samedi 23 juin 2012
jeudi 21 juin 2012
Le vendeur de saris de Rupa Bajwa
Voici enfin mon billet sur ce livre lu pendant mes vacances en Inde.
J’ai mis du temps à l’écrire.
C’était pourtant une très belle lecture, de celles dont il est finalement difficile de parler, mais que l’on a envie de partager pour que d’autres lecteurs puissent le découvrir.
Je vous livre donc mes impressions, après les avoir laissé décanter.
Ramchand est vendeur de saris.
Il mène une vie bien ordonnée, il va travailler tous les matins sans se poser de questions, va au cinéma le dimanche avec deux bons copains, n’a pas de femme, pas d’ambition ni d’imagination.
Il n’a pas vraiment de vie, mais s’en accommode.
Et puis un jour, il repense aux ambitions que ses parents avaient pour lui. Ils voulaient qu’il aille à l’école, qu’il apprenne l’anglais et qu’il vive mieux qu’eux.
La vie en a décidé autrement, mais Ramchand a soudain envie de leur faire honneur, et il achète des livres en anglais et un dictionnaire.
Doucement, il déchiffre les mots, puis les phrases et les pages se tournent.
A force de lire, il retrouve le plaisir de l’étude, mais il commence aussi à réfléchir.
Il s’interroge sur sa vie, sur son isolement, sur sa solitude, sur son travail…
Il pense trop et devient de plus en plus lucide envers sa condition.
Mais ces réflexions ne sont pas forcément une bonne chose…
Ce pauvre Ramchand m’a beaucoup ému.
J’étais si contente quand il s’est mis à lire, à réfléchir, à vouloir vivre mieux.
Je me disais que si les Indiens se cultivent, sont éduqués, cela sera forcément positif, mais hélas, ouvrir les yeux quand on est en bas de l’échelle, c’est aussi voir et prendre conscience que cette échelle a des barreaux glissants ou inexistants et qu’il est bien difficile de la monter.
De rencontres en rencontres, Ramchand veut s’élever, mais il est toujours remis à sa place.
Il croise des femmes de la bonne société comme des femmes des bas quartiers, et chaque fois, il ne trouve pas sa place et ne sait plus ce qu’il doit faire.
Il se perd finalement en essayant de mieux comprendre de quoi la vie est faite et finit par se dire qu’il n’est pas bon de trop penser.
C’est là que je me suis perdue moi aussi, car ce livre m’a engagé dans une réflexion que je poursuis toujours, bien que je l’ai refermé depuis plusieurs mois.
Mes convictions personnelles, mes grandes idées sur l’éducation ne tiennent déjà pas beaucoup face à des enfants qui n’ont d’autres choix que de ne pas aller à l’école pour pouvoir manger (je pourrais vous parler des enfants cambodgiens ou birmans pendant des heures), mais là, je suis encore plus déstabilisée tant ce roman sonne juste.
Pourtant, j’ai envie de croire que l’éducation est toujours une bonne chose. Et ce, quelques soient les conditions.
Car quand j’y réfléchis, j’ai quand même l’impression d’entendre là un discours qui appartenait pour nous au 19e siècle, quand les « masses laborieuses » ne devaient pas être éduquées pour leur bien, qu’il fallait qu’elles restent dans l’ignorance car il n’est pas bon de trop penser, de prendre conscience de sa condition quand on ne peut pas en changer.
C’est exactement ce qu’il y a dans ce livre (que j’ai adoré pourtant), mais les classes laborieuses ont changé en Europe. Elles envoient leurs enfants à l’école aujourd’hui et vivent mieux (si, si, je vous assure que même au chômage, un ouvrier français vit mieux qu’un Indien des bidonvilles).
Le monde du travail a changé lui aussi, me direz-vous, et l’Inde a une population exponentielle a gérer. Mais une jeune fille qui est allée à l’école a statistiquement deux fois moins d’enfant que sa compagne qui n’y est pas allée. Ce sont aussi des enfants qui seront mieux nourris car moins nombreux.
