vendredi 24 juin 2011

Un bûcher sous la neige de Susan Fletcher


En essayant d’écrire ce billet, je prends conscience de ce qui a fait que je n’y suis pas arrivée auparavant. 
J’ai effectivement lu ce livre en février, grâce à Liliba qui l’a gentiment fait voyager. J’ai mis un certain temps à le lire. Les 50 premières pages m’ont semblé difficiles, et je m’arrêtais toutes les 10 pages pour lire autre chose. Et puis, d’un seul coup, je me suis plongée dedans et je l’ai dévoré. Les pages ont défilé sans que je puisse m’en détacher, y compris le soir, où je lisais jusque tard dans la nuit.
Et justement, c’est là que j’ai remercié ce livre d’être aussi passionnant.
Alors que je lisais cette histoire de sorcière promise au bûcher, alors que le feu est cité toutes les pages, j’ai entendu un bruit bizarre qui venait de ma cuisine. Mon propre conduit de cheminée avait pris feu et ronflait bruyamment.
Bon, je vous passe ma peur viscérale du feu issue de vieux souvenirs, le réveil de mon homme qui dormait paisiblement, les tentatives pour éteindre le poêle, la cendre partout dans la cuisine et l’attente à côté du poêle qui ne voulait pas refroidir.
Vous comprendrez que j’ai laissé ce livre de côté quelques jours.
Comme il s’agissait d’un livre voyageur, et qu’il me plaisait quand même beaucoup, j’ai finit par le terminer et j’ai bien fait.

Corrag est une sorcière anglaise, comme sa mère avant elle, mais pas comme sa grand-mère. Les accusations vont vite en ce 17e siècle, et on devient souvent sorcière bien malgré soi.
Alors qu’elle n’est encore qu’une toute jeune fille, élevée par sa mère dans un petit village à l’écart, elle doit fuir les hommes du village venus les chasser. Protégée par sa mère qui l’envoie au loin, elle se retrouve seule sur les routes avec une vieille jument.
Elles cheminent en tâchant de rester discrète et monte vers le nord, comme le lui a dit sa mère. Elle finit par trouver un pré qui lui plaît et où elle se sent en sécurité.
Mais quand le roman commence, Corrag et en prison et a été condamnée au bûcher. Un pasteur la visite chaque jour pour tenter de comprendre ce qui s’est passé dans la lande et qui est la cause du massacre dont elle semble être la seule survivante…

Dans ce livre, Corrag raconte mais elle n’est pas la seule. Elle raconte son histoire, comment elle est arrivée jusque là. Du fond de son cachot, elle livre sa vérité sur la vie, sa vie, les hommes, les dieux, la nature. C’est beau et triste parfois, c’est lumineux d’autre fois et ça donne envie de lande et de grands espaces.
Puis l’auteur raconte aussi, en adoptant la figure d’une journaliste qui décide d’enquêter sur une vieille histoire. Faisant office d’introduction, cette évocation du travail de l’auteur est une bonne plongée dans l’époque lointaine où elle nous emmène.
Et il y a le pasteur. Un homme, face à cette femme, mais un homme qui écoute et se transforme. Ce personnage nous est connu par les lettres qu’il écrit à son épouse après chaque journée passée dans le cachot de la sorcière, et cette alternance narrative est vraiment bienvenue parce qu’elle permet d’alléger un peu le récit. 
Le lecteur passe d’une lettre à un récit à la première personne toutes les 5 à 10 pages, il passe du discours d’une jeune femme à celui d’un homme mûr, du discours de celle qui a vécu à celui de l’homme qui cherche.

J’ai vraiment apprécié ce livre.
Les personnages évoluent, ils ont une épaisseur et ne sont pas seulement des êtres de papier. Ils m’ont poursuivi longtemps, et j’ai encore une mémoire très nette de ce que j’ai lu.
L’auteur m’a happé par un style qui n’est pas toujours simple mais qui s’apprivoise sans peine. L’histoire est passionnante, l’alternance de discours permet de connaître deux visions différentes de cette histoire et la narration est très bien construite.
Je lis souvent des romans policiers et quand je peux trop facilement anticiper, je suis déçue, mais là, c’est parfait. Je découvrais page après page, et tout restait cohérent et logique. Magnifique !

