J’ai tardé à écrire ce
billet, et le temps passant, son souvenir s’efface.
Bon ou mauvais signe, je
vous laisse juger.
Pourtant, j’ai passé un
bon moment dans ces pages où la cuisine est au cœur du récit.
La plongée dans le Paris
du Moyen âge a plutôt bien fonctionné et j’ai tourné les pages de ce roman avec
plaisir.
En ce 6 janvier 1393, le mari de Constance vient
d’être retrouver mort la gorge tranchée.
Les soupçons se portent sur une étuve mal famée
comme il y en a tant, mais Constance est certaine que son époux ne fréquentait
pas ce genre d’endroit.
Pour laver sa mémoire de l’infamie autant que pour
s’assurer de ce qu’elle croit être vrai, elle décide de quitter son logis
confortable et une vie qui ne lui donne plus aucune joie pour enquêter.
Elle se fait alors embaucher comme cuisinière par
la tenancière de l’étuve, et avec l’aide de sa gouvernante, elle apprend à
choisir les mets qu’elle prépare ensuite en suivant un ouvrage fort précieux
que lui a légué son époux.
Par égard pour son jeune âge, il lui a rédigé un
Ménagier, sorte de traité de cuisine et d’économat.
Muni de cet outil indispensable, elle rivalise
avec le cuisinier attitré de l’étuve qui devient bien vite son ennemi…
Je ne vous le cache pas, le
roman entier est une véritable invitation à se mettre les pieds sous la table.
On salive, on note les recettes,
on découvre les ingrédients, on imagine les mariages de saveurs…
C’est extraordinaire.
Cette histoire permet ainsi
à l’auteur de nous mener au cœur de la cuisine de cette époque.
De façon souvent très
détaillée, les recettes nous sont livrées avec gourmandise, dévoilant la
réalité d’une cuisine que l’on connaît finalement assez mal.
La légende veut que les
épices aient caché le goût des viandes faisandées mais il n’en était rien.
Elles étaient au
contraire savamment dosées, en grande quantité parfois, mais pas toujours.
J’imaginais également une
cuisine assez limitée par l’absence de fruits et légumes qui seront découverts
plus tard.
En réalité, de nombreux
légumes ne sont plus consommés aujourd’hui, et les fruits étaient surtout
confits.
J’ai donc fait de belles
découvertes, et noté au moins une recette sucrée qu’il faudra que je tente.
J’ajouterais toutefois
que cette accumulation de recettes et de tours de main se présente parfois de
manière un peu trop didactique.
L’auteur explique à son
lecteur. C’est une bonne chose, mais cela manque parfois de lien avec le reste
et certains passages sont un peu longs et un peu trop didactiques.
Ceci mis à part, le roman
est très rythmé et les aventures de cette jeune femme se succèdent vivement.
Elle se fait des amis et
des ennemis à une vitesse record (un peu trop vite d’ailleurs quelques fois),
et les personnages sont nombreux sans que l’on soit perdu.
La fin est un peu cousue
de fil blanc, mais ça ne m’a pas gêné.
C’est donc un joli petit
roman, gourmand, érudit et bien tourné.
Si vous avez envie d’une
petite plongée gourmande dans le Moyen Age, de découvrir cette cuisine beaucoup
plus variée que je ne le pensais, ce roman devrait vous plaire.
Un roman de plus pour les challenges
polar historique,
ABC,
Paris je t'aime et le
challenge Thriller et polar.