Et finalement, c’est peut-être l’éducation partielle de Ramchand qui est la cause de ses malheurs. S’il avait pu poursuivre sa scolarité, il aurait pu avoir un métier mieux payé et une vie totalement différente.
Comme vous le voyez, je vous livre là mes impressions, mes réflexions, et je ne les ai pas encore bien rangées.
À méditer, donc, car je n’ai pas de réponse.
Ce que je sais, par contre, c’est que je vous conseille ce livre qui est tellement triste, mais tellement joli et si intéressant.
Vous découvrirez l’Inde et les Indiens de l’intérieur, vous toucherez des saris, vous assisterez à un mariage, une séance de cinéma, des essayages ou des pauses thés.
Une valeur sure !
mercredi 20 juin 2012
Artemisia au musée Maillol
Pour une fois, je
vais vous parler d’une exposition qui n’est pas encore terminée.
C’est un petit
exploit personnel pour quelqu’un qui est toujours en retard J mais cela m’a tellement plu que j’ai envie de
partager avec vous.
Je suis donc
allée voir l’exposition du Musée Maillol intitulée Artemisia, Pouvoir, gloire et passions d’une femme peintre.
J’ai découvert
Artemisia Gentileschi grâce au film d’Agnès Merlet, comme beaucoup de
spectateurs qui n’en avaient jamais entendu parler.
Le film est toutefois
partiel, et si j’avais perçu l’intérêt que cette femme peintre pouvait
représenter justement en tant que femme peintre, je n’avais pas retenu qu’elle
avait autant peint.
Fille d’un grand
peintre du 16e siècle, elle apprend d’abord son métier avec son père
puis est confiée à Agostino Tassi pour qu’il lui enseigne ce qu’elle doit
savoir.
Ce début de
carrière est déjà exceptionnel car à l’époque, quelques femmes peignent, mais
dans l’atelier de leur père ou de leur mari et sont cantonnées aux fleurs et
autres natures mortes. Elles n’ont en tout cas pas l’autorisation d’avoir leur
propre atelier et ne peuvent pas non plus utiliser des modèles vivants.
Artemisia doit
donc se peindre elle-même si elle veut sortir de ces motifs imposés, y compris
pour peindre des nus, et ses acheteurs le savent !
Mais tout change
lorsqu’elle accuse son maitre de l’avoir violé.
Pour des raisons qui
sont encore obscures (dédommagement financier ? rivalités d’atelier ?
réelle volonté de justice ?), le père d’Artemisia fait un procès à Tassi
qui le perd.
Artemisia doit
cependant fuir Rome pour pouvoir travailler, et va s’installer à Florence où
elle entame une carrière exceptionnelle.
Première femme
reconnue par l’Académie, elle obtient le droit de signer des contrats
elle-même, de gérer son atelier, et bien qu’elle soit mariée, elle reste
autonome professionnellement.
Cet atelier va se
développer, se déplacer parfois, mais les œuvres signées d’Artemisia rejoignent
de grandes maisons et les collections les plus prestigieuses.
Elle réalise
notamment de nombreux portraits de notables et des commandes pour les cours
d’Europe de moyens et de grands formats.
Si vous vous
rendez au musée Maillol, vous verrez quelques unes de ces toiles de commande,
mais ce n’est pas le cœur de l’exposition.
Le choix a été
fait de réunir les toiles plus intimement liées aux différents sujets qui ont
préoccupé l’artiste.
Le sujet phare
est donc celui de la femme forte, très à la mode au moment où Artemisia
Gentileschi produit des tableaux en grand nombre. Elle répondait ainsi à ses
propres intérêts tout autant qu’à la demande du public.
Cette femme forte
prend ensuite plusieurs visages, ceux de Cléopâtre, de Suzanne face aux
vieilards ou Bethsabée, mais aussi et surtout celui de Judith accompagnée de sa
servante.
