Ce livre est le premier que j’ai acheté quand j’ai ouvert ce
blog, après avoir lu beaucoup de billets enthousiastes.
Comme cela m’arrive souvent, je l’ai ensuite posé sur ma PAL
en attendant le bon moment pour le lire. Ayant lu des billets moins
enthousiastes depuis cet achat, je ne me suis pas précipité pour l’ouvrir et
j’ai trouvé qu’une lecture commune, c’était une bonne occasion de ne pas le
laisser moisir.
Désirée vient de
perdre son mari. Elle se rend presque chaque jour sur sa tombe où elle croise
parfois un homme qui fleurit la tombe d’à côté, Benny.
Alors que la dalle
funéraire de son mari est austère et minimaliste, celle de ses voisins est
surchargée et vraiment kitsch. Tout les oppose, comme Désirée et Benny, qui
tombent chacun amoureux du sourire de l’autre sur un malentendu.
Désirée est
bibliothécaire, elle s’habille discrètement et habite un appartement moderne
aux murs peints en blancs. Benny est agriculteur, il n’a pas fait d’études et
s’occupe seul de son exploitation. La ferme qu’il habite n’a pas bougé depuis
la mort de sa mère et est envahi par les souvenirs et la poussière.
Comment ces deux là
pourraient-ils vivre ensemble ?
Je dois d’abord vous avouer que j’ai trouvé les 100
premières pages de ce livre moches !
Mon opinion a un peu changé dans le dernier tiers du livre,
et je l’ai terminé moins péniblement que je ne l’avais commencé, mais il y a
quand même des passages qui m’ont dérangé, des petites phrases qui ont coupé
mon élan.
J’ai eu l’impression de lire un Anna Gavalda cynique où
l’auteur s’égarait de temps en temps et laissait libre cours à ses penchants
orduriers.
Il y a quelques beaux passages, qui commençaient à
m’emporter, puis tout à coup, paf ! je trébuchais sur une phrase qui dénotait
et cassait toute la magie du texte.
J’ai bien compris que Benny n’était pas un grand
intellectuel, et que Désirée se pense plus douée qu’elle ne l’est, mais tout de
même, certains passages m’ont heurté et j’ai plusieurs fois faillit refermer ce
livre sans le terminer.
L’histoire elle-même n’est pas très originale.
Elle ressemble d’ailleurs beaucoup à celle de la Délicatesse que j’ai lu le mois
dernier. Il faut croire que c’est un sujet à la mode qui se résume
rapidement : une femme veuve qui n’aimait pas vraiment son mari mais ne le
savait pas, rencontre un homme qui ne lui correspond apparemment pas mais est
fait pour elle.
Et alors ? Quelle est la valeur ajoutée apportée par
Katarina Mazetti ici ?
La situation de départ est plutôt lugubre mais c’est
original. Un cimetière, deux personnes en deuil, un lieu triste qui prélude à
une histoire d’amour, ce n’est pas si commun.
La fin du livre est aussi bien trouvée. Alors qu’on s’attend
à un happy end, il s’agit davantage d’une fin ouverte, ce que confirme la
publication d’une suite il y a quelques mois.
C’est donc bien le style qui m’a le plus dérangé.
Je reste une inconditionnelle des romans distingués et
Flaubert est pour moi le maitre de la scène de fesse qui se cache dans le texte
(il faudra que je vous parle un jour de la perversion d’Emma Bovary…). Mais ce
n’est pas non plus ce qu’il y a dans ce livre, ce sont plutôt de petits
passages aux termes mal choisis.
Pourquoi être vulgaire quand on peut ne pas l’être ?
Qu’est-ce que cela apporte de plus dans ce petit roman ?
Je cherche encore.
Vous l’aurez compris, pour une fois, je ne conseillerai
rien.
Je vous invite à vous faire votre propre opinion. Les 100
dernières pages ayant un peu modifié mon jugement, je ne voudrais pas être à
l’origine d’un enlisement de votre exemplaire au fond de votre PAL ;-)
Et puis si je tombe un jour sur la suite, à la bibliothèque,
par exemple, je le lirai peut-être rapidement pour savoir quand même ce qui
arrive à Benny et Désirée.
Et je découvre plein de blogs avec ces lectures communes, c'est super !