mardi 17 décembre 2013

La Garçonnière d’Hélène Gremillon

Voilà encore un roman de la rentrée littéraire 2013 et encore un roman qui me laisse une impression très mitigée.
Après avoir tourné sa dernière page, j'avoue ne pas pouvoir me décider quant à mon sentiment.
Ce ne sera pas pour moi un grand moment de lecture, ce n'est pas non plus une grande déception.
Il m'est également difficile de dire précisément pourquoi je n'ai pas un avis plus tranché.
Il s'agit davantage d'un sentiment diffus ou d'une déception peut-être.

Lisandra entre dans le cabinet de Vittorio Puig, psychanalyste, et dès ce moment, il sait qu'il l'aime et qu'il lui faudra la revoir.
Sans doute inconsciemment, il la pousse à quitter brusquement son cabinet.
N'ayant pas entamé formellement la thérapie de la jeune femme et poussé par son désir, il s'autorise à tenter de la retrouver sur la base d'un indice, ses chaussures de tango.
Rapidement, il la retrouve et l'épouse peu de temps après.
Mais sept ans plus tard, alors que Vittorio rentre du cinéma, il retrouve son appartement retourné et voit sa femme morte sur le trottoir cinq étages plus bas.
Immédiatement, les soupçons s'orientent vers lui et la police l'arrête pour le meurtre de Lisandra.
Mais une de ses patientes, Eva Maria, ne croit pas à cette version et va tout faire pour le sortir de prison...

C'est le résumé de ce roman qui m'a poussé à le lire.
Une telle histoire ne pouvait que me tenter : un meurtre, un accusé à tort, de la psychanalyse, mais surtout Buenos Aires, l'Argentine et le tango !
J'ai une fascination pour les chaussures de tango, je dois le préciser (non, je ne suis pas fétichiste, je vous rassure), alors quand j'ai lu qu'il était question de tango, je n'ai pas hésité.
Oui, mais voilà, ce n'est vraiment pas le cœur du sujet.
Ce n’était pas une déception, je me doutais que cela ne parlait pas que de tango, mais du coup, je me suis demandée de quoi cela parlait.

Et là, je l’avoue, j’ai trouvé qu’il y avait beaucoup de thèmes abordés (beaucoup trop ?).
Au cours de ses séances de psychanalyse, Vittorio a suivi des gens très différents.
Il a entendu à la fois les victimes et les bourreaux de la junte argentine, il a entendu des histoires d’amour, de perte et d’abandon.
L’histoire de l’Argentine est sous-jacente à ces histoires individuelles et les traverse.
On apprend ainsi que les nazis allemands et français se cachaient là-bas peu après la guerre sous le couvert de la CIA.
Le pays a ainsi pu « bénéficier » de leur science de la torture.
Mais il m’a paru difficile de voir où l’auteure voulait nous amener.

Mais un autre aspect m’a un peu gênée.
Le roman parle régulièrement de sexe, ce qui peut se comprendre vu qu’on est dans le domaine de la psychanalyse, Freud et tout ça.
Néanmoins, j’ai parfois été un peu lassée par les précisions données.
Là encore, comme je ne voyais pas l’intérêt de ces détails et la direction que prenait le roman, j’ai eu bien du mal à me sentir concernée.
 
Mis à part ces critiques, le style est agréable et on apprend pas mal de choses sur l’Argentine.
La figure du bourreau traverse le roman et l’histoire permet de montrer que les juntes ne sont pas les seules à engendrer des monstres.
Toutes les sociétés en hébergent et le bourreau de Lisandra comme celui de Miguel sont condamnables.
Les figures d’Alicia, d’Eva Marie ou de Lisandra sont toutes en souffrance et leur salut semble lier à la perte de leur bourreau.
Mais les choses ne se passent jamais comme prévu et beaucoup de fils tirés par l’auteure ne sont pas tissés jusqu’au bout.
Je suis donc un peu restée sur ma faim je crois.

Comme d’habitude, je tiens à préciser qu’il s’agit là d’un avis très personnel.
D’autres avis sont plus positifs sur certains blogs, alors n’hésitez pas à le lire tout de même si vous aimez l’Argentine et la psychanalyse.





Merci à Oliver et Price Minister pour cette lecture. 




  

samedi 14 décembre 2013

✻ DIY : Mon thé de Noël (ou le tien) ✻

Le weekend, quand l'hiver pointe son givre blanc et que le froid s'installe, on a souvent envie de rester chez soi et de se préparer une bonne boisson chaude.
Les mains autour de la tasse, on se réchauffe en observant le ciel gris et en se disant qu'on est beaucoup mieux dans sa cuisine, son salon, son canapé, sous sa couette... (barrer la mention inutile).