Comme une
vengeance virtuelle, Artemisia décapite Holopherne encore et encore, déclinant
le motif pendant plusieurs années.
Les toiles
évoluent, le tracé change, mais reste toujours délicat et fort à la fois.
Pour pouvoir
replacer la peintre dans son siècle, d’autres peintres sont également présents,
comme son père évidemment, mais également quelques peintres de son temps qui
l’ont croisé ou ont travaillé avec elle.
Vous pourrez
aussi lire cinq lettres envoyées par Artemisia à son amant, en Italien mais
traduite. C’est extrêmement émouvant de pouvoir les lire aussi longtemps après
leur écriture, et le papier est très bien conservé.
N’hésitez pas à
monter à l’étage de Maillol, vous pourrez y voir plein de cuisses, c’est très
amusant.
Je vous conseille
aussi l’audioguide, mais c’est tout de même un coût supplémentaire qui s’ajoute
à une entrée déjà onéreuse.
Pour les aspects
pratiques, le musée Maillol se trouve rue de Grenelle, dans le 7e
arrondissement de Paris.
L’exposition se
termine le 15 juillet 2012 et en semaine. Le matin c’est mieux, il n’y a pas
grand monde. Les salles sont moyennement grandes et il y a beaucoup de tableau.
J’y ai passé une heure et quart avec audioguide. Il y a aussi une application
pour votre smartphone ou votre tablette.
Prochaines expos :
La sainte Anne de De Vinci
au Louvre et
Berthe Morisot à Marmottan.
Quelqu’un y est déjà
allé ?
mardi 19 juin 2012
Petit bilan de vidage de PAL...
En ce mois de juin, mon objectif est de lire un maximum de livres issus de ma PAL.
Vaste programme, qui répond au challenge PAL express lancé par Miss Bouquin.
Pour ne pas me retrouver devant une tâche insurmontable, et si vous vous souvenez des billets précédents, j'avais sélectionné 15 livres, mais je me doutais que je n'atteindrai pas ce score en un mois.
Je pensais tout de même pouvoir lire la moitié.
Comme vous allez le voir, ce n'est pas gagné...
Voici donc le bilan après 19 jours de challenge :
Je pensais pouvoir lire davantage, mais finalement, comme d'habitude, le travail a pris le dessus.
Ce qui me désole le plus, c'est que je pensais avoir choisi des romans qui se lisent vite pour commencer et me mettre dans le rythme.
Malheureusement, ils se sont révélés moins enthousiasmant que prévu, et je les ai un peu délaissés.
Le Ken Follett aurait gagné à rester dans le tiroir de l'auteur, et le Saskia Noort ne me semble pas mériter les éloges qui sont imprimées sur sa quatrième de couverture (billets à venir, bien sûr).
J'ai heureusement enchainé avec deux romans nettement plus intéressants qui devraient me permettre de remonter mon total rapidement : Souper mortel aux étuves et Casino Royal.
J'ai aussi de petites critiques à faire à ces deux romans, mais beaucoup moins que sur les précédents livres.
Et vous ? déçus par vos dernières lectures ou enthousiasmés ?
Vaste programme, qui répond au challenge PAL express lancé par Miss Bouquin.
Pour ne pas me retrouver devant une tâche insurmontable, et si vous vous souvenez des billets précédents, j'avais sélectionné 15 livres, mais je me doutais que je n'atteindrai pas ce score en un mois.
Je pensais tout de même pouvoir lire la moitié.
Comme vous allez le voir, ce n'est pas gagné...
Voici donc le bilan après 19 jours de challenge :
-> 2 livres lus (seulement)
Je pensais pouvoir lire davantage, mais finalement, comme d'habitude, le travail a pris le dessus.
Ce qui me désole le plus, c'est que je pensais avoir choisi des romans qui se lisent vite pour commencer et me mettre dans le rythme.
Malheureusement, ils se sont révélés moins enthousiasmant que prévu, et je les ai un peu délaissés.
