Pénélope Bagieu nous a
habitué à des séries de gags d’une ou deux pages sur son
blog ou dans ses premières BD racontant la vie
« fascinante » de Joséphine.
Souvent très drôles,
parfois émouvantes et généralement bien trouvées, ces pages m’ont fait sourire,
mais j’avoue avoir toujours eu une préférence pour les billets de blog que je
trouve plus percutants.
Pourtant, je me suis
laissée tenter par cette petite BD, premier essai d’album de l’auteur.
Je n’avais pas vraiment
d’a priori, mais j’étais quand même plutôt favorable.
Zoé est une jeune femme sans ambition, qui vit
dans un studio avec un type mal embouché, au chômage, qui vit sur son salaire
d’hôtesse d’accueil.
Elle va chaque jour se faire photographier avec
des types qui lui pincent les fesses au salon de l’automobile, ou déguisée en
fromage au salon du fromage.
Elle ne fait rien d’autre. Elle se lève, va
bosser, mange un sandwich le midi, rentre du boulot, se fait tripoter par son
copain, dort, et recommence.
Un midi, alors qu’elle a trouvé un banc au soleil
pour manger, elle aperçoit un homme derrière une fenêtre qui l’observe puis se
cache.
Elle décide de frapper chez lui…
Sur le fond, l’histoire
est originale.
Cet homme qui se cache
est intrigant, et le retournement de la fin est bien trouvé.
J’ai beaucoup aimé,
d’ailleurs, l’ultime dénouement qui m’a vraiment amusée.
Après tout, il n’y a pas
de raison que ce soit toujours les mêmes qui s’amusent !
Il y a aussi de belles
pages, comme celles où Zoé va à la librairie et se voit proposer un livre
qu’elle emporte sans le payer. Le libraire la rappelle, puis la laisse
finalement partir.
Elle se met ensuite à
lire sans s’arrêter et ça, c’est vraiment sympa.
Par contre, j’ai eu plus
de mal avec Zoé elle-même.
Elle est bien mignonne,
mais elle n’a pas beaucoup d’épaisseur. Elle suit le rythme, elle ne prend pas
de décision, ne se pose pas beaucoup de question et je n’ai pas eu pitié de
cette jeune femme qui ne se prend pas en main.
Son épaisseur n’est d’ailleurs
pas du fait de l’auteur, mais plutôt du type de personnage choisi. Bien sûr, ce
type de personne existe, mais n’aurait-il pas été intéressant, qu’elle ait un
peu plus de jugeote ou qu’elle soit plus attendrissante ?
Evidemment, cela rend
plus plausible la suite, vous me direz.
Et son soudain attrait
pour les livres se justifie également.
Il n’en reste pas moins
que j’ai mis une bonne quinzaine de page à me mettre vraiment dedans.
J’adore le choix des
pages en deux ou trois tons. Cela unifie les cases et les différents épisodes,
et cela donne une tonalité à chaque partie de la bande dessinée.
L’opposition d’une
couleur franche et d’un gris ou d’un sépia est particulièrement bien trouvée et
donne une belle atmosphère.
Il y a aussi quelques
pages pleines qui sont très belles.
J’ajouterai que le dessin
des personnages est aussi agréable. Si Zoé est moins originale, Thomas Rocher
et son agent sont particulièrement stylés.
J’ai donc bien aimé cette
BD et je ne peux que vous la conseiller.
Le format poche est moins
onéreux, et les pages ne sont pas trop petites. On peut les lire sans problème,
le papier est de bonne qualité et les couleurs sont bien rendues.
Si vous préférez les
grands formats, il est aussi disponible dans la taille classique d’une BD.
Il y a bien longtemps que
je n’étais pas venue, mais je reprends ma participation aux rendez-vous
hebdomadaires de Mango et aux BD du mercredi.