 
En tout cas, pour moi, ça l'a été samedi dernier ! 
Se changer dans le vestiaire, mettre son maillot, aller dans l'eau, respecter les espaces, nager, ressortir de l'eau, se doucher, récupérer ses affaires, s'habiller... C'est compliqué pour un petit (et avec un bébé dans les bras).







Dans ce livre, les étapes sont dessinées les unes après les autres avec de jolis dessins colorés. 
Les pages sont riches et il s'y passe plusieurs choses que l'enfant peut montrer ou qu'on peut lui demander de trouver. 
Il y a aussi les inévitables petits volets en carton qui dévoilent des choses très concrètes, comme à la piscine. 
Ma fille a eu tendance à vouloir ouvrir toutes les portes du vestiaires. 
Le livre permet d'aborder ce "problème", comme celui du casier où il faut laisser ses affaires (le drame quand elle a réalisé).







Il y a aussi une petite serviette toute douce.





L'autre livre est conçu selon le même principe, mais pour la météo. 
Le dessinateur est le même, offrant là encore de belles illustrations. 
Chaque temps a sa double page et ses illustrations, là encore très riches avec plein de petits détails. 





Des éléments du livre coulissent, et d'autres tournent comme le bateau et les gouttes de pluie.






A la fin du livre, l'enfant peut tourner la flèche et indiquer le temps qu'il fait.




J'ai pour le moment une préférence pour la piscine qui nous parle davantage et qui permet d'expliquer plein de choses. 
C'est d'ailleurs le principe de la collection Kididocs. 
Mais dans quelques mois, le livre sur la météo sortira et je pense qu'il nous servira bien à comprendre le passage des saisons. 


Merci Nathan pour cet envoi qui nous a ravi dès l'ouverture de l'enveloppe !










mercredi 15 avril 2015

La photo du mois #7 : Signe du déclin industriel

Pas facile de choisir une photo ce mois-ci.
J'avais retenu l'expression "déclin industriel", mais en relisant mieux le thème proposé par Alban, j'ai vu qu'il nous demandait de plancher sur l'expression:
"Signe du déclin industriel" ! 

Alors signe ou pas signe ?

J'ai d'abord pensé à cet hôtel au sud du Népal déserté après plusieurs années de bons et loyaux services.
J'ai ensuite pensé à cet usine du Cambodge qui s'est arrêtée en pleine activité.

Mais finalement, je reste au Cambodge et dans la même ville avec cette photo de la gare de Battambang.
Autrefois florissante, cette ville (où a habité Marguerite Duras) possédait des usines et exportait du riz.
Mais à l'arrivée des Khmers rouges, tout s'est arrêté.

Le tourisme encourage le gouvernement à restaurer la ligne construite par les Français.
Ce serait très gênant pour les habitants qui utilisent les lignes dans la campagne pour circuler sur de petites plateformes de bambou (le bamboo train) mais très pratique pour développer l'accès à la région.

Qui gagnera ?







Et pour la promenade du 15 du mois, voilà les autres participants :

A'icha, Akaieric, Alban, Alexinparis, Alice Wonderland, Amy, Arwen, Aude, Autour de Cia, Ava, Bestofava, BiGBuGS, Blogoth67, Brindille, Calamonique, Cara, CetO, Champagne, Chat bleu, Chloé, Christophe, Claire's Blog, CécileP, Céline, Céline in Paris, Dame Skarlette, DelphineF, Dom-Aufildesvues, El Padawan, Estelle, Eurydice, Eva INside-EXpat, Fanfan Raccoon, François le Niçois, Frédéric, Galéa, Gilsoub, Giselle 43, Guillaume, Homeos-tasie, Iris, Isaquarel, J'habite à Waterford, Josette, Josiane, Journal d'une Niçoise, Julia, Kenza, KK-huète En Bretannie, Koalisa, Krn, La Fille de l'Air, Lau* des montagnes, Laulinea, Laurent Nicolas, Lavandine, Lavandine83, Les bonheurs d'Anne & Alex, Les Filles du Web, Loulou, Luckasetmoi, Lyonelk, magda627, Mamysoren, MauriceMonAmour, Memories from anywhere, Milla la galerie, MissCarole, Morgane Byloos Photography, My Little Reflex, MyLittleRoad, Nanouk, Nicky, Noz & 'Lo, Philae, Philisine Cave, Pilisi, Pixeline, princesse Emalia, Renepaulhenry, Rosa, Rythme Indigo, Salon de Thé, Sandrine, Sinuaisons, Suki, Tambour Major, Testinaute, Thalie, Tuxana, Utopique-Lily, Woocares, Xoliv', Yvette la Chouette.