Le Ken Follett aurait gagné à rester dans le tiroir de l'auteur, et le Saskia Noort ne me semble pas mériter les éloges qui sont imprimées sur sa quatrième de couverture (billets à venir, bien sûr).
J'ai heureusement enchainé avec deux romans nettement plus intéressants qui devraient me permettre de remonter mon total rapidement : Souper mortel aux étuves et Casino Royal.
J'ai aussi de petites critiques à faire à ces deux romans, mais beaucoup moins que sur les précédents livres.
Et vous ? déçus par vos dernières lectures ou enthousiasmés ?
dimanche 17 juin 2012
Un souffle de Sicile...
Je ne sais pas ce qu'il en est chez vous, mais le soleil fait de timides apparitions ce weekend dans ma Normandie.
Cela annonce peut-être l'été qui sera là dans quelques jours, et un temps enfin de saison, bien qu'il ne faille sans doute pas se réjouir trop vite.
En attendant, je vous emmène en Sicile, où le soleil brille avec beaucoup plus de constance.
En ce moment, il fait une trentaine de degrés l'après-midi, et même si la différence est un peu brusque pour nous, c'est agréable de musarder au chaud.
Pour aller en Sicile, vous pourrez arriver dans plusieurs aéroports.
J'y allais pour le travail, je n'avais donc pas le choix, et j'ai atterri à Catane.
C'est un petit aéroport où vous pourrez prendre un bus pour de nombreuses destinations, ou louer une voiture. Ce mode de transport à l'air d'être le plus simple, d'ailleurs, car les paysages sont vallonnés et vous irez plus vite.
Si vous restez à Catane, vous pourrez voir l'Etna et aller à la plage.
Je suis descendue plus bas, à Ragusa Ibla, une petite ville baroque adorable, nichée au milieu des collines. La mer est à une trentaine de kilomètres.
Vous y trouverez de nombreuses chambres d'hôtes installées dans des maisons anciennes, et quelques hôtels peu chers (pour l'Italie) comme le Barocco.
C'est un petit endroit qui vaut bien d'y passer deux jours.
Pour voir d'autres photos, j'ai aussi fait un billet sur la Sicile par ici sur mon autre blog.
Magda est encore en vacances...
Cela annonce peut-être l'été qui sera là dans quelques jours, et un temps enfin de saison, bien qu'il ne faille sans doute pas se réjouir trop vite.
En attendant, je vous emmène en Sicile, où le soleil brille avec beaucoup plus de constance.
En ce moment, il fait une trentaine de degrés l'après-midi, et même si la différence est un peu brusque pour nous, c'est agréable de musarder au chaud.
Pour aller en Sicile, vous pourrez arriver dans plusieurs aéroports.
J'y allais pour le travail, je n'avais donc pas le choix, et j'ai atterri à Catane.
C'est un petit aéroport où vous pourrez prendre un bus pour de nombreuses destinations, ou louer une voiture. Ce mode de transport à l'air d'être le plus simple, d'ailleurs, car les paysages sont vallonnés et vous irez plus vite.
Si vous restez à Catane, vous pourrez voir l'Etna et aller à la plage.
Je suis descendue plus bas, à Ragusa Ibla, une petite ville baroque adorable, nichée au milieu des collines. La mer est à une trentaine de kilomètres.
Vous y trouverez de nombreuses chambres d'hôtes installées dans des maisons anciennes, et quelques hôtels peu chers (pour l'Italie) comme le Barocco.
C'est un petit endroit qui vaut bien d'y passer deux jours.
Pour voir d'autres photos, j'ai aussi fait un billet sur la Sicile par ici sur mon autre blog.
(pour voir les photos en grand, cliquer sur l'une d'entre elles)
Un prêtre en soutane à l'aéroport, on ne voit ça qu'ici !
De jolies façades...
... parfois un peu décrépies.
Vespas modernes
^-^
Je vous laisse, James Bond m'attend...
Magda est encore en vacances...
... mais chez Lyiah, on passe aussi le dimanche en photo, comme chez :
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