Je dirais donc que si vous voulez lire un roman qui se passe au moyen âge, qui parle de sorcière, ou un belle histoire, pleine de nature et de grands espaces, ou si vous voulez juste lire un bon livre, un beau roman, jetez-vous sur celui-ci !

Merci à Liliba pour ce livre voyageur qui m’a aussi fait voyager.
Avec cette lecture, je clos mon challenge 1% rentrée littéraire juste à temps pour recommencer l’an prochain ;)



mardi 21 juin 2011

Des livres en Birmanie...

Grosse journée hier. Trop grosse pour avoir un peu de temps pour publier quelques photos.
J'aurais pu programmé mon billet, me direz-vous, mais gros weekend aussi :)

Alors voilà, Chrys nous a abandonné pour les lundi parmi tant d'autres, mais Zaza est toujours là.
Et moi aussi, même si on est mardi.
Hier, le thème proposé était donc "les livres" et pour un blog comme celui-ci, il faut bien avouer qu'il aurait été dommage de manquer un thème pareil.

J'ai donc farfouillé dans mes photos de Birmanie, parce que ce pays est un pays de lecteur !
Eh oui, à la différence de ses voisins, la Birmanie a une population qui lit tout le temps, dans le bus bondé, au restaurant de rue, pour passer le temps devant la maison, en faisant une pause dans les champs...

Et comme ils lisent, il faut des librairies ! Or ce sont des lieux un peu trop subversifs !
Les librairies se sont donc transformées en bouquinistes où les romans sentimentaux ou les romans d'aventure s'échangent, s'achètent et se revendent. 



Il y a aussi de grands classiques de la littérature, et même de la littérature française, reliés sur le marché.




Et pour les plus religieux, les livres du temple sont là aussi. 



Et voilà un peu d'exotisme pour bien poursuivre la semaine :)




vendredi 17 juin 2011

Avis aux fans de Simenon... et aux autres !


Au cas où vous ne seriez pas passé chez votre libraire hier, ou au cas où l'information vous aurait échappée, je me suis dit qu'un rapide petit billet n'était pas inutile.

Le journal le Monde a l'habitude de proposer une série de livre tous les été.
Cette année, c'est Simenon qui a été choisi et qui sera disponible tous les jeudis avec le journal du jour.
Chaque volume comprend trois romans de Simenon qui sont accompagnés d'un texte critique rédigé par Pierre Assouline, un critique de qualité qui rappelle que Simenon écrivait aussi des "romans-romans".
Les romans sont choisis par thème et réunis autour d'un lieu ou d'un sujet commun.
Le premier volume, sorti hier au prix de 4,90 € (9,90 pour les suivants), comporte trois romans qui se passent sur la Cote d'Azur.
Il s'agit de la Fuite de Monsieur Monde, Maigret s'amuse et Streap-tease.



Comme je l'ai dit ici, je n'ai jamais lu de Maigret et la lecture de En cas de malheur m'a donnée envie d'aller plus loin. L'été me semble le moment idéal.
Je ne sais pas si je serai assez rapide pour acheter tous les volumes, mais j'en ai déjà repéré deux qui me plaisent bien.
La couverture et l'édition sont soignés, c'est un beau volume.
Et pour les moins rapides, la boutique du journal est toujours bien fournie.

Alors, tentés ?

Et comme vous êtes sages, vous aurez droit à un billet de lecture dans l'après-midi :)
Edit : Ah ben non, le billet, ce sera pour plus tard... ;)


mercredi 15 juin 2011

Challenge le club des 5


Un nouveau challenge ! Et de 20 !