Comme la période est aussi aux fêtes, votre choix se portera peut-être sur un thé de Noël, un de ces mélanges que les marques de thé nous proposent à la fin de l'année pour célébrer l'hiver.
Pour ma part, j'ai toujours un peu du mal avec les thés de Noël.
Peu d'entre eux me plaisent et ces mélanges sont souvent trop épicés ou pas assez.
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, n'est-ce pas ?
Mais cela ne doit pas nous empêcher de boire un bon thé, et s'il est de saison, c'est encore mieux.

J'ai donc décidé cette année de faire moi-même mon thé de Noël !
Je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée, et les mélanges de thé peuvent sans problème être réalisés à la maison, en fonction de vos goûts et de vos envie.

Pour cela, il faut d'abord vous procurez quelques ingrédients et réfléchir aux parfums qui vous plaisent.




Première étape : le thé de base et les ustensiles

Un thé parfumé s'appuie sur un thé de base.
En fonction de vos goûts et du mélange final, vous choisirez un thé noir, un thé vert, un rooibos, un thé blanc, un oolong...
A partir de cette base, vous allez ensuite parfumer votre thé, mais il faut auparavant choisir un bon filtre à thé.
Oubliez la boule à thé qui écrase les mélanges et laissera une partie des parfums que vous aurez choisi se dissoudre dans la masse.
Il est préférable de choisir de grands filtres qui permettent à l'eau de circuler et au thé de s'exprimer.
Si vous le pouvez, une bouilloire réglable en température vous permettra aussi de ne pas cuire le thé.
Cela peut faire une vraie différence au niveau de l'amertume du thé.





Deuxième étape : choisir les parfums

Votre thé de Noël peut être léger ou corsé, très parfumé ou au contraire subtilement teinté.
Ce mélange varie selon chacun, et les différents éléments qu'il est possible de rajouter sont en nombre infini.
Vous pouvez ainsi ajouter :

  • des herbes comme le basilic, la menthe séchée... 
  • des épices comme la cannelle, le clou de girofle, la muscade, le gingembre...
  • des fleurs comme les roses séchées, la fleur d'oranger, l'hibiscus... 
  • et toute autre chose comestible comme des bonbons concassés, des fruits séchés, des raisins secs, des cranberries, des écorces d'agrumes, et pourquoi pas de la marmelade...


Troisième étape : réaliser le mélange

Voilà peut-être l'étape la plus délicate.
Souvenez-vous qu'il sera préférable de ne pas trop corser le thé pour en remettre ensuite plutôt que l'inverse.
On peut utiliser une cuillère pour les mesures, ou une balance de précision.
Une cuillère à café de cannelle, par exemple, est suffisante pour 150g de thé rooibos.



Mon mélange rooibos, orange-citron, cannelle 


Quatrième étape : gouter et déguster

Le premier essai de mélange ne vous satisfera sans doute pas totalement.
Déguster le en petite quantité, tranquillement, en laissant l'infusion se développer pendant quelques minutes avant de décider des modifications à apporter.





Cinquième étape : offrir votre propre thé !!

Après tout ces efforts, pourquoi ne pas offrir votre propre mélange ?
Choisissez un joli pot, ou faites vous-mêmes des petits sachets avec des étiquettes et partagez votre recette !


Et si vous n'aimez pas le thé, ce n'est pas grave. 
Faites vous un bon chocolat chaud, saupoudrez-le d'une épice qui vous plait comme la cannelle et arrosez d'une généreuse couche de chantilly (^-^)

Hier, la ronde passait chez Sylvie qui rendait visite au Père Noël, et demain, on continue la ronde de Noël chez Homéostasie.

Pour retrouver les billets des blogueuses pendant la période de l'avent, vous pouvez cliquer sur les liens dans le petit encadré de la colonne de droite de ce blog, mais vous pouvez aussi :





samedi 7 décembre 2013

✻ Marathon de lecture coooooool !!!!!! ✻

Ce weekend, il fait froid, il fait gris, vous êtes fatigué, la fin de l'année approche, mais c'est aussi le marathon de lecture d'hiver !!

Aujourd'hui et demain, vous pouvez nous rejoindre pour lire au coin du feu, sous la couette, sur Facebook ou Livraddict pour partager vos lectures.