Le salon des refusés de la Photo du mois !

Dans une heure, à midi, mon billet avec la photo du mois paraitra.
Mais comme le choix est chaque mois plus difficile, je vous propose aujourd'hui un billet des refusés !

Pour cette première édition, je vous emmène au Cambodge avec une usine de Pepsi-Cola qui s'est figée lors de l'arrivée des Khmers Rouges.
Le plus fou, c'est qu'elle est habitée par des gardiens qui veillent sur le bâtiment, entretiennent les jardins et surveillent les centaines de bouteilles vides !














Rendez-vous à midi pour la photo officielle !! 




mardi 14 avril 2015

En finir avec Eddy Bellegueule d'Edouard Louis { Prix Audiolib }

Voilà un roman qui a défrayé la critique lors de sa parution l'an dernier !
Je l'ai vu sur de nombreux blogs sans avoir vraiment envie de le lire.
Les romans violents, où l'auteur parle de lui et s'épanche sur son enfance, ce n'est pas pour moi.

Quand je l'ai vu dans la sélection du prix Audiolib, j'ai trouvé qu'il s'agissait d'une belle occasion de le lire et de voir un peu à quoi il ressemble.
Après tout, autant se faire son propre avis.

Hélas, je crois que ce n'était vraiment pas un livre pour moi.

Eddy est né dans une famille pauvre, dans un village misérable, dans un milieu indigent. 
Au fond de sa Picardie natale, on ne tolère pas les petits garçons différents. 
Il faut être viril, peu intéressé par l'école, et violent pour se faire accepter. 
Mais Eddy n'est pas comme ça. 
Alors il traine avec ses copains le soir, il ne va pas toujours au collège et il a même une petite copine mais il sent que ce n'est pas pour lui. 
Quand son cousin de 15 ans décide de reproduire les films porno qu'il oblige ses petits cousins de 10 ans à regarder, Eddy se laisse faire. 
Quand les grands au collège le frappe chaque jour, Eddy se laisse faire. 
Mais Eddy a honte, honte de sa grand-mère, honte de ses parents qui parlent fort, honte de son frère qui picole... 

Pendant la lecture de ce roman, j'avoue, je me suis lassée.
Cela pourra paraitre surprenant, mais l'accumulation de portraits a fini par m'ennuyer.
J'attendais qu'il se passe vraiment quelque chose, qu'Eddy parte à Paris, que sa vie change puisqu'il s'agit apparemment de sa vraie vie et qu'il est aujourd'hui normalien.
Il y a donc bien eu à un moment quelqu'un qui lui a permis de s'en sortir, l'école a finalement fait son travail tout de même !

Et pourtant, ce roman est une longue litanie de plaintes, de pleurnicheries, et je pense aussi d'ingratitude.
Edouard Louis semble en pleine crise d'adolescence, dans sa phase d'opposition où il lui faut "tuer le père".
Il écrit donc un bouquin pour crier à la face du monde tout ce qu'il pense de sa famille, comme s'il lui crachait dessus.
Mais je ne suis pas psychanalyste, je n'ai pas envie de connaître sa vision des choses.
Je suis aussi d'origine picarde, le nom de jeune fille de ma grand-mère est Beauvisage et ma mémé disait du "chuc", ce que l'auteur déteste absolument.
Eh bien moi pas du tout.

Je ne ferai pas un billet fleuve sur ce livre.
Je pense qu'il a bénéficié d'un bon marketing et c'est tant mieux pour l'auteur mais il me semble qu'on oublie trop souvent qu'il a écrit "roman" sur la couverture en bon disciple de Bourdieu.
Il s'agit là de ses propres représentations, de sa vision des choses pas du tout nuancée et parfois (pour moi) franchement abusive, une réécriture de son enfance destinée à être publiée et pour moi, cela se sent.
De petits moments de tendresse affleurent quelques fois, notamment pour sa mère, mais le climat de violence qui se dégage de ce livre ne m'a pas impressionnée.

Il faut néanmoins souligner le travail qu'il a fait autour de la langue et du picard pour arriver à transcrire la façon de parler de sa famille.

Quant à la lecture audio, le lecteur est parfait ! 
J'ai même eu du mal avec la "vraie" voix de l'auteur dans l'interview qui suit la lecture du roman ! 
La lecture est expressive, agréable et on se laisse porter par cette voix jusqu'à la fin du livre. 

En bref, je ne conseille pas ce livre mais d'autres lecteurs que moi pourront vous en parler de façon plus positive.
En ce qui me concerne, je vais l'oublier et passer au suivant sans état d'âme (moi !).






Les billets des copines du Prix :







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