George a pensé à nous pour cet été et a cru qu'on allait s'ennuyer. Elle nous a donc concocté un petit challenge estival qui consiste à lire ou relire les lectures de notre enfance.
La bibliothèque rose est évidemment la collection que George a choisi, mais elle est tolérante et prendra aussi en compte les participants qui lisent la bibliothèque verte.

Et ça tombe bien, parce que mon bouquiniste n'était pas très fourni hier et le seul livre qui m'a sauté aux yeux, c'est celui ci : l'Orchidée noir, une enquête des soeurs Parker en bibliothèque verte.



Je crois bien que j'ai déjà croisé ces soeurs Parker et chez ma maman, il y a aussi une série de la bibliothèque rose avec des soeurs qui m'a marqué mais dont je suis incapable de retrouver le nom.
Il faudra que je passe un coup de fil.

En attendant, il y a cinq niveau pour ce challenge qui s'achèvera à la fin de l'été et sonnera la fin de nos vacances (et mon nouveau travail, chic :D). Si vous voulez vous joindre à nous, vous pouvez choisir de lire :

  • 1 roman : niveau Annie
  • 3 romans : niveau Mick
  • 5 romans : niveau François
  • 7 romans : niveau Dagobert
  • 10 romans : niveau Claude


Je vais faire ma modeste, et ne sachant pas si une razzia dans la bibliothèque matriarcale est possible dans les temps, je vais viser le niveau Annie, avec possibilité de monter d'un cran.

Je vais aussi viser petit, parce que j'ai également visité la bibliothèque universitaire hier, et ma moisson est... comment dire... assez énorme !
J'ai donc du travail en perspective.



Et vous ? Vous lirez quoi cet été ? 



Quand Gallimard remplace Bottin



Si vous êtes abonné au roi des éditeurs sur Twitter, ou si vous suivez un peu l’actualité littéraire sur le net, vous avez peut-être vu passer une information qui paraît anodine, mais qui permet de parler un peu de l’évolution du marché du livre.

 

Aujourd’hui, à Paris, la rue Sébastien Bottin sera débaptisée pour devenir (sur une partie seulement) la rue Gaston Gallimard, puisque le siège de l’éditeur se trouve là. C’est une rue privée, apparemment, et ils font un peu ce qu’ils veulent.
Et là, vous vous dites « Bottin, ça me dit quelque chose » et vous avez raison !
Le bottin, celui qu’on connaît aujourd’hui, a été inventé par M. Bottin (comme M. Poubelle a inventé la poubelle), qui inspira aussi le bottin mondain.
Il paraît même que Mick Jagger qui habite dans la rue s’est insurgé de ce changement de nom.
C’est vrai que ce pauvre Bottin n’avait sans doute pas mérité ça (en même temps, je ne suis pas sure qu’il s’en soucie vraiment).

Mais alors pourquoi j’écris ce billet ?
Je n’ai pas grand-chose à reprocher à Gallimard et je pense même que c’est une belle maison d’édition.
Mais je trouve que la politique qu’elle mène face au livre numérique est rétrograde et n’apporte pas grand-chose au débat. Le livre numérique pose plein de problèmes qui me semblent incontournables. Maintenir un prix élevé ne les résout pas.
Cela ne permet pas davantage aux libraires indépendants de survivre, aux ouvriers des imprimeries de conserver leurs emplois, aux livreurs de livre de continuer à avoir quelque chose à livrer.
Même si je rêve d’une liseuse pour mon noël, j’ai aussi conscience que les classiques désormais gratuits constituent le fond des éditeurs et que cela leur permet de survivre quand les ventes chutent.
Ne faites pas comme les disquaires, messieurs les éditeurs et ne vous laissez pas dépassez par le progrès !

Ce petit billet est donc là pour ça, pour nous pousser à réfléchir, à choisir le livre numérique en conscience, peut-être, et si vous souhaitez réagir, n’hésitez pas.

Bon, j’ai aussi conscience que ce que j’écris là n’est qu’un goutte d’eau et vous qui avez eu la bonté de me lire en passant par ici, rassurez-vous, ma logorrhée s’achève là.

 Pour plus d’information, c’est par ici.


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