De mon coté, j'ai choisi la formule la plus souple et j'ai bien fait.
J'avais prévu de consacrer mon après-midi à lire, mais un souci pro m'a empêché de corriger un paquet de copies hier qu'il faut bien évacuer tout de même.
Je me mets donc à la lecture en cette fin d'après-midi, avec des maenneles restant de mon goûter d'hier, des munitions de lait au chocolat (mais en vrai, je me suis fait chauffer un chocolat maison) et plusieurs livres sélectionnés.


Photo toute moche de 17h :/

Je pense commencer par le Anne Perry et je vous tiendrai au courant demain de mon avancée.

Bonne fin de journée et bonne lecture...


MAJ de dimanche : 

Pas beaucoup de pages tournées mais ce marathon m'aura permis de me reposer, ce qui est déjà beaucoup en ce moment.

J'ai avancé de 150 pages dans le Anne Perry et 25 pour Tokyo Sanpo.
J'ai aussi bu beaucoup de thé, mangé des gâteaux, attendu que le temps file et regardé les nuages passés.

Un bon weekend en somme !!




vendredi 6 décembre 2013

Et votre semaine ?

Petites gaufres du dimanche
Finalement, j’ai bien aimé rédiger ce type de billet il y a deux semaines
Je crois que cela détend et permet de passer à autre chose alors je récidive et je vous soumets à nouveau mes râleries.
Mais je les accompagne des points positifs, parce qu’il ne faut pas rester sur de mauvaises impressions.


J’ai donc aimé ces derniers quinze jours :
  • Reprendre le fil de mes blogs et publier à nouveau.
  • Voir arriver la fin du semestre de cours avec un mélange d’impatience et de frayeur. Le temps qui passe trop vite est un ennemi qui empêche de faire tout ce qu’il y a sur ma To do list, mais une semaine à tenir, ça vaut tous les efforts J
  • Lire de bons bouquins échangés avec les copines de blog.
  • Profiter des rayons de soleil derrière ma fenêtre.
  • Commencer à dénicher les cadeaux de noël, les empiler dans mon salon en attendant de les emballer. Il y a deux ans que je n’ai pas fêté Noël en famille, ça commençait à me manquer. On ne sait pas encore dans quelle maison on va fêter ça, mais j’ai envie d’arriver les bras chargés de boîtes en tous genres.  
  • Vider un peu ma bibliothèque en envoyant des livres grâce à Pochetroc. J’envisage aussi de vendre les grands formats ou de les envoyer contre le paiement des frais de port. A réfléchir.
  • Jeter 6 sacs poubelles de 100 litres de trucs inutiles qui encombraient ma maison et mon esprit (+ 2 TV + 2 vieux écrans d’ordinateur, oui, nous avons un grand grenier et la sale manie de ne pas jeter).
  • Commencer à réfléchir à des couleurs qui iraient bien ensemble, trouver un joli papier peint à étoile, laisser monsieur peindre les plinthes pour débuter, chercher des stores…



Le brouillard ne nous a pas quitté.



Et je n’ai pas aimé :  
  • Avoir une collègue sur le dos en permanence. Elle trouve toutes les semaines un nouveau truc pour me mettre hors de moi, pour me vexer ou me léser professionnellement. Je suis une fille gentille, alors j’ai du mal à dire quelque chose, mais elle a atteint mon seuil de tolérance (pourtant très très haut), et malheureusement, cela n’arrange pas les choses (mais cela ne semble pas les empirer non plus, et ça soulage).
  • Remplir mon agenda de janvier de réunions toutes plus inutiles les unes que les autres (mais c’est le job en janvier et ça me sortira avant mon hibernation prolongée).
  • Aller à la MGEN toutes les 3 semaines depuis juillet pour cause de grave incompétence et / ou de gros gros bazar dans leur gestion (et je craque un peu là !). Songez plutôt que depuis 2 ans et demi, ma situation n’est toujours pas régularisée à la MGEN de Paris ! Et ce n’est pas faute de réclamer pourtant !
  • Apprendre qu’il y a grève SNCF le 12 décembre, soit mon dernier jour de cours que j’aurais aimé paisible.
  • Aller à la CAF et compter 30 personnes devant moi. Je n’avais pas pris de livre, je n’ai donc pas pu attendre ^-^. Mais du coup, j’y retourne lundi prochain à la première heure et équipée cette fois. Je sais que cela ne servira pas à grand chose, mais j’aurai l’impression d’agir.



C'est la Saint Nicolas !! 



Voilà pour cette fois. C’est déjà pas mal, n’est-ce pas ?
Dans 10 jours, je serai en vacances.

