Elle avait posé sa main sur le bois usé et chaud de la porte.
Elle aimait le contact de ces matières nobles, le bois, la pierre, elle ressentait toujours un profond bien être à se trouver dans de vieux bâtiments.
Elle avait l'impression qu'une âme y palpitait, qu'elle ressentait la présence de ceux qui étaient passés avant elle.
Elle n'était pourtant pas croyante.
La vie ne l'avait pas gâtée et depuis les superstitions de son enfance, elle avait fait la part des choses.
Les beaux discours des prêtres ne la fascinaient plus, l'ancien testament comme le nouveau lui apparaissaient comme de jolis contes pour endormir les plus souffrants.
Dans les églises, néanmoins, elle aimait retrouver un peu de calme.
Son esprit s'apaisait.
Elle se gavait de cette quiétude forcée que le lieu imposait à ses visiteurs.
Elle s'y noyait aussi parfois.
Son esprit divaguait alors et si elle n'y prenait pas garde, il pouvait l'emporter vers des souvenirs bien trop douloureux pour qu'elle s'y perde trop longtemps.
Pour éviter cette torpeur dangereuse, elle ne s'asseyait pas, préférant faire le tour en admirant les œuvres qui décoraient les chapelles.
Mais aujourd'hui, elle était si fatiguée.
Elle avait marché encore et encore pour ne plus penser.
Elle avançait sans but et sentait ses pieds se poser l'un après l'autre sans qu'ils puissent s'arrêter.
Elle ne faisait plus attention à ceux qui l'entouraient.
Elle était entrée en elle-même, elle vivait avec ceux qui n'étaient plus.
Elle se sentait glisser doucement vers un abîme dont elle risquait de ne pas vouloir sortir.
Et puis là, dans cette église, elle sentit soudain la chaleur des rayons du soleil sur son visage.
C'est alors qu'elle le vit.
Il la regardait sans doute depuis plusieurs minutes.
Il était grand dans le halo lumineux, et ses yeux la transperçaient littéralement.
L'espace d'un instant, elle eut l'impression qu'un Dieu l'avait enfin entendu et se montrait à elle dans cette modeste église.
Mais ce n'était que lui... Et c'était déjà tellement.
Après ces milliers de kilomètres parcourus, après tout ce qu'elle avait perdu, il était simplement là, attendant peut-être qu'elle pousse un jour cette porte pour la retrouver.
Il lui sourit avec ce doux sourire qui la ramena dans son pays de miel et d'amande d'autrefois.
Elle n'osait bouger de peur qu'il s'évapore.
C'est lui qui fit le premier pas...
Pas sûre que ce texte soit très clair mais je vous le livre tout de même.
Vous trouverez d'autres textes chez Leiloona.
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