Comme beaucoup de
blogueuses, je me suis laissée tenter par ce roman tant vanté.
Je l’ai laissé
reposer un peu dans ma PAL, trouver sa place et son moment, mais il me faisait
de l’œil et il n’y est pas resté trop longtemps.
Ce billet de
lecture, par contre, a mis du temps à être écrit.
Je n’ai pas été
emporté par ce roman, mais je ne l’ai pas non plus détesté.
Je dirais même
que cela m’a plutôt plu.
Du coup, je ne
savais pas vraiment par quel bout commencer.
Sa vie vient de changer, car elle a accepté
d’épouser Richard Collingworth l’hiver précédent et le rejoint à présent sur
son lieu d’affectation.
Elle quitte donc sa mère et sa vie corsetée pour
devenir l’épouse d’un attaché militaire à l’autre bout du monde.
A bord du bateau, elle apprivoise doucement cette
nouvelle vie, et pendant trois mois, son journal lui permet de mettre des mots
sur ce qui change en elle et autour d’elle.
Les jours passent, les continents changent, la
température augmente et son mariage approche doucement.
Mais ce n’est que le début d’une vie qui va la
mener de Pékin au Japon…
Mary est très
jeune et trop seule pour se retrouver isolée à l’autre bout du monde.
Ce qui va lui
arriver est évidemment une conséquence de sa solitude et de sa méconnaissance
de l’Asie et des relations humaines.
Elle aspire à une
indépendance très moderne, mais ce n’est pas encore la bonne époque, ni en
Ecosse, ni en Chine, ni même au Japon.
Elle se retrouve
alors sans cesse en décalage avec ce qu’elle pense, ce qu’elle veut, et ce que
les autres décident pour elle.
Car finalement,
ce qui la caractérise, c’est que les décisions importantes de sa vie ont pour
la plupart été prises par d’autres.
Elle subit, elle
est ballotée d’un univers à l’autre, mais elle n’est jamais heureuse. Seules
les décisions qu’elle aura le courage de prendre lui donneront un peu de
satisfaction.
Mais il lui faut
d’abord murir.
Mary est d’abord
une jeune fille écervelée, ce qui se ressent beaucoup dans ses écrits.
Les premières
pages sont celles d’une enfant qui découvre la liberté.
Elles évoluent
ensuite et le mariage de Mary marque un passage vers sa vie d’adulte.
Elle note les
paroles ambiguës de ses amies, le comportement de son mari, son isolement
progressif, ce qui montre sa prise de conscience.
C’est une femme
forte, et heureusement. Sans cela, elle se serait effondrée.
La contrepartie,
c’est que je l’ai aussi trouvé bien insensible. Elle perd ses enfants sans
exprimer l’envie de les retrouver.
Comme il s’agit
de son journal, il aurait été logique qu’elle s’y épanche, mais non.
Ce manque de
sentiment assez constant dans le roman m’a souvent gêné, je l’avoue.
La vie au Japon
est décrite avec le décalage nécessaire à un occidental pour prendre la mesure
des différences qui existent.
Les relations
entre les Japonais, leurs relations avec les étrangers et le fonctionnement de
la société sont bien expliqués sans que cela soit pesant.
La fin est
également particulièrement émouvante, et une petite larme s’est frayé un
chemin.
Au final, je ne
sais toujours pas pourquoi je n’ai pas été particulièrement enthousiaste.
L’insensibilité
apparente de Mary est sans doute en cause, probablement accompagné par le fait
qu’elle pardonne tout, accepte tout, supporte et avance sans se retourner.
Mais cela ne doit
pas vous empêcher d’aller lire ce livre si vous aimez les parfums d’ailleurs,
les quêtes, les vies de femme exceptionnelles, les histoires un peu tristes.
D’autres billets
sur de nombreux blogs vous donneront d’ailleurs une idée plus enthousiaste de
ce livre.
Livre lu dans le
cadre du challenge PAL express de juin qui quitte aussi ma PAL et s'ajoute au lecture du challenge Je vide ma biblio du forum Livraddict.
Je valide aussi la lettre W du challenge ABC et une troisième lecture pour le challenge Dragon 2012.