Un roman qui se passe à Pondichéry ne pouvait que me séduire.
Cette ville si particulière, cet ancien petit bout de France,
ce lieu si original où se mêlent les influences, les modes de vie et les communautés
éveille
toujours en moi des souvenirs d’air chaud, de découverte, de
nostalgie.
A Pondichéry, il y a à la fois la ville indienne et le
quartier français, les vestiges de la colonisation et les marchés
indiens, la communauté d’Auroville et le temple de Sri Aurobindo.
Il y a aussi une communauté française qui m’a semblé
un peu particulière, fermée sur elle-même et qui refuse même
l’entrée
à
l’Alliance
Française.
Les contradictions de l’Inde…
Il y a son mari, Lalchen,
il y a son fils, Kanou, il y a Ahmma qui prend soin d’eux,
mais du fond de son passé,
un mystère la mine et l’empêche
d’être heureuse.
A Paris, Angèle est gardienne dans une école.
Le soir venu, elle prend
possession des lieux et rêve
à sa vie d’avant…
Ce petit roman a le défaut de sa qualité
comme on dit.
Il est trop court !
En quelques pages, l’auteure dépeint une ambiance,
une atmosphère et des personnages avec une économie de mots qui
fonctionne parfaitement.
Il ne faut pas longtemps à Fanny Saintenoy pour nous plonger
dans cette moiteur, dans cette torpeur qui a emporté Galta.
On visualise la maison familiale, les rues, l’ambiance
et l’on
ressent aussi le vague à l’âme des deux femmes.
Mais on aimerait s’y plonger plus longtemps, s’y
repaitre encore et en savoir plus sur chacun des personnages.
Si Galta et Angèle sont bien décrites, les
personnages secondaires éveillent l’intérêt du lecteur qui reste un peu sur sa
faim.
J’avais envie de connaître un peu mieux Elena, de savoir ce
qu’ils
vont tous devenir, de découvrir davantage Pondichéry.
Et néanmoins cela fonctionne et nous offre une plongée
dans ce petit monde vraiment dépaysante.
J’ai retrouvé les rues découvertes il y a
quelques années, j’ai aimé découvrir le destin de ces deux femmes.
Angèle est émouvante, prisonnière
par deux fois de sa vie, des décisions que d’autres ont pris
pour elle.
Elle a manqué de courage, comme nous le faisons
tous à
un moment de nos vies.
Ce roman nous rappelle qu’il faut oser vivre sa vie, c’est
ainsi qu’elle
peut devenir belle et qu’on peut en être fier.
Et puis l’histoire est bien structurée.
On lit le premier chapitre sans vraiment comprendre, avant que
tout s’éclaire
à
la fin du roman.
Le dévoilement est complet et je n’avais pas vu venir le chemin que prend
le récit.
Fanny Saintenoy nous dépeint une communauté
coloniale dure et qui ne pardonne rien.
J’aurais tendance à penser qu’elle n’a
pas beaucoup changé dans certains endroits du globe, même si elle est un
peu plus ouverte tout de même.
En bref, c’est un petit roman que je vous
conseille ABSOLUMENT si vous allez en Inde, et surtout si vous allez à
Pondichéry !
Si vous n’y allez pas, ce n’est pas grave. Posez votre serviette
sur un coin de sable au soleil, mettez-vous sur votre chaise longue dans votre
jardin (c’est mieux si vous avez bien chaud) et savourez ces 120 pages
car elles passent très vite !
Merci à Versilio et Babelio pour cette lecture dépaysante.