A moi le tricot, le crochet, le ménage, le rangement, la lecture, le farniente…  

Bon weekend ! 


jeudi 5 décembre 2013

Lady Hunt de Hélène Frappat

Voilà encore un livre très présent sur les blogs ces temps-ci.
Pourtant, c'est un roman assez atypique, qui aborde des thèmes vraiment particuliers.
Je ne pense pas qu'il puisse plaire à tout le monde, bien au contraire.
Il faut accepter de se laisser aller aux dérives des personnages, aux hallucinations, aux rêves ésotériques.
Il faut laisser la rationalité aux marges de ce roman.
C'est un pari qu'a fait l'auteur, mais son écriture devrait pouvoir convaincre les lecteurs réticents.

Autour du Parc Monceau, Laura fait visiter des appartements sans conviction.
Elle entretient une relation avec son patron qui lui donne des rendez-vous clandestins dans de grands logements vides, avant de rejoindre son chat qui l'attend dans son petit appartement.
Mais la nuit, ses rêves la hantent.
Luna l'attire, la repousse, la maison qui lui apparaît semble la proie des flammes sans brûler vraiment.
Puis le rêve rejoint le jour.
Lors d'une visite, un petit garçon disparaît, comme aspiré par un appartement dont les miroirs ne renvoient plus les reflets.
Et puis il y a Élaine, la sœur de Laura, qui attend un enfant sans savoir ce qui l'attend...

Il est difficile de savoir par où commencer pour parler de ce roman.
Ce livre est surprenant. Il mêle le surnaturel et la maladie pour les fondre en instillant un doute dans l'esprit du lecteur.
S'agit-il réellement de surnaturel ou Laura est-elle en train de sombrer dans la maladie ?
Il y a néanmoins plusieurs indices qui sont placés dans le récit et l'oriente vers le surnaturel.
Je ne vais pas les lister ici, mais le plus fragrant m'a semblé être le nom de famille de Laura et le nom de son village d'origine.
Le kern est censé avoir une signification ésotérique qui remonte aux druides et aux traditions celtiques. Ils symbolisaient un lieu important et pouvaient être destinés à célébrer les anciens et les morts.
Il se teinte donc forcément d'un peu de surnaturel.
Néanmoins, le plus flagrant reste tout de même le nom de Kardec (quoi qu'il faille sans doute s'y connaître un peu).
Allan Kardec est effectivement le fondateur du spiritisme !!
Il pensait être la réincarnation d'un druide portant ce nom et si vous vous rendez sur sa tombe au Père Lachaise, vous pourrez faire un vœu et il l'exaucera (il est censé le faire en tout cas).
Avec ces indications, il me paraissait évident que le chemin à suivre était plutôt surnaturel.

Mais revenons au roman.
L'écriture d'Hélène Frappat est délicate, ciselée et douce.
Il n’y pas de heurts dans ce texte, pas de coups mais une lente glissade vers la folie, la mort ou au contraire, la compréhension.
Seuls ceux qui adhèrent le sauront.
Cette écriture ciselée emporte le lecteur en utilisant les poèmes de Tennyson, le mélange de la langue anglaise et du français, la première venant apporter un peu d’onirisme à la seconde.
Les poèmes en anglais restent parfois hermétique à celui qui ne maîtrise pas cette langue, mais là encore, cela s’éclaire à la fin, et l’idée principale est transmise dans la suite du texte.

C’est finalement un roman de l’intérieur que l’auteure nous offre ici.
Le lecteur entre progressivement dans l’esprit de Laura, dans ses rêves et ses obsessions.
Il sent son inquiétude, ses peurs, son égarement en espérant le sauveur, celui qui lui tendra une main salutaire.
L’image du reflet est omniprésente, dans les reflets qui apparaissent ou disparaissent, dans l’image de Lady of Shalott, dans ce que l’on croit et ce qui nous échappe.

Mais tout ne nous échappe-t-il pas à un moment de nos vies ? Et tout n’est-il pas un simple reflet de ce que l’on croit ?

Le roman pose de nombreuses questions, il utilise beaucoup d’images, de thématiques, que je ne pourrais citer ici tant il est riche.
Sous une apparence de simplicité, il donne à voir et à penser et révèle une profondeur bien plus insondable que prévu.

Je ne saurais que conseiller ce roman, tout en ajoutant qu’il ne plaira pas à tout le monde.
C’est un livre atypique qui demande à son lecteur de se laisser aller et de se couler dans ses pages.
Mais si cela vous tente, choisissez un bon fauteuil, un plaid, préparez-vous une tasse de thé et quittez votre réalité.


Je vous envoie aussi sur le billet de Galea qui dit beaucoup de choses aussi sur ce roman sans trop en dire, ce qui est toujours agréable :)











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